4.2 - Politiques de l'Union économique et monétaire Flashcards
Plan
1. L’UEM induit un rattrapage déséquilibrant et coûteux à résorber
1.1. Le choc d’adhésion à l’UEM favorise le rattrapage mais cet ajustement suscite des déséquilibres
1.2. Le mécanisme de retour à l’équilibre de la balance des paiements courants est plus coûteux en UEM qu’en changes flexibles
2. L’adhésion à l’UEM implique une adaptation du policy-mix contra-cyclique
2.1. L’UEM modifie le phasage des outils contra-cycliques
2.2. La faible coordination budgétaire en zone euro est un frein à sa résilience
3. La non-optimalité de la zone nécessite la mise en oeuvre, coordonnée, de mesures de politique économique
3.1. L’optimalité d’une zone monétaire est un phénomène dynamique, dépendant de son intégration initiale
3.2. Les effets de débordement des mesures de politique économique en union monétaire peuvent être limités par une double coordination
Comment les anticipations d’adhésion à la monnaie unique affectent-elles les économies selon le modèle Oméga3 ? Qu’est-ce que la convergence « en niveau » selon Barro et Sala-I-Martin, et comment se manifeste-t-elle dans le contexte de l’union monétaire ?
- Selon le modèle Oméga3, les anticipations d’adhésion agissent comme un canal de transmission des chocs, en stimulant fortement la demande interne à travers l’augmentation de l’investissement et de la consommation (DG Trésor, Faut-il s’inquiéter des déséquilibres de balances courantes en union monétaire ?, 2007).
- La convergence « en niveau » fait référence à la réduction de la dispersion des revenus par habitant au sein d’un groupe de pays, résultant d’une intégration économique et monétaire. Dans le contexte de l’union monétaire, cette convergence est stimulée par l’effet positif des anticipations d’adhésion sur l’investissement et la consommation, favorisant une réduction des écarts de richesse entre les pays membres (Barro et Sala-I- Martin, Convergence, 1992).
Pourquoi l’adhésion à la monnaie unique réduit-elle le coût du financement externe pour certains pays ? Comment l’élimination du risque de change favorise-t-elle le rattrapage économique des pays périphériques de l’Europe ?
- L’adhésion à la monnaie unique réduit le coût du financement externe en éliminant le risque de change, ce qui bénéficie particulièrement aux pays ayant une forte inflation et une faible crédibilité de leur politique monétaire nationale. Cette baisse du coût de financement facilite l’accessibilité au capital pour ces économies.
- L’élimination du risque de change favorise le rattrapage économique en abaissant le coût du financement externe, ce qui stimule l’investissement et réduit l’épargne, en particulier dans les économies du sud de l’Europe. Cette dynamique théorique facilite une croissance économique accélérée et un alignement des niveaux de vie au sein de l’union monétaire.
Quel est l’effet de l’adhésion sur la productivité et les salaires dans le secteur exposé ? Comment l’effet Balassa-Samuelson explique-t-il la hausse de l’inflation suite à l’adhésion ? Pourquoi l’inflation a-t-elle varié entre la Grèce et l’Allemagne entre 1998 et 2008 ? Comment l’adhésion affecte-t-elle la compétitivité globale de l’économie ? En situation de taux de change fixe, comment les balances des paiements courants s’ajustent-elles ? Quel impact l’afflux de capitaux vers les secteurs abrités a-t-il selon le modèle IS-LM-BP ? Pourquoi l’Allemagne et l’Espagne ont-elles connu des trajectoires différentes en matière de croissance et de balance des paiements courants ?
- L’adhésion augmente la concurrence au sein du secteur exposé, ce qui conduit à une augmentation de la productivité et, finalement, des salaires dans ce secteur. Cela résulte de la nécessité pour les entreprises de devenir plus efficaces pour rivaliser sur le marché européen ou international.
- L’effet Balassa-Samuelson explique que la hausse des prix dans les secteurs exposés à la concurrence européenne ou internationale, résultant d’une augmentation de la productivité et des salaires, se transmet aux secteurs non exposés. Cette transmission entraîne une augmentation générale de l’inflation, car les hausses de prix dans les secteurs abrités ne sont pas compensées par des gains de productivité similaires.
