9.2 - Politique industrielle Flashcards
Quel est l’impact de l’industrie sur la croissance économique dans les économies avancées ? Comment le secteur industriel contribue-t-il à la croissance de la valeur ajoutée selon l’Insee ? Quelle part des dépenses de recherche et développement (DIRD) est réalisée par les secteurs industriels ?
- Malgré son recul, l’industrie a un effet d’entraînement significatif sur la croissance économique dans les économies avancées, principalement grâce à ses consommations intermédiaires.
- Selon l’Insee, le secteur industriel a un multiplicateur de valeur ajoutée élevé, signifiant qu’une unité de valeur ajoutée produite par l’industrie peut entraîner jusqu’à 4,8 unités de valeur ajoutée grâce aux consommations intermédiaires.
- En 2011, les secteurs industriels réalisaient 76,5 % de la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) des entreprises.
Plan
1. La théorie économique révèle que l’existence d’un secteur industriel dynamique exerce des effets d’entraînement sur la croissance potentielle et la répartition des revenus entre agents économiques comme entre territoires
1.1. L’industrie est un puissant relais d’innovation et de croissance
1.2. Le secteur industriel joue également un rôle déterminant dans la répartition des revenus entre secteurs de l’économie mais aussi entre territoires
2. La politique industrielle complète les politiques de croissance par son volet vertical, c’est-à‑dire sectoriel
2.1. La politique industrielle horizontale fait l’objet d’un large consensus et recoupe les éléments d’une politique de croissance
2.2. La politique industrielle verticale peut être efficace sous certaines conditions
Pourquoi la croissance du revenu par habitant dépend-elle des gains de productivité dans l’industrie ? Quelle a été la tendance des gains de productivité dans l’industrie manufacturière par rapport à d’autres secteurs entre 2000 et 2008 ? Comment l’évolution des branches industrielles a-t-elle affecté les gains de productivité globaux entre 1990 et 2008 ?
- La croissance du revenu par habitant dépend des gains de productivité réalisés dans l’ensemble de l’économie, et l’industrie, en réalisant des gains de productivité plus importants que d’autres branches, contribue significativement à cette croissance.
- Entre 2000 et 2008, l’industrie manufacturière a enregistré des gains annuels de productivité apparente du travail de +2,4 %, ce qui est supérieur à d’autres secteurs comme la construction et les services marchands.
-Le déclin des branches à forts gains de productivité, comme l’agriculture et certaines branches industrielles, au bénéfice de branches aux gains moins dynamiques a contribué à ralentir les gains de productivité globaux entre 1990 et 2008.
Comment l’industrie influence-t-elle la croissance économique dans les pays en développement, selon Rostow ?
Selon Rostow, l’industrie favorise la croissance économique dans les pays en développement par la transition de la main-d’œuvre du secteur primaire vers le secteur industriel, renforçant ainsi la productivité et la croissance interne et externe.
(Rostow, Les étapes de la croissance économique, 1960)
Quelle est la part des biens manufacturés dans les exportations mondiales de biens et services en 2014 ?
En 2014, les biens manufacturés représentaient 66 % des exportations mondiales de biens, qui constituaient 79 % des exportations mondiales de biens et services.
(OMC, 2014, Rapport annuel)
Pourquoi Stiglitz et Greenwald soulignent-ils l’importance de la politique industrielle pour les pays en développement ? Que peut-on en déduire ?
- Stiglitz et Greenwald montrent que la politique industrielle est cruciale pour les pays en développement afin de favoriser l’émergence économique et de permettre l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales, en prenant l’exemple de la Corée du Sud.
- Si, à l’inverse, la libéralisation commerciale suffisait, Haïti connaîtrait une croissance rapide compte tenu de son niveau d’ouverture. La montée en gamme nécessite un apprentissage qu’aucun acteur privé ne peut prendre à sa charge. La politique industrielle semble alors indispensable pour accompagner l’émergence économique.
