3.0 - Politique budgétaire Flashcards
Qu’est-ce que la politique budgétaire et quel est son objectif principal ? Quel économiste est associé à la théorisation de la politique budgétaire et en quelle année a-t-il publié ses idées ? Quelles sont les trois fonctions des finances publiques selon Musgrave ?
- La politique budgétaire est une politique macroéconomique contra-cyclique visant à stabiliser l’économie en se rapprochant ou en dépassant le niveau de croissance potentielle. Elle utilise le budget des administrations publiques en termes de recettes et de dépenses pour exercer une action stabilisatrice sur le cycle d’activité économique.
- John Maynard Keynes est associé à la théorisation de la politique budgétaire, avec la publication de “La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie” en 1936.
- Selon Musgrave, les trois fonctions des finances publiques sont la stabilisation de la conjoncture, l’allocation des ressources, et la redistribution des revenus (Musgrave, The theory of public finance, 1959).
Quels sont les deux leviers principaux de la politique budgétaire ? Qu’est-ce que les stabilisateurs automatiques et comment fonctionnent-ils ? En quoi consiste le maniement discrétionnaire dans la politique budgétaire ?
- Les deux leviers principaux de la politique budgétaire sont les stabilisateurs automatiques et le maniement discrétionnaire.
- Les stabilisateurs automatiques correspondent aux dépenses et aux recettes publiques sensibles à la conjoncture économique, qui exercent un rôle contra-cyclique sans intervention discrétionnaire. Leur importance dépend de la part des dépenses publiques dans le PIB et de l’élasticité des recettes et des dépenses à la conjoncture.
- Le maniement discrétionnaire consiste en des interventions nouvelles et volontaires de la puissance publique, mesurées par l’évolution du solde structurel, c’est-à-dire, du solde effectif corrigé des éléments conjoncturels, comme les dépenses d’assurance chômage.
Quel était le pourcentage de la dépense publique par rapport au PIB en France en 2021, et comment se compare-t-il à la moyenne de la zone euro ? Quels types de dépenses inclut la dépense publique en France ? Quelle part des revenus des ménages les transferts monétaires représentent-ils ?
- En 2021, la dépense publique en France représentait 59,2 % du PIB, un niveau supérieur à la moyenne de la zone euro qui était de 52,4 % du PIB.
- La dépense publique en France finance les services publics, paie le traitement des fonctionnaires, constitue des transferts monétaires aux ménages, et inclut des prestations sociales en nature, principalement des remboursements par les administrations de frais dépensés auprès du secteur privé.
- Les transferts monétaires constituent 30 % du revenu disponible brut des ménages.
Comment se décompose la dépense publique en France ? Quel est le pourcentage des recettes publiques par rapport au PIB en France en 2021 ? Pourquoi un déficit budgétaire est-il parfois justifié pour l’État ?
- Les dépenses des administrations publiques centrales s’élèvent à 612 milliards d’euros, celles des administrations publiques locales à 280 milliards d’euros, et celles des administrations de sécurité sociale à 683 milliards d’euros.
- Les recettes publiques représentaient 52,6 % du PIB en 2021, soit 1 315 milliards d’euros.
- Un déficit budgétaire peut être justifié par le soutien à l’activité économique ou par une allocation efficace des ressources afin de rendre l’économie plus performante.
Quelle est la différence entre l’illiquidité et l’insolvabilité sur les marchés financiers ?
L’illiquidité est une situation temporaire où l’État n’a pas suffisamment de ressources monétaires pour couvrir le service de sa dette à un moment donné, tandis que l’insolvabilité est une incapacité durable de l’État à honorer ses échéances de dette, car la valeur actualisée de ses recettes est inférieure à celle de ses dépenses.
Qu’implique la soutenabilité des finances publiques ? Qu’est-ce que la condition de transversalité dans le contexte des finances publiques ?
- La soutenabilité des finances publiques implique que l’État peut durablement faire face à ses échéances de dette compte tenu du niveau de ses déficits publics, c’est-à-dire que la valeur actualisée des recettes publiques est supérieure à celle des dépenses.
- La condition de transversalité stipule que pour qu’une situation financière soit soutenable, les recettes publiques actualisées doivent être équivalentes aux dépenses actualisées.
Comment le coût de financement des États a-t-il évolué depuis les années 1990 ? Quels facteurs contribuent à la forte demande pour les titres financiers des marchés obligataires souverains ?
- Depuis les années 1990, le coût de financement des États a observé une baisse prolongée, notamment grâce à l’ouverture des marchés de capitaux et la surabondance de fonds cherchant des placements sûrs. Par exemple, le taux nominal de financement à 10 ans de la France est passé de plus de 7 % avant les années 1990 à moins de 0 % en 2020, et s’établit autour de 2,5 % en 2023.
- La profondeur des marchés obligataires souverains et la qualité des actifs sous-jacents contribuent à faire de ces titres des investissements très recherchés par les investisseurs internationaux, qui privilégient une allocation prudente des fonds sous gestion.
Quel est le rôle de l’Agence France Trésor (AFT) ? Comment l’AFT parvient-elle à financer la dette de l’État à meilleur coût ?
