M11.2 Les différents types de corps gras Flashcards
• Connaître la technologie d’obtention et étudier les différents niveaux de qualité
Quelle est la composition générale des corps gras ?
- les triglycérides (TG) en proportion variable selon le type de corps gras,
- les phospholipides, en quantité complémentaire des TG et plus faibles en quantité.
On retrouve d’autres composants :
- les stérols : les phytostérols (d’origine végétale) et le cholestérol (d’origine animale),
- les vitamines liposolubles : quantités variables selon le produit (A, D, E, K),
- des traces de protéines, glucides, minéraux et eau, en quantité variable selon les produits (surtout dans les corps gras allégés).
Quelle est la définition des corps gras ? Quelle est leur utilisation ?
Les corps gras sont caractérisés par leur forte teneur en lipides.
On parle aussi de matière grasse visible ou de corps gras ajoutés pour les distinguer des matières grasses de constitution.
Les corps gras sont utilisés :
- à l’état cru pour augmenter la sapidité des aliments : ce sont les corps gras tartinables et les huiles d’assaisonnement ;
- comme agents de texture dans la préparation des pâtes (brisée, sablée, feuilletée…) ou dans les garnitures des préparations culinaires ;
- comme fluides caloporteurs, c’est-à-dire vecteurs de chaleur dans la cuisson des aliments.
Comment sont classer les corps gras ?
Elle peut être basée sur le pourcentage des acides gras ou sur l’origine des corps gras.
On distingue :
· les corps gras d’origine animale : issus d’animaux terrestres ou d’animaux marins,
· les corps gras d’origine végétale,
· les corps gras mixtes possédant des lipides d’origine animale et des lipides d’origine végétale (margarine et matières grasses composées)
Qu’est ce que le point de fusion ?
Les corps gras peuvent aussi être classés selon leur consistance à température ambiante, donc selon leurs propriétés physiques:
On appelle point de fusion la température à partir de laquelle un corps gras se liquéfie : plus il y a de doubles liaisons, plus il est liquide ou fluide à température ambiante ; plus il y a d’AGS (acides gras saturés), plus le corps gras est solide et concret à température ambiante
Définition de la crème :
Matière grasse d’origine exclusivement laitière obtenue par écrémage du lait.
C’est une émulsion de graisse dans l’eau, c’est-à-dire que les particules lipidiques sont dispersées en gouttelettes dans la phase aqueuse de la crème.
La dénomination « crème » est réservée au lait contenant au moins 30 g de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total.
La dénomination « crème légère » est réservée au lait contenant entre 12 g inclus et 30 g non inclus de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total.
Quelles sont les étapes de fabrication de la crème ?
Ecrémage
Pasteurisation
Maturation
En quoi consiste l’écrémage lors de la fabrication de la crème ?
Le lait cru est écrémé grâce à une écrémeuse centrifuge qui fonctionne en rotation rapide engendrant la formation de deux phases :
- une phase lourde due à une concentration de lipides plus denses qui se rassemblent au centre de la cuve et forment la crème
- une phase légère constituée des autres éléments du lait qui gagnent les parois de la cuve et constituent le lait écrémé ou « petit lait » qui sera réservé à d’autres usages alimentaires ou à l’alimentation des animaux. La crème obtenue est liquide et douce car sa teneur en acide lactique est faible.
En quoi consiste la pasteurisation lors de la fabrication de la crème ?
Mis à part les crèmes crues, toutes les crèmes fraîches sont pasteurisées à la suite de l’écrémage.
Il s’agit d’un traitement thermique à une température de 98 °C pendant 30 secondes pour préserver les qualités organoleptiques de la crème, mais permettre une destruction de la plupart des germes de contamination et saprophytes.
Elle permet une inactivation des lipases qui favorisent le rancissement des lipides.
Il y a formation de composés sulfurés réducteurs qui s’opposent à l’oxydation des lipides.
En quoi consiste la maturation lors de la fabrication de la crème ?
La crème est ensemencée par des ferments lactiques sélectionnés pour leur capacité à développer des arômes et à acidifier la crème.
Au bout de quelques heures, cette légère acidification agit sur la texture et donne son épaisseur à la crème.
Elle se réalise entre 12-18 °C.
On obtient la crème maturée
Qu’est ce que la crème crue liquide ?
Obtenue juste après l’écrémage centrifuge et qui n’a subi aucun traitement thermique.
Consistance liquide, saveur douce. Très fragile (conservation 2-3 jours).
La mention « crue » est obligatoire sur l’étiquetage et sa teneur en matière grasse est à 30-40 % (supérieure aux autres crèmes).