(Greenwald et Stiglitz, Helping Infant Economies Grow: Foundations of Trade Policies for Developing Countries, 2006)
Qu’est-ce que la “désindustrialisation précoce” selon Rodrik et quelles sont ses conséquences ?
La désindustrialisation précoce est le phénomène observé dans les pays en développement où la part de l’industrie dans la valeur ajoutée diminue à un stade précoce, ralentissant l’absorption de la main-d’œuvre agricole et limitant le potentiel de croissance et les possibilités de convergence avec les économies avancées.
(Rodrik, Premature deindustrialization, 2015)
Quel rôle D. Rodrik attribue-t-il au secteur industriel dans les économies avancées ?
D. Rodrik souligne que le secteur industriel est crucial pour offrir des emplois stables et soutenir l’existence d’une classe moyenne, le rendant indispensable dans la lutte contre les inégalités.
(Rodrick, 2011, L’impératif industriel)
Comment la montée en gamme des industries influence-t-elle les pays à faible revenu selon le FMI ?
Le FMI montre que la montée en gamme des industries dans les pays à faible revenu est corrélée à une amélioration du niveau de vie et à une accélération de la croissance économique.
(Papageorgiou, Kolovich et Nolan, How Low-Income Countries Can Diversify and Grow, 2014)
Quelle est la position de Haskel et Westlake sur la politique industrielle ?
Elle est considérée comme un outil pertinent pour faire face aux risques actuels de trappe à liquidité et de stagnation séculaire (Haskel et Westlake, Capitalism without capital, 2018).
En quoi la spécialisation sectorielle affecte-t-elle la structuration du territoire selon la DG Trésor (2019)?
La spécialisation sectorielle impacte la structuration du territoire en bénéficiant à certains territoires grâce à des secteurs dynamiques comme l’aéronautique, tandis que d’autres souffrent de spécialisations historiques devenues obsolètes, comme l’extraction de matières premières.
Qu’est-ce qu’une politique industrielle horizontale ? Pourquoi les externalités positives justifient-elles un subventionnement public ? Comment les asymétries d’information peuvent-elles justifier une politique industrielle horizontale ?
- Une politique industrielle horizontale est une approche qui vise l’ensemble de l’économie sans se concentrer sur un secteur spécifique, fondée sur la correction des imperfections du marché comme les externalités et les asymétries d’information.
- Les externalités positives justifient un subventionnement public car, sans intervention publique, certaines actions bénéfiques pour la société mais pas suffisamment rentables pour les investisseurs privés, pourraient être sous-financées, limitant ainsi la croissance économique.
- Les asymétries d’information entre différents acteurs économiques, comme entre prêteurs et emprunteurs ou entre producteurs et consommateurs, peuvent justifier une intervention étatique pour éviter le sous-financement de l’économie ou encourager l’internationalisation des entreprises et la formation des salariés en surmontant les obstacles liés au manque d’informations.
Pourquoi l’aide publique n’est-elle pas justifiée a priori pour les entreprises en difficulté ?
L’aide publique n’est pas justifiée a priori pour les entreprises en difficulté car la concurrence doit pouvoir jouer son rôle de sélection et de sanction. De plus, respecter les droits des créanciers et le droit des faillites est crucial pour le fonctionnement efficace des marchés de capitaux.
Qu’est-ce que le principe de la “destruction créatrice” selon Schumpeter ?
Le principe de la “destruction créatrice” selon Schumpeter décrit le processus par lequel l’innovation entraîne la disparition des structures économiques obsolètes au profit de nouvelles plus efficaces, favorisant ainsi le dynamisme économique et l’innovation.
(Schumpeter, Capitalisme, Socialisme et Démocratie, 1942)
Quelles imperfections de marché peuvent justifier l’intervention publique pour aider les entreprises en difficulté ?
Les imperfections de marché qui peuvent justifier une intervention publique incluent l’horizon temporel limité des acteurs sur les marchés de capitaux, qui peut les mener à refuser des prêts à des entreprises viables à long terme mais en difficulté de liquidité à court terme.
(Kaplan et Stromberg,2005, Leveraged Buyouts and Private equity)