PHYSIOPATH - DENUTRITION - MODULE 4 Flashcards
- Définir la malnutrition
état pathologique causé par le déficit (dénutrition), l’excès (surpoids, obésité) ou le
déséquilibre dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne.
- Définir la dénutrition
« La dénutrition représente l’état d’un organisme en déséquilibre nutritionnel, caractérisé par un bilan
énergétique et/ou protéique négatif.
La dénutrition peut être liée à un ou à une association des facteurs suivants :
* un déficit d’apport protéino-énergétique ;
* une augmentation des dépenses énergétiques totales ;
* une augmentation des pertes énergétiques et/ou protéiques.
Justifier le terme “dénutrition protéino-énergétique”
Diminution des ingesta du patient globales
résulte d’un déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme
- Définir le terme “hypercatabolisme”
Augmentation du catabolisme entrainant un excès d’énergie (chaleur et déchet)
- Définir la masse grasse et la masse maigre
Masse grasse => Graisse
Masse maigre => le reste
Citer les différentes situations pouvant entraîner une dénutrition
- un déficit d’apport protéino-énergétique ;
- une augmentation des dépenses énergétiques totales ;
- une augmentation des pertes énergétiques et/ou protéiques.
- Présenter les facteurs de risque de dénutrition, en séparant les situations à risque d’un déficit
d’apports protéino-énergétiques
- Situations à risque d’un déficit d’apports protéino-énergétiques
Ce sont toutes les situations qui entraînent une diminution des ingesta du patient :
* troubles de la déglutition (dysphagie) ;
* troubles bucco-dentaires : problèmes de mastication, de dentition, mauvais appareillage,
mucites, hyposialie, etc. ;
* troubles du goût et de l’odorat : dysgueusie, dysosmie (anosmie) ;
* troubles oeso-gastro-intestinaux : mucites, oesophagites, RGO, mycoses oesophagiennes,
diarrhées, nausées, vomissements, douleurs abdominales ;
*troubles neurologiques : troubles cognitifs, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, etc. ;
* troubles du comportement alimentaire : anorexie ;
* régimes restrictifs : hyposodé, amaigrissant, orthorexie, restriction chez les sportifs ;
* alcoolisme : baisse des apports en macro et micronutriments ;
* thérapeutiques agressives : chimiothérapie, radiothérapie ;
* vieillissement, perte d’autonomie, isolement, dépression, veuvage, précarité ;
* hospitalisation, polymédication.
Présenter, en les justifiant, les conséquences de la dénutrition
- altération de l’état général : anorexie, amaigrissement, asthénie (carences en vitamines B et en magnésium / secondaire à une anémie due à la carence en fer et/ou en vitamines B9 et B12) ;
- amyotrophie et diminution de la masse et de la force musculaire :
§ sarcopénie : ↑ risque de chutes → ↑ risque de fractures → ↓ autonomie → ↑ dépendance → ↑ dénutrition ;
§ insuffisance cardiaque à la suite de l’atrophie du myocarde ;
§ troubles respiratoires à la suite de l’atrophie des muscles inspiratoires (diaphragme) - ostéoporose : diminution de la trame de collagène et carence en vitamine D → renforce le risque de fracture → perte d’autonomie → ↑ dénutrition ;
- augmentation du risque infectieux : la dénutrition est la 1ère cause d’immunodépression en lien
avec la baisse de synthèse d’anticorps et la diminution des leucocytes → ↑ infections → hypercatabolisme → ↑ dénutrition ; - altération de la cicatrisation → escarres ;
- troubles cutanéomuqueux : en lien avec les carences en vitamines B et C ;
- troubles psychiques : troubles de la mémoire, tristesse, dépression → anorexie → ↓ apports alimentaires → ↑ dénutrition ;
- troubles neurologiques : carence en vitamines B1, B9 et B12 ;
- troubles digestifs :
§ ↓ synthèse enzymes pancréatiques → maldigestion → malabsorption → ↑ pertes → ↑
dénutrition ;
§ atrophie de la paroi digestive → maldigestion et malabsorption → ↑ pertes → ↑ dénutrition - troubles hépatiques : ↓ synthèse protéique hépatique :
§ ↓ synthèse d’albumine
→ ↓ transport des médicaments → troubles de la pharmacocinétique → ↑ iatrogénie ;
→ ↓ pression oncotique → oedèmes ;
§ ↓ synthèse de prothrombine et des autres facteurs de coagulation → troubles de la
coagulation plasmatique → ↑ risque d’hémorragies.
