2.2 - Politique monétaire Flashcards

1
Q

Plan

A

1. La création monétaire et la demande de monnaie
1.1. La création monétaire est pilotée par les banques centrales mais relève principalement du système bancaire
1.2. La demande de monnaie et ses déterminants ont fait l’objet de différentes approches théoriques

2. Le pilotage de l’inflation a longtemps été considéré comme l’objectif premier des banques centrales, via leur indépendance statutaire, la mise en place de règles et d’une cible d’inflation
2.1. La relation entre l’inflation, l’activité économique et le chômage place les banques centrales face à des arbitrages complexes
2.2. L’indépendance limite les risques d’incohérence intertemporelle et confirme la lutte contre l’inflation comme l’objectif central, sinon exclusif, des banques centrales
2.3. La question du bon niveau de la cible d’inflation a néanmoins fait l’objet de débats importants
2.4. Réciproquement, la déflation constitue un risque majeur que combattent les banques centrales

3. La politique monétaire se transmet à l’économie via plusieurs canaux et constitue un élément central du policy-mix macroéconomique
3.1. La politique monétaire est l’instrument central de la politique macroéconomique en économie ouverte avec libre circulation des flux de capitaux
3.2. La transmission de la politique monétaire conventionnelle comme non conventionnelle à l’économie réelle s’effectue par divers canaux dont l’efficacité est variable selon les pays.

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2
Q

Qu’est-ce que la monnaie banque centrale et comment est-elle créée? Comment la banque centrale contrôle-t-elle la quantité de monnaie centrale en circulation? Qu’est-ce que l’effet multiplicateur du crédit bancaire? En quoi consiste la politique des réserves obligatoires et quel impact a-t-elle sur la création monétaire?

A
  • La monnaie banque centrale, également appelée monnaie centrale ou base monétaire, est la monnaie directement créée par la banque centrale. Elle comprend les billets en circulation et les réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale.
  • La banque centrale contrôle la quantité de monnaie centrale en circulation par le biais d’opérations d’open market, qui incluent l’achat et la vente de titres. En achetant des titres, elle augmente la quantité de monnaie en circulation; en vendant, elle la réduit.
  • L’effet multiplicateur du crédit bancaire est un processus par lequel une augmentation de la monnaie centrale en circulation permet aux banques d’accorder plus de prêts, créant ainsi un montant équivalent de dépôts. Cela mène à une création monétaire multiple au sein du système bancaire.
  • La politique des réserves obligatoires oblige les banques à maintenir un certain pourcentage de leurs dépôts en réserve à la banque centrale. Cela limite le montant que les banques peuvent prêter et, par conséquent, la quantité de monnaie que le système bancaire peut créer.
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3
Q

Quels sont les trois rôles essentiels de la monnaie dans une économie de marché?

A

La monnaie dans une économie de marché sert comme :

  • intermédiaire des échanges, elle facilite les transactions commerciale ;
  • unité de compte, elle permet une évaluation standard des biens et services ;
  • réserve de valeur, elle offre un moyen de conserver la valeur pour un usage futur.
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4
Q

Quel est le principal déterminant de la demande de monnaie selon la théorie quantitative de la monnaie? Quelle est l’équation des échanges proposée par Fisher en 1911? Quelles sont les implications d’une augmentation de la quantité de monnaie sans une augmentation correspondante des transactions?

A
  • Selon la théorie quantitative de la monnaie, le revenu nominal est le déterminant essentiel de la demande de monnaie. Cette théorie suggère que les individus demandent de la monnaie principalement en fonction de leur niveau de revenu.
  • L’équation des échanges proposée par Fisher est M.V = P.T, où M représente la masse monétaire en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix, et T le volume total des transactions sur une période donnée (Fisher, The Purchasing Power of Money, 1911).
  • La théorie quantitative de la monnaie affirme que le revenu nominal, qui est le produit du niveau général des prix (P) et du volume total des transactions (T), est déterminé exclusivement par les variations de la quantité de monnaie (M) , en supposant que la vitesse de circulation de la monnaie (V) et le volume total des transactions (T) restent constants.
  • Une augmentation de la quantité de monnaie sans une augmentation correspondante du nombre de transactions ou de la production est nécessairement inflationniste. Cela signifie que si la quantité de monnaie en circulation augmente tandis que le volume des transactions reste constant, cela entraînera une hausse du niveau général des prix, ou inflation.
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5
Q

Quelle est la principale différence entre la théorie quantitative de la monnaie et la théorie keynésienne de la demande de monnaie? Quels sont les trois motifs de détention de monnaie identifiés par Keynes? Comment Keynes explique-t-il l’influence du taux d’intérêt sur la demande de monnaie pour motif de spéculation? Pourquoi la vitesse de circulation de la monnaie est-elle volatile selon la théorie keynésienne?

