3.2 - Politique budgétaire Flashcards
Plan
1. La politique budgétaire se justifie par son effet contra-cyclique sur la demande agrégée
1.1. La politique budgétaire influe sur la demande agrégée et sur la croissance de long terme de l’économie
1.2. La politique budgétaire s’appréhende dans le cadre d’un policy mix adapté
1.3. L’efficacité de la fonction contra-cyclique de la politique budgétaire est contrainte dans le cas de l’Union économique et monétaire (UEM) en vertu du modèle Mundell-Fleming (1962)
2. La relance budgétaire présente une rationalité et des contraintes spécifiques
2.1. La relance budgétaire se justifie en cas de choc important sur l’activité……………………………………………………………………………….. 152
2.2. L’efficacité de la politique budgétaire peut être affectée par son délai de réponse à la dégradation conjoncturelle, par des effets d’éviction et par des comportements anti-keynésiens
**3. La dette n’est pas un problème en soi mais peut le devenir lorsqu’elle atteint des niveaux qui mettent en doute son caractère soutenable
3.1. L’endettement est légitime et utile pour financer des dépenses d’avenir, et notamment d’investissement
3.2. Si la soutenabilité de la dette est l’un des objectifs de la politique budgétaire, incitant à la maîtrise budgétaire, il n’existe pas de seuil à partir duquel elle devient un impératif absolu écartant tout autre objectif
4. La consolidation budgétaire doit répondre, le cas échéant, à un phasage et à un calibrage spécifiques, renforcés par certaines règles budgétaires
4.1. L’opportunité de consolider dépend du niveau des multiplicateurs budgétaires
4.2. Le séquencement de l’ajustement budgétaire conditionne sa réussite
4.3. Pour faire face au risque d’incohérence temporelle, les États mettent en oeuvre des stratégies pour renforcer leur crédibilité budgétaire
Quel est le fondement de l’approche keynésienne de la relance budgétaire ? Pourquoi les contraintes de liquidité justifient-elles une intervention budgétaire de l’État selon Keynes ? Comment le défaut de coordination entre agents économiques privés peut-il aggraver une récession selon Keynes ?
- L’approche keynésienne, fondée par John Maynard Keynes dans “La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie” en 1936, met en avant l’effet positif de la relance budgétaire sur la demande agrégée, soulignant que les rigidités nominales à court terme peuvent conduire à une insuffisance de demande.
- Les contraintes de liquidité surviennent quand les agents économiques ne peuvent pas emprunter au taux du marché pour compenser une baisse de revenu due à leurs revenus futurs anticipés. L’État, faisant face à moins de contraintes de liquidité, peut emprunter à des taux faibles pendant une récession, stimulant ainsi la consommation et la demande agrégée par l’endettement public.
- Un défaut de coordination mène à des comportements où les agents augmentent leur épargne de précaution face à une récession, créant un “paradoxe de la richesse” où ces comportements individuels réduisent la demande globale et aggravent la récession. L’intervention de l’État peut compenser l’augmentation de l’épargne privée par des déficits budgétaires, stabilisant ainsi l’économie.
Comment l’expansion budgétaire peut-elle lisser le cycle économique selon le FMI ? Quels sont les effets négatifs de fortes fluctuations économiques que l’expansion budgétaire vise à réduire ?
- Selon le FMI, l’expansion budgétaire, grâce aux stabilisateurs automatiques, limite la volatilité de la croissance et atténue les effets négatifs des fluctuations économiques sur la croissance à long terme. Une amélioration de l’élasticité des stabilisateurs automatiques peut accroître la croissance annuelle de 0,1 point dans les pays émergents et de 0,3 point dans les pays avancés.
- L’expansion budgétaire vise à réduire les effets négatifs liés à un recul de l’investissement privé dû aux incertitudes, ainsi que les effets d’hystérèse sur les compétences des agents et sur la démographie des entreprises, qui peuvent dégrader le capital humain et la croissance potentielle.
En quoi consiste la contribution des finances publiques à la croissance potentielle selon les théoriciens de la croissance endogène ?
Les théoriciens de la croissance endogène, comme Barro, Romer, et Lucas, estiment que les finances publiques contribuent à la croissance potentielle en favorisant l’innovation et l’accumulation de compétences. Les dépenses publiques améliorent la qualité des services publics et des infrastructures, favorisant la diffusion des compétences et créant des externalités positives pour les agents économiques.
Quel est le rôle de la politique budgétaire dans le contexte économique ?
La politique budgétaire agit comme un instrument contra-cyclique pour stabiliser l’économie, en lissant le cycle économique et en rapprochant la production effective de la production potentielle. Elle vise à moduler la demande agrégée, notamment par le soutien à la consommation des ménages et l’investissement public, pour contrer les fluctuations économiques.
