5.1 - Politique de stabilité financière Flashcards

1
Q

Plan

A

1. Le développement des marchés financiers à partir des années 1980 reflète la financiarisation progressive de l’économie
1.1. La déréglementation financière des années 1980 entraîne une expansion des marchés financiers mondiaux
1.2. La régulation financière progresse parallèlement avant-crise sans toutefois couvrir l’ensemble des risques

2. Les défaillances du système financier ont conduit en 2008 à une crise financière d’une ampleur alors inégalée depuis 1929
2.1. Plusieurs déséquilibres structurels expliquent l’émergence de vulnérabilités financières majeures
2.2. Aux États-Unis, le retournement du marché immobilier provoque une crise financière d’une ampleur inédite
2.3. La crise est aggravée par les défaillances du système américain de régulation et de notation financières

3. La contagion à la crise de la zone euro est exacerbée par l’exposition importante des banques à la dette de leur souverain domestique
3.1. L’instabilité financière a été aggravée en zone euro à partir de 2010 par les défaillances de l’Union économique et monétaire (UEM)
3.2. L’héritage de la crise a longtemps pesé sur la rentabilité des banques européennes

4. Les épisodes de tensions financières aiguës liées à la crise sanitaire du Covid-19, à la guerre en Ukraine puis à la normalisation monétaire n’ont pas généré de crise financière majeure à ce stade
4.1. L’économie mondiale est entrée dans la crise sanitaire avec des vulnérabilités sur le plan de l’endettement
4.2. La crise du Covid-19 a généré un épisode de volatilité extrême sur les marchés financiers, sans toutefois mener à une crise financière majeure grâce à l’intervention combinée des banques centrales et des régulateurs
4.3. Le conflit en Ukraine, concomitant de la normalisation monétaire, a généré des tensions spécifiques sur le marché de l’énergie
4.4. Un épisode de stress bancaire a suivi la faillite de banques régionales américaines et de la banque Crédit suisse en mars et avril 2023

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2
Q

Quelle évolution majeure de la finance mondiale est identifiée dans les années 1980 et quel est son principal théoricien ? Quel marché spécifique Londres a-t-elle créé et quelle a été l’année de ce développement ? Quelle innovation majeure le gouvernement britannique a-t-il introduite en 1986 dans le cadre de la libéralisation financière ? Comment Paris est-elle devenue une place financière importante et quels événements clés ont contribué à ce statut ? Quelle fusion majeure a eu lieu en 2000 et quelle en a été l’évolution jusqu’en 2007 ? Quel acte législatif important a été aboli aux États-Unis en 1999, et quelles étaient ses principales dispositions ? Quelle a été l’évolution des volumes de transactions financières avant la crise de 2007-2009 et quels facteurs ont contribué à cette croissance ?

A
  • Les années 1980 marquent le début d’une période caractérisée par le décloisonnement, la déréglementation et la désintermédiation de la finance mondiale, une évolution majeure théorisée par Bourguinat dans son ouvrage “Les Vertiges de la finance internationale” publié en 1987.
  • Londres a créé le London International Financial Future Exchange (LIFFE) en profitant de la fin du contrôle des capitaux en 1979, un marché dédié aux produits dérivés permettant de traiter des “futures”.
  • En 1986, le gouvernement britannique a introduit une série d’innovations dans le cadre de la libéralisation financière, notamment en supprimant les commissions fixes sur les flux financiers, en autorisant les groupes étrangers à acquérir la totalité des actions d’entreprises britanniques et en éliminant la distinction entre stockjobbers et stockbrokers, un ensemble de mesures connues sous le nom de “Big Bang”.
  • Paris est devenue une place financière importante avec la création du MATIF en 1985, du MONEP et du CAC 40, dans le contexte de l’Acte unique de 1986 qui visait l’unification progressive des marchés européens, ainsi que par la loi sur la modernisation des activités financières de 1996 transposant la directive européenne sur le marché unifié des services d’investissement.
  • En 2000, les Bourses de Paris, Bruxelles, et Amsterdam ont fusionné pour former Euronext, qui a ensuite fusionné avec le New York Stock Exchange en 2007, illustrant l’intégration croissante des marchés financiers.
  • L’abolition du Glass-Steagall Act en 1999 aux États-Unis, qui avait établi une séparation stricte entre les banques de dépôt et les banques d’investissement depuis 1933, marque un sommet dans le mouvement de libéralisation financière.
  • Avant la crise de 2007-2009, les volumes des transactions financières ont connu une croissance exponentielle, atteignant 400 % du PIB mondial, avec une multiplication par trente du volume sur le marché des actions en trente ans. Cette croissance a été stimulée par l’émergence de nouveaux acteurs financiers tels que les SICAV (société d’investissement à capital variable) ou les hedge funds, ainsi que par l’évolution du rôle des banques vers la tenue de marché.
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3
Q

Quelle est la principale critique d’Auvray et Rigot concernant l’impact de la financiarisation sur le financement des entreprises américaines ? Quelle est la source principale de financement des investissements des entreprises en Europe, selon Auvray et Rigot ? Comment BlackRock perçoit-il la pratique de redistribution de cash aux actionnaires par les entreprises ? Quelle est la perspective de Turner sur le lien entre la croissance économique et la financiarisation de l’économie ? Quel déséquilibre Turner a-t-il identifié entre la croissance du crédit et celle du PIB réel dans les économies avancées ?