A
  • La théorie quantitative de la monnaie repose sur la constance de la vitesse de circulation de la monnaie et néglige l’effet de la quantité de monnaie sur le volume des transactions, tandis que la théorie keynésienne introduit la préférence pour la liquidité et souligne l’importance du taux d’intérêt sur la demande de monnaie, en particulier pour la spéculation, en plus des motifs de transaction et de précaution.
  • Keynes identifie trois motifs principaux pour lesquels les individus détiennent de la monnaie : les motifs de transaction, de précaution (qui dépendent du revenu réel), et de spéculation (qui dépend des taux d’intérêt), avec ce dernier étant le principal apport de sa théorie.
  • Selon Keynes, la demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction décroissante des taux d’intérêt. Cela signifie que lorsque les taux d’intérêt augmentent, entraînant une diminution du prix (relatif) des titres existants sur le marché, les individus préfèrent détenir de la monnaie (il suppose que le rendement anticipé de la monnaie est nul) si l’augmentation attendue des taux d’intérêt est suffisamment forte pour que la perte anticipée sur les titres soit supérieure aux intérêts reçus.
  • La volatilité de la vitesse de circulation de la monnaie, observée dans les études empiriques, trouve une explication dans la théorie keynésienne par les anticipations divergentes des agents économiques concernant l’évolution des taux d’intérêt. Ces anticipations influencent leur préférence entre détenir de la monnaie ou des titres, affectant ainsi la vitesse de circulation de la monnaie.
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6
Q

Selon Friedman, comment l’augmentation des taux d’intérêt affecte-t-elle la demande de monnaie? Quelle est la principale différence entre les théories de la demande de monnaie de Keynes et de Friedman? Quelle est la base de la demande de monnaie selon la théorie de Friedman?

A
  • L’augmentation des taux d’intérêt, selon Friedman, fait augmenter les profits des banques sur les opérations de prêts, incitant ces dernières à attirer davantage de dépôts (monnaie) pour financer plus de prêts. Les banques peuvent augmenter le rendement des dépôts pour collecter plus de monnaie, ou améliorer la qualité de leurs services, gardant ainsi l’écart de rendement entre les titres et la monnaie relativement constant.
  • La principale différence réside dans l’effet des taux d’intérêt sur la demande de monnaie. Pour Keynes, une augmentation des taux d’intérêt réduit la demande de monnaie pour motif de spéculation, tandis que pour Friedman, les variations de taux d’intérêt ont peu ou pas d’effet sur la demande de monnaie puisque les banques ajustent le rendement des dépôts en conséquence, maintenant un écart de rémunération constant.
  • Selon la théorie de Friedman, la demande de monnaie est principalement fonction du revenu permanent des individus et des différences de rendements entre les titres et la monnaie. Cette approche souligne l’importance des anticipations de rendement et de la capacité des banques à ajuster le rendement des dépôts face aux variations des taux d’intérêt.
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7
Q

[Monnaie Endogène]

Qu’est-ce que la monnaie endogène et quel rôle jouent les banques dans sa création ? Comment les actifs des banques de second rang influencent-ils le concept de monnaie centrale ? Pourquoi l’approche de la monnaie endogène justifie-t-elle l’intervention publique dans le système financier ?

A
  • La monnaie endogène est un concept où la création monétaire est principalement l’œuvre du système bancaire plutôt que de la banque centrale. Les banques commerciales peuvent créer de la monnaie par le biais du crédit, sans dépendre nécessairement des dépôts préexistants. Cette vision est soutenue par des économistes comme Moore (Moore, Endogenous money, 2001) ou Graziani (Graziani, The monetary theory of production, 2003)).
  • Les banques de second rang disposent d’une variété d’actifs qui peuvent se substituer à la monnaie centrale, diluant ainsi le rôle traditionnel de la monnaie émise par la banque centrale et accentuant le caractère endogène de la monnaie dans l’économie moderne.
  • L’approche de la monnaie endogène met en lumière le rôle prépondérant des acteurs financiers, ce qui implique une forte instabilité financière. Pour contrer cette instabilité, l’intervention publique devient nécessaire, par exemple, via le contrôle du prix des actifs financiers ou immobiliers.
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8
Q

[Théorie Moderne de la Monnaie]

Comment la théorie moderne de la monnaie envisage-t-elle le rôle de l’État dans la création monétaire ? Quel est le lien entre les programmes d’emplois garantis et l’inflation selon cette théorie ? Quels sont les points de débat concernant le financement monétaire de programmes d’investissement verts ?

A
  • La théorie moderne de la monnaie, développée par des auteurs comme Minsky, Mitchell, et Fazi, postule que la monnaie, en tant que création de l’État, peut être utilisée pour financer sans dette d’importants programmes sociaux et économiques grâce à sa capacité à lever l’impôt et à créer de la monnaie (Minsky, The role of employment policy, 1965 ; Mitchell et Fazi, Reclaiming the State: A Progressive vision of sovereignty for a post neoliberal world, 2017).
  • Les programmes d’emplois garantis, inspirés par les initiatives du New Deal, sont vus comme un moyen de stabiliser l’économie en atteignant un taux de chômage frictionnel. Ces emplois servent de tampon contre les chocs économiques et peuvent avoir un effet stabilisateur sur l’inflation en contrôlant la dynamique salariale et l’utilisation des capacités de production.
  • Le débat se concentre sur l’impact potentiel de ce type de financement sur l’inflation. Des économistes comme Kelton et Summers discutent des conséquences possibles d’une telle politique sur la stabilité des prix, reflétant une divergence d’opinions sur la meilleure façon de gérer la croissance économique et l’inflation dans le contexte du financement d’initiatives vertes.
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9
Q

Quelle est la relation originale découverte par Phillips entre le chômage et l’inflation ? Quel “cruel dilemme” les banques centrales doivent-elles naviguer selon la théorie originale de la courbe de Phillips ? Comment la stagflation des années 1970 a-t-elle remis en cause l’idée d’un arbitrage entre inflation et chômage ?