Présenter les moyens de dépistage et de diagnostic de l’état nutritionnel d’un patient et de la
dénutrition en séparant les données anthropométriques, les marqueurs cliniques et biologiques et les
scores nutritionnels
examens cliniques et biologiques / évaluation des ingesta / scores nutritionnels
- Définir le terme “EVA” ; définir le “SEFI”, puis présenter son utilisation et son interprétation
Echelle visuelle analogique (image)
SEFI questionnaire : Simple evaluation of food intake
Citer les protéines plasmatiques utilisées comme marqueurs biologiques, leur origine, leur demi-vie
plasmatique (albumine, transthyrétine)
Albumine | Préalbumine (Transthyrétine)
Foie
20 jours vs 2 jours
Présenter l’albumine, ses rôles physiologiques, l’intérêt de son dosage plasmatique dans la dénutrition
Concentration plasmatique
de référence : 35 à 50 g/l | 0,2 à 0,4 g/l
Rôles dans l’organisme : Transporteur plasmatique / Maintien de la pression oncotique / Régulation de l’équilibre acidobasique | Transporteur plasmatique
(hormones thyroïdiennes et vitamine A)
Rôle de marqueur dans la
dénutrition : Marqueur de dénutrition chronique / Pas d’intérêt de dosage quotidien | Marqueur de dénutrition récente / Marqueur de renutrition
- Indiquer l’intérêt du dosage plasmatique de la transthyrétine
Concentration plasmatique
de référence : 35 à 50 g/l | 0,2 à 0,4 g/l
Rôles dans l’organisme : Transporteur plasmatique / Maintien de la pression oncotique / Régulation de l’équilibre acidobasique | Transporteur plasmatique
(hormones thyroïdiennes et vitamine A)
Rôle de marqueur dans la
dénutrition : Marqueur de dénutrition chronique / Pas d’intérêt de dosage quotidien | Marqueur de dénutrition récente / Marqueur de renutrition
- Indiquer l’intérêt du dosage plasmatique de la protéine C réactive
Lors d’une inflammation, les cytokines pro-inflammatoires entraînent une modification des synthèses
protéiques du foie :
* baisse de la synthèse d’albumine et de préalbumine ;
* hausse de la synthèse des protéines de l’inflammation : CRP, hepcidine, fibrinogène, ferritine, etc.
La protéine C réactive ou CRP, est une protéine d’origine hépatique sous contrôle de cytokines proinflammatoires.
Sa concentration plasmatique de référence est inférieure à 5 mg/l. Son rôle dans
l’organisme est d’activer le système du complément lors de la réaction inflammatoire. Sa demi-vie
plasmatique est de 12 heures.
La CRP est une protéine de la phase aiguë de l’inflammation. Sa concentration plasmatique peut
augmenter très rapidement et dans des proportions très importantes. Le retour au voisinage des valeurs
normales est rapide (3 à 5 jours) si la réaction inflammatoire évolue favorablement.
- Présenter les critères de diagnostic de la dénutrition modérée et de la dénutrition sévère selon l’HAS
chez l’adulte, l’enfant et l’adolescent, la personne âgée
ADULTE
- Critères phénotypiques
*Perte de poids > 5% en 1 mois ou > 10% en 6 mois ou par rapport à son poids habituel avant la maladie
*IMC < 18,5 kg/m² (ou <22 pour pers âgée)
*Réduction quantifié de la masse et/ou de la fonction musculaire (ou sarcopénie pour pers âgée)
- Critères étiologique
*Réduction de la prime alimentaire >50% pendant 1 semaine ou plus
*Diminution de l’absorption digestive
*Situation d’agression (pathologie aigue, chronique évolutive ou maligne évolutive)
DETERMINATION DE LA SEVERITE
MODERE
*Perte de poids > 5% < 10% en 1 mois ou >10% < 15 en 6 mois ou par rapport à son poids habituel avant la maladie
*17<IMC<18,5 kg / m² (ou 20<IMC<22 pour pers âgée)
*30 < albuminémie < 25 g/l (ou >30 pour pers âgée)
SEVERE
*Perte de poids > 10% en 1 mois ou >15% 6 mois ou par rapport à son poids habituel avant la maladie
*IMC<17 kg/m² (ou <20 pour pers âgée)
*Albuminémie < 30 g/l
- Identifier les facteurs de risque de dénutrition chez la personne âgée
Maladie
Opération / hospitalisation
Perte d’autonomie, dépendance
Polymédication
Dépression
Maladies neurologiques
Troubles bucco-dentaires
Veuvage, solitude
Difficultés financières
Troubles de la déglutition
Troubles de la digestion
Perte de mobilité
Survenue d’un stress
Régimes restrictifs
Justifier une éventuelle dénutrition chez la personne obèse
- une chirurgie bariatrique avec une perte de poids trop rapide et trop importante ;
- un régime drastique avec des carences en vitamines et en micronutriments ;
- une situation de précarité ;
- des troubles de la déglutition ou bucco-dentaires ;
- une pathologie chronique ;
- une situation d’agression (infections, traumatisme, chirurgie).
