3.2 - Politique budgétaire Flashcards

1
Q

Plan

A

1. La politique budgétaire se justifie par son effet contra-cyclique sur la demande agrégée
1.1. La politique budgétaire influe sur la demande agrégée et sur la croissance de long terme de l’économie
1.2. La politique budgétaire s’appréhende dans le cadre d’un policy mix adapté
1.3. L’efficacité de la fonction contra-cyclique de la politique budgétaire est contrainte dans le cas de l’Union économique et monétaire (UEM) en vertu du modèle Mundell-Fleming (1962)

2. La relance budgétaire présente une rationalité et des contraintes spécifiques
2.1. La relance budgétaire se justifie en cas de choc important sur l’activité……………………………………………………………………………….. 152
2.2. L’efficacité de la politique budgétaire peut être affectée par son délai de réponse à la dégradation conjoncturelle, par des effets d’éviction et par des comportements anti-keynésiens

**3. La dette n’est pas un problème en soi mais peut le devenir lorsqu’elle atteint des niveaux qui mettent en doute son caractère soutenable
3.1. L’endettement est légitime et utile pour financer des dépenses d’avenir, et notamment d’investissement
3.2. Si la soutenabilité de la dette est l’un des objectifs de la politique budgétaire, incitant à la maîtrise budgétaire, il n’existe pas de seuil à partir duquel elle devient un impératif absolu écartant tout autre objectif

4. La consolidation budgétaire doit répondre, le cas échéant, à un phasage et à un calibrage spécifiques, renforcés par certaines règles budgétaires
4.1. L’opportunité de consolider dépend du niveau des multiplicateurs budgétaires
4.2. Le séquencement de l’ajustement budgétaire conditionne sa réussite
4.3. Pour faire face au risque d’incohérence temporelle, les États mettent en oeuvre des stratégies pour renforcer leur crédibilité budgétaire

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2
Q

Quel est le fondement de l’approche keynésienne de la relance budgétaire ? Pourquoi les contraintes de liquidité justifient-elles une intervention budgétaire de l’État selon Keynes ? Comment le défaut de coordination entre agents économiques privés peut-il aggraver une récession selon Keynes ?

A
  • L’approche keynésienne, fondée par John Maynard Keynes dans “La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie” en 1936, met en avant l’effet positif de la relance budgétaire sur la demande agrégée, soulignant que les rigidités nominales à court terme peuvent conduire à une insuffisance de demande.
  • Les contraintes de liquidité surviennent quand les agents économiques ne peuvent pas emprunter au taux du marché pour compenser une baisse de revenu due à leurs revenus futurs anticipés. L’État, faisant face à moins de contraintes de liquidité, peut emprunter à des taux faibles pendant une récession, stimulant ainsi la consommation et la demande agrégée par l’endettement public.
  • Un défaut de coordination mène à des comportements où les agents augmentent leur épargne de précaution face à une récession, créant un “paradoxe de la richesse” où ces comportements individuels réduisent la demande globale et aggravent la récession. L’intervention de l’État peut compenser l’augmentation de l’épargne privée par des déficits budgétaires, stabilisant ainsi l’économie.
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3
Q

Comment l’expansion budgétaire peut-elle lisser le cycle économique selon le FMI ? Quels sont les effets négatifs de fortes fluctuations économiques que l’expansion budgétaire vise à réduire ?

A
  • Selon le FMI, l’expansion budgétaire, grâce aux stabilisateurs automatiques, limite la volatilité de la croissance et atténue les effets négatifs des fluctuations économiques sur la croissance à long terme. Une amélioration de l’élasticité des stabilisateurs automatiques peut accroître la croissance annuelle de 0,1 point dans les pays émergents et de 0,3 point dans les pays avancés.
  • L’expansion budgétaire vise à réduire les effets négatifs liés à un recul de l’investissement privé dû aux incertitudes, ainsi que les effets d’hystérèse sur les compétences des agents et sur la démographie des entreprises, qui peuvent dégrader le capital humain et la croissance potentielle.
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4
Q

En quoi consiste la contribution des finances publiques à la croissance potentielle selon les théoriciens de la croissance endogène ?

A

Les théoriciens de la croissance endogène, comme Barro, Romer, et Lucas, estiment que les finances publiques contribuent à la croissance potentielle en favorisant l’innovation et l’accumulation de compétences. Les dépenses publiques améliorent la qualité des services publics et des infrastructures, favorisant la diffusion des compétences et créant des externalités positives pour les agents économiques.

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5
Q

Quel est le rôle de la politique budgétaire dans le contexte économique ?

A

La politique budgétaire agit comme un instrument contra-cyclique pour stabiliser l’économie, en lissant le cycle économique et en rapprochant la production effective de la production potentielle. Elle vise à moduler la demande agrégée, notamment par le soutien à la consommation des ménages et l’investissement public, pour contrer les fluctuations économiques.

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6
Q

Comment les recettes publiques sont-elles affectées par les conditions cycliques ?