Comment les recettes publiques sont-elles affectées par les conditions cycliques ?
Les recettes publiques dépendent fortement des conditions cycliques, telles que la composition de la croissance économique, les cycles de prix des actifs comme l’immobilier, et le dynamisme de l’assiette fiscale. Ces facteurs influencent l’élasticité des recettes au cycle, modifiant ainsi l’impact de la politique budgétaire sur l’économie réelle.
Quels sont les principaux éléments qui reflètent l’orientation de la politique budgétaire ?
L’orientation de la politique budgétaire est reflétée par l’évolution du déficit conjoncturel, les mesures ponctuelles (one-offs), et les variations du déficit structurel. Ces éléments indiquent dans quelle mesure la politique est conçue pour répondre aux fluctuations économiques ou représente une action discrétionnaire visant à influencer la direction de l’économie.
Quel est l’impact d’une expansion budgétaire sur le commerce extérieur et les pays voisins ?
L’expansion budgétaire peut stimuler la demande dans d’autres pays via le canal du commerce extérieur, en augmentant les exportations vers le pays engageant le stimulus. Cela peut avoir un effet d’entraînement positif sur la croissance économique globale, mais aussi influencer les balances commerciales entre les nations.
Pourquoi est-il important de coordonner la politique budgétaire avec d’autres politiques contra-cycliques ?
La coordination est cruciale pour éviter des résultats sous-optimaux, tels que la réduction de la demande ou la déflation, qui peuvent survenir lorsque la politique budgétaire est resserrée sans marge de manœuvre monétaire. Une coopération efficace entre les autorités budgétaires et monétaires permet d’équilibrer les objectifs économiques et d’éviter la dominance d’une politique sur l’autre.
Quelle est l’approche proposée par Kydland et Prescott pour la coordination des politiques économiques ?
Kydland et Prescott recommandent l’utilisation de règles plutôt que la discrétion dans la mise en œuvre des politiques économiques, arguant que des cadres de politique préétablis peuvent améliorer les résultats économiques en fournissant une plus grande prévisibilité et en réduisant les risques de politiques sous-optimales.
(Kydland et Prescott, Rules rather than discretion, 1977)
Comment le financement monétaire du déficit budgétaire peut-il être bénéfique dans un contexte de taux d’intérêt proches de zéro ?
Selon Jordi Gali, le financement monétaire du déficit budgétaire dans un contexte de taux d’intérêt bas peut générer d’importants effets multiplicateurs sans augmenter les ratios d’endettement des États, offrant ainsi un outil puissant pour stimuler l’économie sans aggraver la dette publique.
(Gali, The effects of a money financed fiscal stimulus, 2019).
Pourquoi une évaluation prudente des conséquences de l’expansion budgétaire est-elle particulièrement importante dans une zone monétaire ?
Dans une zone monétaire, les politiques budgétaires nationales peuvent avoir des répercussions significatives sur l’ensemble de la zone, affectant les taux de change internes et externes, les balances commerciales et la stabilité économique régionale. Une évaluation prudente est essentielle pour assurer que les mesures budgétaires prises par un pays membre ne déstabilisent pas l’économie de la zone ou ne compromettent pas les objectifs de politique monétaire communs.
Quel est l’objectif du modèle IS-LM-BP dans l’analyse économique ? Comment la politique budgétaire affecte-t-elle le revenu national et le taux d’intérêt dans une économie ouverte avec taux de change flexible selon le modèle IS-LM-BP ? Qu’est-ce qui cause l’effet d’éviction complet dans le cadre d’une politique budgétaire expansionniste selon le modèle IS-LM-BP ? Quelles sont les limites empiriques de la thèse de l’éviction complète dans le modèle IS-LM-BP ?
- Le modèle IS-LM-BP, développé par Mundell et Fleming dans les années 1960, vise à intégrer l’impact de la contrainte extérieure sur la politique monétaire et budgétaire dans une économie ouverte. Il étudie l’efficacité de ces politiques en tenant compte du degré d’ouverture de l’économie, de la mobilité des capitaux, et du régime de change.
- Dans une économie ouverte avec taux de change flexible, une expansion budgétaire augmente initialement le revenu national, nécessitant une hausse du taux d’intérêt pour rééquilibrer le marché de la monnaie (la banque centrale augmentant son taux directeur pour éviter l’inflation). Cette hausse du taux d’intérêt attire les capitaux, apprécie le taux de change, diminue les exportations nettes, et par conséquent, réduit le revenu global, ramenant le taux d’intérêt vers sa valeur initiale et neutralisant l’impact de l’expansion budgétaire sur la demande agrégée.