- L’Agence France Trésor (AFT) joue un rôle clé dans la gestion active de la dette de l’État français, en optimisant sa trésorerie et en diversifiant les dispositifs de placement et les maturités des obligations, afin de balancer l’intérêt des contribuables et la demande des investisseurs internationaux.
- L’AFT optimise le coût de financement de l’État en diversifiant les instruments de placement (tels que les obligations nominales, indexées à l’inflation, ou “vertes”) et les maturités (jusqu’à 50 ans), en prenant en compte à la fois l’intérêt du contribuable et la demande des marchés, ce qui en fait un atout pour le financement de l’État.
Sur quoi repose la soutenabilité de la dette publique ?
La soutenabilité de la dette publique repose sur plusieurs facteurs clés : le taux de croissance économique, le niveau d’inflation, le stock total de la dette de l’État, et le déficit primaire. Ces éléments interagissent pour déterminer si la dette peut être gérée de manière durable.
Qu’est-ce que le solde public stabilisant et comment est-il calculé ?
Le solde public stabilisant est le niveau du solde budgétaire qui permet de maintenir stable le ratio dette/PIB, c’est-à-dire qui fait varier la dette publique au même rythme que la croissance économique. Par exemple, avec une croissance nominale de 5% et une dette initiale de 60% du PIB, le solde stabilisant serait de 3% (60% x 5%).
Pourquoi le solde structurel est-il important pour évaluer la soutenabilité de la dette publique ?
Le solde structurel est important car il offre une mesure plus complète de la soutenabilité en tenant compte des éléments structurels de l’économie, indépendamment des fluctuations conjoncturelles. Il est calculé en ajustant le solde effectif pour le cycle économique et les facteurs exceptionnels, permettant ainsi une meilleure évaluation de la politique budgétaire sous-jacente.
Qu’est-ce que le multiplicateur budgétaire et quelle est son origine ?
Le multiplicateur budgétaire, ou multiplicateur keynésien, issu des travaux de Keynes, mesure l’impact d’une variation de la dépense publique sur la croissance économique. C’est un coefficient dynamique qui évolue selon la position économique et la politique monétaire.
Dans quel contexte le multiplicateur budgétaire est-il généralement plus élevé ?
Le consensus académique suggère que le multiplicateur budgétaire est plus élevé dans un contexte de faible activité économique, de bas taux d’intérêt, et de capacités de production sous-utilisées, ce qui rend l’augmentation de l’investissement public particulièrement efficace.
Quel autre indicateur, à part le multiplicateur budgétaire, est utilisé pour évaluer l’orientation de la politique budgétaire ? Quand dit-on qu’une politique budgétaire est contra-cyclique ? Qu’est-ce qu’une politique budgétaire procyclique et quand est-elle observée ?
- L’orientation de la politique budgétaire est également évaluée en comparant l’évolution du déficit structurel à celle de l’écart de production (output gap), permettant de déterminer si la politique est contra-cyclique ou procyclique.
- Une politique budgétaire est considérée comme contra-cyclique lorsqu’une augmentation du déficit structurel est une réponse à un écart de production négatif, visant à stimuler l’activité économique lors de ralentissements.
- Une politique budgétaire est dite procyclique lorsque le déficit structurel se réduit alors que l’écart de production augmente, ce qui peut amplifier les fluctuations économiques au lieu de les atténuer.
Quelles informations le FMI cherche-t-il à obtenir à travers l’analyse de l’espace budgétaire ? Quelles étaient les estimations de l’espace budgétaire pour la France et l’Allemagne selon le FMI en 2010 ? Comment l’espace budgétaire influence-t-il la capacité d’un État à stimuler la demande agrégée ? Quelle importance les engagements implicites des États ont-ils dans l’évaluation de l’espace budgétaire ? Quel est l’argument de Blanchard concernant l’accroissement des dettes publiques et l’espace budgétaire ?
- Le FMI utilise l’analyse de l’espace budgétaire pour évaluer les capacités et la volonté d’un État de rembourser sa dette dans le futur, identifiant des niveaux de dette soutenables ou insoutenables.
- Selon les estimations de 2010 du FMI, la France avait un niveau d’endettement insoutenable à 159,7 % du PIB et une dette convergente à 92,7 % en tendance historique, tandis que pour l’Allemagne, ces chiffres étaient respectivement de 170 % et 63,7 %.
- L’espace budgétaire permet de déterminer le niveau de déficit structurel qu’un État peut se permettre pour stimuler la demande agrégée sans compromettre la soutenabilité à long terme de sa dette.
- Blanchard soutient que l’augmentation des dettes publiques depuis les années 1970 n’a pas nécessairement réduit l’espace budgétaire des économies avancées, notamment parce qu’elles bénéficient de taux de financement inférieurs au taux de croissance nominale de l’économie (r – g), préservant ainsi la soutenabilité de la dette (Blanchard, Public debt and low interest rates, 2018).
- La prise en compte des engagements implicites, tels que les retraites, la santé, et les prêts garantis, est cruciale pour apprécier pleinement l’espace budgétaire disponible d’un État.