PHYSIOPAT - RESECTIONS INTESTINALES - MODULE 15 Flashcards
Citer les causes des résections intestinales
- infarctus mésentérique avec ischémie puis nécrose d’une partie du grêle ;
- occlusion intestinale ;
- adénocarcinome du grêle ;
- maladie de Crohn ;
- entéropathie radique à la suite d’un traitement par radiothérapie.
Citer les facteurs influençant les conséquences d’une résection intestinale
- la localisation et la longueur de la résection ; la longueur et la fonctionnalité du grêle restant ;
- la conservation ou non des sphincters (pylore et valve iléo-caecale) ;
- la résection éventuelle d’autres organes voisins (estomac ou colon).
Définir le syndrome de malabsorption puis citer ses composantes en les justifiant
Le syndrome de malabsorption se caractérise par une difficulté à absorber certains nutriments essentiels de l’alimentation.
Un syndrome de malabsorption associe possiblement :
* une perte de poids avec altération de l’état général, amaigrissement et risque de dénutrition ;
* des pertes hydro-électrolytiques ;
* des diarrhées en lien avec l’hyperosmolarité intraluminale liée aux nutriments non absorbés ;
* une stéatorrhée et créatorrhée en lien avec la perte fécale de lipides / protides non absorbés ;
* des signes carentiels en lien avec les carences en minéraux et vitamines (anémie, hémorragie,
troubles neurologiques, troubles osseux, troubles neuromusculaires, infections, etc.) ;
* des oedèmes en lien avec une hypoalbuminémie ;
* des flatulences et un météorisme (ballonnement abdominal dû à un excès de gaz digestifs) en lien
avec la fermentation accrue par la flore colique des glucides non absorbés ;
* une distension abdominale en lien avec l’accumulation du contenu intestinal non absorbé, de gaz
et de liquide ® douleurs abdominales.
Citer et justifier les conséquences d’une résection iléale étendue
On peut dire théoriquement que plus la résection intestinale est étendue, plus elle est susceptible
d’entraîner une insuffisance intestinale avec malabsorptions et diarrhées. En pratique, le syndrome de
malabsorption dépend également de la fonctionnalité du tube digestif restant.
Présenter la prise en charge nutritionnelle des résections intestinales (hors SGC)
1.Bilan nutritionnel pre-opératoire
(le même que que la gastrite)
- Prise en charge en fonction du bilan : Conseils diététique + CNO
- Prise en charge post opératoire
a) Réalimentation processive quantitativement & qualitativement selon la tolérance du patient
Alimentation hyperE e& hyperP
Adaptation en fibre progressive
Trop gras, trop salée, trop chaud trop froid
b) Prendre en charge les cq de la chirurgie
Supplémentation en fonction de l’endroit où il est réséqué
TCM TG à chaines courtes et moyennes - Suivi nutritionnel anthropométrique & prévention des carences
Définir le syndrome du grêle court (SGC), puis citer ses étiologies
La définition du syndrome du grêle court est anatomique ® le SGC est secondaire à une résection intestinale
étendue, laissant en place moins de 200 cm d’intestin grêle post-duodénal.
- ischémie mésentérique (infarctus mésentérique) ;
- entéropathie post-radique ;
- maladie de Crohn (en cas de résections successives) ;
- volvulus du grêle.
L’expression clinique du syndrome du grêle court, donc sa sévérité, sera fonction :
* de la localisation et de la longueur d’intestin grêle réséqué ;
* du type d’anastomose réalisée et du pourcentage de colon restant : entérostomie terminale,
anastomose jéjuno-colique, anastomose jéjuno-iléale.
Définir l’insuffisance intestinale
L’insuffisance intestinale se produit lorsque l’intestin ne fonctionne pas normalement pour digérer et absorber les nutriments.
L’insuffisance intestinale est sévère dans les cas suivants :
* longueur de grêle restant < 1 m ;
* bilan énergétique et/ou hydroélectrolytique négatif ;
* taux plasmatique de citrulline < à 20 μmol/L.
Présenter l’évolution du SGC en dissociant les 3 phases et leurs conséquences et adaptations
En phase aiguë, l’insuffisance intestinale se manifeste par un syndrome de malabsorption et des pertes hydroélectrolytiques importantes, entraînant des diarrhées et une déshydratation sévère. Le transit intestinal accéléré aggrave ces symptômes.
