7.1 - Politique commerciale Flashcards

1
Q

Plan

A

1. La globalisation commerciale correspond à une intensification des échanges et un allongement des chaînes de valeur mondiales
1.1. La globalisation commerciale implique l’intensification des interdépendances entre les économies
1.2. La globalisation repose sur des chaînes de valeur mondiales qui modifient le contenu et la localisation des échanges

2. La crise de 2008 a profondément et durablement affecté le fonctionnement régulier du commerce international
2.1. La dégradation des échanges commerciaux a été plus forte que la baisse de l’économie mondiale
2.2. La crise résulte en partie d’une accumulation de déséquilibres commerciaux mondiaux
2.3. Reflet de tendances conjoncturelles et structurelles, le rythme de croissance du commerce international a ralenti depuis la crise de 2008

3. Les développements récents amplifient le moindre dynamisme des échanges commerciaux observé depuis la crise de 2008
3.1. Les États-Unis optent pour une politique commerciale de plus en plus protectionniste
3.2. La crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine affectent la croissance du commerce mondial à court et moyen terme
3.3. Après une phase de diminution des déséquilibres commerciaux, ceux-ci augmentent à nouveau depuis 2020

4. Les commerces français et européen connaissent des spécificités
4.1. L’Union européenne constitue une intégration commerciale forte d’économies diversifiées et d’économies très spécialisées
4.2. Malgré une stabilisation récente, le commerce extérieur de la France demeure déficitaire

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2
Q

Quelle a été l’évolution des échanges mondiaux de biens et services jusqu’à la crise financière de 2008 ?

A

Depuis les années 1990 jusqu’à la crise financière de 2008, les échanges mondiaux ont connu une croissance élevée, avec les échanges commerciaux de biens et services atteignant près de 29 % du PIB mondial en 2021, soit une augmentation de 10 points de pourcentage par rapport à 1990.

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3
Q

Qu’est-ce que la globalisation commerciale et comment se mesure-t-elle ?

A

La globalisation commerciale désigne le franchissement de frontières dans le cadre de transactions commerciales (exportations et importations) ou d’investissements productifs (IDE). Elle se mesure par le volume des échanges commerciaux et des flux d’IDE, mais aussi par l’activité économique générée à l’étranger par les firmes transnationales, comme le chiffre d’affaires des filiales étrangères des multinationales.

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4
Q

Pourquoi les entreprises créent-elles des filiales à l’étranger ?

A

Les entreprises créent des filiales à l’étranger principalement pour trois raisons : faciliter l’approvisionnement en matières premières, bénéficier de coûts de production plus faibles, et accéder directement aux marchés.

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5
Q

Comment la première mondialisation a-t-elle influencé les échanges commerciaux ?

A

Les entreprises créent des filiales à l’étranger principalement pour trois raisons : faciliter l’approvisionnement en matières premières, bénéficier de coûts de production plus faibles, et accéder directement aux marchés.

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6
Q

Comment la première mondialisation a-t-elle influencé les échanges commerciaux ?

A

Entre 1850 et 1913, pendant la première mondialisation, les échanges commerciaux ont été multipliés par 2,5, passant de 9 à 16 % du PIB mondial. Cette période a été marquée par des avancées techniques significatives dans les domaines du transport et des communications, réduisant considérablement les coûts de transport.

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7
Q

Quels principes ont guidé la deuxième mondialisation ?

A

La deuxième mondialisation, prenant forme à la fin des années 1980 et dans les années 1990, a été guidée par l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), reposant sur les principes de libéralisation des échanges, loyauté des échanges, et transparence.

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8
Q

Comment les barrières commerciales ont-elles évolué récemment ?

A

Récemment, malgré des tensions commerciales, la tendance générale reste à la diminution de la protection commerciale, avec une baisse moyenne des droits de douane de 7,6 % en 2001 à 3,9 % en 2019. L’OMC identifie maintenant les principales difficultés dans les barrières non tarifaires, telles que les mesures réglementaires disproportionnées ou discriminatoires.

