10.2 - Politique fiscale et réduction des inégalités Flashcards
Plan
1. La politique fiscale présente des objectifs multiples parmi lesquels la politique doit arbitrer
1.1. Lever des ressources pour produire des biens et services publics
1.2. Efficacité : optimiser l’allocation des ressources
1.3. Conjoncture : participer à la stabilisation de l’économie
1.4. Équité : redistribuer les richesses
2. Tenir compte de l’incidence fiscale pour estimer les conséquences d’une politique fiscale
2.1. L’incidence fiscale en équilibre partiel permet d’établir qui supporte réellement l’impôt sur un marché
2.2. L’incidence fiscale en équilibre général montre qu’une taxe peut avoir des effets opposés à ceux initialement souhaités
2.3. Selon la théorie de l’incidence fiscale, la mobilité des facteurs de production réduit les marges de manoeuvre fiscales d’un État
3. La dynamique de la fiscalité et des inégalités dépend de variables multiples
3.1. Les lois de Baumol et de Wagner offrent deux schémas d’évolution de la fiscalité à long terme
3.2. La croissance n’est pas toujours synonyme de réduction des inégalités
Quel est l’objectif fondamental de la levée des ressources fiscales selon l’article XIII de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ?
La levée des ressources fiscales vise principalement à financer l’entretien de la force publique et les dépenses d’administration, en répartissant équitablement la charge fiscale entre tous les citoyens en fonction de leurs capacités.
Pourquoi les biens publics nécessitent-ils un financement par des prélèvements obligatoires ?
Les biens publics, tels que la police, la justice et la défense, sont non exclusifs et non rivaux, ce qui signifie qu’ils bénéficient à tous indépendamment de la contribution individuelle. Sans prélèvements obligatoires, cela conduirait au problème du “passager clandestin” et à une production sous-optimale de ces biens, justifiant ainsi une intervention publique.
En quoi consiste la perte sèche liée aux distorsions fiscales selon Harberger ?
La perte sèche décrite par Harberger est le résultat des distorsions fiscales qui modifient les prix relatifs et influencent les comportements des agents économiques, menant à une réduction du surplus des producteurs et des consommateurs, compensée partiellement par la recette fiscale. Cela montre qu’une taxe peut entraîner une certaine perte d’utilité sur un marché en concurrence pure et parfaite.
Quel impôt a été inventé pour minimiser les distorsions fiscales et par qui ?
La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) a été inventée en 1954 par Maurice Lauré, un fonctionnaire de la Direction générale des impôts, pour remplacer la taxe à la production et minimiser les distorsions fiscales en évitant les doubles impositions.
Comment la fiscalité peut-elle corriger les externalités négatives et positives ?
Pour les externalités négatives, comme la pollution, la fiscalité peut imposer le principe pollueur-payeur avec des taxes pigouviennes, alignant le coût privé sur le coût social. Pour les externalités positives, comme les investissements en recherche et développement, l’État peut subventionner ces activités pour encourager des retombées positives sur l’ensemble de l’économie.
Quel est le rôle de la politique fiscale en cas de choc conjoncturel ?
La politique fiscale peut stabiliser l’économie en ajustant les prélèvements obligatoires pour influencer la demande globale, soit en les augmentant en cas de surchauffe économique, soit en les diminuant en cas de ralentissement, profitant de l’effet stabilisateur automatique des recettes fiscales.
Quels sont les deux types principaux de redistribution réalisés par le système fiscal ?
La redistribution verticale, qui vise à réduire les inégalités entre les revenus primaires des ménages, et la redistribution horizontale, qui cherche à équilibrer le bien-être entre ménages de revenus primaires similaires, par exemple à travers des prestations sociales spécifiques ou des dispositions fiscales comme le quotient familial.
Comment la TVA et les droits d’accise influencent-ils la redistribution selon une approche élargie ? Quelle est l’ampleur de cette redistribution ? Que peut-on en déduire sur l’importance des services publics ?
- En incluant la TVA et les droits d’accise, l’approche élargie montre que les services publics jouent un rôle crucial dans la réduction des inégalités de revenus, démontrant une redistribution bien plus ample que celle mesurée par les prélèvements directs uniquement.
- D’après cette approche, les inégalités de revenus primaires sont importantes : le revenu des 10 % les plus aisés est 13 fois plus élevé que celui des 10 % les plus modestes. Les transferts monétaires, dont les retraites, ramènent ensuite ce ratio à 7. Enfin, les transferts en nature combinés aux dépenses collectives font descendre ce ratio à 3.
- De la sorte, l’approche élargie montre l’importance des services publics dans la réduction des inégalités : leur intégration conduit à une redistribution deux fois plus ample que dans l’approche usuelle.
Qu’indique l’incidence fiscale en équilibre partiel sur le véritable porteur de la charge fiscale ?
L’incidence fiscale en équilibre partiel révèle que le porteur réel de la charge fiscale n’est pas nécessairement celui qui est directement taxé. La taxe peut être supportée par le producteur ou le consommateur, en fonction de l’élasticité de la demande ou de l’offre. Les taxes sur la consommation sont généralement supportées par les vendeurs si la demande est très élastique et par les consommateurs si elle est inélastique.
Comment la fiscalité du travail illustre-t-elle l’ajustement à long terme de l’incidence fiscale ?
L’incidence fiscale du travail montre que la distinction entre les cotisations sociales des salariés et celles de l’employeur n’est pas pertinente après un ajustement à long terme. En période de chômage, la charge fiscale tend à reposer sur les salariés, tandis qu’en période de plein emploi, elle peut être davantage supportée par les employeurs, soulignant l’influence des conditions du marché du travail sur l’incidence fiscale.
Quels sont les effets d’une taxe en équilibre général sur l’incidence fiscale ?
En équilibre général, les taxes peuvent avoir des conséquences inattendues en raison des interactions entre différents marchés, comme le marché du capital, des biens, et du travail. Une taxe sur le capital, par exemple, pourrait finir par être supportée en grande partie par le travail, soulignant l’importance des effets de substitution et de revenu dans l’analyse de l’incidence fiscale.
Pourquoi la mobilité des facteurs de production limite-t-elle l’autonomie fiscale des États ?
La mondialisation et la mobilité des facteurs de production, comme le capital et le travail, réduisent les marges de manœuvre fiscales des États. Cela crée une concurrence fiscale internationale, poussant les États à adopter des politiques fiscales attractives pour retenir ou attirer les capitaux et les talents, impactant ainsi les décisions en matière de fiscalité.
Quelle est la règle de Ramsey en matière de fiscalité optimale ?
La règle de Ramsey suggère que le taux d’imposition sur chaque marché devrait être inversement proportionnel aux élasticités-prix compensées de l’offre et de la demande. Cela signifie taxer plus lourdement là où l’offre et la demande sont moins sensibles aux variations de prix, une stratégie pouvant entrer en conflit avec des objectifs de redistribution.
(Ramsey, A contribution to the theory of taxation, 1927)
Comment Mirrlees complète-t-il la théorie de la fiscalité optimale ?
Mirrlees propose de taxer davantage les individus à forte productivité pour favoriser la redistribution. Toutefois, cela peut réduire l’offre de travail et les recettes fiscales, montrant que le degré de substitution entre consommation et loisir doit influencer le taux d’imposition.
(Mirrlees, An exploration in the theory of optimum income taxation, 1971)