A
  • Auvray et Rigot critiquent que les entreprises américaines ont davantage favorisé le soutien du marché par le biais de dividendes et de rachats d’actions, plutôt que d’être financées par les marchés via l’émission d’actions, remettant en question l’efficacité de la financiarisation dans le financement réel des entreprises.
  • Selon Auvray et Rigot, l’autofinancement représente la source principale de financement des investissements des entreprises en Europe, constituant 70 % du financement, devant le crédit (20 %) et l’émission d’actions (10 %) (Auvray et Rigot, L’entreprise liquidée : la finance contre l’investissement, 2016).
  • BlackRock, le principal gestionnaire d’actifs au monde, considère que la redistribution de cash aux actionnaires, par le biais de dividendes et de rachats d’actions, doit faire partie d’une stratégie de gestion équilibrée. Ils mettent en garde contre une réduction des investissements et une augmentation de l’endettement pour financer ces redistributions, car cela pourrait menacer la capacité de l’entreprise à générer un rendement durable sur le long terme.
  • Turner observe que le lien entre la croissance économique et la financiarisation de l’économie n’est pas robuste, soulignant que la libéralisation et la déréglementation financières peuvent conduire à une mauvaise allocation du crédit, la création de bulles et un endettement privé excessif, ce qui menace la stabilité financière et la croissance économique.
  • Turner a identifié un déséquilibre marqué entre la croissance du crédit, qui s’est établie entre 10 à 15 % par an de 1990 à 2007, et la croissance réelle du PIB, qui n’était que de 2 à 3 % dans les économies avancées, soulignant un excès d’endettement qui menace la stabilité financière et économique (Turner, Reprendre le contrôle de la dette, 2017).
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4
Q

Quelles réformes ont orienté le secteur bancaire français vers le modèle universel en 1967, et quelle était la doctrine historique qu’elles ont remplacée ? En 1984, quelle loi a redéfini la structure du secteur bancaire français et quels types d’établissements de crédit a-t-elle distingués ? Quelle mesure de politique bancaire a été supprimée en 1987, et quelle était sa fonction originale ? Quelle a été l’ampleur de la nationalisation du système bancaire français en 1982, et quels en étaient les objectifs principaux ? Combien d’établissements de crédit existaient en France en 1980 par rapport à 2004, et quel impact cette évolution a-t-elle eu sur l’emploi dans le secteur financier ?

A
  • Les réformes Debré-Haberer de 1967 ont orienté le secteur bancaire français vers le modèle universel, remplaçant ainsi la doctrine historique de spécialisation, dite Germain.
  • La loi bancaire de 1984 a redéfini la structure du secteur bancaire français en distinguant trois types d’établissements de crédit : les banques commerciales ou mutualistes, les sociétés financières, et les institutions financières spécialisées.
  • L’encadrement du crédit, instauré en 1972 pour réguler la quantité de crédit dans l’économie, a été supprimé en 1987.
  • En 1982, la France a nationalisé 39 établissements de crédit, représentant 85 % des dépôts de l’époque, incluant des banques telles que le CIC, la Société Marseillaise du Crédit, le Crédit du Nord, et la Banque de l’Indochine et de Suez, visant à restructurer le système bancaire.
  • De 2 000 établissements de crédit en 1980, la France n’en comptait plus que 800 en 2004. Cette concentration a contribué à un secteur financier employant directement 900 000 personnes, soit 7 % de l’emploi tertiaire en France selon Paris Europlace.
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5
Q

Quelle est la mission de la politique de place en France, et quels sont les principaux acteurs impliqués dans sa mise en œuvre ? Quelles sont les priorités actuelles de Paris Europlace, et comment le Brexit a-t-il influencé la place financière de Paris ?

A
  • La politique de place en France, visant la promotion et la défense des intérêts du secteur financier dans un contexte international compétitif, est désormais une mission dévolue à la Banque de France et au ministère de l’Économie et des Finances, avec le soutien du regroupement Paris Europlace qui inclut des acteurs privés.
  • Les priorités actuelles de Paris Europlace incluent la structuration de l’offre de finance durable, l’accès au marché chinois et à sa devise (RMB), ainsi que le profit des opportunités issues du Brexit, notamment dans les activités de compensation. Le Brexit a également favorisé le rapatriement à Paris de services financiers, comme les sociétés de gestion d’actifs ou les banques d’affaires, bénéficiant du régime d’impatriation français et du pool de talents disponibles.
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6
Q

Quel était l’objectif principal des premiers accords de Bâle I établis en 1988 ? Comment le ratio McDonough introduit par Bâle II diffère-t-il du ratio Cooke de Bâle I ? Quelle limite majeure de Bâle II est identifiée dans le texte ? Quel impact la crise financière de 2001 a-t-elle eu sur la réglementation financière, notamment aux États-Unis ? Comment la loi de sécurité financière de 2003 en France a-t-elle répondu à ces enjeux de régulation ?

