6.4 - Système monétaire international Flashcards
Plan
1. À court terme, les politiques économiques doivent anticiper les risques causés par le resserrement des conditions de financement au niveau mondial
1.1. Les institutions internationales préconisent un policy-mix efficace pour réduire l’inflation
1.2. Le resserrement des conditions de financement appelle des initiatives multilatérales pour aider les économies en difficulté et assurer la résilience du SMI
2. À moyen terme, le rééquilibrage des balances courantes, le renforcement du GFSN et la stabilité financière post-crise demeurent prioritaires
2.1. Les déséquilibres courants nécessitent des réponses différenciées selon les pays
2.2. Le renforcement du dispositif mondial de sécurité financière (GFSN) constitue une priorité
2.3. Les politiques micro et macroprudentielles doivent veiller à maintenir la solidité du secteur financier
3. L’avenir à long terme du SMI dépend de nombreuses variables et en particulier de la capacité de coopération des États
3.1. Bénéfique à long terme, la transition vers un SMI multipolaire contient des risques pour la stabilité financière mondiale
3.2. Selon certains économistes, c’est le paradigme même du SMI actuel qui doit être renouvelé
Quelle stratégie le FMI recommande-t-il aux banques centrales pour faire face à l’inflation dans un contexte de normalisation monétaire ? Comment le FMI suggère-t-il de gérer le resserrement monétaire en cas de dégradation de la conjoncture économique ou de tensions financières ? Quelle est la recommandation du FMI pour une politique budgétaire efficace face à l’inflation et la crise alimentaire ? Comment le FMI conseille-t-il de financer les besoins budgétaires supplémentaires générés par la crise ? Quelles actions spécifiques Guénette et al. recommandent-ils pour soutenir l’économie face au risque de récession ?
- Le FMI recommande de poursuivre le resserrement de la politique monétaire tout en adoptant une communication claire et en coordonnant les actions entre les autorités monétaires pour éviter des hausses de taux excessives et contre-productives.
- En cas de dégradation de la conjoncture ou de tensions financières, le FMI privilégie des réponses ciblées plutôt qu’un ralentissement ou un arrêt du resserrement monétaire, afin d’éviter les politiques de stop-and-go jugées néfastes.
- Le FMI recommande de cibler les aides sur les ménages les plus modestes et d’éviter les subventions horizontales coûteuses et inefficaces, privilégiant ainsi des mesures spécifiques pour soutenir ceux qui sont le plus affectés par l’inflation.
- Pour financer de manière durable les besoins budgétaires supplémentaires sans aggraver la crise ou le surendettement, le FMI suggère d’envisager l’instauration de taxes supplémentaires, notamment sur les profits réalisés dans l’extraction d’énergie fossile.
- Guénette et al. recommandent de soutenir l’investissement, en particulier dans le marché de l’emploi pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre, faciliter les échanges commerciaux et accélérer la transition énergétique, afin de limiter les hausses de prix et soutenir l’activité économique (Guénette, Damien, Kose, Sugawara (2022). “Is a Global Recession Imminent?” Equitable Growth, Finance, and Institutions Policy Note No. 4, World Bank, Washington, DC).
(FMI, Global Financial Stability Report, octobre 2022)
Quel cadre a été jugé nécessaire à court terme pour limiter le risque de surendettement des pays en développement face à l’impact de la crise du Covid-19 ? Pourquoi les créanciers privés ne participent-ils pas à l’initiative de suspension du service de la dette ? Comment la participation des acteurs de la gestion d’actifs dans la restructuration des dettes pourrait-elle résoudre le problème d’action collective ? Quelles sont les clauses d’action collectives (CAC) et quel rôle jouent-elles dans la restructuration des dettes ? Quel est le rôle du FMI dans le soutien financier aux pays face aux crises et comment pourrait-il évoluer selon la DG Trésor ? Quelles options sont envisagées pour la réallocation des DTS suite à l’allocation d’août 2021 ?
- Un cadre ambitieux de restructuration des dettes a été jugé nécessaire, incluant notamment l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) qui implique exclusivement les créanciers officiels.