Dans la phase adaptative qui suit, le corps met en place des mécanismes pour s’adapter à cette situation. Cela inclut une augmentation de l’appétit et des ajustements intestinaux tels qu’une hyperplasie villositaire et un ralentissement du transit. Ces adaptations visent à améliorer l’absorption des nutriments et à réduire les diarrhées.
Enfin, la phase post-adaptative, ou séquellaire, est caractérisée par une stabilisation des symptômes. Cependant, les patients demeurent exposés au risque de dénutrition, de déséquilibres hydroélectrolytiques, de lithiase rénale et de déminéralisation osseuse.
Présenter la prise en charge du SGC
1. Prise en charge initiale :
- Utilisation de la nutrition parentérale exclusive pour assurer un apport adéquat en vitamines et minéraux.
- Recommandation des solutions orales de réhydratation en phase aiguë.
2. Objectifs à long terme :
- Correction de l’état nutritionnel.
- Cicatrisation et stimulation de l’adaptation intestinale pour favoriser l’autonomie nutritionnelle.
- Durée de la nutrition parentérale dépendant de la longueur du grêle restant et de la localisation de la résection.
- Transition vers une alimentation orale puis entérale lorsque possible.
3. Importance de la nutrition orale et entérale :
- Prévention de l’atrophie de la muqueuse intestinale.
- Préservation du microbiote et stimulation de l’adaptation intestinale.
4. Suivi médical et diététique à vie :
- Suivi régulier du poids et du bilan biologique pour dépister la dénutrition et les carences.
- Supplémentation en vitamines et minéraux.
5. Options de traitement médicamenteux :
- Inhibiteurs de la pompe à protons pour réduire la production d’acide gastrique.
- Ralentisseurs du transit pour traiter les diarrhées motrices.
- Chélateurs des acides biliaires pour contrôler la diarrhée liée à une sécrétion excessive de bile.
- Carbonate de calcium pour prévenir les calculs rénaux.
- Téduglutide pour favoriser la croissance des villosités intestinales.
6. Utilisation prudente des antibiotiques :
- Nécessaires pour traiter une pullulation bactérienne, mais risque d’aggraver la diarrhée et de perturber le microbiote intestinal.
Citer les causes d’une résection colorectale
Causes d’une résection du côlon ou du rectum : cancer colorectal, polypes, diverticulite sigmoïdienne
compliquée, occlusion intestinale, maladie de Crohn et rectocolite hémorragique.
Présenter les conséquences des différents types de résections colorectales et les adaptations
diététiques à réaliser
Hémicolectomie droite:
- Symptômes: Malabsorption hydro-électrolytique entraînant des diarrhées, risque accru de déshydratation.
- Conseils diététiques: Réalimentation progressive, éviter les aliments laxatifs, assurer une hydratation suffisante.
Hémicolectomie gauche:
- Symptômes: Selles moulées et plus nombreuses qu’avant la résection.
- Conseils diététiques: Réalimentation rapide avec une alimentation standard, adaptée à la tolérance du patient.
Colectomie courte segmentaire:
- Conséquences: Variables en fonction de la localisation de la résection.
- Conseils diététiques: Réalimentation rapide avec une alimentation standard, adaptée à la tolérance du patient.
Colectomie totale:
- Symptômes: Malabsorption hydro-électrolytique importante, risque accru de déshydratation.
- Conseils diététiques: Réalimentation très progressive, éviter les aliments laxatifs, assurer une hydratation suffisante.
Proctectomie partielle ou totale:
- Conséquences: Variables en fonction de la procédure.
- Conseils diététiques: Réalimentation rapide avec une alimentation standard, éviter les aliments laxatifs et générateurs de gaz.
Coloproctectomie totale:
- Conséquences: Diarrhées hydro-électrolytiques.
- Conseils diététiques: Réalimentation très progressive, éviter les aliments laxatifs et générateurs de gaz, assurer une hydratation suffisante.
Démarche de soin diététique postopératoire:
- Objectifs diététiques: Favoriser la cicatrisation, lutter contre l’hypercatabolisme et la dénutrition, réguler le transit intestinal, favoriser une reprise de poids.
- Modalités: Alimentation hyperénergétique et hyperprotidique, réalimentation progressive, suivi régulier et ajustement en fonction de la tolérance digestive du patient. Possibilité d’alimentation artificielle pendant quelques jours, suivant le protocole de la structure médicale.