A
  • Les premiers accords de Bâle I de 1988 visaient à instaurer un ratio de solvabilité bancaire international, le ratio Cooke de 8 %, définissant un seuil minimum de fonds propres que les banques devaient maintenir en proportion de leurs actifs pondérés par le risque.
  • Le ratio McDonough, introduit par Bâle II à partir de 2004, remplace le ratio Cooke en adoptant une approche plus nuancée du risque. Il exige des fonds propres non seulement pour le risque de crédit, mais aussi pour les risques opérationnels et de marché, introduisant ainsi une pondération des risques en fonction de leur nature.
  • Une limite majeure de Bâle II identifiée est l’exclusion du hors bilan, c’est-à-dire des opérations ou engagements financiers qui ne figurent pas dans le bilan comptable des banques, ce qui laisse une part significative de l’exposition au risque non régulée.
  • La crise financière de 2001 a conduit au renforcement des règles de contrôle interne et de certification des comptes, illustré aux États-Unis par l’adoption de la loi Sarbanes-Oxley de 2002, visant notamment à améliorer la transparence financière et la responsabilité des dirigeants d’entreprises.
  • La loi de sécurité financière de 2003 en France, en réplique à la loi Sarbanes-Oxley aux États-Unis, a renforcé la responsabilité des dirigeants bancaires et a créé l’Autorité des marchés financiers (AMF), visant à améliorer la gouvernance et la surveillance des marchés financiers.
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7
Q

Quels sont les deux principaux facteurs identifiés comme ayant contribué à l’accélération de l’endettement privé aux États-Unis entre 1997 et 2007 ? Quel était le niveau d’endettement des ménages américains en 2007 par rapport à leur revenu disponible brut, et comment cela se compare-t-il à 1970 ? Comment l’évolution de l’endettement des entreprises américaines de 1960 à 2007 est-elle caractérisée ? Quel est le « paradoxe de la crédibilité » identifié par Borio et Lowe (2002) ?

A
  • Les deux principaux facteurs ayant contribué à l’accélération de l’endettement privé aux États-Unis entre 1997 et 2007 sont (i) la politique de taux d’intérêt bas de la Réserve fédérale, incitant à l’endettement dans un contexte de croissance des inégalités de revenus et de stagnation des salaires, et (ii) la hausse du prix des actifs immobiliers et boursiers, générant un effet richesse positif qui offrait de nouvelles capacités d’endettement aux ménages et aux entreprises.
  • L’endettement des ménages américains atteignait 130 % de leur revenu disponible brut en 2007, une augmentation significative par rapport à 1970, où il représentait 60 % de leur revenu disponible brut.
  • L’endettement des entreprises américaines a considérablement augmenté, passant de près de 30 % du PIB en 1960 à environ 50 % du PIB en 2007.
  • Le « paradoxe de la crédibilité » identifié par Borio et Lowe (2002) réfère à la situation où la stabilité financière apparente, souvent le résultat de politiques monétaires crédibles et d’une activité économique moins volatile, peut en réalité encourager une prise de risque accrue et l’accumulation de vulnérabilités financières, conduisant à une instabilité financière à long terme (Borio et Lowe, Asset Prices, financial and monetary stability: Exploring the nexus, 2002).
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8
Q

Quel facteur a contribué à l’afflux de capitaux aux États-Unis selon B. Bernanke en 2011 ? Quelle corrélation Taylor établit-il en 2012 concernant les déséquilibres financiers internationaux ? Comment les déséquilibres du Système Monétaire International (SMI) se traduisent-ils en termes de flux financiers ? Quelles conséquences les déséquilibres du SMI ont-ils sur la répartition de l’épargne mondiale et la liquidité aux États-Unis ?

