2.0 - Politique monétaire Flashcards
Qu’est-ce que la politique monétaire ? Quels sont ses objectifs principaux ? Comment la politique monétaire agit-elle en période de forte croissance du PIB ?
- La politique monétaire est une politique macroéconomique contra-cyclique visant le financement des agents économiques et le pilotage du cycle d’activité économique.
- Ses objectifs principaux incluent le maintien de l’inflation, de la croissance du PIB et du taux de chômage au plus près de leur niveau souhaitable, la bonne allocation du crédit dans l’économie, et la stabilité financière.
- En période de forte croissance du PIB, la politique monétaire cherche à atténuer la dynamique du cycle d’activité afin d’éviter les tensions inflationnistes, qui peuvent survenir lorsque l’économie utilise pleinement ses moyens de production.
Qui mène la politique monétaire et quel degré d’indépendance ont ces institutions ?
La politique monétaire est menée par les banques centrales, qui disposent d’un degré d’indépendance variable vis-à-vis de l’État dans la conduite de leurs missions. Leur niveau d’autonomie, tant sur les moyens employés que sur les fins poursuivies, est souvent défini dans leurs statuts constitutifs.
Qu’est-ce que l’inflation et comment est-elle mesurée ? Quels sont les biais pouvant affecter le calcul de l’IPC ? Quelle est la différence entre l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) et l’IPC ? Comment l’inflation peut-elle être mesurée ?
- L’inflation désigne une augmentation générale et durable des prix des biens et services, correspondant à une perte du pouvoir d’achat de la monnaie. Elle est principalement mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), qui estime la variation moyenne des prix d’un panier de produits consommés par les ménages entre deux périodes données, à qualité constante.
- Les principaux biais pouvant affecter le calcul de l’IPC incluent la substitution entre produits, l’apparition de nouveaux produits, les points de vente, et l’amélioration de la qualité des produits. Un exemple est l’effet Boskin, du nom du rapport au Sénat américain de 1996 sur la mesure de l’inflation.
- L’IPCH est une version harmonisée de l’IPC utilisée au sein de l’Union européenne pour apprécier le respect du critère de convergence portant sur la stabilité des prix, conformément au traité de l’Union européenne. Contrairement à l’IPC, l’IPCH évolue selon les références méthodologiques d’Eurostat et des agences statistiques nationales.
- L’inflation peut être mesurée en glissement annuel, c’est-à-dire l’évolution de l’indice des prix à la consommation d’un mois donné par rapport au même mois de l’année précédente, ou de manière mensuelle, par rapport au mois précédent. Le calcul de l’inflation peut également porter sur un panier de biens représentatif de la consommation des ménages ou sur un panier corrigé des prix les plus volatils et désaisonnalisé.
Qu’est-ce que l’inflation sous-jacente et que mesure-t-elle ?
L’inflation sous-jacente est un agrégat qui exclut les prix réglementés (comme l’électricité, le gaz, le tabac) et certains prix volatils (tels que les produits pétroliers, les produits frais, les produits laitiers, les viandes) pour mieux traduire l’évolution sous-jacente des coûts de production.
Elle est considérée comme reflétant principalement les évolutions structurelles ou fondamentales des prix, liées aux salaires et aux tensions sur la demande de biens.
Comment les anticipations d’inflation sont-elles mesurées sur un plan financier ? Qu’est-ce qu’un swap d’inflation ? Quel est le rôle du point mort d’inflation dans l’évaluation des anticipations d’inflation ?
- Les anticipations d’inflation sur un plan financier se mesurent principalement à travers des swaps d’inflation, les niveaux des points morts d’inflation, et des enquêtes auprès des prévisionnistes professionnels. Ces méthodes fournissent des indications sur l’inflation moyenne anticipée par le marché pour une période donnée.
- Un swap d’inflation est un instrument financier permettant l’échange entre un indice d’inflation de référence variable, souvent l’IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisé), et un taux fixe. Ce mécanisme sert de référence pour mesurer l’inflation moyenne anticipée par le marché sur une période spécifique.
- Le point mort d’inflation est la différence entre le rendement d’une obligation nominale et celui d’une obligation indexée à l’inflation de même maturité. Il sert d’indicateur de l’inflation anticipée par le marché, et est particulièrement surveillé par les banques centrales pour ajuster leur politique monétaire.
Quel est le rôle des taux directeurs d’une banque centrale ? Comment une baisse des taux directeurs affecte-t-elle l’économie ? Quelles sont les composantes des taux directeurs ? Qu’est-ce qu’une facilité permanente et quel est son but ?
- Les taux directeurs d’une banque centrale sont des taux qui lui permettent de piloter indirectement les taux d’intérêt pratiqués par les banques de second rang et sur les marchés financiers. Ils influencent le cycle du crédit et, par extension, la conjoncture économique, avec pour objectif de contrôler l’inflation et d’impacter la demande de crédit des particuliers et des entreprises.