A

Les recettes publiques dépendent fortement des conditions cycliques, telles que la composition de la croissance économique, les cycles de prix des actifs comme l’immobilier, et le dynamisme de l’assiette fiscale. Ces facteurs influencent l’élasticité des recettes au cycle, modifiant ainsi l’impact de la politique budgétaire sur l’économie réelle.

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7
Q

Quels sont les principaux éléments qui reflètent l’orientation de la politique budgétaire ?

A

L’orientation de la politique budgétaire est reflétée par l’évolution du déficit conjoncturel, les mesures ponctuelles (one-offs), et les variations du déficit structurel. Ces éléments indiquent dans quelle mesure la politique est conçue pour répondre aux fluctuations économiques ou représente une action discrétionnaire visant à influencer la direction de l’économie.

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8
Q

Quel est l’impact d’une expansion budgétaire sur le commerce extérieur et les pays voisins ?

A

L’expansion budgétaire peut stimuler la demande dans d’autres pays via le canal du commerce extérieur, en augmentant les exportations vers le pays engageant le stimulus. Cela peut avoir un effet d’entraînement positif sur la croissance économique globale, mais aussi influencer les balances commerciales entre les nations.

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9
Q

Pourquoi est-il important de coordonner la politique budgétaire avec d’autres politiques contra-cycliques ?

A

La coordination est cruciale pour éviter des résultats sous-optimaux, tels que la réduction de la demande ou la déflation, qui peuvent survenir lorsque la politique budgétaire est resserrée sans marge de manœuvre monétaire. Une coopération efficace entre les autorités budgétaires et monétaires permet d’équilibrer les objectifs économiques et d’éviter la dominance d’une politique sur l’autre.

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10
Q

Quelle est l’approche proposée par Kydland et Prescott pour la coordination des politiques économiques ?

A

Kydland et Prescott recommandent l’utilisation de règles plutôt que la discrétion dans la mise en œuvre des politiques économiques, arguant que des cadres de politique préétablis peuvent améliorer les résultats économiques en fournissant une plus grande prévisibilité et en réduisant les risques de politiques sous-optimales.

(Kydland et Prescott, Rules rather than discretion, 1977)

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11
Q

Comment le financement monétaire du déficit budgétaire peut-il être bénéfique dans un contexte de taux d’intérêt proches de zéro ?

A

Selon Jordi Gali, le financement monétaire du déficit budgétaire dans un contexte de taux d’intérêt bas peut générer d’importants effets multiplicateurs sans augmenter les ratios d’endettement des États, offrant ainsi un outil puissant pour stimuler l’économie sans aggraver la dette publique.

(Gali, The effects of a money financed fiscal stimulus, 2019).

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12
Q

Pourquoi une évaluation prudente des conséquences de l’expansion budgétaire est-elle particulièrement importante dans une zone monétaire ?

A

Dans une zone monétaire, les politiques budgétaires nationales peuvent avoir des répercussions significatives sur l’ensemble de la zone, affectant les taux de change internes et externes, les balances commerciales et la stabilité économique régionale. Une évaluation prudente est essentielle pour assurer que les mesures budgétaires prises par un pays membre ne déstabilisent pas l’économie de la zone ou ne compromettent pas les objectifs de politique monétaire communs.

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13
Q

Quel est l’objectif du modèle IS-LM-BP dans l’analyse économique ? Comment la politique budgétaire affecte-t-elle le revenu national et le taux d’intérêt dans une économie ouverte avec taux de change flexible selon le modèle IS-LM-BP ? Qu’est-ce qui cause l’effet d’éviction complet dans le cadre d’une politique budgétaire expansionniste selon le modèle IS-LM-BP ? Quelles sont les limites empiriques de la thèse de l’éviction complète dans le modèle IS-LM-BP ?

A
  • Le modèle IS-LM-BP, développé par Mundell et Fleming dans les années 1960, vise à intégrer l’impact de la contrainte extérieure sur la politique monétaire et budgétaire dans une économie ouverte. Il étudie l’efficacité de ces politiques en tenant compte du degré d’ouverture de l’économie, de la mobilité des capitaux, et du régime de change.
  • Dans une économie ouverte avec taux de change flexible, une expansion budgétaire augmente initialement le revenu national, nécessitant une hausse du taux d’intérêt pour rééquilibrer le marché de la monnaie (la banque centrale augmentant son taux directeur pour éviter l’inflation). Cette hausse du taux d’intérêt attire les capitaux, apprécie le taux de change, diminue les exportations nettes, et par conséquent, réduit le revenu global, ramenant le taux d’intérêt vers sa valeur initiale et neutralisant l’impact de l’expansion budgétaire sur la demande agrégée.
  • L’effet d’éviction complet dans le contexte d’une politique budgétaire expansionniste est causé par l’appréciation du taux de change qui résulte de l’augmentation des taux d’intérêt attirant les capitaux. Cette appréciation diminue les exportations nettes, ce qui réduit le revenu global et annule l’impact initial de l’expansion budgétaire sur la demande agrégée.
  • Les limites empiriques de l’éviction complète suggèrent que les chocs négatifs de demande pourraient avoir un impact réel sur la production, contrairement à ce que laisserait supposer l’idée d’une éviction complète. Cela signifie que les ajustements du taux de change ne compensent pas intégralement les variations de la demande, mettant en évidence des effets réels des politiques budgétaires et monétaires même dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux et de taux de change flexible.
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14
Q