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9
Q

Qu’est-ce qu’un obstacle non tarifaire selon le Parlement européen ?

A

Le Parlement européen définit un obstacle non tarifaire comme une mesure réglementaire disproportionnée ou discriminatoire engendrant une charge ou un coût pour une entreprise cherchant à entrer sur un marché, qui ne s’applique pas aux entreprises déjà présentes ou aux entreprises étrangères de manière discriminatoire, tout en respectant le droit des États à légiférer pour des objectifs de politique publique légitimes.

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10
Q

Quelle est la tendance actuelle dans les échanges commerciaux internationaux concernant le type de commerce ?

A

Les échanges commerciaux internationaux s’orientent de plus en plus vers un commerce intra-branche et intra-firmes, marqué par une augmentation significative de la part du commerce intra-branche dans le total des échanges commerciaux, reflétant l’organisation de la production autour des chaînes de valeur mondiales.

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11
Q

Comment le commerce intra-branche se distingue-t-il du commerce inter-branche ?

A

Contrairement au commerce inter-branche, où des biens différents sont échangés (par exemple, draps contre vin), le commerce intra-branche concerne l’échange de biens similaires ou liés au sein de la même branche, comme des draps finis contre des draps non finis ou de différents niveaux de qualité.

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12
Q

Qu’est-ce qu’une chaîne de valeur mondiale ?

A

Une chaîne de valeur mondiale désigne l’organisation de la production de biens à travers une série d’étapes successives à l’échelle internationale, où chaque maillon ajoute de la valeur au produit final. Par exemple, la production d’un avion 787 Dreamliner implique des contributions de plusieurs pays, chacun spécialisé dans la fabrication de différentes parties de l’avion.

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13
Q

Quelles sont les différences entre le commerce intra-branche horizontal et vertical ?

A

Le commerce intra-branche horizontal implique l’échange de biens similaires et de même niveau de gamme, différenciés par des critères subjectifs. Le commerce intra-branche vertical concerne l’échange de biens de qualités différentes, par exemple, un drap de luxe contre un drap bas de gamme, illustrant des différences objectives entre les produits échangés.

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14
Q

En quoi consiste le commerce intra-firme et quelle est son importance dans le commerce mondial ?

A

Le commerce intra-firme désigne les échanges de biens et services transfrontaliers réalisés entre les filiales étrangères d’un même groupe et leur société mère. Ce type de commerce représente une part significative des exportations mondiales de biens et services, indiquant une internationalisation croissante de la production au sein des firmes transnationales.

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15
Q

Pourquoi les entreprises optent-elles pour le commerce intra-firme ?

A

Les entreprises privilégient le commerce intra-firme pour plusieurs raisons, notamment pour réduire l’incertitude et les coûts liés aux transactions sur le marché, protéger et valoriser les avantages concurrentiels liés aux produits et compétences, et optimiser la gestion financière du groupe à travers des prix de transfert internes.

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16
Q

Quels sont les défis associés aux prix de transfert dans le commerce intra-firme ?

A

Les prix de transfert, qui permettent aux entreprises de fixer le coût des biens et services échangés au sein d’un groupe, peuvent être manipulés à des fins d’optimisation fiscale. Cette pratique, facilitée par l’essor du commerce intra-firme et des chaînes de valeur mondiales, présente des défis pour l’équité fiscale et la régulation internationale.

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17
Q

Quelle est la part des échanges de marchandises dans le commerce mondial ? Comment se répartissent les échanges de marchandises en 2021 ?

A
  • Les échanges de marchandises représentent environ 80 % du commerce mondial, selon les données de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de 2022.
  • En 2021, la répartition des échanges de marchandises était de 68 % pour les produits manufacturés, 17 % pour les combustibles et produits miniers, et 14 % pour l’agriculture et l’alimentaire.
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18
Q

Quelle est la part des services dans le commerce mondial et comment se répartissent-ils ? Quelle a été l’évolution de la part des services dans le commerce mondial depuis 1980 ? Quels sont les “nouveaux services” et quelle est leur croissance ?