- Entre 1998 et 2008, l’inflation a varié significativement au sein de la zone euro, avec la Grèce connaissant une inflation moyenne de 3,3 % et l’Allemagne de 1,77 %. Ces différences reflètent la variation des effets de l’adhésion et de l’intégration économique sur les économies nationales, influencées par des facteurs comme la compétitivité du secteur exposé et les dynamiques du secteur abrité dans chaque pays.
- L’augmentation des prix dans les secteurs non exposés à la concurrence européenne ou internationale, supérieure à celle de la productivité, dégrade la compétitivité globale de l’économie. Cela se produit parce que les coûts augmentent sans améliorations correspondantes de l’efficacité, rendant les biens et services plus chers par rapport aux partenaires commerciaux.
- En situation de taux de change fixe, l’ajustement des balances des paiements courants ne s’opère pas par le biais du taux de change nominal, mais plutôt par l’ajustement des prix relatifs. Cela signifie que des déséquilibres tels qu’un excès de demande dans les secteurs abrités peuvent conduire à une dégradation de la balance des paiements courants sans que le taux de change puisse jouer son rôle d’ajustement.
- Selon le modèle IS-LM-BP, un afflux de capitaux vers les secteurs abrités est interprété comme un choc de demande positif. Dans un contexte de prix rigides et d’offre rigide à court terme, cela conduit à une dégradation de la balance des paiements courants, car la demande excédentaire se traduit par une augmentation des importations sans une augmentation correspondante des exportations.
- L’Allemagne a connu une croissance faible accompagnée d’excédents de la balance des paiements courants, tandis que l’Espagne a bénéficié d’une forte croissance et de forts déficits de sa balance des paiements courants. Ces divergences s’expliquent par les différences dans les structures économiques, la compétitivité des secteurs exposés, et la dynamique des secteurs abrités entre les deux pays, ainsi que par les réactions différentes aux mécanismes d’ajustement en présence de taux de change fixes.
Quel effet l’Union monétaire a-t-elle sur les niveaux des balances courantes au sein de la zone euro ? Comment la hausse de la concurrence influence-t-elle les déséquilibres au sein de la zone euro ?
- L’Union monétaire augmente la dispersion des niveaux des balances courantes au sein de la zone euro et réduit la contrainte extérieure, principalement en raison de la diminution des frictions sur les flux de capitaux.
- La hausse de la concurrence peut maintenir ou même exacerber les déséquilibres au sein de la zone euro, en rendant les biens produits plus substituables entre eux, ce qui peut affecter les balances commerciales des États membres.
Dans une Union monétaire, pourquoi l’ajustement des balances courantes s’opère notamment par les prix ? Pourquoi la perte du levier du taux de change implique-t-elle des ajustements des prix relatifs ? Quel est le coût d’une dévaluation interne par rapport à une dévaluation faciale de la monnaie ? Quelles sont les conclusions du CEPII concernant les expériences de dévaluation interne en Lettonie et en Irlande ? Comment la dévaluation interne affecte-t-elle la distribution des revenus selon Keynes ?
- Lorsque le taux de change réel est surévalué, l’ajustement se fait par une réduction de la demande externe pour l’économie concernée, entraînant un ralentissement de l’inflation et une augmentation du chômage, ce qui contribue finalement à rétablir le taux de change réel à son niveau d’équilibre.
- La perte du levier du taux de change dans une Union monétaire nécessite des ajustements des prix relatifs, notamment une hausse des salaires moins rapide que celle de la productivité du travail. Ceci a pour effet de baisser les coûts salariaux unitaires, entraînant une dépréciation du taux de change réel sans modifier le taux de change nominal.
- La dévaluation interne, contrairement à la dévaluation faciale de la monnaie, est plus coûteuse car elle pèse durablement sur la demande interne. Ce processus est rendu encore plus difficile par la faible mobilité de la main-d’œuvre, qui ne permet pas d’absorber facilement les chocs.
- Le CEPII estime que les politiques de dévaluation interne adoptées en Lettonie et en Irlande, telles que la contraction des dépenses publiques et la baisse des salaires des fonctionnaires, ont eu une efficacité limitée sur la réduction des prix et n’ont rétabli le solde courant que par un effondrement de la demande intérieure, soulignant la lenteur du processus et son coût élevé en termes d’activité (CEPII, Peut-on dévaluer sans dévaluer ?, 2012).