A
  • Phillips a observé une relation inverse entre le taux de chômage et la variation des salaires nominaux, suggérant qu’un chômage faible est associé à une hausse des salaires nominaux, ce qui a été interprété par Samuelson et Solow comme une corrélation entre inflation élevée et chômage faible (Samuelson et Solow, Analytical aspects of anti-inflation policies, 1960).
  • Le dilemme réside dans l’arbitrage entre maintenir un faible taux de chômage et contrôler l’inflation, impliquant un risque de biais inflationniste favorisant l’emploi, surtout en période électorale.
  • La stagflation, caractérisée par une forte inflation couplée à un chômage élevé, a défié la courbe de Phillips traditionnelle, nécessitant de nouvelles approches théoriques telles que la courbe de Phillips augmentée de Friedman, fondée sur les anticipations adaptatives.
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10
Q

Quelle modification majeure les anticipations rationnelles ont-elles apportée à la compréhension de l’effet de l’inflation sur le chômage ? Comment l’aplatissement récent des courbes de Phillips affecte-t-il l’efficacité des politiques monétaires ? Comment le régime de taux de change influence-t-il la relation entre chômage et inflation selon Geerolf ?

A
  • Selon la théorie des anticipations rationnelles (Lucas, école néo-classique), les agents économiques anticipent parfaitement l’inflation future, rendant inefficaces à court terme les politiques inflationnistes sur le chômage.
  • L’aplatissement de la courbe de Phillips, observé tant aux États-Unis qu’en zone euro, limite les effets d’une baisse du chômage sur l’inflation et pose des défis à l’efficacité des politiques monétaires contra-cycliques (BdF, La courbe de Phillips existe-elle encore ?, 2018).
  • Geerolf soutient que la relation entre le chômage et l’inflation dépend du régime de taux de change : négative sous un régime de taux de change fixe, et positive sous un régime de taux de change flexible. Il propose une nouvelle courbe de Phillips basée sur le taux de change réel, qui établit une corrélation positive entre le taux de chômage et l’inflation des biens non échangeables par rapport aux biens échangeables, offrant un meilleur pouvoir explicatif dans certaines situations économiques (Geerolf, La courbe de Phillips n’est pas celle que vous croyez, 2021).
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11
Q

En quoi consiste l’hypothèse de neutralité de la monnaie à long terme et quelle implication a-t-elle pour la politique monétaire ? Quelles sont les trois composantes de l’indépendance des banques centrales selon Walsh ? Quelle définition Padoa-Schioppa donne-t-il à l’accountability des banques centrales ? Selon la littérature, quels éléments contribuent à la crédibilité des banques centrales dans leur lutte contre l’inflation ? Pourquoi Alesina et Tabellini justifient-ils l’indépendance des banques centrales ?

A
  • Selon l’hypothèse de neutralité de la monnaie à long terme, une augmentation de la quantité de monnaie affecte uniquement les variables nominales (comme le niveau général des prix) et non les variables réelles (telles que la production ou l’emploi). Cela implique que la politique monétaire n’a pas d’effet durable sur la croissance économique, justifiant ainsi une focalisation sur la lutte contre l’inflation.
  • Walsh (2005) identifie trois aspects de l’indépendance des banques centrales : l’indépendance des instruments, permettant de choisir les moyens d’action ; l’indépendance des dirigeants, concernant leur nomination sans interférences politiques directes ; et l’indépendance financière, assurant une autonomie budgétaire.
  • Padoa-Schioppa définit l’accountability des banques centrales comme la responsabilité de ces institutions devant le pouvoir politique, incluant le droit de nommer leurs dirigeants, d’être informé de leurs activités, de participer à leurs réunions et de les auditionner périodiquement (Padoa-Schioppa, Randzio-Plath et Tommaso, The European Central Bank: Independence and accountability, 2000).
  • Plusieurs éléments renforcent la crédibilité des banques centrales : la définition d’une cible d’inflation claire, la nomination de banquiers centraux conservateurs et expérimentés, l’établissement de mandats longs, l’utilisation de contrats incitatifs et la promotion d’une transparence multidimensionnelle.
  • Alesina et Tabellini justifient l’indépendance des banques centrales par plusieurs raisons : la nature technique et les effets peu observables de la politique monétaire pour les électeurs, l’existence de préférences sociales stables favorisant une inflation modérée, et la nécessité d’éviter les pressions des groupes d’intérêts sur la politique monétaire (Alesina, Alberto et Tabellini, Bureaucrats or Politicians? Part I: A Single Policy Task, 2001).
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12
Q

Pourquoi une inflation élevée est-elle considérée comme problématique selon O. Issing et W. Tietmeyer ? Quels sont les coûts liés à l’inflation élevée identifiés par Barro ? Pourquoi une inflation trop faible est-elle également problématique ?

