M2S5 Alimentation de la femme enceinte Flashcards
• Comprendre les modifications physiologiques et les spécificités de la femme enceinte • Savoir adapter les apports nutritionnels aux femmes enceintes • Savoir adapter une ration et des menus à cette population
Quelle sont les phases d’une grossesse ?
- maternelle : c’est-à-dire que les
modifications et adaptations physiologiques se déroulent principalement dans l’organisme de la mère. - Fœtal
Quelle est la prise de poids total en fin de grossesse ?
Elle est très variable d’une femme à l’autre.
Elle est cependant le plus souvent comprise entre 9 et 12 kg pour une femme avec un poids de départ « normal » (IMC entre 19,5 et 24,9).
Pourquoi les besoins énergétiques sont ils augmenter pendant une grossesse ?
- la croissance fœtale et placentaire et le développement de l’utérus et des glandes mammaires ;
- l’augmentation progressive du métabolisme de base, en particulier à partir du 3e trimestre de grossesse où il devient
20 % plus élevé par rapport à sa valeur avant grossesse. Il existe toutefois une très grande variabilité d’une femme à
l’autre mais aussi d’un pays à l’autre ; - l’augmentation de la masse grasse, évaluée en moyenne dans les populations favorisées à un gain pondéral de 3 kg
(2,5 kg pour la mère, 0,5 kg pour le foetus). Une fois encore, il existe une grande variabilité interindividuelle.
Comment évolue le métabolisme protéique pendant une grossesse ?
Les taux de base de protéolyse ou de renouvellement des protéines ne varient pas au cours de la grossesse.
Les protéines totales plasmatiques diminuent de 10 g/L, essentiellement l’albumine alors que les α et β-globulines augmentent légèrement.
Comment évolue le poids pendant une grossesse ? De quoi dépend elle ?
Le poids augmente généralement d’ 1 kg par mois jusqu’au 6e mois, puis de 2 kg par mois au cours du 3e trimestre.
L’augmentation pondérale dépend de la stature, du poids initial et de la morphologie de la future mère, mais aussi du développement fœtal.
Que ce passe t-il pour le métabolisme glucidique pendant la premier moitié de la grossesse ?
Au 1er trimestre, les cellules β (productrice d’insuline) des îlots de Langerhans augmentent en volume et en nombre sous l’effet de l’imprégnation des œstrogènes et de la progestérone.
L’hyperinsulinisme postprandial est responsable d’une mise en réserve rapide des nutriments, d’où une baisse de la glycémie.
Jusqu’à 5 mois de grossesse, l’anabolisme maternel est prédominant : la mère stocke des nutriments ; c’est la phase plutôt maternelle.
À distance des repas et pendant la nuit, la glycogénolyse et la néoglucogenèse se mettent rapidement en marche pour fournir l’énergie nécessaire au fœtus.
Que ce passe t-il pour le métabolisme glucidique pendant la deuxième moitié de la grossesse ?
Il apparaît une légère insulinorésistance favorisée par l’élévation importante des taux de certaines hormones comme la progestérone et l’Hormone Lactogène Placentaire (HPL) qui sont des hormones hyperglycémiantes.
L’HPL est aussi fortement lipolytique et agit en antagoniste de l’insuline donc elle limite le stockage dans les tissus adipeux maternels et favorise l’utilisation pour le fœtus.
Ainsi, l’élévation des acides gras libres et des triglycérides en fin de grossesse, participe indirectement à cette insulinorésistance mais permet à la mère d’utiliser ces graisses pour ses besoins propres et d’orienter préférentiellement le glucose vers le fœtus.
Quels sont les phénomènes qui permettent un apport stables du glucose au fœtus ?
la femme enceinte va devoir assurer les apports nécessaires et suffisants au développement du fœtus.
De ce fait, pendant la grossesse :
- la glycémie diminue ;
- la sécrétion d’insuline augmente
- l’insulinorésistance augmente ;
- les acides gras plasmatiques augmentent.
Comment évolue le métabolisme lipidique pendant une grossesse ?
En début de grossesse, la prise de poids maternelle est indépendante du gain de poids du foetus ce qui permet un stockage de lipides dans le tissu adipeux maternel qui seront libérés au 3e trimestre.
En conséquence :
- les triglycérides sanguins peuvent augmenter de 2 à 3 fois leur taux au cours de la grossesse. Le retour aux taux antérieurs se fait en 6 semaines environ après l’accouchement ;
- la cholestérolémie augmente aussi et revient aux taux antérieurs en 2 mois environ.
Comment évolue la volémie pendant la grossesse ?
Dès le début de la grossesse, le volume plasmatique augmente, et ce jusqu’à 6 mois de grossesse, puis il se stabilise.
Cette augmentation est corrélée au nombre et au poids du ou des fœtus.