Quelle est la distinction entre l’efficacité de la politique budgétaire face à un choc asymétrique et un choc global dans l’UEM ? Comment la politique budgétaire d’un État membre de l’UEM peut-elle affecter les autres membres ? Quels sont les risques d’une absence de coordination des politiques budgétaires dans l’UEM ? Quel est l’effet d’un stimulus budgétaire en Allemagne sur l’économie de la zone euro ?

A
  • Dans l’Union Économique et Monétaire (UEM), la politique budgétaire est plus efficace face à un choc asymétrique frappant un État membre spécifique, grâce à la mobilité des capitaux et au régime de change fixe interne qui dilue l’effet d’éviction. Pour un choc global affectant toute la zone, l’efficacité est réduite en raison du régime de change flottant avec l’extérieur, limitant ainsi l’impact d’une relance coordonnée sur la demande extérieure.
  • Une politique budgétaire expansionniste d’un État membre de l’UEM génère une externalité positive de demande pour les autres membres via l’augmentation des exportations vers le pays en expansion, mais peut aussi entraîner une externalité négative de taux d’intérêt si la banque centrale augmente ses taux pour contrôler l’inflation, affectant le coût du crédit dans toute la zone.
  • Sans coordination, les politiques budgétaires des États membres de l’UEM peuvent conduire à des effets de passager clandestin, où certains pays bénéficient des relances d’autres sans participer au soutien de la demande agrégée, rendant la politique monétaire comme seul outil de stabilisation, ce qui n’est pas optimal.
  • Un stimulus budgétaire en Allemagne, à hauteur de 1 % du PIB pendant deux ans, pourrait entraîner une augmentation du PIB de la zone euro de 0,2 % à 0,3 %, illustrant l’effet positif de la contagion des politiques budgétaires nationales sur l’ensemble de l’UEM (Elekdag et Huir, 2014, op. cit.).
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15
Q

Quel est le lien entre l’hystérèse et l’efficacité de la politique budgétaire ?

A

L’hystérèse, caractérisée par un creusement pérenne de l’écart de production réduisant la croissance potentielle, renforce le besoin d’une politique budgétaire active pour stimuler l’activité économique et permettre un rattrapage. Dans des contextes de stagnation séculaire, où la demande globale est insuffisante, la politique budgétaire devient un outil crucial pour contrer les effets d’hystérèse et soutenir la croissance.

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16
Q

Pourquoi la politique budgétaire est-elle nécessaire dans un contexte de stagnation séculaire ?

A

Dans un contexte de stagnation séculaire, marqué par des taux d’intérêt réels neutres bas et une faible croissance économique, la politique budgétaire est nécessaire pour compléter l’action de la politique monétaire limitée dans son efficacité, en stimulant directement la demande et en encourageant l’investissement et la consommation pour sortir de la trappe à liquidité.

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17
Q

Comment les crises financières, bancaires, ou immobilières justifient-elles l’utilisation de la politique budgétaire ?

A

Les crises financières, bancaires, ou immobilières entraînent souvent de longues périodes de désendettement privé, ce qui peut déprimer la demande globale. L’endettement public via le stimulus budgétaire permet d’amortir l’impact négatif du désendettement privé, en maintenant la demande et en évitant une spirale déflationniste, où la dépréciation des valeurs des bilans bancaires aggraverait la crise.

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18
Q

Qu’est-ce que la théorie de la déflation par la dette de Fisher et comment la politique budgétaire peut-elle y répondre ?

A

La théorie de la déflation par la dette de Fisher décrit un processus où le désendettement massif et la chute des prix entraînent une spirale déflationniste, aggravant la crise économique par une réduction de la valeur nominale des actifs. La politique budgétaire, en agissant comme acheteur en dernier ressort et en stimulant la demande, peut contrer ce phénomène en évitant la contraction de l’activité économique et en stabilisant les prix.

(Fisher, The debt-deflation theory of Great Depressions, 1933

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19
Q

En quoi la situation de la politique monétaire influence-t-elle l’efficacité de la politique budgétaire ?

A

L’espace d’action de la politique monétaire influence directement l’efficacité de la politique budgétaire. Dans un contexte où la politique monétaire atteint ses limites, notamment avec des taux d’intérêt proches de zéro, la politique budgétaire devient un outil crucial pour stimuler la demande globale et soutenir l’économie, car elle peut agir directement sur la dépense publique et les incitations à l’investissement et à la consommation.