A
  • Les services représentent 20 % du commerce mondial, se répartissant entre les services de transport (22 %), les services de voyages (10 %), les services relatifs aux biens (3 %), et une catégorie générique “autres services” (64 %).
  • La part des services dans le commerce mondial est passée de 7 % en 1980 à 20 % aujourd’hui, avec une progression encore plus marquée en valeur ajoutée, de 29 % à 43 %.
  • Les “nouveaux services” comprennent des services d’informatique et d’information, services financiers, services d’assurance, redevances et droits de licence, services de communication, et services culturels, avec une croissance notable : +24 % par an entre 1995 et 2007 pour les services d’informatique et d’information, par exemple.
19
Q

Comment la transition numérique affecte-t-elle la distinction entre services et marchandises ? Quel est le contenu en service des biens manufacturés exportés depuis l’Europe ?

A
  • La transition numérique conduit au développement d’une “industrie servicielle”, rendant la distinction entre services et marchandises moins pertinente, avec une industrialisation des activités et une intégration croissante des services dans les biens manufacturés.
  • Le contenu en service des biens manufacturés exportés depuis le territoire européen s’élève à 40 % de la valeur ajoutée.
20
Q

Quelle est l’évolution des échanges entre les pays du Sud et leur impact sur le commerce mondial ?

A

Les échanges entre pays du Sud ont marqué l’évolution du commerce mondial au début du XXIe siècle, passant de 10 % du commerce mondial de biens en 1967 à 35 % en 2009, surpassant les échanges Nord-Sud au début des années 1990 et reflétant une montée significative des échanges Sud-Sud. Les échanges Nord-Nord restent dominants (48%), leur proportion a reculé depuis les années 1970, quand ils atteignaient 70 %.

21
Q

Quelle est la part du commerce intra-zone dans différentes régions économiques selon l’OMC ?

A

La part du commerce intra-zone atteint 66 % dans l’Union européenne, 41 % dans l’ALENA, 24 % dans l’ASEAN, et 14 % dans le Mercosur.

22
Q

Comment les chaînes de valeur mondiales influencent-elles la répartition de la valeur ajoutée entre les pays ?

A

Les chaînes de valeur mondiales relativisent la vision classique d’une répartition de la valeur ajoutée entre pays avancés et émergents basée sur une division entre travail qualifié et non qualifié. Le but est de capter la valeur ajoutée à des maillons stratégiques, souvent en internalisant les avantages comparatifs des concurrents.

23
Q

Quelle est la position des pays riches dans les secteurs manufacturiers aujourd’hui ?

A

Les pays riches, notamment les États-Unis, ne sont plus dominants dans les secteurs manufacturiers. Les États-Unis, par exemple, ont un avantage comparatif dans les services et dans les brevets et technologies de multinationales, menant à un déficit commercial dans les échanges de biens qui dépasse 1 000 milliards USD en 2021.

24
Q

En quoi le terme « délocalisations » est-il considéré comme imparfait pour décrire la réalité économique actuelle ? Quel impact les délocalisations ont-elles eu sur l’emploi en France ? Comment les créations d’emplois liées à l’attractivité du territoire français se comparent-elles aux emplois perdus par délocalisation ?

A
  • Le terme « délocalisations » est considéré comme imparfait parce qu’il ne capture qu’une partie de la réalité économique. Les mouvements de fermeture de sites productifs et le transfert de capacités de production vers d’autres pays ont un effet limité sur les pertes d’emplois.
  • Entre 1995 et 2001, les délocalisations ont entraîné la suppression de 95 000 emplois sur un total de 500 000 en France. De 2000 à 2005, environ 36 000 emplois ont été détruits annuellement à cause des délocalisations, et 20 000 par an entre 2009 et 2011.
  • En 2015, l’attractivité du territoire français a permis la création de 33 000 emplois, ce qui peut être comparé aux nombres d’emplois supprimés à cause des délocalisations dans les années précédentes, soulignant l’importance de l’attractivité nationale dans le bilan global de l’emploi.
25
Q

Quelle est la destination principale des délocalisations par les entreprises françaises ?