Elle est en moyenne de 30 à 40 % soit plus 1 000 mL au 3e trimestre.
Comment évolue l’érythropoïèse pendant la grossesse ?
L’expansion de la masse érythrocytaire débute plus tardivement, au cours du 3e mois de grossesse.
Le volume globulaire augmente de 20 % par stimulation de la synthèse d’érythropoïétine grâce à différentes hormones.
Qu’est ce que l’anémie physiologique de grossesse ?
Le volume plasmatique augmentant plus que le volume érythrocytaire, il y a alors une hémodilution qui se traduit par une diminution de la concentration en hémoglobine.
C’est ce qu’on appelle l’anémie physiologique de la grossesse
Quels sont le besoin total en fer pour couvrir la grossesse ?
1 000 mg sont nécessaires
Quels sont les quantités des réserves en fer moyenne ? Quand est ce qu’elles seront épuisées ?
Les réserves maternelles (en moyenne 300 à 400 mg dans les pays développés) sont le plus souvent épuisées à la fin du 2e trimestre → mais l’absorption du fer croît avec la diminution des réserves.
L’épuisement des réserves est donc une étape physiologique normale de la grossesse qui conduit à une absorption élevée permettant de couvrir les besoins importants du dernier trimestre.
L’Organisation Mondiale de la Santé conseille l’administration prophylactique à partir du 5e mois de grossesse.
Pourquoi les besoins en folates sont ils augmentés lors d’une grossesse ?
Ils sont augmentés car l’acide folique, essentiel à la synthèse des acides nucléiques et plus particulièrement de l’ADN, est nécessaire à toute division cellulaire.
Un tiers des femmes enceintes présente une diminution des taux de folates érythrocytaires dès le début de la grossesse ce qui peut être la cause, dès les premières semaines après la conception, d’anomalies de fermeture du tube neural.
La supplémentation de la future mère en acide folique doit être systématique dans le cas de grossesses rapprochées ou gémellaires, de malnutrition et de dénutrition, de bas niveau socio-économique, d’anémie hémolytique ou de maladie du tube digestif.
Quand est ce que la supplémentation en acide folique était systématique ?
La supplémentation de la future mère doit être systématique dans le cas de :
- grossesses rapprochées ou gémellaires,
- de malnutrition et de dénutrition,
- de bas niveau socio-économique,
- d’anémie hémolytique
- ou de maladie du tube digestif.
Comment évolue les électrolytes : Na+, K+ et Cl- ?
restent à peu près stables.
Comment évolue les électrolytes : Ca2+ et Mg2+ ?
Ils diminuent à cause du transfert de la mère au fœtus et de l’augmentation de leur filtration glomérulaire.
La diminution du Ca2+ entraîne la stimulation de la parathormone.
Comment évolue les bicarbonates ?
Il diminuent car l’organisme maternel s’adapte à l’alcalose respiratoire.
Cette adaptation s’accompagne également d’une diminution de la réabsorption rénale des bicarbonates pour garder un pH normal.
Comment évolue la filtration glomérulaire pendant la grossesse ?
Elle est augmentée de 15 % en début de grossesse, à 50-70 % en fin de grossesse, du fait de l’augmentation du débit plasmatique rénal.
La conséquence est une augmentation de la clairance de la créatinine, de l’urée, de l’iode, du calcium, de l’acide urique, dont les taux sanguins vont diminuer
Comment évolue la régulation du capital hydrosodé pendant la grossesse ?
L’augmentation de l’eau totale est de 6 à 8 litres.
Chez la mère il y a une augmentation du volume plasmatique et une augmentation de l’eau dans les secteurs extracellulaire et extravasculaire.
La réabsorption sodée est augmentée par :
- le système rénine-angiotensine-aldostérone ;
- les corticoïdes ;
- les œstrogènes.
L’excrétion sodée est favorisée par :
- la progestérone ;
- l’ADH (hormone antidiurétique).
Quelles modifications ont lieux au niveau de l’œsophage de la femme enceinte?
Il est fortement exposé au reflux acide dès la fin du 1er trimestre de la grossesse, à cause du ralentissement du transit gastrique et de la diminution du tonus du cardia.
Les régurgitations sont fréquentes.
Quelles modifications ont lieux au niveau de l’estomac de la femme enceinte?
Il y a une diminution de la sécrétion gastrique de 40 %.
La mobilité et le tonus gastrique sont diminués, ce qui pourrait être responsable, en partie, des nausées de début de grossesse.
Par contre, sous l’effet de la progestérone, il y a une augmentation du temps de vidange.
Quelles modifications ont lieux au niveau de l’intestin de la femme enceinte?
Le temps de transit est allongé.
Ce ralentissement du transit s’accompagne d’une augmentation de la résorption de l’eau au niveau du colon, ce qui favorise et accentue la constipation.