20
Q

Comment le développement des marchés financiers et l’essor de nouveaux acteurs du financement ont-ils réduit l’élasticité de l’investissement au taux d’intérêt ?

A

Le développement des marchés financiers et l’apparition de nouveaux acteurs offrant des facilités de financement aux PME/ETI qui n’ont pas accès aux marchés financiers ont réduit l’élasticité de l’investissement au taux d’intérêt. L’ouverture des mouvements de capitaux a également nuancé l’éviction financière, car une relance dans un seul pays n’a pas d’impact significatif sur le marché mondial des fonds prêtables.

21
Q

Quel est l’impact de l’inflation et du taux de change sur l’éviction budgétaire selon Muth, Lucas et Sargent ?

A

Selon Muth, Lucas, et Sargent, toute augmentation de la demande publique crée une tension sur les facteurs de production et les prix, surtout si les agents économiques ont des anticipations rationnelles. L’inflation résultante absorbe le supplément nominal distribué, neutralisant ainsi l’effet de la relance budgétaire sur l’activité réelle, dans l’hypothèse où il n’y a pas de sous-utilisation des facteurs de production.

Muth (Muth, Rational expectations and the theory of price models, 1961), Lucas et Sargent (Lucas et Sargent, After keynesian macroeconomics, 1979).

22
Q

Comment la propension marginale à importer affecte-t-elle l’efficacité du stimulus budgétaire ?

A

Une propension marginale à importer élevée signifie qu’une augmentation du déficit budgétaire se traduira par une augmentation des importations. Cela réduit le multiplicateur budgétaire car une part plus importante de la dépense supplémentaire s’oriente vers des biens et services étrangers, limitant l’effet sur l’activité économique interne, sauf si les partenaires commerciaux relancent également leur économie de manière coordonnée.

23
Q

Quelle est l’essence du théorème de Ricardo-Barro concernant la politique budgétaire et l’efficacité de la relance ? Comment Blanchard remet-il en question l’équivalence ricardienne ? Quelles preuves empiriques contestent l’équivalence ricardienne selon De Mello et al. ?

A
  • Le théorème de Ricardo-Barro postule que lors d’une relance budgétaire, les individus, anticipant de futures hausses d’impôts pour financer cette relance, augmentent leur épargne d’un montant équivalent au supplément de revenu. Ainsi, il n’y aurait aucun effet net sur la demande agrégée, rendant la relance budgétaire inefficace, car l’augmentation de la dépense publique serait exactement compensée par une baisse de la consommation privée.
  • Olivier Blanchard remet en question l’équivalence ricardienne en introduisant la notion d’espérance de vie finie et aléatoire. Il argumente que si les individus ont une durée de vie finie, ils ne compenseront pas intégralement une hausse de la dépense publique par une augmentation de leur épargne, contredisant ainsi l’hypothèse d’une équivalence ricardienne totale et suggérant plutôt l’existence d’« effets ricardiens » partiels (Blanchard, Debts, deficits and finite horizon, 1985).
  • De Mello et ses coauteurs trouvent que dans les pays de l’OCDE, l’augmentation de l’épargne privée ne compense qu’un tiers de l’augmentation du déficit public, ce qui suggère que l’équivalence ricardienne n’est pas intégralement vérifiée en pratique. Cela indique que les politiques budgétaires peuvent avoir un effet significatif sur la demande globale, contrairement à ce que postule l’équivalence ricardienne (De Mello, Kongsrud et Price, Saving behaviour and the effectivness of fiscal policy, 2004).
24
Q

En quoi les modèles keynésiens à effet de seuil offrent-ils une perspective différente sur l’impact des déficits publics ?

A

Les modèles keynésiens à effet de seuil prennent en compte des non-linéarités dans la relation entre les déficits publics et l’activité économique, suggérant que l’impact des déficits sur l’économie dépend de la perception de la soutenabilité de la dette publique par les agents. Si les agents estiment que la dette est soutenable, ils peuvent négliger ses effets futurs et maintenir leur consommation, mais si la dette est perçue comme insoutenable, un ajustement fiscal devient imminent, poussant les agents à épargner davantage.

(Blanchard, Current and anticipated deficits, interest rates and economic activities, 1991; Sutherland, Fiscal crises and aggregate demand: can high public debt reverses the effects of fiscal policy?, 1997)

25
Q

Comment l’école du choix public critique-t-elle l’efficacité et l’optimalité de la politique budgétaire ?

A

Selon l’école du choix public, représentée par des économistes comme Hayek et Buchanan, la dépense publique est souvent influencée par des motivations politiques et électoralistes plutôt que par des considérations d’optimalité économique. Les gouvernements pourraient privilégier leurs bases électorales dans l’allocation des dépenses publiques, conduisant à une expansion potentiellement non optimale de ces dépenses et à des cycles politiques marqués par des augmentations de dépenses avant les élections.