- Les créanciers privés n’ont pas d’obligation de participer à l’initiative, et les incitations sont faibles. De plus, les pays en développement débiteurs considèrent le coût d’un moratoire temporaire sur le service de la dette trop élevé en raison du risque de dégradation de la notation souveraine.
- En associant explicitement les acteurs de la gestion d’actifs et en conditionnant les moratoires du G20 et des institutions financières internationales à leur participation, y compris pour les restructurations de dette concernant des pays à revenu intermédiaire.
- Les CAC sont des clauses qui permettent à une majorité de créditeurs de s’accorder sur une révision des modalités de remboursement. Développées dans les années 2000, elles sont intégrées dans plus de la moitié de l’encours de dette obligataire et facilitent les accords de restructuration.
- Le FMI a joué un rôle clé dans l’allocation de DTS et la mise en place du Resilience and Sustainability Trust (RST) pour répondre à des objectifs de long terme comme la lutte contre le changement climatique. Son rôle pourrait évoluer pour inclure le financement de projets visant à soutenir les pays à faible revenu et à répondre à des enjeux climatiques et environnementaux.
- Trois options sont envisagées : financer le Poverty Reduction and Growth Trust (PRGT), financer le Resilience and Sustainability Trust (RST), et prêter ces DTS à des banques multilatérales de développement, bien que cette dernière option rencontre des limites juridiques au niveau européen.
Quelles actions le FMI recommande-t-il pour les pays de la zone euro avec un excédent de balance courante ? Quelles mesures spécifiques le FMI suggère-t-il pour la Chine, compte tenu de son excédent de balance courante ? En quoi consiste la proposition du CEPII concernant les accords bilatéraux de swaps ? Quelle réforme du système monétaire international Farhi et al. proposent-ils ? Comment les politiques micro et macroprudentielles ont-elles été adaptées en réponse à la crise du Covid-19 ?
- Pour les pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas, le FMI recommande une utilisation renforcée de l’instrument budgétaire, notamment par le maintien de l’investissement public à un niveau élevé, le développement du capital-investissement et de la recherche et développement, ainsi que la réduction des impôts sur les plus bas revenus pour stimuler la consommation.
- Pour la Chine, le FMI met l’accent sur le renforcement des dispositifs de sécurité sociale pour réduire l’épargne de précaution, une plus grande ouverture des marchés, la réforme des entreprises d’État et la libéralisation de la politique monétaire.
- Le CEPII propose d’institutionnaliser ces lignes de swaps, par exemple en les centralisant auprès du FMI ou de la BRI, à des fins de coordination, d’ouverture, et de transparence, pour élargir l’accès à ces canaux de liquidité et les rendre plus pérennes (CEPII, Central Bank Currency Swaps and the International Monetary System, 2014.).
- Farhi et al. proposent que le FMI mutualise au niveau global les réserves de change pour limiter les dispositifs d’auto-assurance et offrir un rendement plus élevé aux États participants en investissant ces réserves dans un large ensemble d’actifs (Farhi, Gourinchas et Rey, Reforming the International Monetary System, 2011).
- Les autorités de supervision financière ont allégé les contraintes sur le secteur bancaire, en diminuant le coussin de fonds propres contra-cyclique, en réduisant temporairement les ratios de liquidité, et en appliquant une certaine flexibilité dans la comptabilisation des prêts non performants, pour encourager le prêt aux entreprises et aux ménages.
Quels sont les avantages principaux de l’internationalisation de l’euro au niveau international ? Comment l’extension du rôle de l’euro dans la facturation des échanges internationaux affecterait-elle la zone euro ? Quels sont les inconvénients liés à un usage plus développé de l’euro dans les flux financiers ? Quelles politiques ambitieuses sont préconisées pour promouvoir l’internationalisation de l’euro ? Quelles initiatives spécifiques sont identifiées comme facteurs susceptibles de renforcer le rôle international de l’euro ?
- L’internationalisation de l’euro contribuerait à la stabilisation financière en réduisant le nouveau dilemme de Triffin et les risques de volatilité dans les échanges internationaux. Elle offrirait également une opportunité pour les pays de se distancer de l’influence de la politique étrangère américaine.