- Contrairement à la dévaluation externe qui est inflationniste, la dévaluation interne est déflationniste et entraîne une redistribution des revenus des débiteurs vers les épargnants. Selon la loi psychologique fondamentale de Keynes, les épargnants, qui sont souvent dans les derniers déciles des revenus, consomment une plus faible part de leur revenu que les débiteurs, ce qui déprime la demande et l’activité économique à court terme (Keynes, La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936).
Dans une Union monétaire, comment l’ajustement des balances courantes peut-il s’opérer par les flux de capitaux en cas d’arrêt brutal de ces derniers ?
Les arrêts brutaux de flux de capitaux, souvent dus à une défiance sur les marchés financiers, entraînent une hausse des primes de risque, ce qui se manifeste par une hausse des spreads de taux d’intérêt souverains et une chutte des valeurs bancaires nationales. L’ajustement à cette situation se fait par une baisse de la demande intérieure, ayant des répercussions significatives sur l’activité économique et l’emploi.
Dans une Union monétaire, pourquoi l’ajustement des balances courantes s’opère notamment par les flux de personnes ?
La baisse de la demande interne, conduisant à une augmentation du taux de chômage, provoque un accroissement de l’émigration endogène depuis les pays avec des taux de chômage élevés vers ceux avec des taux de chômage plus bas. Ce flux migratoire a des effets déflationnistes pour les pays d’origine, contribuant ainsi à la baisse des coûts salariaux unitaires.
Pourquoi les ajustements autonomes et anticipés sont-ils préférés aux ajustements contraints ? Quel impact les mesures de modération salariale et d’ajustement budgétaire ont-elles eu sur le solde de la balance courante allemande ? Comment les réformes structurelles peuvent-elles réduire le coût des ajustements en changes fixes ?
- Les ajustements autonomes et anticipés sont préférés car ils permettent une adaptation plus souple et moins coûteuse de l’économie aux changements externes ou internes, évitant les impacts négatifs majeurs sur l’activité économique et l’emploi que peuvent provoquer les ajustements contraints.
- Les mesures de modération salariale et d’ajustement budgétaire en Allemagne, telles que l’introduction de la TVA sociale, couplées au fonctionnement des stabilisateurs automatiques et à des réformes structurelles, ont permis au solde de la balance courante allemande de passer de -1,7 % du PIB en 2000 à +7,5 % en 2007. Ces ajustements ont eu un effet positif sur la balance courante, bien que la croissance moyenne de l’Allemagne ait été inférieure de 1 point de PIB à celle de la zone euro durant cette période.
- Les réformes structurelles, en se concentrant sur la stimulation de l’offre productive plutôt que sur la réduction de la demande intérieure, peuvent rendre les ajustements en changes fixes moins coûteux. Ces réformes visent à améliorer la compétitivité et la productivité de l’économie, limitant ainsi les impacts négatifs sur l’emploi et permettant une adaptation plus efficace à des conditions économiques changeantes.
Quelle est la principale contribution du modèle de Mundell-Fleming à l’économie ouverte ? Dans quelles situations la politique budgétaire devient-elle un outil privilégié selon le modèle de Mundell-Fleming ? Pourquoi les outils contra-cycliques n’ont-ils pas été pleinement efficaces durant la crise financière selon le modèle de Mundell-Fleming ? Comment la politique monétaire et la politique budgétaire peuvent-elles interagir efficacement pour contrer des chocs économiques symétriques selon le modèle de Mundell-Fleming ?
- Le modèle de Mundell-Fleming, étendant le modèle IS-LM à une économie ouverte, introduit la contrainte de la balance des paiements comme un facteur influençant le taux d’intérêt national. Il souligne l’importance de la politique monétaire comme outil principal pour répondre à des chocs symétriques dans une zone monétaire, grâce à son impact sur les taux d’intérêt et la valeur de la monnaie commune.