(Hayek, La route de la servitude, 1944 ; Buchanan et Tullock, The calculus of consent, 1962)

26
Q

Quels sont les avantages de l’endettement public selon Arrow et Lind ?

A

Arrow et Lind mettent en avant que l’endettement public offre un meilleur lissage de la consommation et permet un partage des risques entre générations. Il est avantageux pour financer des investissements à moindre coût grâce à sa capacité à diversifier et diluer les risques sur un grand nombre de contribuables, rendant ainsi le risque financier négligeable au niveau individuel par rapport à une entreprise qui ne peut le répartir que sur un nombre limité d’actionnaires.

(Arrow et Lind, Arrow et Lind, Uncertainty and the evaluation of public investment decisions, 1970).

27
Q

Comment la politique budgétaire aide-t-elle les agents à lisser leur consommation dans le temps ?

A

Selon Diamond, la politique budgétaire permet de lisser la consommation des agents dans le temps en fournissant un support de placement pour l’épargne des ménages lorsque l’investissement privé est insuffisant. Cela offre aux ménages une option pour placer leur épargne de manière productive, contribuant ainsi à la stabilité économique (Diamond, National debt in a neoclassical growth model, 1965).

28
Q

Quelle est la distinction entre financer les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement par l’endettement ?

A

L’endettement est justifié économiquement pour financer des dépenses d’investissement plutôt que des dépenses de fonctionnement. Cela s’appuie sur l’idée que l’impact de la dette sur la situation financière dépend de l’écart entre le taux d’intérêt de l’emprunt et le rendement des dépenses financées. Les infrastructures intergénérationnelles, par exemple, dont le bénéfice s’étend sur plusieurs générations, devraient être financées par emprunt pour aligner les coûts et les bénéfices sur le temps.

29
Q

Pourquoi considérer la dette publique sous l’angle de l’équité entre générations peut être trompeur ?

A

La considération de la dette publique comme remettant en cause l’équité entre générations néglige le fait que les jeunes générations bénéficient également des dépenses publiques financées par cette dette. Analyser la dette publique sans tenir compte des actifs qu’elle finance, tout comme la notion de patrimoine net des administrations publiques, offre une perspective plus complète de la situation financière d’un pays (il s’établit en 2021 selon l’Insee à 375 Md€? soit 15 % du PIB).

30
Q

En quoi le raisonnement qui compare la gestion de l’État à celle d’un “bon père de famille” est-il erroné selon Laurent ?

A

Laurent critique l’idée que l’État devrait être géré comme un ménage ou une entreprise, arguant que l’horizon temporel de l’État est infini et que ses dépenses ne sont pas directement limitées par ses revenus actuels. Contrairement aux ménages et aux entreprises, l’État a la capacité d’augmenter ses recettes par le prélèvement fiscal pour faire face à ses dettes, soulignant la différence fondamentale dans la gestion financière entre l’État et les entités privées.

(Laurent, Nos mythologies économiques, 2016)

31
Q

Qu’est-ce que le cadre de viabilité de la dette établi par le FMI et la Banque mondiale ? Comment la Commission européenne mesure-t-elle la soutenabilité de la dette ?

A
  • Le cadre de viabilité de la dette, développé par le FMI et la Banque mondiale, évalue la soutenabilité de la dette des pays à faible revenu et des pays avancés sur 20 ans, prenant en compte la vulnérabilité aux chocs exogènes et le risque de surendettement extérieur. Il inclut également une stratégie d’emprunt conçue pour minimiser le risque de surendettement.
  • La Commission européenne utilise des indicateurs synthétiques pour mesurer la soutenabilité de la dette : S0 pour l’évaluation à très court terme, S1 comme indicateur de moyen terme montrant l’ajustement nécessaire pour atteindre un ratio dette/PIB de 60 %, et S2, un indicateur de long terme pour déterminer le déficit primaire structurel nécessaire à stabiliser le ratio dette sur PIB à l’infini.
32
Q

Quels facteurs, au-delà de la dette observée, influencent la capacité d’un pays à se financer sur les marchés ?

A

Au-delà des niveaux de dette historiquement observés, la capacité d’un pays à se financer sur les marchés est influencée par des facteurs tels que les perspectives de croissance et la capacité de l’État à lever des impôts. Ces éléments contribuent à expliquer pourquoi certains pays rencontrent des difficultés de financement à des niveaux d’endettement variés, comme le montre l’exemple de la Grèce à 110 % du PIB.

33
Q

Comment le modèle générationnel de Tabellini relie-t-il la soutenabilité de la dette à l’inégalité dans une société ? Pourquoi la relation entre l’inégalité et la soutenabilité de la dette n’est-elle pas linéaire selon Tabellini ?

