PHYSIOPAT - MALADIE COELIAQUE - MODULE 15 Flashcards
Définir la maladie coeliaque
La maladie coeliaque, également appelée intolérance au gluten, est une entéropathie chronique autoimmune,
résultant d’une réponse immunitaire inappropriée de la muqueuse intestinale au gluten du blé, de
l’orge et du seigle, chez un sujet génétiquement prédisposé.
Elle se traduit dans sa forme historique et classique, chez le nourrisson et le jeune enfant, par un syndrome
de malabsorption intestinale secondaire à une atrophie villositaire du grêle.
Dans tous les cas, le seul traitement possible est une éviction du gluten dans l’alimentation (RSG).
Justifier le caractère auto-immun de la maladie coeliaque
la maladie cœliaque est caractérisée par une réaction auto-immune inappropriée du système immunitaire à la présence de gluten, conduisant à une inflammation chronique de la muqueuse intestinale et à des dommages aux tissus de l’organisme. La présence d’autoanticorps dirigés contre les propres tissus de l’organisme et l’association avec des gènes de susceptibilité génétique renforcent le caractère auto-immun de la maladie.
Différencier : maladie coeliaque, allergie au blé, hypersensibilité non coeliaque au gluten et syndrome
de l’intestin irritable
Délai d’apparition après exposition :
Maladie cœliaque : Plusieurs semaines/mois
Allergie au blé : Quelques heures
HSNCG : Quelques minutes
Manifestations :
Maladie cœliaque : Digestives (typiques)
Allergie au blé : Cutanées ou respiratoires
HSNCG : Principalement digestives (mais non exclusivement)
Malabsorption avant Régime Sans Gluten (RSG) :
Maladie cœliaque : Présente
Allergie au blé : Absente
HSNCG : Absente
Types d’anticorps :
Maladie cœliaque : IgA
Allergie au blé : IgE
HSNCG : Absents
Biopsie duodénale :
Maladie cœliaque : Anormale (non traitée)
Allergie au blé : Normale
HSNCG : Normale
Présence de HLA-DQ2 ou DQ8 :
Maladie cœliaque : 95%
Allergie au blé : Inconnu
HSNCG : 50%
Pronostic :
Maladie cœliaque : Bon avec traitement (avec cependant une surveillance de la densité osseuse et du risque de cancer)
Allergie au blé : Risque de choc anaphylactique
HSNCG : Aucune conséquence à long terme connu
Citer les facteurs environnementaux impliqués dans l’étiologie de la maladie coeliaque
la quantité et l’âge d’introduction du gluten : introduire progressivement et en petites quantités le gluten entre 4 et 12 mois, dès que la diversification commence (entre 4 et 6 mois)
des infections intestinales virales qui altèrent la barrière intestinale -> hausse de la perméabilité mb
des prédispositions génétiques : les patients expriment le gène HLA DQ2 ou HLA DQ8
Différencier les formes symptomatiques, silencieuses et latentes de la maladie coeliaque
Symptomatique : susceptibilité génétique à la maladie coeliaque, les anticorps positifs, les lésions intestinales et les symptômes
Silencieuse : anticorps, des lésions histologiques de la muqueuse
intestinale mais toujours sans symptôme
Latente : anticorps de la maladie mais sans symptômes et sans lésion histologique de la muqueuse intestinale
Identifier les protéines composant le gluten
Le gluten est un complexe protéique élastique et visqueux retrouvée dans le blé et d’autres céréales (seigle,
orge). C’est terme générique qui désigne un mélange de protéines, les prolamines et les gluténines.
La fraction la plus toxique du gluten est la gliadine, protéine de la famille des prolamines, riche en glutamine
et en proline.
Présenter sous forme d’étapes chronologiques la pathogénie de la maladie coeliaque
Résistance à la digestion : Les peptides de gliadine, riches en proline, résistent à l’action des enzymes digestives et parviennent intacts à la muqueuse intestinale.
Transport à travers la muqueuse : Ces peptides traversent la muqueuse intestinale par voie paracellulaire, favorisée par une perméabilité intestinale accrue, et principalement par voie transcellulaire.
Présentation des antigènes : Une fois à l’intérieur de la muqueuse intestinale, les peptides de gliadine sont présentés par les cellules dendritiques aux lymphocytes TCD4+.