A
  • Selon B. Bernanke, la rapide augmentation des réserves de change des banques centrales dans les pays émergents et les pays exportateurs de pétrole a conduit à un afflux de capitaux aux États-Unis, avec une demande concentrée sur les actifs sûrs notés AAA. Cette situation a encouragé la création de titres financiers apparemment sûrs, comme les CDO, basés sur des actifs risqués (Bernanke, International Capital Flows and the Return to Safe Assets in the United States, 2011).
  • En 2012, Taylor établit une corrélation entre la présence de déséquilibres importants des transactions courantes entre les principales économies et la fréquence des crises financières depuis 1913, suggérant que ces déséquilibres contribuent à la survenue des crises (Taylor, External imablances and financial crisis, 2012).
  • Les déséquilibres du Système Monétaire International (SMI) se traduisent par des flux financiers entre zones en déficit et zones en excédent, où les excédents des pays comme la Chine, les pays exportateurs de pétrole, et l’Allemagne financent les déficits des États-Unis et de certains pays européens.
  • Ces déséquilibres conduisent à une mauvaise allocation de l’épargne mondiale, résultant en un excédent important de liquidité aux États-Unis, ce qui provoque la naissance des principales vulnérabilités du Système Monétaire International.
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9
Q

Quel est le principe de base de la titrisation financière ? Quels étaient les effets attendus de la titrisation avant la crise financière ? Pourquoi la titrisation a-t-elle contribué à la crise financière selon Michel Aglietta ? Quelle relation Dell’Ariccia et al. ont-ils établi concernant les prêts titrisés et la détérioration des critères d’attribution de crédit ? Quel est le problème associé à la titrisation synthétique ?

A
  • La titrisation est une technique financière qui consiste à regrouper diverses créances dans un pool de crédits, les découpant ensuite en tranches de différents niveaux de risques (senior, mezzanine, junior). Un véhicule juridique spécifique, appelé Special Purpose Vehicle (SPV), achète ces tranches en se finançant par l’émission d’obligations sur le marché monétaire. Les investisseurs qui achètent ces titres perçoivent le rendement associé aux tranches sous-jacentes, ce qui permet aux banques de transférer une partie du risque à ces investisseurs et de réduire ainsi la contrainte de capital.
  • Les effets attendus de la titrisation incluaient une augmentation de l’encours de crédit des banques en transférant une partie du risque à des investisseurs via les SPV, une gestion du risque plus efficace par sa diversification sur le marché, et une réduction de la contrainte de capital pour les émetteurs de crédit.
  • Michel Aglietta explique que la titrisation a joué un rôle déterminant dans la crise financière en contribuant à une baisse de l’aversion au risque parmi les prêteurs, comme en témoigne la chute du taux de refus de crédit et le doublement du nombre de prêts hypothécaires acceptés entre 1995 et 2006.
  • Dell’Ariccia et al. ont constaté que la détérioration des critères d’attribution de crédit était plus marquée dans les régions où la part des prêts titrisés était la plus élevée, indiquant que la titrisation a encouragé une sous-évaluation du risque.
  • Dans le cas de la titrisation synthétique, pour que la mise en pool de crédits réduise effectivement le risque moyen et permette un meilleur partage du risque, il est crucial que les crédits sous-jacents soient indépendants. Toutefois, les crédits titrisés étaient souvent adossés à un collatéral similaire exposé au marché immobilier, limitant ainsi la diversification du risque.
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10
Q

Quel schéma classique des crises financières la crise des subprimes a-t-elle suivi selon C. Reinhart et K. Rogoff ? Quelle a été l’impact de la hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale à partir de 2005 sur le marché des crédits subprimes ? Quelle fut la réaction de la Réserve fédérale face à l’aggravation de la crise en 2008 ? Quel a été l’impact des dépréciations d’actifs sur la capitalisation boursière suite à la crise financière ? Comment les pouvoirs publics ont-ils réagi à la crise pour limiter le risque systémique après la chute de Lehman Brothers ? Quelles ont été les conséquences de la crise sur les opérations de fusions-acquisitions dans le secteur bancaire ?

A
  • La crise des subprimes a suivi le schéma classique d’une rapide appréciation des cours de l’immobilier, suivie d’un effondrement lié à l’incapacité des emprunteurs à honorer leurs échéances de dettes, souvent contractées à taux variables (Reinhart et Rogoff, This time is different: Eight century of financial crisis, 2011).
  • La hausse progressive des taux directeurs de la Réserve fédérale à partir de 2005 a précipité les défauts sur les crédits subprimes, affectant particulièrement ce marché dont le volume total avait dépassé 650 milliards USD en 2006.
  • Face à l’aggravation de la crise, la Réserve fédérale a placé sous tutelle les deux principales agences hypothécaires américaines (Fanny Mae et Freddie Mac), nationalisé l’assureur AIG, et présenté le plan de sauvetage du secteur bancaire (plan Paulson I), qui fut initialement rejeté par la Chambre des représentants.
  • Les dépréciations d’actifs ont représenté plus de 2 700 milliards USD selon le FMI en 2009, entraînant une forte chute de la capitalisation boursière, avec une réduction de près de 8 points de PIB aux États-Unis et de plus de 12 points en Europe.
  • Pour limiter le risque systémique après la chute de Lehman Brothers, les pouvoirs publics ont mobilisé des garanties de financement pour les établissements de crédit, atteignant 1 400 milliards USD aux États-Unis et 1 020 milliards USD en zone euro, complétées par des plans de recapitalisation et de défaisance d’actifs soutenant les ratios de solvabilité bancaire.
  • La crise a entraîné une multiplication des opérations de fusions-acquisitions dans le secteur bancaire pour la consolidation des différents secteurs, par exemple, l’achat de la Dresdner Bank par Commerzbank en Europe, et la fusion entre Banque populaire et Caisse d’épargne, accompagnées d’importantes cessions d’actifs pour renforcer les situations financières bancaires.
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11
Q

Quelle pratique a permis aux banques de contourner les règles bilancielles et contribué à la crise financière ? Quelles étaient les faiblesses de la régulation et de la supervision financière mises en évidence par le rapport Larosière ?