A
  • Selon le modèle de Tabellini, l’acceptation de la dette par les agents économiques dépend du niveau d’inégalité dans la société. Tabellini suggère qu’une majorité partisane peut influencer les choix de ses successeurs en s’endettant et montre que la relation entre l’inégalité et la soutenabilité de la dette n’est pas linéaire, impliquant que le marché de la dette publique fonctionne mieux dans les sociétés ayant un degré d’inégalité modéré.
  • Tabellini argue que dans les sociétés très inégalitaires, les citoyens ont peu d’intérêt à soutenir l’endettement car ils ne bénéficient pas équitablement de la dépense publique financée par la dette. À l’opposé, dans les sociétés très égalitaires, il n’y a pas d’incitatif à répudier la dette, car les coûts et les bénéfices sont répartis de manière équitable. Ainsi, un niveau moyen d’inégalité favorise une acceptation optimale de l’endettement, permettant un meilleur fonctionnement du marché de la dette publique.

(Person, Tabellini, Is inequality harmful for growth?, 1994)

34
Q

La dynamique de la dette et le rôle de « r – g »

A

L’équation suivante permet de mesurer la dynamique théorique de la dette (avec r le taux moyen pondéré sur la dette, g le taux de croissance nominale et t l’année de référence), et illustre l’importance de l’écart entre r et g (Blanchard, Public debt and low interest rates, 2019) qui, si et seulement s’il est négatif, permet une convergence du ratio d’endettement vers un niveau dépendant du solde primaire accumulé :

Dette t = Dette t – 1 × (r – g) + solde primaire t

L’écart entre taux d’intérêt et taux de croissance constitue donc un facteur important dans la dynamique de la dette publique. Lorsqu’il diminue, le coût de la dette publique diminue, ce qui augmente les marges budgétaires. Néanmoins, il est délicat de déterminer si l’évolution de la croissance et des coûts de financement est de nature à augmenter les marges de manoeuvre budgétaire et stabiliser la dette publique. En effet, un écart négatif ne supprime pas la contrainte budgétaire pour l’État, et cet écart a été volatil historiquement et positif pendant de longues périodes, ce qui justifie une approche prudente de la surveillance de la dette. En particulier, il est nécessaire de surveiller l’évolution du solde primaire, qui explique une partie majeure de l’augmentation de la dette publique française entre 2000 et 2019, et qui peut augmenter la prime de risque de crédit, et donc les taux (r).

35
Q

Quelles sont les conséquences d’un endettement public trop élevé sur la capacité de résilience économique ? Qu’est-ce que l’« arithmétique monétariste déplaisante » selon Sargent et Wallace ? Comment l’interaction entre les dettes publiques et les banques peut-elle aggraver les risques économiques ?

A
  • Un endettement public excessif réduit la capacité d’une économie à absorber les chocs, entraînant une plus grande volatilité des taux d’intérêt et compromettant la soutenabilité de la dette à long terme. Cela peut mener à une situation où la banque centrale doit monétiser la dette pour éviter un défaut, risquant ainsi de perdre le contrôle de l’objectif d’inflation.
  • L’« arithmétique monétariste déplaisante » de Sargent et Wallace décrit une situation où, si le taux d’intérêt réel est supérieur au taux de croissance de l’économie (r > g), la dette publique suit une trajectoire divergente, nécessitant soit une augmentation des impôts pour compenser la divergence, soit une monétisation de la dette par la banque centrale, ce qui peut compromettre le contrôle de l’inflation.
  • L’interaction dommageable entre les dettes publiques et les situations bancaires, où un risque de défaut des banques peut alourdir la dette publique et vice versa, augmente la fragilité économique. Cette situation est particulièrement critique dans les économies où le financement est principalement intermédié par les banques qui ont une préférence pour détenir des titres d’État domestiques.
36
Q

Quelle observation fait Blanchard sur le taux d’intérêt nominal et la croissance nominale depuis la Seconde Guerre mondiale ? Quelle est la recommandation de Blanchard concernant la politique budgétaire à long terme ?

A
  • Blanchard observe que, depuis la Seconde Guerre mondiale, le taux d’intérêt nominal de référence dans les économies avancées a été structurellement inférieur à la croissance nominale, ce qui implique que, sous certaines conditions, il n’est pas nécessaire de maintenir un excédent primaire pour stabiliser le ratio dette/PIB.
  • Blanchard recommande, à long terme, de privilégier les investissements publics de qualité et les réductions d’impôts ciblées plutôt que de viser un objectif d’excédent primaire. Il souligne que, dans un contexte où le taux d’intérêt est inférieur à la croissance nominale, le niveau de la dette ne devrait pas constituer un obstacle à des emprunts temporaires si ces derniers sont efficacement utilisés.
37
Q

Quelle distinction Alesina fait-il entre les effets des baisses de dépenses et des hausses d’impôts sur la croissance ? Selon Blanchard et Perotti, comment varient les effets multiplicateurs des dépenses et des recettes à court et à moyen terme ? Comment Mountford et Uhlig évaluent-ils l’efficacité des multiplicateurs d’impôts par rapport à ceux de dépenses publiques ?

