6.3 - Système monétaire international Flashcards
Plan
1. Le SMI dispose de plusieurs niveaux de gouvernance qui ont permis d’assurer sa résilience face aux crises
1.1. Les institutions de Bretton Woods aux côtés de la Banque des règlements internationaux (BRI) forment le coeur institutionnel de la gouvernance du SMI
1.2. Les États ont développé des cadres de dialogue et de coordination pour renforcer le Global Financial Safety Net (GFSN)
2. Le SMI peine à organiser le financement stable et soutenable des besoins mondiaux
2.1. Les pays émergents sont contraints d’adopter une stratégie d’accumulation de réserves de change et de maîtrise des flux de capitaux
2.2. Les besoins de financement demeurent importants pour les pays en développement
3. Le SMI fait face à des initiatives complémentaires ou concurrentes qui ne sauraient toutefois remettre profondément en cause son organisation à court ou moyen terme
3.1. Des dispositifs régionaux en particulier les Regional Financing Agreements (RFA) complètent l’architecture du SMI et le Global Financial Safety Net (GFSN)
3.2. La Chine tente d’internationaliser le renminbi sur fond de tensions géopolitiques
3.3. Les banquiers centraux tentent d’innover pour endiguer l’émergence de crypto-actifs privés à visée globale
Quel rôle joue le FMI dans le système monétaire international (SMI), particulièrement après la crise économique de 2008-2009 ? Quelles sont les trois lignes de défense du FMI et comment sont-elles composées ? Comment le FMI a-t-il aidé l’Argentine en 2018, et qu’est-ce que cela révèle sur sa capacité d’action ? Quel rôle le FMI joue-t-il dans la surveillance du SMI ?
- Le FMI tient un rôle central dans le SMI, un statut renforcé suite à la crise de 2008-2009. Il a vu ses ressources quadrupler entre 2008 et 2012, disposant désormais d’une capacité de prêt d’environ 1 000 milliards USD.
- Les ressources du FMI se composent de trois lignes de défense : (1) La première, à hauteur de 637 milliards USD, provient des quotes-parts des pays membres, qui sont leur contribution au capital du Fonds. (2) La deuxième, de 482 milliards USD, est issue des accords généraux d’emprunt, disponibles auprès de 38 pays membres en cas de besoin. (3) La troisième, de 185 milliards USD, découle d’accords bilatéraux d’emprunt avec 42 créditeurs.
- Face à une forte dépréciation du peso argentin et une situation macroéconomique difficile en 2018, l’Argentine a obtenu du FMI une ligne de financement exceptionnelle de 57 milliards USD sous forme d’un Stand-By Arrangement (SBA). Cet engagement, l’un des plus importants du Fonds, illustre sa capacité à fournir un soutien significatif aux pays confrontés à des crises financières.
- Le FMI est essentiel dans la surveillance du SMI, réalisant des consultations au titre de l’article IV pour évaluer les risques et vulnérabilités des économies membres. En collaboration avec la Banque mondiale, il effectue des analyses de soutenabilité de la dette et publie des rapports sur l’évolution économique mondiale, jouant un rôle clé dans l’identification des défis économiques globaux.
Quelle est la contribution de la Banque mondiale dans le SMI et comment a-t-elle répondu à la crise du Covid-19 ?
Bien que son rôle soit plus modeste dans la gouvernance du SMI par rapport au FMI, la Banque mondiale joue un rôle important dans le financement du développement et la lutte contre l’extrême pauvreté. Elle a réagi à la crise du Covid-19 en déployant 150 milliards USD, suivis de 170 milliards USD pour répondre à la crise alimentaire et aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Comment les économistes critiquent-ils le rôle du FMI dans les crises de change des années 1990 ? En quoi consiste l’évolution de la doctrine du FMI concernant le contrôle des capitaux ? Quelles mesures le FMI a-t-il adoptées en 2009 pour améliorer son soutien financier ? Quels changements la réforme du FMI de 2010 a-t-elle apportés concernant la représentation des pays émergents ?
- Certains économistes, dont Joseph Stiglitz dans “La Grande Illusion”, ont critiqué le FMI pour son approche lors des crises de change des années 1990, le qualifiant de “pompier pyromane”. Le FMI était perçu comme imposant des politiques trop récessives et brutales, conditionnant ses prêts à des mesures sévères qui ont souvent aggravé la situation des pays concernés.
- En 2009, le FMI a revu son approche en introduisant de nouveaux instruments préventifs tels que la Flexible Credit Line (FCL), qui ne comportent pas de conditionnalité ex ante. Les facilités d’urgence ont également été renforcées, avec des délais d’action plus courts et une conditionnalité allégée, visant à rendre l’aide plus accessible et moins contraignante.
- L’évolution de la doctrine du FMI a reconnu que les politiques libérales favorisant la libre circulation des capitaux ne conviennent pas à tous les pays. Dès 2000, des voix au sein du FMI, dont celle de Mussa, ont préconisé une libéralisation des mouvements de capitaux seulement après la mise en place de réformes internes robustes. Par la suite, le FMI a identifié des situations précises où les contrôles de capitaux pourraient être judicieux, comme pour éviter des tensions inflationnistes ou préserver la compétitivité d’une monnaie non sous-évaluée.