A
  • La pratique de la titrisation a permis aux banques de contourner les règles bilancielles auxquelles elles sont soumises, en se soustrayant à leurs obligations prudentielles via le système financier non bancaire, ou shadow banking system, peu réglementé avant la crise financière.
  • Le rapport Larosière a souligné les faiblesses de la régulation et de la supervision financière, notamment une concentration excessive sur la surveillance microprudentielle et un manque de régulation macroprudentielle. L’éparpillement de la supervision entre de nombreuses agences aux États-Unis et la surveillance allégée de certains acteurs comme Fanny Mae et Freddie Mac ont été identifiés comme des facteurs augmentant la vulnérabilité systémique (Rapport Jacques de Larosière, The high-level group on financial supervision in the EU, 2008).
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12
Q

Comment le système de notation a-t-il contribué à la crise financière ? Quelles sont les critiques formulées à l’égard des agences de notation concernant leur rôle dans la crise financière ? Quel était le nombre de salariés employés par Moody’s pour la notation des obligations adossées à des actifs en 2007, et quelle était l’ampleur de leur tâche ?

A
  • Le système de notation a contribué à la crise financière en sous-évaluant le risque de crédit, en donnant des notes AAA à des produits financiers structurés risqués tels que les CDO.
  • Les critiques à l’égard des agences de notation concernent principalement leur incapacité à évaluer correctement le risque de crédit, le risque d’aléa moral lié au modèle de rémunération « émetteur-payeur », et la forte concentration du marché de la notation, qui conduit à des coûts élevés et potentiellement à des conflits d’intérêt.
  • En 2007, Moody’s employait 26 salariés pour effectuer la notation de 13 000 obligations adossées à des actifs (CDO), malgré leur expérience souvent limitée dans le secteur de la notation, ce qui a contribué aux défaillances des notations avant et après la crise financière.
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13
Q

Quels facteurs ont contribué à la contagion de l’instabilité financière à l’Europe à partir de 2010 ? Quelles mesures ont été prises par certains pays européens en réponse à la crise financière ? Quel est l’impact de l’instabilité financière sur la zone euro signalé par l’indicateur synthétique de stress systémique du CERS ? Comment la crise bancaire s’est-elle transformée en crise des dettes souveraines en zone euro à partir de 2010 ?

A
  • L’instabilité financière s’est propagée en Europe en raison de l’interdépendance financière, marquée par la détention d’actifs toxiques américains par des banques et non-banques européennes, ainsi que par la dépendance de ces établissements aux financements en dollar.
  • En réponse à la crise financière, le Royaume-Uni, le Benelux, et d’autres pays européens ont pris des mesures telles que la nationalisation de banques, par exemple la Royal Bank of Scotland, et le sauvetage de banques comme Fortis et Dexia en Belgique, ainsi que la restructuration d’ABN Amro aux Pays-Bas.
  • L’indicateur synthétique de stress systémique du CERS a révélé deux hausses sensibles du risque systémique en zone euro, en 2008 et en 2011, liées respectivement aux crises financière et souveraine, avec des résurgences de stress en 2016 dues aux inquiétudes sur le secteur bancaire chinois et les incertitudes du référendum britannique sur l’UE.
  • À partir de 2010, la crise bancaire s’est transformée en crise des dettes souveraines en zone euro, car les plans de soutien public au secteur bancaire et les sauvetages financiers ont affecté la solvabilité des États membres dans un contexte de faible croissance, aggravant les écarts de taux d’intérêt sur les titres souverains.
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14
Q

Quel a été l’impact de la crise sur la rentabilité des banques européennes et comment a-t-il été géré ? Comment la crise a-t-elle affecté les niveaux d’endettement dans certains pays européens ? Quelle a été la situation des crédits improductifs (NPL) dans les banques européennes et quelle évolution ont-ils connue ?