Activation immunitaire : La présentation des antigènes déclenche une réponse immunitaire adaptative, avec l’activation et la prolifération des lymphocytes TCD4+ helpers.
Production d’anticorps : Les lymphocytes B sont activés, ce qui conduit à la production d’anticorps IgA et IgG anti-gliadine, anti-transglutaminase et anti-endomysium par les plasmocytes.
Manifestations inflammatoires : Ces anticorps peuvent contribuer à l’inflammation locale dans la muqueuse intestinale ou entraîner des manifestations inflammatoires extraintestinales par dépôts de complexes immuns dans les tissus.
Action cytotoxique : Les lymphocytes TCD8+ intraépithéliaux sont surexprimés et exercent une action cytotoxique sur l’épithélium intestinal, conduisant à une atrophie villositaire.
Lésions de la muqueuse : La forte production de cytokines proinflammatoires contribue à une réponse immunitaire inappropriée et à des lésions de la muqueuse intestinale.
Identifier le rôle du gluten
le gluten joue un rôle clé dans la maladie cœliaque en déclenchant une réponse immunitaire anormale chez les personnes prédisposées génétiquement.
Identifier le rôle de la transglutaminase
Dans la maladie cœliaque, la transglutaminase est une enzyme clé qui agit sur les peptides de gliadine, qui sont des composants du gluten. En modifiant ces peptides, la transglutaminase les rend plus susceptibles d’être reconnus par le système immunitaire comme des agents étrangers. Cela déclenche une réponse immunitaire, caractérisée par la production d’anticorps et des réponses cytotoxiques, qui endommagent la paroi de l’intestin chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque. En conséquence, la transglutaminase joue un rôle crucial dans la pathogenèse de cette maladie auto-immune.
Identifier le rôle des cellules dendritiques
les cellules dendritiques jouent un rôle essentiel dans la capture, le traitement et la présentation des antigènes de la gliadine aux lymphocytes TCD4+, ce qui déclenche la réponse immunitaire adaptative observée dans la maladie cœliaque.
Identifier le rôle des lymphocytes TCD4+, T CD8+ et B
• Les lymphocytes TCD4+ : Reconnaissent les peptides du gluten présentés par les cellules présentatrices d’antigènes via le complexe majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH-II), déclenchant ainsi une réponse inflammatoire intestinale.
• Les lymphocytes TCD8+ : Peuvent également participer en identifiant les cellules intestinales lésées.
• Les lymphocytes B : Produisent des anticorps contre le gluten et d’autres auto-anticorps associés à la maladie cœliaque.
Justifier l’atrophie villositaire et ses conséquences
l’atrophie villositaire observée dans la maladie cœliaque résulte de l’action cytotoxique des lymphocytes TCD8+, de l’inflammation chronique et de la diminution de la surface d’absorption intestinale. Cela peut entraîner une malabsorption des nutriments et des complications à long terme si elle n’est pas traitée efficacement.
Citer les signes cliniques de la forme classique de la maladie coeliaque
- diarrhée chronique avec selles abondantes, malodorantes et graisseuses ;
- météorisme abdominal (gonflement de l’abdomen dû à la présence de gaz dans les intestins) ;
- anorexie, amaigrissement ® retard de croissance staturo-pondérale ;
- syndrome anémique par carence martiale et carences en folates et vitamine B12 ;
- signes de carences diverses (vitamines et minéraux) ;
- apathie et tristesse.
Citer les signes cliniques des formes atypiques de la maladie coeliaque
- syndrome anémique : mode de découverte très fréquent ;
- troubles intestinaux : alternance de constipation et diarrhées, douleurs abdominales,
ballonnements ; - ostéopénie, ostéoporose, fractures ;
- troubles rhumatologiques : douleurs articulaires ;
- troubles neurologiques : migraine, dépression, fatigue chronique ;
- troubles de la reproduction ;
- hépatopathie avec perturbation des transaminases ;
- anomalies de l’émail dentaire ;
- aphtoses buccales, dermatite herpétiforme avec prurit.
Présenter les éléments participant au diagnostic de la maladie coeliaque
Diagnostic sérologique :
* recherche d’IgA anti-transglutaminase et d’IgA anti-endomysium.
Diagnostic anatomopathologique