A

Parmi les entreprises françaises ayant délocalisé entre 2009 et 2011, 55 % l’ont fait vers l’UE, principalement vers les pays de l’UE des quinze. D’autres destinations incluent l’Afrique (24 %), la Chine (18 %), et l’Inde (18 %).

26
Q

Comment la crise de 2008 a-t-elle affecté les échanges commerciaux par rapport à l’économie mondiale ? Quelles sont les principales raisons de l’effondrement du commerce international pendant la crise de 2008 ? Quel a été l’impact du ralentissement du commerce international après 2008 ? Quel rôle le financement du commerce international a-t-il joué durant la crise ?

A
  • Durant le pic de la crise de 2008-2009, les échanges commerciaux se sont contractés de manière plus significative que la production mondiale, avec une baisse du PIB de 0,7 % et une chute des flux commerciaux de 11 %.
  • Richard Baldwin identifie plusieurs causes majeures : la contraction de la demande agrégée, l’assèchement du crédit à l’exportation dû à la mise en péril de grandes banques, les variations de stocks amplifiant la réduction des importations, une réorientation de la demande vers des produits moins coûteux, et le report des dépenses d’investissement.
  • Après la crise, la croissance des échanges commerciaux a significativement ralenti, passant de 6 % par an en moyenne entre 1990-2008 à environ 2 % par an entre 2012 et 2014.
  • Le financement du commerce international, qui facilite plus de 80 % des flux commerciaux de marchandises, a vu une contraction marquée de 40 % en rythme annuel au quatrième trimestre de 2008, principalement dans le financement structuré de moyen et long terme.
27
Q

En quoi les déséquilibres commerciaux ont-ils contribué à la crise de 2008 ? Quel a été l’impact du “super-cycle” des matières premières sur l’économie mondiale avant la crise de 2008 ?

A
  • La crise est en partie le résultat d’une accumulation de déséquilibres commerciaux mondiaux, avec un centre déficitaire (les États-Unis) et une périphérie excédentaire (la Chine et les quatre dragons asiatiques), exacerbant les écarts de déficit et d’excédents des balances courantes.
  • Le “super-cycle” des matières premières, caractérisé par une croissance réelle importante des prix des matières premières, a amplifié les déséquilibres commerciaux et économiques mondiaux, en réponse à la demande croissante des pays émergents et à leur inefficacité énergétique.
28
Q

Quelle a été la tendance de croissance du commerce international après la crise de 2008 ?

A

Après la crise de 2008-2009, le rythme de croissance du commerce international a ralenti, se rapprochant davantage du rythme de la croissance mondiale, avec un changement notable dans la relation entre croissance du commerce et croissance de la production mondiale.

29
Q

Comment le modèle de croissance de la Chine a-t-il influencé le commerce mondial post-crise ?

A

La réorientation du modèle de croissance chinois vers sa demande intérieure, après avoir stimulé les échanges mondiaux par son intégration dans les chaînes de valeur mondiales, a constitué un choc d’offre significatif, contribuant au ralentissement du commerce mondial.

30
Q

Quels facteurs sont évoqués pour expliquer l’essoufflement des chaînes de valeur mondiales ?

A

L’essoufflement des chaînes de valeur mondiales pourrait être attribué à l’épuisement des gains liés à leur extension, aux augmentations des coûts salariaux dans les pays émergents, et à un arbitrage bénéfice/risque réévalué face à des dysfonctionnements potentiels.

31
Q

Quel rôle le financement du commerce a-t-il joué dans le ralentissement du commerce mondial ?

A

Le renchérissement du dollar et la situation non totalement redressée du secteur bancaire post-crise de 2008 ont affecté le financement des entreprises, notamment celles insérées dans les chaînes de valeur mondiales, contribuant ainsi au ralentissement du commerce mondial.