A
  • Issing et Tietmeyer mettent en évidence les conséquences négatives d’une inflation élevée, telles que la perte de pouvoir d’achat, qui pousse les agents économiques à adopter des comportements défensifs comme l’indexation des contrats ou la facturation en devises étrangères. Ces mesures créent des rigidités, augmentent les coûts de transaction et peuvent entraver la croissance économique (Issing, The euro: a stable currency for Europe, 2001).
  • Barro note qu’un accroissement de 10 points de pourcentage de l’inflation peut réduire la croissance du PIB de 0,3 à 0,4 point. Il évoque différents coûts associés à l’inflation, tels que les coûts de menu (coûts liés à la mise à jour fréquente des prix), les coûts d’usure des semelles (efforts pour minimiser la détention de monnaie liquide), et les pertes liées à l’ajustement retardé des barèmes fiscaux (Barro, Inflation and economic growth, 1996).
  • Une inflation trop faible limite l’efficacité de la politique monétaire, surtout lorsque le taux d’intérêt nominal est proche de zéro, car cela réduit les marges de manœuvre pour stimuler l’économie, risquant ainsi de conduire à une trappe à liquidité. Elle peut également compliquer l’ajustement des salaires réels en présence de rigidités nominales.
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13
Q

Pourquoi les économistes préconisent-ils une cible d’inflation positive ? Quel est le consensus des économistes sur la cible d’inflation pour les économies développées ? Comment les objectifs d’inflation sont-ils fixés par les banques centrales ?

A
  • Avoir une cible d’inflation légèrement positive offre une marge de sécurité qui permet à la politique monétaire de jouer pleinement son rôle contra-cyclique. Cela aide également à l’ajustement des salaires réels dans un contexte de rigidités nominales, facilitant ainsi les corrections économiques sans causer de tensions sociales majeures (Akerlof, Dickens et Perry, Near-National Wage and Price Setting and the Optimal Rates of Inflation and Unemployment, 2000).
  • La plupart des économistes s’accordent sur une cible d’inflation modérée, généralement entre 2 % et 4 %, pour les économies développées. Ce niveau est considéré comme optimal pour maintenir une croissance économique stable tout en permettant les ajustements nécessaires de la politique monétaire.
  • Les objectifs d’inflation sont fixés par les banques centrales en fonction d’analyses économiques et de considérations politiques. Par exemple, la BCE a fixé son objectif d’inflation à un niveau inférieur mais proche de 2 % à moyen terme, tandis que la Banque centrale de Norvège a ajusté sa cible de 2,5 % à 2 %, reflétant une décision politique basée sur les conditions économiques et les objectifs de stabilité des prix.
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14
Q

Quelle est la différence principale entre les règles instrumentales et les règles de ciblage selon Svensson ?

A

Les règles instrumentales impliquent que la banque centrale ajuste ses instruments politiques, comme les taux d’intérêt, en fonction des variables macroéconomiques observées. En contraste, les règles de ciblage se concentrent sur l’atteinte directe des objectifs d’inflation, indépendamment des instruments utilisés pour y parvenir (Svensson, Inflation targeting: should it be modelled as an instrument rule or a targeting rule, 2001).

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15
Q

Comment la règle de Taylor guide-t-elle les décisions de politique monétaire des banques centrales ? Quels éléments la banque centrale doit-elle considérer pour appliquer la règle de Taylor ? Quel est l’avantage principal de l’utilisation de la règle de Taylor pour les banques centrales ?

A
  • La règle de Taylor aide les banques centrales à prendre des décisions quant à la fixation des taux d’intérêt pour stabiliser l’économie.
  • Pour appliquer la règle de Taylor, la banque centrale doit considérer le taux d’intérêt neutre (ou taux naturel, r*), l’écart entre l’inflation observée et l’inflation cible, ainsi que l’écart de production. Les coefficients attribués à chaque variable dans la formule reflètent l’importance relative de ces écarts dans la politique monétaire.
  • L’avantage principal de la règle de Taylor est qu’elle fournit un cadre clair et mesurable pour ajuster le taux d’intérêt en réponse aux écarts d’inflation et de production. Cela aide les banques centrales à stabiliser l’économie tout en poursuivant leurs objectifs d’inflation, facilitant ainsi une politique monétaire prédictive et réactive.

it=r∗+πt+0.5(πt−π∗)+0.5(yt−y∗)

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16
Q

Qu’est-ce qu’une règle de ciblage de l’inflation ? Que sont les règles de ciblage intermédiaire et comment ont-elles été appliquées ? Qu’est-ce que le ciblage flexible de l’inflation moyenne et pourquoi la Réserve Fédérale l’a-t-elle adopté ?