A
  • L’impact de la crise sur la rentabilité des banques européennes a entraîné un processus de consolidation bancaire, une restructuration et une concentration du secteur, et une réorientation des modèles d’affaires, avec une diminution notable du nombre d’institutions de crédit entre 2008 et 2015.
  • La crise a affecté différemment les niveaux d’endettement dans les pays européens, avec des réductions significatives de l’endettement privé en Irlande, mais des niveaux d’endettement restant élevés en Italie et en Espagne avant la crise du Covid-19.
  • Les crédits improductifs (NPL) ont posé un problème majeur dans les banques européennes, particulièrement en Italie et au Portugal, avec des taux dépassant 7 % dans la zone euro en 2015 et plus de 18 % en Italie. Cependant, le ratio de NPL a significativement diminué, atteignant 1,8 % en zone euro et 3,3 % en Italie en 2021, grâce à des politiques facilitant la cession des prêts non performants.
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15
Q

Quel est le lien entre l’évolution de la dette et le risque de crise financière selon le rapport trimestriel de la BRI ? Comment a évolué l’endettement du secteur non financier dans les pays émergents (hors Chine) entre 2009 et 2019 ? Quelle a été la progression de l’endettement global en Chine entre 2006 et 2016 ? Quelles étaient les préoccupations du FMI concernant l’endettement en Chine et quelle mesure a-t-il recommandée ? Comment la dette globale a-t-elle évolué dans les économies avancées entre 2009 et 2019, et quel phénomène notable est observé en France ? Qu’est-ce que le “gap bâlois” et quel était son niveau en France au T2 2017 ?

A
  • L’évolution de la dette, notamment la dette bancaire, est considérée comme un indicateur avancé pertinent du risque de crise financière, selon le rapport trimestriel de la Banque des Règlements Internationaux de mars 2016.
  • L’endettement du secteur non financier dans les pays émergents (hors Chine) a sensiblement progressé depuis la crise financière, passant de moins de 100 % du PIB en 2009 à environ 130 % du PIB en 2019, selon le FMI (FMI, Dangerous global debt burden requires decisive cooperation, 2022).
  • En Chine, l’endettement global est passé de 143 % du PIB en 2006 à 256 % du PIB en 2016, ce qui représente une augmentation significative, d’après la Banque de France (BdF, Chine : Quels risques liés à l’endettement des entreprises ?, 2017).
  • Le FMI, dès 2016, s’est inquiété de la croissance rapide de la dette du secteur privé en Chine et a invité le pays à prendre des mesures d’urgence pour contrôler cette croissance de la dette et stopper l’usage du crédit comme levier pour stimuler l’activité économique.
  • Dans les économies avancées, la dette globale a augmenté de 6 points de pourcentage (pp) entre 2009 et 2019, avec des effets de composition notables, notamment une progression importante de l’endettement des entreprises en France, observée par le HCSF.
  • Le “gap bâlois” est l’écart du ratio de l’endettement (incluant le crédit du marché et des banques) des ménages et des sociétés non financières (SNF) par rapport à sa tendance de long terme. En France, au T2 2017, cet écart était fortement positif, contrastant avec d’autres économies de marché émergentes de la zone euro.
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16
Q

Quel était l’état de l’économie mondiale à l’approche de l’année 2020 selon le FMI ? Quelles étaient les principales vulnérabilités financières identifiées avant 2020 ? Comment les autorités européennes ont-elles réagi face aux vulnérabilités financières avant 2020 ? Quelle est l’importance du cycle financier pour les autorités prudentielles, et comment est-il utilisé en France ? Quelles composantes jouent un rôle prépondérant dans le cycle financier de court terme en France ?

A
  • À l’approche de 2020, l’économie mondiale était proche du point haut du cycle financier, marqué par des vulnérabilités, selon le Rapport sur la stabilité financière du FMI d’avril 2018.
  • Les principales vulnérabilités financières identifiées comprenaient une valorisation excessive des actifs risqués, des niveaux élevés d’endettement chez les acteurs privés, une détérioration de la qualité de crédit, et une période de surchauffe sur le marché des prêts à levier, exposant les marchés à un potentiel resserrement des conditions financières et à une correction brutale des primes de risque.
  • Les autorités européennes ont réagi en renforçant les mesures prudentielles en 2017, notamment par l’utilisation de coussins de risque systémique, de caps au ratio Loan-to-Value, et de coussins contra-cycliques, principalement appliqués au marché immobilier résidentiel, comme rapporté par la revue de la politique macroprudentielle du CERS en 2018.
  • Le cycle financier, distinct du cycle d’activité et construit à partir de l’évolution historique de différentes sous-composantes financières, est un outil d’analyse précieux pour les autorités prudentielles. En France, il aide à identifier les épisodes de tensions financières, avec une attention particulière sur le crédit à l’habitat et l’évolution des prix immobiliers, selon une étude de la DG Trésor.
  • Dans le cycle financier de court terme en France (2/8 ans), le crédit à l’habitat et l’évolution des prix immobiliers jouent un rôle prépondérant, distinct d’un cycle de plus long terme (8/25 ans), selon l’indicateur du cycle financier en France publié par la DG Trésor (Russo, Un indicateur du cycle financier en France, 2022).
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Q

Quels événements ont marqué le début de la crise financière liée au Covid-19 en janvier 2020 ? Comment l’évolution de la pandémie de Covid-19 a-t-elle affecté les marchés financiers en mars 2020 ? Quelles ont été les conséquences immédiates de la demande accrue de liquidités sur les marchés financiers durant la crise du Covid-19 ? Quel effet la “malédiction de la liquidité” a-t-elle eu sur les taux des US Treasuries en mars 2020 ?

