10.1 - Politique fiscale et réduction des inégalités Flashcards
Plan
1. Les prélèvements obligatoires ont augmenté dans l’OCDE sur une longue période pour répondre à l’essor des besoins sociaux, mais leur structuration a évolué notamment du fait de l’internationalisation des économies
1.1. Les prélèvements obligatoires en France se présentent sous forme d’impôts et de cotisations sociales à destination de différents sous-secteurs des administrations publiques
1.2. La notion de prélèvements obligatoires permet d’établir des comparaisons internationales entre systèmes fiscaux et sociaux différents
1.3. La structuration des prélèvements obligatoires a évolué du fait notamment de l’internationalisation des économies
2. Après un déclin historique, les inégalités ont augmenté depuis les années 1980
2.1. Les inégalités de revenus connaissent des tendances divergentes aux niveaux intra et inter-pays
2.2. Les inégalités de patrimoine connaissent une hausse inédite depuis les années 1990
3. La France a fait historiquement le choix d’une proportion élevée de prestations publiques et de prélèvements obligatoires
3.1. La France se distingue par un niveau élevé de prélèvements obligatoires
3.2. Le niveau des prélèvements obligatoires influence le solde extérieur
3.3. Le choix délibéré d’une proportion plus élevée de prestations publiques se traduit par des inégalités de revenus moins élevées en France
Quelle est la principale source de recettes publiques en France, et quelle est sa part dans le PIB ? Quel est le rôle des dépenses fiscales dans le système fiscal français ?
- Les prélèvements obligatoires, incluant impôts et cotisations sociales, sont la principale source de recettes publiques en France, représentant 44,3 % du PIB, soit 1 108 milliards d’euros, en 2021.
- Les dépenses fiscales, ou niches fiscales, sont des dispositions dérogatoires au régime fiscal général qui ont un coût de 94,2 milliards d’euros en 2022 et servent à atteindre des objectifs de politiques publiques par des incitations fiscales.
Comment l’OCDE définit-elle les prélèvements obligatoires, et quels types de taxes inclut cette définition ?
L’OCDE définit les prélèvements obligatoires comme des versements sans contrepartie directe effectués par tous les agents économiques au secteur des administrations publiques. Cette définition inclut les impôts sur le revenu, les bénéfices, les gains en capital, les cotisations de sécurité sociale, les impôts sur le patrimoine, et les impôts sur les biens et services.
Quelle différence y a-t-il dans le financement de la protection sociale entre la France et le Danemark, et quel impact cela a-t-il sur le PIB ?
Contrairement à la France, où les cotisations sociales représentent 32,7 % du PIB, le Danemark finance principalement ses dépenses publiques de protection sociale à travers l’impôt, ce qui explique que les cotisations sociales ne représentent que 0,06 % de son PIB.
Quelle tendance générale observe-t-on concernant les taux de prélèvements obligatoires dans les pays de l’OCDE ?
Tous les pays membres de l’OCDE ont connu une progression du taux de prélèvements obligatoires, bien que cette progression varie selon les pays et semble refléter l’essor des besoins collectifs d’éducation, de santé publique, et de protection contre les risques de pertes de revenus.
Comment les prélèvements obligatoires affectent-ils le patrimoine public net dans les pays développés ?
Malgré la hausse des prélèvements obligatoires, le patrimoine public net a décliné par rapport au patrimoine national au cours des dernières décennies, devenant même légèrement négatif dans certains pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis.
Quels sont les principaux types d’impôts indirects et comment ont-ils évolué avec l’internationalisation des économies ?
Les impôts indirects incluent les droits de douane et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Les droits de douane ont vu leur importance diminuer au cours du XXe siècle, tandis que la TVA a vu son taux moyen dans l’UE passer de 19,5 % à 21,5 % entre 2000 et 2016. Cette évolution reflète un transfert de la taxation des bases fiscales mobiles (capital et travail) vers des bases plus immobiles (consommation) liée à l’ouverture des économies.
Quels sont les avantages théoriques de l’impôt sur les sociétés (IS) selon le CAE ?
L’IS sert de filet de sécurité par rapport à l’impôt sur le revenu en limitant le transfert d’opportunité des revenus personnels vers des revenus d’entreprise. Il permet également aux entreprises de contribuer au financement des biens publics dont elles bénéficient, tels que les infrastructures et le système juridique.
(CAE, Fiscalité internationale des entreprises, 2019)
Quelles sont les principales méthodes d’évitement fiscal utilisées par les grandes entreprises multinationales ?
Les méthodes principales incluent la manipulation des prix de transfert entre filiales d’un même groupe, la localisation d’actifs immatériels dans des paradis fiscaux, et l’utilisation stratégique des dettes intra-groupe. Ces pratiques peuvent entraîner une perte significative de recettes fiscales pour les pays.
Quel a été l’impact de la réforme fiscale américaine de 2018 sur le taux de l’IS et comment se compare-t-il à d’autres pays ?
La réforme fiscale américaine de 2018 a réduit le taux de l’IS de 35 % à 21 % pour encourager les multinationales américaines à rapatrier leurs revenus. Toutefois, ce taux reste supérieur à celui de nombreux pays avancés et de paradis fiscaux, malgré sa forte diminution. L’Administration Biden envisage de le remonter à 28 % en 2023.
Comment les grandes entreprises utilisent-elles les possibilités offertes par leur internationalisation pour bénéficier de taux d’imposition inférieurs à ceux des PME ?
Les grandes entreprises tirent parti de leur présence internationale pour minimiser leurs impôts grâce à l’optimisation fiscale, notamment par l’usage de dépenses fiscales comme le Crédit impôt recherche (CIR), en ayant recours à la dette (déduction des intérêts d’emprunt) et en manipulant les prix de transfert entre filiales.
Quelle est la différence entre le taux d’imposition effectif moyen des entreprises du numérique et des entreprises classiques selon la Commission européenne ?
Les entreprises du numérique bénéficient d’un taux d’imposition effectif moyen estimé à 8,5 %, contre 20,9 % pour les entreprises traditionnelles, en raison de leur modèle d’affaires qui permet de générer des bénéfices sans nécessiter une présence physique sur un territoire.
Quelles tendances internationales ont été observées concernant la progressivité des prélèvements obligatoires ?
La progressivité des prélèvements obligatoires diminue au niveau international, principalement à cause de la baisse des taux marginaux d’imposition sur les hauts revenus et du déclin du poids de la fiscalité progressive dans l’ensemble des prélèvements obligatoires.
Comment a évolué le barème de l’impôt sur le revenu en France, et quelle est son incidence sur la progressivité ?
Le barème de l’impôt sur le revenu en France est devenu moins progressif, passant de quatorze tranches avec un taux maximal de 65 % en 1983 à cinq tranches en 2022, avec un taux maximal de 45 %. Cette évolution a contribué à une diminution de la progressivité de l’impôt.
En quoi le poids croissant des cotisations sociales modifie-t-il la progressivité des prélèvements obligatoires ?
L’augmentation du poids des cotisations sociales, qui sont généralement prélevées de manière proportionnelle, rend la structure des prélèvements obligatoires moins progressive. En France, la part de l’IRPP dans les prélèvements obligatoires a diminué, ce qui contribue à une structure globale légèrement anti-redistributive des prélèvements obligatoires.