Définir le terme stomie, puis différencier une stomie provisoire ou définitive
Les stomies digestives (ou entérostomies) sont des abouchements d’un segment de l’intestin à la peau de
l’abdomen, réalisés lors d’une intervention chirurgicale. Elles permettent de dévier le transit intestinal.
- temporaire : c’est une stomie de protection d’une anastomose, qui a pour objectif de dériver les
selles afin de faciliter la cicatrisation de la zone opérée ou d’éviter une complication en cas de fuite.
La stomie est refermée lors d’une deuxième intervention chirurgicale ; - ou définitive : les selles et les gaz sont définitivement évacués par la stomie et recueillis dans une
poche fixée autour de la stomie.
Citer les 2 principales stomies digestives, leurs conséquences et la prise en charge diététique associée
Stomie iléostomie :
• Description : Stomie située au niveau de l’iléon, selles liquides et irritantes, débit continu, risque de déshydratation. • Prise en soin diététique : • Compenser les pertes hydro-électrolytiques avec une hydratation suffisante et une consommation adéquate de sel.
Stomie colostomie gauche :
• Description : Stomie située sur le côlon gauche, selles moulées avec présence de gaz, évacuation discontinue avec 2 à 3 ondes péristaltiques par jour. • Prise en soin diététique : • Limiter les flatulences et assurer un transit correct tout en maintenant une alimentation variée et équilibrée. • Conseils pour limiter les gaz et les odeurs en mastiquant bien, en limitant certains aliments (légumes secs, choux, etc.) et boissons, ainsi que les aliments mal tolérés par le patient.
Éducation thérapeutique du patient :
• Objectif : Rassurer le patient et lui fournir des conseils diététiques adaptés à sa stomie. • Contenu : Informations sur la gestion de la stomie au quotidien, conseils alimentaires pour prévenir les complications et améliorer la qualité de vie. • Méthode : Approche personnalisée, échanges interactifs avec le patient, mise en pratique des conseils diététiques.
Citer les conseils diététiques généraux en cas de stomie.
- les aliments seront réintroduits progressivement, en petite quantité, selon la tolérance du patient ;
- les aliments donnant des odeurs aux selles ou générant des gaz seront évités (toujours selon la
tolérance digestive du patient) ; - les aliments laxatifs (produits complets, lait, pruneaux, crudités, etc.) ou irritants (épices,
condiments, aliments fumés, etc.) seront également à éviter ; - adaptations des techniques culinaires et des textures : aliments cuits en purée → aliments cuits en
morceaux → aliments crus mixés, râpés ou coupés très finement → aliments crus en morceaux ; - l’alimentation pourra être fractionnée ;
- manger à heures régulières, dans le calme, en mastiquant bien ;
- hydratation et consommation de sel suffisante ;
- si les selles sont liquides et supérieures à 1L/jour → alimentation antidiarrhéique ;
- éviter le « TROP » : trop froid, trop chaud, trop copieux, trop gras, trop épicé, trop sucré ;
- se peser une fois par semaine.
Conseils diététique en pré et post opératoire
En préopératoire :
1. Préparation avant l’opération :
- Aucune recommandation systématique de régime particulier ou de purge avant la résection colique ou rectale.
- Le patient peut consommer un repas léger jusqu’à 6 heures avant l’anesthésie et boire jusqu’à 3 heures avant.
-
Interventions supplémentaires si nécessaires :
- Si jugé nécessaire par le chirurgien, une purge peut être administrée pour obtenir la vacuité du colon et du rectum.
- Des antibiotiques peuvent être prescrits pour réduire les risques de complications infectieuses.
- Dans certains cas, une alimentation d’épargne digestive peut être recommandée pendant les 4 à 5 jours précédant l’opération, suivie d’un repas léger la veille de l’intervention.
En postopératoire :
1. Objectifs diététiques :
- Favoriser la cicatrisation, lutter contre l’hypercatabolisme et la dénutrition, réguler le transit intestinal, favoriser une reprise de poids.
-
Modalités :
- Adopter une alimentation hyperénergétique (30 à 40 kcal/kg/jour) et hyperprotéinée (1,2 à 1,5 g/kg/jour).
- Réalimenter progressivement en quantité et en qualité, en incluant des aliments riches en fibres.
- Surveiller régulièrement la tolérance digestive du patient, ajuster l’alimentation en conséquence.
- Assurer une hydratation adéquate.
- Promouvoir une reprise de poids adéquate tout en régulant le transit intestinal et en luttant contre les diarrhées.