A
  • Alesina (2010) soutient que les consolidations budgétaires réussies privilégient les réductions de dépenses sur les augmentations d’impôts, arguant que la baisse des dépenses est moins préjudiciable à la croissance que les hausses d’impôts, ces dernières pouvant augmenter le coût des facteurs de production et pénaliser l’offre.
  • Blanchard et Perotti (2002) observent que les mesures d’ajustement budgétaire ont, à court terme, un effet multiplicateur des dépenses supérieur à celui des recettes. À moyen terme, cependant, les ajustements ont un effet multiplicateur plus élevé pour les recettes que pour les dépenses.
  • Mountford et Uhlig (2005) suggèrent que les multiplicateurs d’impôts sont plus efficaces que ceux des dépenses publiques, recommandant ainsi une stratégie d’ajustement budgétaire débutant par une augmentation des recettes suivie d’une réduction des dépenses pour minimiser l’aspect procyclique de l’ajustement.

(FMI, Fiscal multipliers: Size, determinants and use in macroeconomic projections, 2014)

38
Q

Pourquoi le multiplicateur fiscal est-il plus élevé dans les pays de l’OCDE selon Mendoza ? Quel est le principe du modèle savers-spenders de Mankiw et son implication sur la politique budgétaire ? Selon le FMI, quel type de dépenses a les multiplicateurs les plus élevés ?

A
  • Mendoza (2009) explique que le multiplicateur fiscal est plus élevé dans les pays développés que dans les pays émergents, principalement parce que la consommation représente une part plus importante du PIB dans les pays de l’OCDE, rendant les ajustements fiscaux plus impactants sur l’économie globale.
  • Le modèle de Mankiw distingue entre les agents économiques qui épargnent et ceux qui dépensent (savers-spenders), suggérant que les multiplicateurs budgétaires dépendent du niveau de revenu des agents ciblés par les changements de politique budgétaire, ce qui influence l’efficacité de ces politiques.
  • Le FMI (2014) attribue les multiplicateurs les plus élevés aux dépenses en infrastructures, considérant que ces investissements ont un impact significatif sur la croissance économique par rapport à d’autres types de dépenses.

(FMI, Fiscal multipliers: Size, determinants and use in macroeconomic projections, 2014)

39
Q

Comment Bénassy-Quéré et Cimadomo (2012) caractérisent-ils la dynamique des multiplicateurs budgétaires ? Quelle distinction Delong et Summers (2012) font-ils concernant l’efficacité de la politique budgétaire en temps de crise ? Selon Broner, Clancy, Erce, et Martin (2018), comment la nature de détention de la dette souveraine affecte-t-elle les multiplicateurs budgétaires ?

A
  • Bénassy-Quéré et Cimadomo (2012) caractérisent les multiplicateurs budgétaires comme étant dynamiques dans le temps, notant une augmentation notable en 2008. Ils indiquent que les niveaux des multiplicateurs dépendent de l’accès des ménages au crédit, de l’existence de capacités de production inemployées, de l’ouverture de l’économie, du mandat de la banque centrale, de l’efficacité de la transmission de la politique monétaire, du régime de change et du niveau des taux d’intérêt.
  • Delong et Summers (2012) montrent que les multiplicateurs sont plus élevés en temps de crise, suggérant que la politique budgétaire est plus efficace en période de difficulté économique, en partie parce que les taux d’intérêt bas limitent les effets d’éviction.
  • L’étude de Broner et al. (2018) montre que le niveau des multiplicateurs dépend de si la dette est détenue par des résidents ou non-résidents, avec une implication que la vente de dette à des non-résidents réduit les effets d’éviction et pourrait donc augmenter les multiplicateurs budgétaires.
40
Q

Quelle erreur le FMI a-t-il reconnue concernant l’utilisation des multiplicateurs dans ses prévisions ?

A

Le FMI a reconnu avoir sous-estimé les multiplicateurs utilisés dans ses prévisions durant la récession, basant ses plans d’ajustement sur des multiplicateurs proches de 0,5 alors qu’ils se situaient en réalité entre 0,9 et 1,7 selon Blanchard et Leigh (2013), suggérant que les effets récessifs de la consolidation budgétaire étaient plus importants que prévu.

41
Q

Quels facteurs contribuent au succès des consolidations budgétaires dans les petites économies ouvertes ? Comment la Suède a-t-elle géré sa consolidation budgétaire au début des années 1990 ? Quelle stratégie la Suède a-t-elle adoptée pour sa consolidation budgétaire ? Quels ont été les résultats à long terme de la politique de consolidation de la Suède ? Quelles leçons peut-on tirer de l’expérience suédoise en matière de consolidation budgétaire ?