A
  • Une règle de ciblage de l’inflation est une politique suivie par la banque centrale qui définit clairement les objectifs d’inflation à atteindre et établit des paramètres pour gérer les compromis entre ces objectifs. Elle vise à maintenir la stabilité des prix en guidant les anticipations inflationnistes des agents économiques.
  • Les règles de ciblage intermédiaire se concentrent sur la gestion d’un objectif intermédiaire, tel qu’un agrégat monétaire (M1, M2, M3), qui est supposé être corrélé à l’objectif final de la banque, comme la stabilité des prix. Les résultats de cette approche varient d’un pays à l’autre, reflétant la robustesse variable du lien entre la croissance monétaire et l’inflation.
  • Le ciblage flexible de l’inflation moyenne est un cadre où la banque centrale vise une inflation moyenne sur une période de temps plutôt que de réagir à chaque variation de l’inflation à court terme. Adopté par la Réserve Fédérale en 2020, ce cadre permet une plus grande flexibilité et tolérance face aux dépassements temporaires de l’objectif d’inflation, favorisant ainsi une approche plus équilibrée et soutenue de la stabilisation économique et de la croissance à long terme.
17
Q

Pourquoi la politique monétaire est-elle considérée comme un instrument privilégié de la politique contra-cyclique selon Keynes ? Quels sont les principaux effets à court terme d’une politique monétaire expansive selon la théorie keynésienne ? Pourquoi les effets à long terme d’une politique monétaire expansive diffèrent-ils de ses effets à court terme ?

A
  • Keynes souligne que face à une économie en sous-emploi, une augmentation de la quantité de monnaie en circulation entraîne une adaptation imparfaite des prix et des salaires nominaux à court terme.
  • Les effets à court terme incluent une augmentation de la valeur réelle des encaisses monétaires due à des ajustements imparfaits des prix et des salaires nominaux, une baisse des taux d’intérêt, et une stimulation de la consommation.
  • À long terme, l’effet de l’augmentation de la quantité de monnaie sur la croissance est annulé par l’inflation, ce qui neutralise les gains initiaux de la relance monétaire. Toutefois, des effets d’hystérèses liés à la cyclicité de l’économie ont pu être évités (destruction de capital physique et de capital humain).
18
Q

Comment Phelps et Taylor expliquent-ils la viscosité des salaires ? Quelle explication Akerlof et Mankiw donnent-ils à la rigidité des prix ? En quoi les asymétries d’information contribuent-elles à la viscosité des prix ?

A
  • Phelps et Taylor expliquent la viscosité des salaires par le fait que les salaires sont fixés pour une période donnée et sont renégociés de manière échelonnée, ce qui retarde l’adaptation des salaires aux chocs de demande (Phelps et Taylor, Stabilizing Powers of Monetary Policy under Rational Expectations, 1977).
  • Akerlof et Mankiw attribuent la rigidité des prix à l’existence de coûts de menus. Les entreprises évitent de faire de petites modifications de prix en raison des coûts associés, tels que les coûts de catalogue ou de changement de menu, expliquant ainsi pourquoi les prix ne varient que périodiquement (Mankiw, Small Menu Costs and Large Business Cycles: A Macroeconomic Model of Monopoly, 1985).
  • Les asymétries d’information rendent coûteux pour les agents de comparer les prix. Pour fidéliser leur clientèle, les entreprises peuvent s’engager à stabiliser leurs prix. Elles peuvent aussi hésiter à réduire leurs prix suite à une baisse de la demande ou des coûts de production, de peur que les consommateurs interprètent cette baisse comme un signe de dégradation de la qualité.
19
Q

Comment les anticipations influencent-elles le caractère auto-entretenu de la déflation ? Pourquoi la déflation est-elle considérée comme déstabilisante pour l’économie ? En quoi la vision de Tobin sur la déflation diffère-t-elle de celle de Pigou et Fisher ?

A
  • Les anticipations de baisse des prix poussent les agents économiques à reporter leurs achats, espérant acheter plus tard à des prix inférieurs. Cette attente réduit la demande immédiate, entraînant une baisse des prix qui confirme les anticipations initiales de déflation, créant ainsi un cycle déflationniste auto-entretenu.
  • La déflation est déstabilisante car elle rend la politique monétaire inefficace une fois que l’inflation est passée en territoire négatif. En période de déflation, un taux d’intérêt nominal proche de zéro implique un taux d’intérêt réel positif, ce qui peut amplifier le phénomène déflationniste en décourageant la consommation et l’investissement.
  • Tobin argue que la déflation ne stimule pas nécessairement la demande globale, contrairement aux conclusions de Pigou et Fisher. Il explique qu’une baisse du niveau général des prix entraîne un transfert de richesse des emprunteurs vers les créanciers. Bien que les créanciers puissent dépenser davantage (effet Pigou), l’augmentation du poids de la dette incite les emprunteurs à réduire leurs dépenses (effet Fisher), ces derniers ayant généralement une propension à la consommation plus élevée, ce qui réduit la demande globale et alimente la déflation (Tobin, Asset Accumulation and Economic Activity, 1980).
20
Q

Quel est le principe de la théorie de la déflation par la dette de Fisher introduite en 1933 ? Qu’est-ce que la “récession de bilan” selon Koo (2008) ?

A
  • La théorie de la déflation par la dette de Fisher explique comment une crise financière peut déclencher une spirale déflationniste. Les agents économiques, pour honorer leurs remboursements de dette, vendent en urgence des actifs, causant la baisse des prix des actifs et des biens. Cette baisse des prix augmente le poids réel des dettes fixées en termes nominaux, aggravant la pression financière sur les ménages, entreprises, et l’État, réduisant leurs dépenses et plongeant l’économie dans une récession (Fisher, 1933, The debt-deflation theory of the Great Depression).
  • La récession de bilan décrit une situation où la déflation oblige les ménages, les entreprises, et l’État à allouer une part croissante de leurs revenus au service de la dette, réduisant ainsi leurs dépenses en biens et services. Cette dynamique entraîne une baisse de la consommation, de l’investissement et des dépenses publiques, renforçant la déflation et aggravant les difficultés économiques (Koo, The Holy Grail of Macroeconomics – Lessons from Japan Great Recession, 2008).
21
Q

En quoi une inflation plus faible que prévu peut-elle déclencher une dynamique de déflation par la dette même avec des taux d’inflation positifs, notamment dans les pays les plus endettés ?