- Elle apporterait plus de stabilité des prix à la zone euro, mais pourrait réduire l’efficacité de la transmission de la politique monétaire via le canal du taux de change, car la dépréciation du taux de change aurait moins d’impact sur la compétitivité-prix de la zone euro.
- Bien qu’il procure un « privilège exorbitant » similaire à celui des États-Unis, son utilisation accrue imposerait également un « devoir exorbitant » pour la zone euro, nécessitant une gestion prudente et responsable de la monnaie.
- Les auteurs suggèrent de créer un marché obligataire de la zone euro plus liquide et profond, via la levée d’une dette européenne pérenne, à l’instar de la levée d’une dette de 750 milliards d’euros par la Commission Européenne dans le cadre du plan de relance face à la crise du Covid-19. Ils recommandent également de favoriser la liquidité des transactions sur les paires de devises incluant l’euro et de collaborer avec les bourses de matières premières pour encourager l’établissement de prix de référence en euro.
- Le lancement de l’initiative européenne pour les paiements, visant à créer un système de paiement et un réseau interbancaire paneuropéen, ainsi que la mise en place d’une monnaie digitale de banque centrale, sont identifiés comme des leviers clés pour promouvoir le rôle international de l’euro.
(BdF, Pourquoi et comment développer le rôle international de l’euro ?, 2020)
Comment la régionalisation du SMI peut-elle limiter ses externalités négatives actuelles ? Quelle initiative spécifique est mentionnée comme contribuant au processus de régionalisation du SMI ? En quoi l’internationalisation du yuan est-elle considérée comme un préalable important à la régionalisation du SMI ? Quels défis la transition vers un SMI multipolaire pourrait-elle engendrer ?
- La régionalisation du SMI, à travers des réformes au sein des blocs commerciaux et monétaires, permettrait une meilleure répartition des réserves de change.
- L’initiative d’une monnaie commune entre le Brésil et l’Argentine, le SUR, est citée comme une étape vers la régionalisation du SMI.
- L’internationalisation du yuan facilite sa reconnaissance et son utilisation globales, notamment à travers l’inclusion des titres d’État chinois dans les indices obligataires de référence, ce qui pourrait encourager les investisseurs internationaux à utiliser les obligations d’État chinoises.
- La transition vers un SMI multipolaire peut entraîner des restrictions de flux de capitaux et une guerre des monnaies, d’où la nécessité d’une approche progressive et coordonnée pour éviter une déstabilisation du marché des obligations américaines.
Quel mécanisme est proposé pour améliorer la coordination internationale concernant la manipulation de change ? Quel rôle le FMI pourrait-il jouer dans la surveillance du compte financier et la résorption des déséquilibres globaux ? Pourquoi est-il important de réexaminer le concept de manipulation de change au niveau multilatéral ?
- Un accord international définissant la manipulation de change, avec un code de conduite sur l’utilisation des instruments de restrictions de capitaux et un mécanisme de sanctions communément accepté, est suggéré pour améliorer la coordination.
- Le FMI pourrait être chargé de surveiller le compte financier, distinguant les mesures de protection acceptables des manipulations de change, contribuant ainsi à la résorption des déséquilibres globaux.
- Réexaminer ce concept permettrait d’éviter que les sous-évaluations de change débouchent sur des mesures de rétorsion commerciale, étant donné que les dommages au commerce international d’une sous-évaluation sont nettement inférieurs à ceux engendrés par les droits de douane.
Pourquoi les institutions financières internationales considèrent-elles les contrôles des flux de capitaux comme des mesures ponctuelles ? Quelle est la justification principale pour la libre circulation des capitaux selon les institutions financières internationales ? Quelle observation a été faite par Feldstein et Horioka concernant la libre circulation des capitaux ? Pourquoi le capital des pays développés ne se déverse-t-il pas nécessairement vers les pays les plus pauvres ?
- Les contrôles des flux de capitaux sont vus comme des mesures ponctuelles, limitées à des situations économiques spécifiques, car la libre circulation des capitaux reste le principe cardinal du SMI.