- Une baisse des taux directeurs rend les prêts moins coûteux pour les établissements de crédits, ce qui encourage ces derniers à proposer des prêts à des taux d’intérêt plus faibles. En conséquence, la demande de crédits par les particuliers et les entreprises augmente, entraînant une hausse de la production et un soutien à l’inflation.
- Les taux directeurs se composent des facilités permanentes et du taux principal de refinancement. Les facilités permanentes incluent la facilité de dépôt et la facilité de prêt marginal, qui permettent respectivement de déposer des liquidités et d’emprunter à court terme auprès de la banque centrale. Le taux des opérations principales de refinancement (MRO) est le taux auquel les banques peuvent emprunter des liquidités à la banque centrale contre des titres éligibles comme collatéral.
- Les facilités permanentes sont des instruments permettant aux établissements de crédit de gérer leurs liquidités au jour le jour en empruntant à la banque centrale ou en y déposant des fonds à court terme. Elles visent à stabiliser les taux d’intérêt du marché monétaire et à faciliter la régulation de la masse monétaire.
Comment le système des réserves obligatoires affecte-t-il la liquidité du marché ?
Le système des réserves obligatoires requiert que les établissements de crédits détiennent un certain montant de fonds comme réserve auprès de la banque centrale. Une augmentation du taux de ces réserves obligatoires réduit la liquidité disponible pour les banques sur le marché monétaire, ce qui peut entraîner une hausse des taux d’intérêt et un contrôle plus strict de la masse monétaire.
Quel est l’effet d’une hausse des taux directeurs sur l’économie ?
Une hausse des taux directeurs renchérit le coût des emprunts pour les établissements de crédit, ce qui se répercute sur les conditions d’octroi de prêts aux particuliers et entreprises par des taux d’intérêt plus élevés. Cela tend à réduire la demande de crédit, ralentir l’activité économique et modérer l’inflation.
Qu’est-ce qu’un agrégat monétaire ? Que représentent les agrégats monétaires M0, M1, M2 et M3 ?
Agrégat monétaire : grandeur statistique mesurant un ensemble déterminé de moyens de paiement ou d’actifs monétaires de même nature.
- M0 : Pièces, billets en circulation, et monnaie scripturale créée par la banque centrale.
- M1 : M0 + les dépôts à vue.
- M2 : M1 + les dépôts de maturité inférieure à 2 ans et les dépôts remboursables sous 3 mois.
- M3 : M2 + les instruments du marché monétaire et les dépôts de maturité supérieure à 2 ans.
Qu’est-ce que l’€STR ? Qu’est-ce que l’EURIBOR ? Comment l’EURIBOR est-il utile pour mesurer les tensions sur le marché interbancaire ?
- L’€STR (Euro Short Term Rate) est un taux calculé à partir des transactions sur le marché monétaire, reflétant la moyenne pondérée des prêts non garantis au jour le jour.
- L’EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate) est le taux interbancaire offert entre banques de meilleures signatures pour la rémunération de dépôts dans la zone euro.
- L’écart de taux d’intérêt entre l’Euribor 3 mois et le taux Overnight interest swaps (OIS), qui mesure la valeur d’un contrat d’échange d’un flux Euribor à 3 mois contre des prêts au jour le jour, constitue par ailleurs un indicateur particulièrement pertinent pour mesurer des tensions sur le marché interbancaire.
Qu’est-ce que les instruments non conventionnels et pourquoi ont-ils été utilisés ? Quels sont les canaux spécifiques par lesquels les mesures non conventionnelles impactent l’économie ? Quelles vulnérabilités les mesures non conventionnelles peuvent-elles introduire dans le système financier ?
- Face à la crise financière et à l’atteinte du taux-plancher (ZLB), les banques centrales ont adopté des instruments non conventionnels, tels que les taux d’intérêt négatifs (NIRP), le forward guidance, des opérations de refinancement spécialisées, et les programmes d’achats d’actifs (quantitative easing). Ces mesures visent à injecter de la liquidité dans l’économie et à stimuler l’activité économique au-delà des limites des instruments conventionnels.
- Les mesures non conventionnelles opèrent à travers le canal de la prise de risque, le rebalancement de portefeuille, et l’effet signal. Elles encouragent les investissements dans des actifs plus risqués, modifient la composition des portefeuilles d’investissement, et signalent les intentions futures des banques centrales, influençant ainsi les anticipations du marché.
- Bien qu’efficaces pour stimuler l’économie, les mesures non conventionnelles peuvent créer des vulnérabilités financières, notamment en période de normalisation, lorsque les politiques doivent être progressivement retirées. Ces vulnérabilités peuvent inclure des déséquilibres sur les marchés financiers et des risques accrus liés à une prise de risque excessive.