- L’effet d’éviction complet dans le contexte d’une politique budgétaire expansionniste est causé par l’appréciation du taux de change qui résulte de l’augmentation des taux d’intérêt attirant les capitaux. Cette appréciation diminue les exportations nettes, ce qui réduit le revenu global et annule l’impact initial de l’expansion budgétaire sur la demande agrégée.
- Les limites empiriques de l’éviction complète suggèrent que les chocs négatifs de demande pourraient avoir un impact réel sur la production, contrairement à ce que laisserait supposer l’idée d’une éviction complète. Cela signifie que les ajustements du taux de change ne compensent pas intégralement les variations de la demande, mettant en évidence des effets réels des politiques budgétaires et monétaires même dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux et de taux de change flexible.
Quelle est la distinction entre l’efficacité de la politique budgétaire face à un choc asymétrique et un choc global dans l’UEM ? Comment la politique budgétaire d’un État membre de l’UEM peut-elle affecter les autres membres ? Quels sont les risques d’une absence de coordination des politiques budgétaires dans l’UEM ? Quel est l’effet d’un stimulus budgétaire en Allemagne sur l’économie de la zone euro ?
- Dans l’Union Économique et Monétaire (UEM), la politique budgétaire est plus efficace face à un choc asymétrique frappant un État membre spécifique, grâce à la mobilité des capitaux et au régime de change fixe interne qui dilue l’effet d’éviction. Pour un choc global affectant toute la zone, l’efficacité est réduite en raison du régime de change flottant avec l’extérieur, limitant ainsi l’impact d’une relance coordonnée sur la demande extérieure.
- Une politique budgétaire expansionniste d’un État membre de l’UEM génère une externalité positive de demande pour les autres membres via l’augmentation des exportations vers le pays en expansion, mais peut aussi entraîner une externalité négative de taux d’intérêt si la banque centrale augmente ses taux pour contrôler l’inflation, affectant le coût du crédit dans toute la zone.
- Sans coordination, les politiques budgétaires des États membres de l’UEM peuvent conduire à des effets de passager clandestin, où certains pays bénéficient des relances d’autres sans participer au soutien de la demande agrégée, rendant la politique monétaire comme seul outil de stabilisation, ce qui n’est pas optimal.
- Un stimulus budgétaire en Allemagne, à hauteur de 1 % du PIB pendant deux ans, pourrait entraîner une augmentation du PIB de la zone euro de 0,2 % à 0,3 %, illustrant l’effet positif de la contagion des politiques budgétaires nationales sur l’ensemble de l’UEM (Elekdag et Huir, 2014, op. cit.).
Quel est le lien entre l’hystérèse et l’efficacité de la politique budgétaire ?
L’hystérèse, caractérisée par un creusement pérenne de l’écart de production réduisant la croissance potentielle, renforce le besoin d’une politique budgétaire active pour stimuler l’activité économique et permettre un rattrapage. Dans des contextes de stagnation séculaire, où la demande globale est insuffisante, la politique budgétaire devient un outil crucial pour contrer les effets d’hystérèse et soutenir la croissance.
Pourquoi la politique budgétaire est-elle nécessaire dans un contexte de stagnation séculaire ?
Dans un contexte de stagnation séculaire, marqué par des taux d’intérêt réels neutres bas et une faible croissance économique, la politique budgétaire est nécessaire pour compléter l’action de la politique monétaire limitée dans son efficacité, en stimulant directement la demande et en encourageant l’investissement et la consommation pour sortir de la trappe à liquidité.
Comment les crises financières, bancaires, ou immobilières justifient-elles l’utilisation de la politique budgétaire ?
Les crises financières, bancaires, ou immobilières entraînent souvent de longues périodes de désendettement privé, ce qui peut déprimer la demande globale. L’endettement public via le stimulus budgétaire permet d’amortir l’impact négatif du désendettement privé, en maintenant la demande et en évitant une spirale déflationniste, où la dépréciation des valeurs des bilans bancaires aggraverait la crise.
Qu’est-ce que la théorie de la déflation par la dette de Fisher et comment la politique budgétaire peut-elle y répondre ?
La théorie de la déflation par la dette de Fisher décrit un processus où le désendettement massif et la chute des prix entraînent une spirale déflationniste, aggravant la crise économique par une réduction de la valeur nominale des actifs. La politique budgétaire, en agissant comme acheteur en dernier ressort et en stimulant la demande, peut contrer ce phénomène en évitant la contraction de l’activité économique et en stabilisant les prix.
(Fisher, The debt-deflation theory of Great Depressions, 1933