PHYSIOPAT - DIABETE GESTATIONNEL - MODULE 24 Flashcards
Définir le diabète gestationnel
Selon l’OMS, le diabète gestationnel se définit comme un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une
hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.
Présenter les adaptations métaboliques au cours de la grossesse physiologique en identifiant les 3
phases et leur lien avec la glycémie maternelle
1er trimestre
Phase d’anabolisme
Hyperinsulinisme et insulinosensibilité
L’insulinémie et l’insulinosensibilité tissulaire augmentent ® risque d’hypoglycémie surtout la nuit et au réveil.
Cela permet de faire des stocks pour assurer la croissance embryonnaire et foetale.
DT1 : diminuer l’insulinothérapie
2ème trimestre
Phase d’insulinorésistance
Les hormones placentaires (progestérone, oestrogènes, hormone lactogène
placentaire) et le cortisol entraînent une insulinorésistance maternelle qui
favorise l’alimentation du foetus en glucose ® risque d’hyperglycémie donc de
diabète gestationnel.
DT1 : augmenter l’insulinothérapie
3ème trimestre
Phase d’insulinorésistance plus
marquée
L’insulinorésistance progresse ® risque d’hyperglycémie majoré.
Attention aux infections (urinaires) qui peuvent provoquer des déséquilibres
glycémiques importants.
risque d’acidocétose
Préciser les origines possibles de l’insulinorésistance, avant et pendant la grossesse
Tout comme dans le diabète de type 2, le diabète gestationnel nécessite une prédisposition génétique
maternelle à un trouble de l’insulinosécrétion.
A cette prédisposition génétique doit s’associer un certain degré d’insulinorésistance pour qu’apparaisse
une hyperglycémie chronique et ses conséquences
- peut exister avant la grossesse (sédentarité, surpoids, obésité ; etc.) et être suspectée devant la
présence des composantes du syndrome métabolique, d’un SOPK ou d’une stéatopathie hépatique ; - est déclenchée ou aggravée par la grossesse à partir du 2ème trimestre et amplifiée lors du 3ème
trimestre (cf. tableau page précédente) ; - est aggravée par une prise de poids excessive durant la grossesse.
Indiquer les conséquences de cette insulinorésistance
- si la fonction pancréatique est suffisante, il y a une adaptation avec hyperinsulinisme réactionnel
permettant le maintien de la glycémie ; - si la fonction pancréatique n’est pas capable de répondre à cette demande accrue,
l’insulinosécrétion est insuffisante pour compenser l’insulinorésistance, surtout si une prise de
poids excessive se rajoute ® hyperglycémie chronique ® diabète gestationnel.
Schématiser la pathogénie du diabète gestationnel
à faire
Citer les facteurs de risque du diabète gestationnel
- antécédents familiaux de diabète ;
- antécédents personnels de diabète gestationnel ou de l’une de ses complications : macrosomie,
prééclampsie, mort foetale in utéro ; - prédisposition aux troubles de la glycorégulation :
§ âge ≥ 35 ans ;
§ surpoids, obésité prégestationnels : IMC > 25 kg/m2 ;
§ prise de poids trop importante durant la grossesse ; - origine ethnique ;
- syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Présenter le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel
Depuis 2010, le dépistage du diabète gestationnel est ciblé sur les femmes présentant au moins un des
facteurs de risque suivant :
* âge ≥ 35 ans ;
* IMC ≥ 25 kg/m2 ;
* antécédents personnels de diabète gestationnel ou de macrosomie ;
* antécédents de diabète chez les apparentés au 1er degré.
Le dépistage du diabète gestationnel au 1er trimestre de grossesse repose sur la glycémie à jeun
Entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée : HGPO (administration de 75 g de glucose après un jeune nocturne
de 8h minimum), puis mesures des glycémies à 0, 1 et 2h :
Justifier la macrosomie foetale et ses conséquences
Macrosomie liée à l’hyperinsulinisme foetal : poids de naissance > 4 kg ® accouchement compliqué
avec risque de dystocie des épaules (absence d’engagement des épaules après expulsion de le tête),
d’asphyxie, de séquelles neurologiques et de fracture claviculaire.
La macrosomie foetale est également favorisée par le statut pondéral de la mère avant la conception,
par la prise de poids pendant la grossesse ainsi que par la multiparité.
Présenter les complications maternelles et foetales du diabète gestationnel
HTA gravidique (pression artérielle ≥ 140/90 mm Hg) : HTA apparaissant chez une femme
enceinte, habituellement normotendue, après la 20ème semaine d’aménorrhée.