A
  • Une inflation plus faible que prévu accroît le poids réel de la dette, augmentant le risque de défaut de paiement par les agents privés et les États. Cela peut déclencher une dynamique de déflation par la dette même si les taux d’inflation restent positifs, car le fardeau réel de la dette devient plus lourd que les agents ne l’avaient anticipé. De fait, les Etats les plus endettés son les plus exposés à ce risque.
22
Q

Quelle est la principale conclusion du modèle Mundell-Fleming concernant le rôle de la politique monétaire en économie ouverte ? Comment une augmentation de l’offre de monnaie affecte-t-elle l’économie dans le modèle Mundell-Fleming ? Quelle est la différence entre les effets d’une politique monétaire et d’une politique budgétaire expansive en économie ouverte selon le modèle Mundell-Fleming ?

A
  • Le modèle Mundell-Fleming conclut que la politique monétaire est l’instrument privilégié de politique économique en économie ouverte, car elle permet de stimuler l’économie par une baisse du taux d’intérêt, influençant positivement la demande d’investissement et de consommation, et par un effet externe de dépréciation compétitive qui renforce l’effet positif sur la production.
  • Dans le modèle Mundell-Fleming, une augmentation de l’offre de monnaie entraîne une baisse du taux d’intérêt, stimulant la demande de fonds prêtables pour l’investissement et la consommation, et provoque une dépréciation de la monnaie qui favorise les exportations, renforçant ainsi l’effet positif sur la production.
  • Selon le modèle Mundell-Fleming, une politique monétaire expansive abaisse les taux d’intérêt et stimule la production en favorisant les exportations via la dépréciation monétaire. À l’inverse, une politique budgétaire expansive entraîne une hausse des taux d’intérêt et une appréciation de la monnaie, ce qui peut diminuer les exportations et atténuer l’effet expansionniste de la mesure
23
Q

Quelles sont les implications à long terme de l’interaction entre politique monétaire et politique budgétaire ? Comment l’expression “arithmétique monétaire déplaisante” de Sargent et Wallace se rapporte-t-elle à la relation entre politique monétaire et budgétaire ?

A
  • À long terme, il existe des interférences entre la politique monétaire et la politique budgétaire, indiquant que l’indépendance des banques centrales n’est maintenue que si les finances publiques sont viables. En cas de difficultés budgétaires, une banque centrale peut se voir contrainte d’agir pour éviter la faillite de l’État, entraînant un risque de dominance budgétaire.
  • “L’arithmétique monétaire déplaisante” de Sargent et Wallace se réfère au risque que la politique monétaire soit dominée par les nécessités de la politique budgétaire, en particulier quand la banque centrale doit financer des déficits budgétaires pour éviter la faillite de l’État, soulignant les limites de l’indépendance de la politique monétaire face à des défis budgétaires importants.
24
Q

Qu’est-ce que le taux naturel et comment est-il déterminé ? Quelle est la différence entre le taux naturel et le taux issu de la règle de Taylor ? En quoi consiste une politique monétaire accommodante selon ces critères ?

A
  • Le taux naturel, ou taux réel d’équilibre, est un concept historiquement issu des travaux de Bohm Bawerk et Wicksell. Il représente le taux d’intérêt qui équilibre l’offre et la demande d’épargne dans l’économie, assurant le plein-emploi. Ce taux est crucial pour l’investissement : il est stimulé lorsque le taux de rendement du capital dépasse ce taux naturel et découragé dans le cas contraire.
  • Le taux naturel est un taux d’équilibre dérivé de l’interaction entre l’offre et la demande d’épargne, qui assure le plein-emploi sans spécifiquement tenir compte des objectifs de politique économique. Le taux issu de la règle de Taylor, en revanche, est un taux directeur théorique basé sur des critères économiques prédéfinis comme l’inflation et le niveau d’activité économique, visant à orienter la politique monétaire de manière plus ciblée.
  • Une politique monétaire est considérée comme accommodante lorsque le taux d’intérêt directeur fixé par la banque centrale est inférieur au taux naturel ou au taux issu de la règle de Taylor. Cette orientation vise à stimuler l’économie en rendant le crédit moins cher, encourageant ainsi l’investissement et la consommation.
25
Q

Quelle est la principale limite de la politique monétaire en zone euro ? Existe-t-il des marges de manœuvre pour différencier la politique monétaire au niveau national au sein de la zone euro ?

