8.2 - Politiques du travail et de l'emploi Flashcards
Plan
1. Les modèles théoriques supposent des causes très variées au chômage
1.1. Dans l’école classique, le chômage s’explique par les rigidités du salaire et des institutions inadaptées
1.2. La théorie keynésienne considère le chômage comme un déséquilibre dû à l’insuffisance de demande anticipée de la part des entreprises
1.3. La théorie du chômage d’équilibre ne voit pas le chômage comme résultant d’un déséquilibre mais comme structurel
1.4. Les modèles d’appariement reposent sur les difficultés de rencontre entre offre et demande de travail
2. La mondialisation des échanges entraîne une concurrence des actifs qui a un impact sur les inégalités salariales et sur l’emploi
2.1. L’ouverture aux échanges équivaut à un choc d’offre de travail défavorable au travail peu qualifié
2.2. Ce choc d’offre de travail est de plusieurs types
Qu’est-ce que le chômage volontaire selon la théorie classique ?
Dans la théorie classique, le chômage volontaire est le résultat de la décision individuelle de ne pas travailler à cause de salaires jugés insuffisants ou à cause d’une préférence pour les loisirs. Les économistes classiques considèrent également que les rigidités salariales et les régulations du marché du travail empêchent l’ajustement naturel de l’offre et de la demande de travail, contribuant ainsi au chômage.
Quel a été l’impact de l’introduction du salaire minimum au Royaume-Uni et en Allemagne sur l’emploi ?
L’introduction d’un salaire minimum au Royaume-Uni en 1999 et en Allemagne en 2015 n’a pas entraîné de destructions d’emplois, contredisant certaines prédictions selon lesquelles le salaire minimum aurait un effet négatif sur l’emploi.
Quelle est la vision de Keynes sur le marché du travail et le chômage ?
Keynes conteste l’idée d’un chômage volontaire à l’équilibre et remet en question le fonctionnement du marché du travail tel que conceptualisé par la théorie néoclassique. Selon lui, le niveau d’emploi est déterminé par l’anticipation des entreprises de la demande future et non par un équilibre entre offre et demande de travail ajusté par les salaires. Ainsi, même en absence de salaire minimum, il peut exister un chômage involontaire si les entreprises ne voient pas de demande pour leurs produits.
(Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936)
Qu’est-ce que la loi d’Okun et quel est son apport ?
La loi d’Okun, développée par Arthur Okun, établit une relation entre la croissance économique et le taux de chômage. Elle indique que pour réduire le chômage, une économie doit croître à un taux supérieur à la somme de la croissance de la population active et de la croissance de la productivité. En France, cela signifie que la croissance nécessaire pour diminuer le chômage se situe entre 1,25 % et 1,5 %, un peu au-dessus de la croissance potentielle de l’économie.
(Okun, Potential GNP, its measurement and significance, 1962)
Comment le concept de NAIRU se rapporte-t-il au chômage ?
Le NAIRU, ou Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment, est le taux de chômage auquel l’inflation ne s’accélère pas. Il représente un niveau de chômage structurel au-delà duquel les offres d’emploi entraîneraient une inflation accrue. Ce concept indique qu’en dessous de ce taux, les politiques de demande ne sont plus efficaces pour réduire le chômage sans provoquer d’inflation, soulignant l’importance des réformes structurelles pour diminuer le chômage durablement.
Quelles sont les critiques adressées à la courbe d’offre de travail selon la théorie néoclassique ?
Joan Robinson critique la courbe d’offre de travail de la théorie néoclassique en soulignant que de nombreux travailleurs n’effectuent pas réellement un choix entre travail et loisir, mais travaillent par nécessité. Elle montre également que, contrairement aux attentes néoclassiques, la diminution du salaire ou de la sécurité de l’emploi peut conduire certains à chercher davantage de travail pour compenser la perte de revenu ou la précarité subie, remettant en question l’idée que l’offre de travail est toujours une fonction croissante du salaire réel.
(Robinson, Essai sur la théorie de l’emploi, 1937)
Quelle relation le modèle WS/PS établit-il entre chômage et négociation salariale ? Comment les politiques de concurrence peuvent-elles influencer le chômage d’équilibre ? Quels sont les effets d’une crise économique sur le chômage d’équilibre ? Pourquoi la perspective du modèle WS/PS sur le chômage est-elle critiquée ?
- Le modèle WS/PS, développé par Layard, Nickell et Jackman, relie le taux de chômage à la négociation salariale (relation WS) et à la fixation des prix par les entreprises (relation PS). Il montre comment un taux de chômage élevé diminue le pouvoir de négociation des salariés, conduisant à des salaires réels plus bas, tandis que la fixation des prix par les entreprises, indépendante du taux de chômage, dépend du niveau de concurrence et de la marge souhaitée par les entreprises.
- Sur le marché des biens, une politique de concurrence efficace peut empêcher les entreprises de fixer librement leur taux de marge, contribuant ainsi à la baisse du chômage d’équilibre. Par contraste, sur le marché du travail, des réformes visant à assouplir les dispositifs qui influencent la fixation du salaire réel, comme la diminution des allocations-chômage ou la réduction de la rigidité salariale, peuvent également influencer positivement le taux de chômage d’équilibre.
- Une crise économique profonde peut entraîner une hausse du chômage d’équilibre à travers la destruction des entreprises et la perte de compétences parmi les chômeurs, notamment ceux de longue durée. Cet effet d’hystérèse, où une partie du chômage conjoncturel devient structurel, souligne l’importance des politiques visant à maintenir les compétences et à favoriser la réinsertion rapide sur le marché du travail.