Elle est vendue par les crémiers et sur les marchés par des producteurs.
Qu’est ce que la crème pasteurisée liquide “fleurette” ?
Aussi appelée crème pasteurisée liquide :
Elle ne subit pas d’ensemencement et de maturation.
Sa texture reste fluide et liquide.
Les arômes sont moins développés (car pas de maturation) elle est plus douce, moins acide.
Elle est rarement commercialisée, sauf pour les professionnels de la restauration.
Elle a une bonne capacité à incorporer de l’air : foisonnement pour augmenter le volume et la légèreté.
Elle se différencie des autres crèmes liquides par le fait qu’elle est seulement pasteurisée et non stérilisée.
Qu’est ce que la crème fraîche pasteurisée épaisse ?
Crème maturée.
C’est la crème maturée à la suite de l’ensemencement par des ferments lactiques aromatiques et acidifiants à une température plus basse pour cristalliser une partie de la matière grasse.
C’est une crème épaisse, acide, goûteuse (libération de molécules aromatiques).
Qu’est ce que la crème stérilisée ?
Conditionnement puis stérilisation de la crème crue à 115 °C pendant 15-20 minutes, et refroidissement.
La stérilisation ne permet pas l’ensemencement, donc cette crème reste liquide et le goût est diminué.
Il existe aussi les crèmes stérilisées UHT à 150 °C pendant 2 secondes.
Dans le cas de la stérilisation UHT, les qualités organoleptiques et nutritionnelles sont conservées et la qualité hygiénique est augmentée.
Les crèmes stérilisées (quel que soit le type de stérilisation) ne possèdent pas l’appellation « fraîches » mais crèmes de « longue conservation ».
Qu’est ce que le crèmes légères ou allégées ?
C’est la force de l’écrémage qui détermine le taux de matière grasse.
Elles doivent contenir minimum 12 à 30 % max de lipides.
Ce taux est précisé sur l’étiquetage (en moyenne 15 %).
Elles sont à distinguer des « préparations laitières à base de crème fraîche légère à teneur réduite en lipides » dont la quantité de lipides est inférieure à 4 % et dont l’onctuosité est assurée par l’ajout d’additifs (amidons, algues…).
Qu’est ce que la crème chantilly ?
Crème fouettée qui contient minimum 30 % de matière grasse.
Seule est autorisée l’addition de saccharose, éventuellement des matières aromatisantes naturelles de type vanille.
Les autres crèmes dites « crèmes fouettées » se composent au minimum de 75 % de crème avec adjonction d’additifs : saccharose, ferments lactiques, matières aromatisantes et protéines de lait.
Qualités organoleptique de la crème :
Couleur blanche ou blanc crème.
Le goût dépend du type de crème : plus prononcé pour les crèmes matures, moins prononcé pour les crèmes crues, fleurette, stérilisées…
Sa consistance est soit liquide, soit épaisse.
Le pH est neutre (7) si la crème est liquide et il y a acidification (pH = 5-6) s’il s’agit d’une crème maturée.
Teneur en lipides de 100 g de crème :
33 % en moyenne (mini = 30 %) avec 65 % d’AGS,
30 % d’AGMI et 5 % d’AGPI (60 % d’oméga 6 et 40 % d’oméga 3).
Cholestérol = 77 mg pour 100 g de crème
Teneur en eau de 100 g de crème :
62 %
Teneur en glucide de 100 g de crème :
2.5 %
Teneur en protéines de 100 g de crème :
2.1 %
Teneur en énergie de 100 g de crème :
1 300 kJ pour 100 g, variable en fonction de la teneur en lipides (500 kJ en moyenne pour les produits allégés)
Teneur en vitamine A de 100 g de crème :
73 μg pour 100 g (sous forme de β-carotène)
Conclusion de l’analyse nutritionnelle de la crème :
la crème est le corps gras le moins énergétique.
L’énergie est apportée par les lipides, variables selon l’écrémage.
Cependant, la crème est caractérisée par une mauvaise qualité lipidique car forte proportion d’AGS et quantité de cholestérol non négligeable.
Peu d’intérêt nutritionnel (participe peu à la couverture des RNP).
Qualités hygiéniques de la crème :
On retrouvera les mêmes contaminants que ceux qui sont présents dans le lait utilisé comme matière première.
La pasteurisation ou stérilisation de la crème éliminera une partie ou la totalité de ces contaminants.
Quelles sont les formes de commercialisation de la crème
Crème crue liquide
Crème pasteurisée liquide ou « fleurette ».