A
  • Le début de la crise financière liée au Covid-19 a été marqué par les premiers cas de contamination en Chine en janvier 2020, entraînant un mouvement d’aversion au risque majeur, qui a fait baisser les taux d’intérêt souverains et le cours des actions.
  • En mars 2020, l’apparition des premiers cas de Covid-19 en Europe et le confinement de premiers pays comme l’Italie et la France ont provoqué une chute des marchés actions, une baisse immédiate du cours du pétrole à un taux négatif pour la première fois de son histoire, et une volatilité extrême des marchés.
  • La demande accrue de liquidités de la part des fonds monétaires, des entreprises, des ménages, et des banques a généré un stress aigu sur le marché de court terme, entraînant un effondrement des positions d’investissement risquées de certains hedge funds et des ventes forcées d’actifs liquides et sûrs.
  • La “malédiction de la liquidité” a entraîné une hausse significative des taux, augmentant les taux des US Treasuries à 10 ans de 65 points de base entre le 9 et le 18 mars 2020, illustrant la pression sur le marché des actifs considérés comme sûrs.
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Q

Quels outils les banques centrales ont-elles utilisé pour fournir de la liquidité aux marchés ? Comment les régulateurs ont-ils réagi face au stress financier ? Qu’est-ce que le “quick-fix CRR” et quel était son objectif ? Quel impact ont eu ces mesures réglementaires et de politique monétaire sur les prêts bancaires à l’économie réelle ?

A
  • Les banques centrales ont utilisé une variété d’outils pour fournir de la liquidité, y compris des opérations de refinancement (comme les LTRO et TLTRO III pour la BCE, FLSME pour la BOE), des programmes d’achats d’actifs (comme le PEPP en Europe), la mise en place de lignes de swaps de devises, l’élargissement de la gamme de collatéral accepté, et des facilités dédiées (par exemple, pour les fonds monétaires aux États-Unis).
  • Les régulateurs ont réagi rapidement et efficacement au stress financier en utilisant les flexibilités offertes par le cadre réglementaire, autorisant les banques à utiliser leurs coussins de capital et de liquidité, relâchant les exigences de pilier II, réduisant le coussin contra-cyclique à 0 %, recommandant le non-versement de dividendes et le non-rachat d’actions, et établissant des lignes directrices pour la prise en compte des moratoires de paiement.
  • Le “quick-fix CRR” est un ajustement rapide de la réglementation effectué par les co-législateurs européens pour exclure les réserves auprès des banques centrales du calcul du ratio de levier et alléger le poids réglementaire des prêts garantis par les États. L’objectif était de faciliter l’accès des banques au refinancement central et de favoriser les prêts aux entreprises et aux ménages.
  • Ces mesures ont permis aux banques de continuer à prêter à l’économie réelle malgré la crise financière, comme en témoignent les rapports Bank Lending Survey de la BCE pour l’année 2020, illustrant l’efficacité de la réponse politique et réglementaire à la crise.
19
Q

Quels étaient les niveaux de valorisation des marchés actions à la fin de 2021, et comment se comparaient-ils aux moyennes historiques ? Quelle a été la conséquence de la poussée inflationniste et du resserrement monétaire sur les valorisations des marchés actions en 2022 ? Quel a été l’impact de la réévaluation des perspectives de rendement des entreprises sur les marchés actions en 2022 ? Comment les principaux indices boursiers ont-ils performé sur l’année 2022 ?

A
  • À la fin de 2021, les marchés actions avaient atteint des niveaux de valorisation historiquement élevés, avec des ratios cours sur bénéfices de 40 pour le NASDAQ (contre une moyenne historique de 25), 35 pour le S&P 500 (contre 22), et 31 pour le CAC 40 (contre 18).
  • La poussée inflationniste et le resserrement monétaire ont provoqué une chute violente des valorisations des marchés actions dès le début de 2022, les investisseurs réévaluant à la baisse les perspectives de rendement des entreprises dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés.
  • L’impact de la réévaluation des perspectives de rendement des entreprises sur les marchés actions en 2022 a été une actualisation à la baisse des perspectives de profits, entraînant une perte significative de valorisation des marchés actions.
  • Sur l’année 2022, les principaux indices boursiers ont subi des chutes importantes : plus de 25 % pour le NASDAQ, près de 15 % pour le S&P 500, et 6 % pour le CAC 40, en réponse à l’évolution du contexte économique et monétaire.
20
Q

Quel événement a exacerbé les tensions sur les marchés des matières premières en 2022 ? Quel a été l’impact de l’agression russe en Ukraine sur le cours du nickel ? Comment les cours du pétrole et du gaz ont-ils été affectés par les tensions géopolitiques en 2022 ? Quelles ont été les conséquences de la hausse du cours du gaz pour les énergéticiens européens ? Comment le système de compensation centrale des opérations dérivées a-t-il contribué à la stabilité financière durant cette période ?