- Sterdyniak et Le Bihan critiquent le modèle WS/PS pour son retour à une analyse pré-keynésienne, où la demande ajuste automatiquement le niveau de production grâce à une flexibilité parfaite des prix, une situation qui n’est pas observée empiriquement. De plus, ils soulignent que dans un contexte de baisse de la part salariale dans la valeur ajoutée, l’accroissement du chômage en Europe ne peut pas être expliqué par une hausse des imperfections concurrentielles sur le marché du travail, comme le modèle pourrait le suggérer, mais plutôt par une flexibilité accrue des salaires et des emplois.
Comment l’assurance chômage influence-t-elle le taux de chômage frictionnel selon les modèles d’appariement ? Quelle est la proposition principale des modèles d’appariement pour améliorer le taux de chômage ? Pourquoi la baisse du salaire réel est-elle limitée comme solution au chômage selon les modèles d’appariement ? Comment le chômage involontaire est-il expliqué dans les modèles d’appariement ? Quels sont les effets d’une crise économique sur les difficultés d’appariement et le chômage selon les modèles d’appariement ?
un impact direct sur la durée du chômage, en influençant la vitesse de retour à l’emploi des demandeurs d’emploi. Des allocations plus généreuses ou de plus longue durée tendent à prolonger la période de chômage, car elles modifient l’arbitrage entre travail et loisir en faveur de ce dernier (DG Trésor, L’indemnisation du chômage en France au regard des pratiques européennes, 2016).
- Les modèles d’appariement suggèrent l’“activation” des allocations chômage et l’accompagnement individuel des demandeurs d’emploi pour faciliter leur retour à l’emploi. Cette approche repose sur l’idée que des programmes d’accompagnement ciblés et possiblement assortis de sanctions peuvent rendre la recherche d’emploi plus efficace (Cahuc et Zylberberg, Labor economics, 2004).
- Selon les modèles d’appariement, la baisse du salaire réel est limitée par la théorie du salaire d’efficience et les contrats implicites entre employeurs et employés. Ces théories suggèrent que les entreprises paient volontairement des salaires plus élevés pour attirer et retenir des travailleurs productifs et maintenir un niveau de vie stable pour les salariés, malgré les fluctuations économiques (Shapiro et Stiglitz, Equilibrium unemployment as a worker discipline device, 1984 et Yellen, 1984).
- Les modèles d’appariement expliquent le chômage involontaire par les difficultés d’appariement entre les offres d’emploi et les demandeurs, dues à des frictions sur le marché du travail. Ces frictions peuvent résulter d’un manque d’information, d’inadéquations sectorielles ou géographiques, ou d’une inadéquation entre les compétences offertes et demandées (Pissarides, Equilibrium unemployment theory, 2000).
- Une crise économique peut aggraver les difficultés d’appariement sur le marché du travail en accentuant les inadéquations sectorielles ou géographiques, et en détruisant du capital et des compétences. Cela peut conduire à un chômage de longue durée et à une dégradation de la qualité de l’appariement, rendant la réinsertion professionnelle plus difficile pour les chômeurs.
Comment l’ouverture aux échanges internationaux affecte-t-elle le travail peu qualifié dans les pays développés selon le théorème Stolper-Samuelson ?
Selon le théorème Stolper-Samuelson, l’ouverture aux échanges internationaux dans les pays développés entraîne une baisse relative de la rémunération du travail peu qualifié. Cela s’explique par le fait que ces pays tendent à exporter des biens et services nécessitant une main-d’œuvre qualifiée et à importer ceux qui requièrent un travail moins qualifié, mettant ainsi sous pression les salaires des travailleurs peu qualifiés.
Quels sont les effets empiriques de l’ouverture commerciale sur l’emploi industriel en France ?
L’ouverture commerciale a eu un impact significatif sur l’emploi industriel en France, avec une baisse de 36 % de l’emploi dans ce secteur entre 1980 et 2007. Les études attribuent une part importante de cette baisse à la concurrence étrangère, en particulier celle des pays émergents, soulignant l’effet de la mondialisation sur les restructurations industrielles et les pertes d’emplois.
Trésor (DG Trésor, Le recul de l’emploi industriel en France 1980-2007, 2010),
Quelle est la distinction entre les chocs d’offre de travail intersectoriels, régionaux, et sur les salaires relatifs ?
Les chocs d’offre de travail dus à l’ouverture aux échanges peuvent se manifester de trois manières : intersectoriellement, par une modification de la structure de l’emploi entre différents secteurs d’activité ; régionalement, par des impacts différenciés selon les zones géographiques, et enfin par des changements dans les salaires relatifs à l’intérieur de chaque secteur, affectant différemment les travailleurs qualifiés et peu qualifiés.
Comment la concurrence étrangère a-t-elle impacté l’emploi industriel en France de 1980 à 2007 ?
L’emploi industriel en France a subi une forte baisse due en partie à la concurrence étrangère, qui expliquerait environ 28 % des pertes d’emploi dans ce secteur entre 2000 et 2007. Cette période a vu une réduction significative de l’emploi industriel, attribuée aussi à l’externalisation de services et aux gains de productivité, en plus de l’impact direct de la concurrence internationale.
Trésor (DG Trésor, Le recul de l’emploi industriel en France 1980-2007, 2010).