Conséquences de la macrosomie foetale lors de l’accouchement : augmentation du risque de
césarienne, du risque d’hémorragie maternelle et de déchirure périnéale ou utérine.
Infections urinaires : en lien avec l’hyperglycémie chronique.
Risque accru de conserver ou de développer des maladies métaboliques (diabète de type 2 notamment) et
cardiovasculaires.
Foetale
Pendant la grossesse et l’accouchement :
Macrosomie due à l’hyperinsulinisme foetal : accouchement compliqué avec risque de dystocie des épaules, asphyxie, séquelles neurologiques et fracture claviculaire.
Hyperglycémie pouvant causer des malformations foetales, notamment cardiaques, neurologiques, rénales, digestives et génitales.
Hydramnios augmentant le risque de rupture prématurée des membranes et d’accouchement prématuré.
Détresse respiratoire chez le nouveau-né due à l’hyperinsulinisme, le retard de sécrétion du surfactant et la prématurité.
Prématurité, spontanée ou provoquée, associée à des complications telles que la prééclampsie.
Mort foetale in utéro, associée à divers facteurs tels que la macrosomie foetale et la prééclampsie.
Après l’accouchement :
Troubles métaboliques néonataux incluant l’hypoglycémie due à l’hyperinsulinisme foetal et la polyglobulie due à l’hypoxie tissulaire foetale.
À long terme :
Risque accru de développer un diabète de type 2, une hypertension artérielle et une obésité chez l’enfant exposé à ces complications pendant la grossesse.
Justifier le risque d’hypoglycémie pour le nouveau-né
Hypoglycémie : en raison de l’hyperinsulinisme foetal. Lorsque le cordon ombilical est coupé, le
glucose ne diffuse plus à travers le placenta et le nouveau-né peut mettre des heures voire des jours
avant de diminuer sa sécrétion d’insuline qui était élevée en raison de l’hyperglycémie maternelle.
Une hypoglycémie transitoire, pouvant être sévère, apparaît donc chez le nouveau-né.
Présenter la prise en charge du diabète gestationnel
Principal objectif = prévention des complications / Moyen = équilibre glycémique.
Pour cela, on met en place 3 mesures systématiques complétées d’une 4ème si besoin :
* mesures hygiéno-diététiques ;
* éducation thérapeutique de la patiente ;
* surveillance pluridisciplinaire ;
* insulinothérapie : non systématique.
Justifier le rôle majeur des mesures hygiéno-diététiques
Les mesures hygiéno-diététiques représentent l’essentiel du traitement de 1ère intention et doivent être
rigoureusement appliquées
Présenter les bases de l’alimentation en cas de diabète gestationnel
Energie (celle de la femme enceinte)
en cas de surpoids ou obésité, la restriction calorique ne doit pas être trop importante afin de ne pas
provoquer de carences ou un risque de cétose (jamais moins de 1600 kcal/jour dans tous les cas).
Fractionnement
Obésité : ne pas prendre plus de 10kg
Sinon entre 12 - 16g
Glucides
Produits sucrés < 10% AET.
En pratique, le diététicien proposera une répartition glucidique personnalisée (3 à 6 prises) permettant d’atteindre les
objectifs glycémiques, couvrir les besoins nutritionnels et respecter les habitudes et mode de vie de la patiente. Cette
répartition est évidemment évolutive.
Il faut privilégier les aliments à index glycémique bas et donner des conseils simples à la patiente
Lipides : normo-pondéré
Protéine : normo-pondéré (10-15%)
Fibre : similaire
+ Les fibres augmentent le transit et permettent de lutter contre la constipation souvent présente durant la grossesse.
On conseillera la consommation d’aliments sources de fibres : légumes, céréales complètes, légumineuses.
RNP femmes enceintes
Citer les objectifs glycémiques
glycémie à jeun < 0,95 g/l, glycémie postprandiale à 2h < 1,2 g/l.
Justifier la nécessité de l’auto-surveillance glycémique et sa mise en oeuvre pour la patiente
L’autosurveillance glycémique est nécessaire le plus rapidement possible car elle permet aux femmes de
vérifier leur glycémie au cours de la journée et ainsi d’adapter leur alimentation si nécessaire (quantité,
répartition) ou leur insulinothérapie.
On recommande initialement 6 glycémies/jour, avant et après chaque repas (1h ou 2h), puis au minimum
4 fois par jour (au moins une à jeun) avec les objectifs cibles suivants :
* < 0.95g/l à jeun ou 4h après prise alimentaire ;
* < 1.40g/l 1h après le début du repas ;
* < 1.20g/l 2 h après le début du repas.