32
Q

Quels sont les éléments conjoncturels ayant contribué au ralentissement du commerce mondial après 2008 ?

A

Le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes, les tensions géopolitiques, les fluctuations des taux de change, l’effondrement des prix du pétrole, et les risques financiers tels que la crise de la dette souveraine ont contribué à l’atonie du commerce international.

33
Q

En quoi les conditions financières sont-elles liées à l’expansion du commerce mondial ?

A

L’expansion du commerce peut être fortement corrélée aux conditions financières, comme les taux de change du dollar et la solidité du secteur bancaire, influençant le coût et la disponibilité du financement pour les entreprises impliquées dans les chaînes de valeur mondiales.

34
Q

Quelle a été l’ampleur de la chute du commerce mondial en 2020 par rapport à celle de 2009, et quelle en est la principale différence ? Comment les différents secteurs ont-ils été affectés par la crise du Covid-19 ?

A
  • En 2020, la chute du commerce mondial de biens et services a été de -8,2 %, moins profonde que celle de -11 % enregistrée en 2009, malgré une récession économique plus marquée en 2020. La différence principale réside dans le fait que le commerce mondial a moins surréagi à la chute de la production en 2020 qu’en 2009, reflet de contextes très différents.
  • Le commerce des marchandises a relativement mieux résisté en 2020 qu’en 2009, avec une baisse de 5,6 % contre 22 % en 2009. Les produits pharmaceutiques et les ordinateurs ont été peu touchés, contrairement au secteur de l’automobile. Les échanges de services ont été sévèrement affectés, avec une diminution de 15,4 %, surtout dans les secteurs du voyage, des transports, et du tourisme.
35
Q

Quelles ont été les conséquences durables de la pandémie sur les chaînes de valeur mondiales ? Comment l’évolution des coûts de transport a-t-elle illustré les tensions sur la chaîne d’approvisionnement ?

A
  • Malgré une reprise du commerce en 2021, les chaînes de valeur mondiales ont été durablement perturbées, avec l’apparition de goulets d’étranglement dans de nombreux secteurs dès 2021, comme la pénurie de semi-conducteurs et la hausse des prix des transports.
  • Selon le Freightos Baltic Index, le prix d’un conteneur de 40 pieds est passé de 1 400 USD en mars 2020 à 10 300 USD en septembre 2021, reflétant les tensions sur la chaîne d’approvisionnement qui ont atteint un pic au dernier trimestre de 2021.
36
Q

Quels facteurs influencent la croissance du commerce mondial pour 2022-2023 ?

A

Le contexte inflationniste et les conséquences de la guerre en Ukraine, ainsi que l’appréciation du dollar causée par le resserrement de la politique monétaire américaine, influencent négativement la croissance du commerce mondial. La crise en Ukraine réduit les perspectives de croissance globale, ce qui, par un effet de richesse, diminue les échanges commerciaux.

37
Q

Quels sont les principaux facteurs ayant contribué à la diminution des déséquilibres commerciaux au cours des années 2010 ?

A

La fin du “super-cycle” des matières premières, l’amélioration des termes de l’échange pour les pays importateurs de pétrole, la surproduction, le ralentissement économique des pays émergents, la découverte de nouvelles sources énergétiques comme le pétrole de schiste, et la chute significative du prix du pétrole ont tous contribué à la réduction des déséquilibres commerciaux et courants.

38
Q

Comment la Chine a-t-elle ajusté sa politique économique pour réduire sa dépendance aux marchés extérieurs ?

A

À travers sa stratégie de double-circulation et la stratégie industrielle “Made in China 2025”, la Chine a cherché à diminuer sa dépendance envers la demande extérieure et à relocaliser sur son territoire des activités à forte valeur ajoutée, notamment dans un contexte de tensions commerciales.

39
Q

Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les déséquilibres commerciaux ? Comment les mesures de relance post-crise ont-elles affecté les déséquilibres commerciaux ?