- La principale justification pour la libre circulation des capitaux est qu’elle permet une allocation optimale de l’épargne au sein de l’économie mondiale, en éliminant les frontières économiques comme obstacles au financement d’investissements rentables.
- Feldstein et Horioka ont observé une forte corrélation entre l’épargne domestique et l’investissement domestique, suggérant que la libre circulation des capitaux ne garantit pas nécessairement leur circulation effective, en partie à cause des défis liés à la connaissance des marchés locaux et au risque de change (Feldstein et Horioka, Domestic Saving and International Capital Flows, 1980).
- Les pays les plus pauvres n’attirent pas nécessairement le capital des pays développés en raison de risques politiques ou de différences de développement trop importantes, limitant ainsi les flux de capitaux vers ces régions (Lucas, Why doesn’t capital flow from rich to poor countries?, 1990).
Quelles sont les conséquences à court terme des entrées massives de capitaux identifiées par la littérature économique ? Selon l’étude de Benigno, Converse et Fornaro, comment les entrées de capitaux affectent-elles l’allocation sectorielle des facteurs de production ? Quelle conclusion Cavallo et ses coauteurs tirent-ils sur l’utilisation de l’épargne étrangère pour le financement de l’investissement ?
- Les entrées massives de capitaux peuvent entraîner une croissance rapide suivie d’un arrêt soudain (sudden stop) aux effets négatifs sur l’activité économique, la production, la productivité et l’emploi.
- Les entrées de capitaux tendent à réallouer le travail et le capital du secteur des biens échangeables, à gains de productivité élevés, vers les secteurs des biens non échangeables, où les gains de productivité sont plus limités, aggravant la récession lors d’un arrêt soudain (Benigno, Converse et Fornaro, Large capital inflows, sectoral allocation, and economic performance, 2015).
- Cavallo et ses coauteurs concluent que l’épargne étrangère n’est pas un bon substitut à l’épargne domestique pour financer l’investissement en équipement, essentiel à la croissance économique à long terme, et que les bénéfices sur la croissance s’estompent après 5 ans et deviennent négatifs sur 20 ans (Cavallo, Eichengreen et Panizza, Can countries rely on foreign saving for investment and economic development?, 2016 ; Cavallo, Eichengreen et Panizza, Foreign savings: No gain, some pain, 2016).
Quel lien M. Aglietta et V. Coudert établissent-ils entre la domination d’une monnaie dans le SMI et les échanges de ressources extractives ? En quoi le SMI actuel est-il considéré comme structurellement inadapté face à l’urgence climatique ? Quelle proposition Y. Varoufakis formule-t-il pour réformer le SMI en lien avec la lutte contre les changements climatiques ? Comment le FMI envisage-t-il d’intégrer la lutte contre le changement climatique dans le financement du SMI ?
- Ils notent une corrélation historique entre la domination d’une monnaie et son rôle prédominant dans les échanges de ressources extractives primaires (charbon-sterling puis pétrole-dollar). Cette domination est en partie due à la présence de la monnaie sur les marchés stratégiques de ces ressources (CEPII, The dollar and the Transition to Sustainable Development: From Key Currency to Multilateralism, 2019).
- Le SMI actuel pousse les pays en développement à se spécialiser dans l’exportation de matières premières ou de produits énergétiques pour obtenir rapidement des devises, ce qui peut s’opposer aux efforts de lutte contre les changements climatiques (ID4D, Après-Covid- 19 : créer un filet de sécurité financier compatible avec l’accord de Paris, 2020).
- Y. Varoufakis propose de revitaliser l’idée de chambre de compensation internationale de J.M. Keynes, en utilisant les fonds des excédents courants pour financer la lutte contre les changements climatiques (Varoufakis, Pour un nouveau Bretton Woods, 2016).
- Le FMI a envisagé l’émission de Droits de Tirages Spéciaux (DTS) dédiés spécifiquement au financement du Fonds vert pour le climat, afin de soutenir les efforts contre le changement climatique (FMI, Financing the Response to Climate Change, 2010).