A
  • La principale limite de la politique monétaire en zone euro réside dans sa réponse uniforme face à des situations économiques diverses au sein de la zone. Par construction, elle répond à la situation moyenne de la zone monétaire, ce qui la rend pleinement effective uniquement en cas de choc symétrique affectant tous les États membres de manière uniforme. Pour les chocs asymétriques, qui touchent différemment les pays membres, la politique monétaire se révèle insuffisamment ciblée.
  • Oui, il existe des marges de manœuvre pour adapter légèrement la politique monétaire au niveau national au sein de la zone euro. Par exemple, la maturité moyenne des actifs achetés dans le cadre du programme d’achats de titres du secteur public peut différer selon les banques centrales nationales. Toutefois, malgré ces ajustements, la politique monétaire demeure fondamentalement uniforme pour l’ensemble de la zone euro.
26
Q

Quelle contradiction les travaux de Clarida, Gali et Gertler ont-ils mis en évidence dans les objectifs de la banque centrale ? Comment les objectifs de la banque centrale sont-ils affectés par un choc d’offre positif selon Clarida, Gali et Gertler ? En quoi la réaction de la banque centrale diffère-t-elle face à un choc d’offre négatif, comme un choc pétrolier ? Pourquoi les objectifs d’inflation et de production de la banque centrale sont-ils cohérents en présence de chocs de demande ?

A
  • Les travaux de Clarida, Gali et Gertler ont révélé une contradiction potentielle entre les objectifs de maintenir un niveau stable d’inflation et de soutenir une croissance proche du niveau potentiel de l’économie. Cette contradiction apparaît clairement en cas de choc d’offre, où les objectifs d’inflation et de production deviennent incompatibles.
  • Un choc d’offre positif, augmente les quantités produites et diminue les prix en raison de l’abondance des biens sur le marché. Cela pourrait théoriquement aider la banque centrale à atteindre son objectif de faible inflation, mais aussi affecter la croissance en modifiant les conditions de l’offre dans l’économie.
  • Face à un choc d’offre négatif, comme un choc pétrolier, la banque centrale se trouve dans une situation où les coûts de production et donc les prix augmentent, tandis que les quantités produites diminuent. Cette situation l’oblige à faire un choix stratégique difficile entre lutter contre l’inflation en augmentant les taux d’intérêt, ce qui peut réduire davantage la production, ou soutenir la production au risque d’accepter une inflation plus élevée.
  • En présence de chocs de demande, les objectifs d’inflation et de production sont cohérents car une augmentation de la demande entraîne à la fois une hausse des prix et de la production. La banque centrale peut alors ajuster les taux d’intérêt pour modérer ces hausses, contrôlant ainsi l’inflation sans compromettre la croissance économique, alignant ses actions avec ses objectifs d’inflation stable et de croissance soutenable.

(Clarida, Gali et Gertler , 1998, Monetary policy rules in practice: Some international evidence)

27
Q

Qu’est-ce que la trappe à liquidité selon Keynes ? Pourquoi les agents économiques préfèrent-ils détenir de la monnaie plutôt que des obligations lorsque les taux d’intérêt sont bas ? Comment la notion d’anticipation joue-t-elle un rôle dans la théorie de la trappe à liquidité ? Quelle est la stratégie des banques centrales pour éviter la trappe à liquidité ? Pourquoi une politique monétaire de baisse du taux d’intérêt devient-elle inefficace en présence d’une trappe à liquidité ?

A
  • La trappe à liquidité est un concept développé par Keynes pour décrire une situation où la demande de liquidités devient infiniment élastique (c’est-à-dire que les agents économiques préfèrent détenir de la monnaie plutôt que d’investir ou de consommer) en raison d’anticipations que les taux d’intérêt augmenteront à partir d’un niveau très bas. Dans cette situation, une baisse supplémentaire des taux d’intérêt par la banque centrale n’encourage pas l’emprunt ou l’investissement et est donc inefficace pour stimuler l’économie.
  • Lorsque les taux d’intérêt sont bas, les agents économiques anticipent qu’ils vont nécessairement augmenter, ce qui diminuerait le cours des obligations. Préférant éviter le risque de pertes sur leurs investissements en obligations, ils choisissent de détenir de la monnaie, un actif non risqué, anticipant un meilleur rendement futur lorsque les taux d’intérêt augmenteront.
  • Dans la théorie de la trappe à liquidité, la notion d’anticipation est centrale car elle influence le comportement des agents économiques. Si ces derniers anticipent une hausse future des taux d’intérêt à partir d’un niveau très bas, ils préféreront détenir de la monnaie au lieu d’autres actifs comme les obligations, croyant que la valeur des obligations diminuera lorsque les taux augmenteront.
  • Pour éviter la trappe à liquidité, les banques centrales utilisent la communication comme outil stratégique, notamment à travers le forward guidance ou l’orientation prospective des taux d’intérêt. En affirmant que les taux resteront bas pendant une longue période, elles tentent de modifier les anticipations des agents économiques pour les encourager à investir ou à consommer plutôt qu’à détenir de la monnaie.
  • Une politique monétaire de baisse du taux d’intérêt devient inefficace en présence d’une trappe à liquidité car les agents économiques, anticipant que les taux ne peuvent que remonter, préfèrent détenir de la monnaie plutôt que de s’engager dans des investissements ou des dépenses. Ainsi, malgré des taux encore plus bas, la demande de crédit et l’activité économique ne sont pas stimulées, rendant les efforts de la banque centrale pour relancer l’économie par cette voie sans effet.
28
Q

Comment fonctionne le canal du taux d’intérêt dans la transmission de la politique monétaire ? Dans quelles économies est-il particulièrement efficace ?