Présenter la prise en charge nutritionnelle de la dénutrition selon la HAS
Stratégie de prise en charge nutritionnelle selon la HAS 2021 :
* l’alimentation sera hyperénergétique et hyperprotidique ;
* l’alimentation sera enrichie ;
* l’alimentation sera fractionnée en 3 repas et 2 à 3 collations ;
* la texture des aliments sera adaptée en fonction des capacités de mastication et de déglutition du
patient, qu’il faudra donc évaluer ; de l’asthénie du patient et des pathologies présentes
- Définir l’enrichissement puis présenter les modalités d’un enrichissement protéique et énergétique
L’alimentation enrichie a pour objectif d’augmenter l’apport énergétique et protéique d’une ration sans en
augmenter le volume.
* de la poudre de lait entier ou du lait concentré entier (3 cuillères à soupe = ~8 g de protéines) ;
* du fromage râpé (20 g = ~5 g de protéines) ;
* des oeufs (1 jaune = ~3 g de protéines) ;
* de la crème fraîche épaisse (1 cuillère à soupe = ~80 calories) ;
* du beurre ou de l’huile (1 cuillère à soupe = ~75-90 calories) ;
* des poudres de protéines industrielles (1 cuillère à soupe = ~5 g de protéines).
Proposer des équivalences protidiques pour la dénutrition
Jaune d’oeuf : 20g = 3g de prot / 5 de lipides
Oeuf : 50g = 6g de prot / 5 de lipides
Emmental : 10g = 3g
Jambon : 40g = 8g
Poudre de protéines : 5g = 4,5g
Lait entier : 100g = 3g
Définir les DADFMS et les CNO
Les DADFMS sont donc des produits de nutrition conçus pour répondre aux besoins nutritionnels
particuliers de personnes atteintes de pathologies et pour lesquelles l’alimentation conventionnelle n’est
pas adaptée et/ou suffisante. Ce ne sont ni des médicaments ni des compléments alimentaires.
Les CNO sont des mélanges nutritifs complets administrables par voie orale, hyperénergétiques
et/ou hyperprotidiques, de goûts et de textures variés, auxquels il peut être nécessaire de recourir
dans le cadre de la stratégie nutritionnelle de la personne âgée dénutrie.
- Citer les mesures à présenter au patient pour favoriser la consommation des CNO
Comment favoriser l’observance de la consommation des CNO prescrits ? :
* adapter la saveur des CNO aux goûts du patient (salé, sucré, lacté ou non) ;
* adapter la texture des CNO aux troubles de déglutition, à la difficulté de préhension des objets ;
* présenter au patient les CNO comme un traitement de la dénutrition, insister sur les bénéfices
attendus et sur le fait que leur prise est transitoire ;
* conseiller le patient :
§ les CNO doivent être pris en dehors des repas (collations) et non à la place des repas ;
§ servir les CNO à la bonne température pour faciliter l’acceptation : les produits sucrés sont
plus souvent appréciés s’ils sont servis frais. Pour les CNO à servir chauds, il est souvent
possible de les réchauffer au bain marie ou au four à micro-ondes ;
§ une fois ouvert, le CNO peut être conservé 2 heures à température ambiante et jusqu’à 24
heures au réfrigérateur.
- Présenter le suivi nutritionnel des patients dénutris ou à risque de dénutrition
- la surveillance du poids, le calcul de l’IMC ;
- la surveillance de l’état clinique ;
- l’évaluation de l’appétit et le suivi des ingesta ;
- l’évaluation de la force musculaire ;
- la correction des facteurs de risque et la prise en charge d’éventuelle(s) pathologie(s) sous-jacente ;
- la tolérance et l’observance du traitement ;
- la surveillance régulière de l’état bucco-dentaire, des capacités masticatoires et de déglutition ;
- le dosage de la préalbuminémie et/ou de l’albuminémie.
Présenter les bases de l’alimentation de la personne âgée dénutrie et de l’adulte dénutri
La HAS préconise une alimentation hyperénergétique : 30 à 40 kcal/kg de poids actuel/jour
en fonction de la sévérité de la dénutrition, de la présence d’une pathologie chronique, de malabsorption ou d’un état
d’agression aigu.
L’augmentation des apports pourra être progressive en fonction de l’état et de la tolérance du patient, ou pour éviter un
syndrome de renutrition inappropriée.