Crème fraîche pasteurisée épaisse
Crème stérilisée
Crèmes légères ou allégées
Crème chantilly
Il existe un seul type de crème AOC : la crème d’Isigny. C’est une crème fraîche épaisse pasteurisée caractérisée par une grande finesse, produite à Isigny-sur-Mer et soumise à des critères stricts de fabrication.
Quelles sont les obligations en matière d’étiquetage concernant les crèmes ?
L’étiquetage des crèmes doit mentionner :
· la dénomination de vente exacte,
· le pourcentage de matière grasse sur l’emballage n’est pas obligatoire, mais en l’absence de mention spécifique, le taux ne peut être inférieur à 30 %,
· la DLC/DDM,
· le numéro de lot du fabricant,
· l’estampille de salubrité,
· les conditions de conservation,
· la composition du produit.
Quelle est la place de la crème dans la ration ?
En équivalence du beurre.
À limiter en fréquence pour limiter l’apport en AGS et privilégier les matières grasses d’origine végétale
Définition du beurre :
C’est une matière grasse d’origine exclusivement laitière, de type émulsion d’eau dans un corps gras, obtenue après barattage et maturation de la crème du lait.
C’est une matière grasse tartinable.
Il y a des caractéristiques exigées pour la commercialisation :
· teneur en lipides : mini 82 %,
· teneur en eau : max 16 %,
· matières sèches non grasses (protéines, glucides, vitamines, minéraux) : max 2 %.
Remarque : le terme beurre peut être utilisé pour certains produits comme le beurre aux anchois, le beurre de cacahuète, le beurre d’escargot, s’il y a au moins 10 % de matière grasse d’origine laitière.
Quelles sont les étapes de fabrication du beurre ?
Il faut environ 5 L de lait pour fabriquer 250 g de beurre.
- Matière première initiale : lait cru de grand mélange.
- Écrémage : on obtient la crème crue.
- Pasteurisation et refroidissement
- Maturation (ensemencement : Streptoccocus cremoris et Streptoccocus diacetylis et des streptocoques lactiques hétérofermentaires).
- Refroidissement pour cristalliser les lipides (température < à 12 °C).
- Barattage (étape caractéristique)
- Lavage des grains de beurre à l’eau afin d’éliminer les traces de babeurre qui diminueraient les qualités organoleptiques du produit (en général 2 lavages).
- Malaxage pour perfectionner la soudure des grains de beurre entre eux et répartir uniformément l’eau restante (< 16 %).
- Salage si on veut obtenir du beurre salé ou demi-sel.
- Moulage et conditionnement sous formes variées
En quoi consiste la maturation lors de la fabrication de beurre ?
C’est une maturation biologique (seulement 10 % de la production nationale).
Cette technique est obligatoire pour les beurres labélisés.
On utilise à 90 % le procédé Nizo : la maturation dure 6 heures (maturation plus courte que la maturation biologique) ; on injecte des ferments lactiques en moins grande quantité car on injecte aussi de l’acide lactique et des arômes.
Dans les deux cas on obtient une crème maturée qui a épaissi et qui a du goût.
En quoi consiste le barattage lors de la fabrication de beurre ?
Il permet la transformation de la crème en beurre.
On place la crème dans une cuve avec agitation énergique et répétitive, ce qui provoque une inversion des phases de l’émulsion.
Parallèlement, il y a incorporation de gaz qui, sous l’influence du mouvement, crée une compression des globules gras.
La membrane des globules gras éclate et libère la matière grasse qui se soude pour former les grains de beurre tout en séparant la phase aqueuse.
C’est le « babeurre » ou « petit lait », concentré d’eau et de protéines (caséine), lactose et minéraux.
On utilise une baratte pour les beurres labélisés (10 % de la production) et un butyrateur pour les autres beurres (90 % de la production), qui forme les grains de beurre en une seconde et évacue immédiatement en suivant la phase hydrique
Quelles sont les forme de conditionnement ?
Plaquette 125 g/250 g/500 g ;
petites plaquettes 8 g/10 g/12 g
motte 250 g (ou 2 kg/5 kg/10 kg/25 kg).
Emballage dans du papier aluminium ou sulfurisé ou en barquette plastifiée pour éviter le rancissement et l’oxydation des lipides (protection de la lumière et de l’air).
Quelles sont les propriétés physiques du beurre ? Comment appelle t-on l’état du beurre à température ambiante ?
Point de fusion : 21-23 °C.
Température de décomposition : 130 °C.
Le beurre est dit « concret » ou « figé » à température ambiante.
Si on chauffe à une température supérieure à la température ambiante, il y a destruction de l’émulsion et apparition de nouveaux produits chimiques, notamment libération de substances toxiques : l’acroléine, dès que la température de décomposition (= point de fumée) est dépassée.