- Selon le modèle de Mundell-Fleming, la politique budgétaire devient un outil privilégié dans deux cas spécifiques : lorsque l’ampleur d’un cycle économique dépasse la capacité d’absorption de la politique monétaire seule (exemple de la crise de 2008) ou en cas de choc d’offre négatif ayant des effets récessifs et inflationnistes, où la politique monétaire se trouve face à un conflit d’objectifs.
- Malgré un phasage approprié des politiques contra-cycliques selon le modèle de Mundell-Fleming, leur efficacité fut limitée par plusieurs facteurs : la lenteur de la réaction de la BCE, l’utilisation tardive de mesures non conventionnelles, la faible ampleur de la relance budgétaire en 2009 par rapport aux défis conjoncturels, et la réduction prématurée du stimulus budgétaire alors que l’écart de production était encore très négatif.
- Une interaction efficace nécessite une utilisation souple de ces outils, avec un passage rapide à des mesures non conventionnelles si nécessaire, et une coordination de la relance budgétaire à l’échelle de la zone monétaire pour maximiser son impact.
Comment le budget fédéral américain contribue-t-il à la stabilisation des effets des chocs asymétriques ?
Le budget fédéral américain aide à stabiliser jusqu’à 40 % des effets des chocs asymétriques grâce à son volume significatif et à la présence de mécanismes budgétaires contra-cycliques. Ces mécanismes permettent une redistribution efficace des ressources, atténuant l’impact des chocs sur les économies régionales.
Quelles sont les conséquences d’une politique budgétaire insoutenable d’un État membre de la zone euro ?
Une politique budgétaire insoutenable d’un État membre de la zone euro risque d’augmenter le taux de change de la zone, générant des effets négatifs potentiels sur la compétitivité. Cependant, ces effets peuvent être compensés par la hausse de la demande intérieure du pays concerné, qui bénéficie à ses partenaires commerciaux au sein de la zone.
Quels sont les critères déterminant le caractère optimal d’une zone monétaire selon Mundell et d’autres auteurs ? Quelle est la principale faiblesse de la zone euro face aux chocs asymétriques selon les recherches mentionnées ? Comment la zone euro se compare-t-elle aux États-Unis en termes d’effet de lissage par les mécanismes de marché face aux chocs idiosyncratiques ? Pourquoi Stiglitz considère-t-il la comparaison entre l’UEM et les États-Unis comme inappropriée ? Quel mécanisme reste-t-il à la zone euro pour s’ajuster aux chocs asymétriques, selon le cours ?
- Le caractère optimal d’une zone monétaire s’évalue selon quatre critères principaux : la symétrie des chocs économiques, la mobilité du travail, l’intégration commerciale, et la capacité à effectuer des transferts budgétaires et financiers. Ces critères aident à compenser la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies membres de la zone.
- La principale faiblesse de la zone euro face aux chocs asymétriques réside dans l’absence d’un mécanisme de stabilisation macroéconomique efficace, à savoir des transferts budgétaires suffisants et une mobilité du travail limitée, ce qui entrave l’ajustement économique nécessaire en réponse à ces chocs.
- Aux États-Unis les mécanismes de marché fournissent un effet de lissage de l’ordre de 55 à 70 % des chocs. Ils seraient beaucoup plus faibles en zone euro (35 % selon Allard, 2013, voire 17 à 11 % en cas de crise sévère selon Furceri, Zdzienicka, 2015). Farhi, Werning (2017) montrent ainsi que les ménages en zone euro ne considèrent pas les avantages macroéconomiques de diversifier leurs investissements.
- Stiglitz juge la comparaison inappropriée car, contrairement à l’UEM, les États-Unis disposent de mécanismes de transfert robustes et d’une mobilité du travail facilitée par une langue unique et une plus grande intégration culturelle et éducative, qui permettent une adaptation plus fluide aux chocs économiques.
- En l’absence de transferts budgétaires significatifs et de mobilité suffisante des facteurs de production, la zone euro doit recourir au mécanisme de dévaluation interne, qui implique la réduction des salaires et des prélèvements obligatoires pour s’ajuster face aux chocs asymétriques, bien que cette approche soit socialement et politiquement coûteuse.