A

Le canal du taux d’intérêt agit directement sur l’économie à partir des taux directeurs. Une baisse des taux directeurs entraîne une diminution des taux d’intérêt généraux, stimulant ainsi la demande de crédit, la croissance économique et l’inflation. À l’inverse, une augmentation des taux directeurs restreint la dynamique du crédit, ralentissant la croissance et l’inflation. Ce canal est particulièrement efficace dans les économies où les prêts à taux variable et à court terme prédominent.

29
Q

Quel est l’impact d’une baisse des taux d’intérêt sur le taux de change et comment cela affecte-t-il l’économie ?

A

Une baisse des taux d’intérêt rend les investissements dans l’économie moins attrayants, provoquant une sortie de capitaux et, par conséquent, une dépréciation du taux de change. Cette dépréciation améliore la compétitivité en augmentant les prix des importations (inflation importée) et favorise à terme une hausse du volume des exportations grâce à l’effet de la courbe en J.

30
Q

En quoi consiste le canal du crédit et comment diffère-t-il du canal du taux d’intérêt ? Pourquoi le rationnement du crédit survient-il ? Quelles solutions sont proposées pour limiter le rationnement du crédit et améliorer la transmission de la politique monétaire ? Quels facteurs déterminent l’importance du canal du crédit dans la transmission de la politique monétaire ?

A
  • Le canal du crédit illustre comment la politique monétaire influence l’économie via l’offre de crédit par les banques commerciales, contrairement au canal du taux d’intérêt qui agit principalement par la demande de crédit. Les banques ajustent leur offre de crédit en fonction des conditions de financement sur les marchés.
  • Le rationnement du crédit survient en raison d’asymétries d’information, où il est coûteux pour les banques d’évaluer la qualité des projets d’investissement, conduisant à une sélection défavorable et à la réduction de l’offre de crédit (phénomène d’antisélection, Stiglitz et Weiss, Credit rationing in markets with imperfect information, 1981).
  • Pour limiter le rationnement du crédit, il est crucial de s’assurer de la solidité du secteur bancaire. Les solutions incluent le renforcement des fonds propres des banques par des mesures budgétaires, l’imposition de normes de publication d’informations pour permettre une meilleure discrimination entre les emprunteurs, et la subvention de prêts pour les projets ayant un rendement social suffisant mais un rendement privé insuffisant.
  • L’importance du canal du crédit dépend significativement de la part des PME dans l’économie et de leur dépendance vis-à-vis du crédit. Les PME, étant principalement affectées par le rationnement du crédit en raison de leur taille et de leur accès limité aux marchés des capitaux, sont un facteur clé dans l’évaluation de l’efficacité du canal du crédit dans la transmission de la politique monétaire.
31
Q

Quel est le rôle du canal de la prise de risque dans la transmission de la politique monétaire selon Borio et Zhu ?

A

Le canal de la prise de risque joue un rôle dans la transmission de la politique monétaire en influençant les conditions financières et les primes de risque au cours du cycle économique. Selon Borio et Zhu, ce canal met en évidence comment la politique monétaire affecte la prise de risque des banques, notamment en agissant sur l’écart entre les taux d’intérêt à court terme, auxquels les banques empruntent, et les taux à long terme, auxquels elles prêtent. Cela affecte la rentabilité des nouveaux prêts et, par extension, l’activité économique (Borio et Zhu, Capital regulation, risk-taking and monetary policy: a missing link in the transmission mechanism, 2008).

32
Q

Comment la politique monétaire affecte-t-elle le canal du prix des actifs ? En quoi l’effet richesse issu du canal du prix des actifs a-t-il un impact sur les inégalités économiques ? Quelle est la récente évolution de la prise en compte des inégalités par les banques centrales selon Fontan et al. ?

A
  • Une baisse du taux d’intérêt par la politique monétaire tend à élever le prix des actifs financiers existants, car les nouveaux actifs émis rémunèreront les investisseurs à un taux plus faible. Cela entraîne une revalorisation du patrimoine des agents économiques et un effet richesse qui stimule la consommation. L’efficacité de ce canal dépend de l’étendue des détentions d’actifs par les résidents.
  • L’effet richesse généré par la revalorisation des actifs financiers suite à une politique monétaire accommodante peut accentuer les inégalités économiques, car la distribution des gains patrimoniaux favorise les détenteurs d’actifs financiers, qui sont souvent les ménages les plus aisés. Des études comme celle de S & P sur le QE de la BoE ont montré que ces politiques peuvent renforcer significativement les inégalités au sein des pays (S & P, QE and economic inequality: the UK experience, 2016),
  • Fontan et al. ont constaté que les inégalités sont devenues un sujet d’attention récent pour les banques centrales, qui auraient longtemps sous-estimé les effets distributifs de leurs politiques monétaires. Leur reconnaissance est récente, indiquant un changement potentiel dans la manière dont ces institutions considèrent leurs impacts sur l’économie au-delà de leurs objectifs traditionnels. Toutefois, cela n’implique pas nécessairement que les inégalités soient prises en compte dans le mandat des banques centrales. (Fontan, Claveau et Dietsch, « Central banking and inequalities, Taking off the blinders », Politics, Philosophy & Economics 15(4), juin 2016, p. 319-357).