A
  • La pandémie a creusé les écarts de balance commerciale, notamment en augmentant le déficit des pays déjà déficitaires à cause de la hausse des importations de biens de première nécessité et de produits électroniques, tout en réduisant les exportations de services de voyage en raison des restrictions de déplacement.
  • Les mesures de relance adoptées par les pays déficitaires ont augmenté la consommation de biens et services importés, exacerbant les déséquilibres commerciaux, comme illustré par la détérioration du déficit courant américain et l’augmentation de l’excédent chinois entre 2019 et 2021.
40
Q

Quelles sont les conséquences de la hausse de la facture énergétique due à la guerre en Ukraine sur les déséquilibres commerciaux ? Quelles incertitudes pèsent sur la trajectoire future des déséquilibres courants ?

A
  • La guerre en Ukraine a conduit à une redistribution inédite des revenus entre les pays importateurs et exportateurs de pétrole, exacerbant les déséquilibres commerciaux, comme en témoigne l’augmentation significative de l’excédent courant de l’Arabie saoudite et la dégradation du solde courant de la zone euro en 2022.
  • Les incertitudes liées à l’évolution de la guerre en Ukraine, la diminution des perspectives de croissance de certaines régions, les défis de l’intégration commerciale, et les politiques de transition énergétique sont susceptibles d’influencer la réduction à long terme des déséquilibres courants.
41
Q

Quelle est la particularité du commerce intra-zone en Europe ? Comment se compare le commerce de l’UE avec les trois grandes puissances économiques non européennes ? Quelle est la diversité des avantages comparatifs au sein de l’UE selon l’OCDE et le CEPII ? Quels sont les trois groupes d’États membres de l’UEM selon leur balance commerciale ?

A
  • En Europe, le commerce intra-zone est marqué par une intégration profonde, avec 64,3 % des exportations et 63,5 % des importations de l’UE en 2018 concernant des échanges entre États membres, soulignant la spécificité de la construction européenne.
  • Malgré la taille économique des États-Unis, de la Chine, et du Japon, qui représentent près de 42 % du PIB mondial, leur part dans le commerce total de l’UE ne dépasse pas 11,4 %, illustrant la prédominance du commerce intra-zone européen.
  • Selon l’indice Grubel & Lloyd et l’analyse des avantages comparatifs révélés, l’UE montre une grande hétérogénéité, avec la France comme pays le plus diversifié. Seuls le Danemark, l’Estonie, et la Lettonie ont des avantages dans les produits primaires, tandis que l’industrie et les services révèlent une variété de spécialisations parmi les États membres.
  • Les États membres de l’UEM se répartissent en trois groupes selon leur balance commerciale : ceux avec un important excédent (comme l’Allemagne et les Pays-Bas), ceux avec un excédent modéré (comme l’Espagne, l’Italie, et la Belgique), et ceux en déficit (comme la France et la Grèce).
42
Q

Quel est le poids de l’UE dans le marché mondial des produits et services haut de gamme ? Comment la spécialisation de la France dans les produits haut de gamme influence-t-elle sa position commerciale ? Quelle est la contribution des “nouveaux services” à l’économie européenne ? Comment l’UE maintient-elle sa spécialisation industrielle tout en ayant une position forte dans les nouveaux services ?

A
  • L’Union Européenne représente 70 % du marché mondial des produits et services haut de gamme, ce qui équivaut à 3 % de son PIB en 2011, avec une croissance annuelle de 10 % et la création de près d’un million d’emplois directs.
  • La spécialisation de la France dans les produits haut de gamme, notamment dans l’industrie alimentaire et des parfums et cosmétiques, lui a permis de maintenir sa part de marché dans le secteur du luxe autour de 10 %, même si ses parts de marché globales ont diminué progressivement.
  • Les “nouveaux services” représentent une part significative de l’économie européenne, avec les pays avancés, dont fait partie l’UE, représentant 77 % des exportations mondiales dans ce secteur. En 2007, les produits financiers avaient le premier rang des avantages comparatifs révélés en Europe.
  • L’UE parvient à maintenir une spécialisation industrielle solide tout en ayant une forte présence dans les nouveaux services. Elle occupe une position intermédiaire entre le Japon, qui a des avantages comparatifs dans les produits manufacturés, et les États-Unis, concentrés sur le secteur tertiaire, avec des filières fortes dans la mécanique, la chimie et l’industrie automobile.
43
Q