A
  • Les consolidations budgétaires réussies dans les petites économies ouvertes sont souvent facilitées par un contexte de croissance mondiale favorable. Ces économies peuvent compenser les effets dépressifs d’une réduction du déficit par une dépréciation de leur monnaie et une augmentation de leur compétitivité, stimulant ainsi les exportations.
  • La Suède a géré sa consolidation budgétaire en deux phases durant une période de forte récession : d’abord par une réduction du déficit structurel de 1,3 point de PIB entre 1992 et 1993, suivie d’une réduction plus importante de 8 points de PIB entre 1994 et 1998, profitant d’un retour à la croissance économique.
  • La stratégie de consolidation budgétaire de la Suède a été progressive, s’appuyant sur une combinaison d’économies de dépenses et de hausses d’impôts. L’élaboration et l’adoption des réformes de manière inclusive ont assuré leur acceptation et durabilité par un large éventail d’acteurs.
  • La politique de consolidation budgétaire de la Suède a porté ses fruits à long terme, avec un taux de croissance du PIB moyen de 3 % entre 1999 et 2008, surpassant les performances économiques de pays comme la France, l’Allemagne, et même la moyenne de l’UE et de l’OCDE durant la même période.
  • L’expérience suédoise enseigne qu’une consolidation budgétaire peut être réussie sans détruire l’activité économique si elle est effectuée de manière progressive, avec un équilibre entre réduction des dépenses et augmentation des recettes, et dans un contexte de croissance mondiale favorable. De plus, l’implication d’un large éventail d’acteurs dans le processus de réforme contribue à la durabilité des mesures adoptées.
42
Q

Comment les modèles néo-keynésiens conceptualisent-ils l’efficacité de la politique budgétaire en fonction de la phase économique ?

A

Les modèles néo-keynésiens suggèrent que la politique budgétaire agit comme un instrument “dual”, étant procyclique et moins efficace en période de récession due à un multiplicateur élevé, tandis qu’en phase d’expansion, la consolidation budgétaire devient plus efficace pour réduire le déficit en raison d’un multiplicateur faible.

43
Q

Quels sont les risques d’une consolidation budgétaire excessive selon Fatas et Summers ?

A

Selon Fatas et Summers, une consolidation budgétaire excessive peut plonger l’économie dans un cercle vicieux, où les tentatives de réduction de la dette publique auraient un impact négatif durable sur la croissance et pourraient finalement entraîner des niveaux de dette sur PIB plus élevés que prévu.

(Fatas et Summers, The permanent effect of fiscal consolidations, 2016).

44
Q

Combien de temps faut-il, en moyenne, après une crise bancaire pour réduire significativement le ratio dette publique/PIB selon Baldacci et al. ?

A

Baldacci et al. trouvent qu’il faut en moyenne huit ans après le premier excédent budgétaire pour réduire le ratio de dette publique sur PIB de 90% à 60%, dans le contexte des consolidations budgétaires suivant une crise bancaire.

(Baldacci, Gupta et Mulas-Granado, Restoring debt sustainability after crises: implications for the fiscal mix, 2010),

45
Q

Quelles stratégies les gouvernements emploient-ils pour ancrer leur crédibilité pour limiter le risque d’incohérence temporelle ?

A

Les gouvernements utilisent trois stratégies principales pour ancrer leur crédibilité : respecter les engagements passés pour bâtir une réputation (la réputation), se soumettre à des règles qui limitent les politiques discrétionnaires (la soumission à des règles), et respecter des lois de programmation pluriannuelle.

46
Q

Quelles conditions Kopits et Symanski identifient-ils pour qu’une règle budgétaire soit efficace ? Quelle est la nature des « règles budgétaires de nouvelle génération » post-crise selon Schaechter et al. ? Quel risque les règles budgétaires peuvent-elles présenter selon Gali et Monacelli ?

A
  • Kopits et Symanski estiment qu’une règle budgétaire efficace doit être claire, transparente, simple, flexible, pertinente, assortie de sanctions, cohérente et accompagnée de mesures d’accompagnement Symanski (Kopits et Symansky, Fiscal policy rules, 1998).
  • Les règles budgétaires de nouvelle génération, selon Schaechter et al., sont conçues pour être plus complexes, offrant une plus grande flexibilité et conciliant plusieurs critères comme la contra-cyclicité, la soutenabilité, et une meilleure communication et surveillance (Schaechter, Kinda, Budina et Weber, Fiscal rules in response to the crisis – toward the “next generation rules”, 2012).
  • Selon Gali et Monacelli, une règle budgétaire peut devenir déstabilisatrice si elle restreint excessivement les stabilisateurs automatiques, risquant ainsi d’amplifier les cycles d’activité économique, particulièrement dans des contextes comme celui de la zone euro (Gali et Monacelli, 2008).
47
Q

Comment les règles budgétaires peuvent-elles être conçues pour être contra-cycliques selon le FMI ?

A

Une approche favorisée par les États pour rendre les règles budgétaires contra-cycliques consiste à limiter les déficits pour les dépenses de fonctionnement tout en autorisant des dépenses d’investissement plus importantes, selon le FMI (Guerguil, Mandon et Tapsoba, Flexible fiscal rules and countercyclical fiscal policy, 2016).