Quelle est la principale thèse de Frankel et Rose concernant les effets d’une union monétaire sur le commerce et l’intégration économique ? En quoi les travaux de Berger et Nitsch remettent-ils en question les conclusions de Frankel et Rose sur l’intégration monétaire ? Quelle critique Bun et Klaassen font-ils aux études sur l’effet de l’euro sur le commerce ?
- Frankel et Rose argumentent que la formation d’une union monétaire génère un effet signal positif et un engagement d’irrévocabilité qui conduisent à une intégration accrue des marchés et à un renforcement des échanges commerciaux entre les membres, soutenant l’idée que l’intégration financière est essentielle pour atteindre l’optimalité d’une zone monétaire (Frankel et Rose, Estimating the effect of currency unions on trade and output, 2000).
- Berger et Nitsch contestent l’idée selon laquelle l’intégration monétaire augmente substantiellement le commerce intra-zone, estimant que les effets sur le commerce attribués à l’intégration monétaire, souvent quantifiés à 10 ou 20 % par d’autres études, sont probablement nuls et que l’intensification commerciale observée est plutôt un processus de long terme indépendant de l’union monétaire (Berger et Nitsch, Zooming out: The Trade Effect of the Euro in Historical Perspective, 2005).
- Bun et Klaassen critiquent la tendance des études à surestimer l’effet de l’euro sur le commerce, évaluant eux-mêmes cet effet à seulement 3 %. Ils suggèrent que les gains commerciaux attribués à l’union monétaire sont moins importants que ce que d’autres recherches ont communément rapporté, remettant en cause l’ampleur des bénéfices économiques de l’intégration monétaire (Bun et Klaassen, The Euro Effect on Trade is not as Large as Commonly Thought, 2006).
Quels sont les deux canaux principaux par lesquels les réformes structurelles ont des effets de débordement dans une union monétaire ? Comment le niveau d’endettement des agents économiques influence-t-il l’impact des réformes structurelles ? Quel est l’effet des réformes structurelles dans un contexte de taux d’intérêt proche de zéro ? Quels sont les effets différenciés des réformes structurelles sur les marchés des biens et du travail ? Comment une politique monétaire accommodante peut-elle compenser les effets négatifs des réformes structurelles ?
- Les réformes structurelles dans une union monétaire ont des effets de débordement principalement via le commerce extérieur, affectant les prix relatifs des biens entre le pays réformateur et ses voisins, ainsi qu’à travers la politique monétaire commune qui doit réagir aux évolutions différenciées des prix dans le pays ayant initié les réformes.
- Selon Eggertsson et Krugman, le niveau d’endettement des agents économiques influence l’impact à court terme des réformes structurelles sur la demande. Un endettement élevé peut conduire à un processus de désendettement (deleveraging), réduisant ainsi l’efficacité des réformes en freinant la consommation et l’investissement (Eggertsson et Krugman, Debt, deleveraging, and the liquidity trap, 2013).
- Dans un contexte où le taux d’intérêt est proche de zéro, les réformes structurelles peuvent voir leur efficacité réduite et même risquer d’avoir un impact déflationniste, comme le soulignent Eggertsson, Ferrero, et Raffo. Ceci est dû à l’impossibilité de baisser davantage les taux pour stimuler l’économie, limitant les outils de la politique monétaire pour soutenir la demande (Eggertsson, Ferrero et Raffo, Can structural reforms help Europe?, 2013).
- Selon Blanchard et Giavazzi, les réformes structurelles ont des effets dynamiques et redistributifs importants, qui varient selon qu’elles ciblent le marché des biens ou le marché du travail. Sur le marché des biens, elles peuvent entraîner une réduction des salaires réels et un déclin du nombre d’entreprises, tandis que sur le marché du travail, elles peuvent influer sur d’autres marchés, notamment en réduisant les coûts pour les entreprises et en modifiant la demande de main-d’œuvre (Blanchard et Giavazzi, Macroeconomic effects of regulation and deregulation in goods and labor markets, 2001).
- Une politique monétaire plus accommodante peut compenser les effets négatifs des réformes structurelles, tant sur la demande de court terme que sur l’investissement à long terme, en réduisant les taux d’intérêt pour stimuler la consommation et l’investissement. Ceci est particulièrement pertinent lorsque les réformes entraînent une baisse des marges des entreprises et une réduction potentielle de l’investissement.