A
  • L’agression russe en Ukraine a exacerbé les tensions sur les marchés des matières premières, déjà tendus en raison de facteurs techniques et d’une demande élevée liée à la réouverture des économies après la crise sanitaire.
  • L’impact de l’agression russe en Ukraine sur le cours du nickel a été significatif, entraînant des points extrêmes en mars 2022, ce qui a provoqué la fermeture de son marché réglementé, la London Metal Exchange (LME), et l’annulation d’opérations à risques.
  • Les cours du pétrole et du gaz ont connu d’importantes fluctuations en 2022, notamment avec la réduction quasi complète de la fourniture de gaz russe aux pays de l’UE, entraînant une hausse significative du cours du gaz (TTF) de près de 75 € en début d’année à environ 335 €.
  • La hausse du cours du gaz a entraîné une augmentation des appels de marge sur les opérations dérivées, exposant les énergéticiens européens à des difficultés de liquidité et nécessitant des ajustements dans les pratiques des chambres de compensation.
  • Le système de compensation centrale des opérations dérivées, soutenu par le G7 dès 2009, a joué un rôle crucial en évitant la matérialisation d’une crise financière plus systémique, malgré les difficultés engendrées par les fluctuations des cours des matières premières.
21
Q

Comment la capitalisation des principaux crypto-actifs a-t-elle évolué entre la fin de l’année 2021 et la fin de l’année 2022 ? Quelles ont été les conséquences de la baisse de la capitalisation des crypto-actifs sur le marché ? Quelle idée courante sur les crypto-actifs l’effondrement du marché en 2022 a-t-il remis en question ? Selon le FMI, comment la performance des prix des crypto-actifs se compare-t-elle à celle des actions ?

A
  • La capitalisation des principaux crypto-actifs a chuté de manière significative, passant de 2000 milliards USD en fin 2021 à moins de 500 milliards USD à la fin de l’année 2022, en réaction à l’anticipation du retrait de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale.
  • La baisse de la capitalisation des crypto-actifs a entraîné la faillite de participants majeurs du marché, y compris des entités de trading comme 3AC, des émetteurs de stablecoins comme Terra/Luna, et des plateformes d’échange comme FTX.
  • L’effondrement du marché des crypto-actifs en 2022 a remis en question l’idée que ces actifs pouvaient servir de valeur refuge, révélant au contraire une corrélation élevée avec le marché des actions, ce qui soulève de nouveaux risques.
  • Selon le FMI, les prix des crypto-actifs se déplacent plus en synchronisation avec les actions, posant de nouveaux risques et suggérant que la corrélation entre les crypto-actifs et le marché des actions est finalement élevée (FMI, Crypto prices move more in sync with stocks, posing new risks, 2022).
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Q

Quelles banques régionales ont fait faillite en mars 2023, et quels facteurs ont contribué à ces événements ? Quelles ont été les conséquences des faillites bancaires aux États-Unis, et comment les autorités ont-elles réagi ? En quoi le cas de Crédit Suisse diffère-t-il des banques régionales américaines, et quelle a été la réponse des autorités suisses ? Quelle est l’incidence de l’environnement de taux plus élevé sur les banques, et comment cela reflète-t-il la résilience des banques européennes ?

A
  • En mars 2023, les faillites de Silicon Valley Bank, Signature Bank, et First Republic ont illustré les tensions sur la stabilité financière, principalement dues à la hausse des taux directeurs et au retrait de la liquidité centrale. Ces banques, affectées par des normes de supervision assouplies, une mauvaise gestion du risque de taux et une faible diversification des passifs, ont subi un bank run, exacerbé par la diffusion rapide de rumeurs sur les réseaux sociaux et la présence de larges déposants au-delà du plafond de garantie des dépôts.
  • Les autorités américaines sont intervenues pour résoudre les faillites des banques régionales sans conséquences systémiques majeures.
  • Le cas de Crédit Suisse se distingue par une crise de confiance due à une mauvaise gestion historique du risque et un modèle d’affaires défaillant. Les autorités suisses ont évité un effondrement désordonné en facilitant le rachat de Crédit Suisse par UBS, incluant l’écrasement de certains passifs plus seniors que les fonds propres de la banque.
  • Bien que l’environnement de taux plus élevé génère des tensions sur les banques moins robustes, il est favorable aux marges nettes d’intérêt des banques dans un contexte de normalisation monétaire accéléré. Les banques européennes ont montré une résilience en respectant et dépassant les exigences réglementaires en matière de liquidité et de capital, contrairement aux banques régionales américaines en difficulté.