Quel rang occupe la France en tant qu’exportateur mondial de biens et de services en 2021 ? Quels sont les principaux excédents et déficits commerciaux de la France en 2022 ? Comment la balance commerciale de la France a-t-elle évolué entre 2011 et 2014 ? Quelle est la part de marché de la France dans les exportations mondiales depuis 2012 ? Quel est le principal débouché des exportations françaises ? Quel impact ont eu les importations chinoises sur l’emploi en France entre 2001 et 2007 ?

A
  • En 2021, la France est classée sixième exportateur mondial de biens et de services.
  • Les principaux excédents commerciaux de la France en 2022 sont dans l’aéronautique (23,5 milliards d’euros), la chimie, les parfums et cosmétiques (11,9 milliards d’euros), et l’agroalimentaire (10,3 milliards d’euros). Ses déficits majeurs se trouvent dans l’énergie (115,3 milliards d’euros), les biens d’équipement (43,5 milliards d’euros), l’automobile (19,9 milliards d’euros), et la métallurgie (15,9 milliards d’euros).
  • Entre 2011 et 2014, le déficit des biens et services de la France a été réduit de près de 60 %, passant de 41 milliards d’euros à 17 milliards d’euros.
  • Depuis 2012, la part de marché de la France dans les exportations mondiales s’est stabilisée autour de 3 %, après avoir décliné de 6 % en 2000.
  • L’Union européenne est le principal marché pour les exportations françaises, représentant près de 55,5 % de ses exportations.
  • Les importations chinoises ont entraîné la perte de 90 000 emplois dans les régions de production manufacturière de la France, soit 13 % des pertes d’emplois dans ce secteur, et la perte de 190 000 emplois dans d’autres secteurs, principalement en raison de la réduction de la demande locale.
44
Q

Quelle était la situation commerciale de la France en 2002, et comment a-t-elle évolué jusqu’à 2005 ? Quels facteurs spécifiques à l’économie française ont contribué à cette détérioration ? Comment le CEPII évalue-t-il le rôle de la demande agrégée dans le succès commercial allemand ? Quel impact l’internationalisation des multinationales françaises a-t-elle eu sur la balance commerciale française ?

A
  • En 2002, la France affichait un excédent commercial de 29,3 milliards d’euros (1,9 % du PIB), mais cette situation s’est détériorée pour devenir déficitaire à partir de 2005, en partie à cause de facteurs exogènes tels que l’émergence des économies asiatiques, la hausse des prix du pétrole, l’appréciation de l’euro, et l’impact de la crise économique.
  • La détérioration de la situation commerciale de la France peut être attribuée à la perte de compétitivité des entreprises françaises, à une désindustrialisation plus rapide qu’ailleurs en Europe, à la faiblesse de l’appareil exportateur avec un nombre d’entreprises exportatrices inférieur à celui de l’Allemagne, et à une montée en gamme insuffisante des produits fabriqués en France.
  • Le CEPII souligne l’importance de la demande agrégée dans le succès commercial de l’Allemagne, attribuant une partie de ce succès à des changements majeurs dans la politique fiscale et sociale du pays au début des années 2000 (CEPII, Rééquilibrage en zone euro : plus facile avec le bon diagnostic !, 2020).
  • L’internationalisation des multinationales françaises a significativement influencé la dégradation de la balance commerciale française, malgré la résorption des écarts de coûts salariaux unitaires avec l’Allemagne. Leur excédent a fortement diminué de 4,4 % du PIB en 2000 à 2 % du PIB en 2009, avant de se redresser légèrement à 2,5 % en 2018.