- La réforme du FMI de 2010 a amélioré la représentation des pays émergents, notamment en doublant les droits de vote de la Chine. Cette réforme a également légèrement augmenté la part des droits de vote de l’Inde, du Brésil, et de la Russie, reflétant une volonté de mieux équilibrer l’influence au sein de l’organisation en faveur des économies montantes.
Quel est le rôle des droits de tirage spéciaux (DTS) et comment ont-ils évolué depuis 2009 ? Quelles sont les implications des allocations de DTS pour les pays membres du FMI ?
- Les DTS, créés en 1969, servent d’actifs de réserve internationaux et d’unité de compte pour le FMI et la Banque mondiale. Bien que n’étant pas une monnaie, ils permettent aux détenteurs de se procurer des devises en échange. Depuis 2009, les DTS jouent un rôle accru, notamment lors des crises financières, en fournissant des liquidités supplémentaires à l’économie mondiale. Les allocations de DTS en 2009 et 2021 (respectivement 250 milliards USD et 650 milliards USD) visaient à renforcer les réserves officielles des pays membres face aux crises financières globales.
- Les allocations de DTS permettent d’injecter des liquidités dans l’économie mondiale en temps de crise, comme lors de la crise financière de 2009 ou de la pandémie de Covid-19 en 2021. Cependant, ces allocations sont distribuées en fonction des quotes-parts, ce qui signifie que les pays du G7 ont bénéficié de la majorité de l’allocation d’août 2021, tandis que l’Afrique, hors Afrique du Sud, n’a reçu que 4 %. Cette distribution souligne les critiques concernant l’équité et l’efficacité de l’aide fournie par le FMI aux pays les plus nécessiteux.
Comment la BRI a-t-elle évolué dans le contexte du SMI, et quel est son rôle aujourd’hui ?
Initialement conçue pour faciliter le règlement des réparations de guerre après 1929, la BRI a évolué pour abriter des instances normatives importantes dans le domaine bancaire et des paiements, devenant la « banque centrale des banques centrales ». Elle s’est ouverte aux économies émergentes, passant de club occidental à institution mondiale, et gère les dépôts de nombreuses banques centrales, affirmant son rôle dans la stabilité financière globale.
Quel est le rôle du G20 dans la gouvernance du système monétaire international (SMI) ? Comment le Club de Paris contribue-t-il à la gouvernance du SMI ?
- Le G20 rassemble les 20 plus grandes économies du monde pour favoriser le dialogue et la coordination entre différentes zones monétaires. Depuis 2008, les réunions annuelles du G20 ont conduit à des mesures ad hoc visant à renforcer la stabilité financière, telles que les initiatives contre l’évasion fiscale, la régulation des banques systémiques et la mise en œuvre de Bâle III. Le G20 a également joué un rôle clé dans la réforme du SMI et l’approfondissement des marchés obligataires en monnaie locale.
- Le Club de Paris est un groupe de 22 pays créanciers qui, depuis 60 ans, renégocie la dette publique bilatérale des pays en difficulté de paiement. En avril 2020, en réponse à la crise du Covid-19, il a accordé, conjointement avec les ministres des Finances du G20, une suspension temporaire du service de la dette pour les pays les plus pauvres, libérant 12,9 milliards USD pour 48 économies éligibles.
Quelle est l’importance des accords bilatéraux de swaps dans le Global Financial Safety Net (GFSN) ? Quel impact la crise de 2008 a-t-elle eu sur le réseau des lignes de swap de la Réserve Fédérale ? Comment les accords de swaps ont-ils évolué après la crise du Covid-19 ?
- Les accords bilatéraux de swaps entre banques centrales sont cruciaux pour la protection contre le risque de liquidité en devises. Activables sans conditionnalité, ils fonctionnent comme des prêts de devises avec un collatéral en monnaie locale.
- La crise de 2008 a incité la Réserve Fédérale à ouvrir des lignes de swaps avec les principales banques centrales et à les étendre à d’autres économies, atteignant un point haut de 580 milliards USD en décembre 2008. Cela a marqué une expansion significative du réseau de swaps, démontrant l’importance de ces accords pour fournir de la liquidité en dollars aux banques étrangères via leurs banques centrales.
- En mars 2020, face à la pandémie de Covid-19, la Fed a étendu ses lignes de swaps à neuf nouveaux pays, y compris le Mexique et le Brésil, pour soutenir leurs monnaies sur le marché. Une facilité “repo” a également été introduite pour permettre aux banques centrales d’échanger leurs obligations du Trésor américain contre des dollars. Ces mesures ont souligné la flexibilité et l’importance croissante des accords de swaps dans la réponse aux crises financières mondiales.
Quelle stratégie ont adoptée les pays émergents face aux crises de change des années 1990, et comment a-t-elle évolué ? Comment la stratégie du currency board a-t-elle fonctionné à Hong Kong ? Quelle est la principale conclusion du FMI concernant le choix du régime de change pour les pays émergents ? Pourquoi les pays émergents accumulent-ils des réserves de change, et quels en sont les coûts et avantages ? Quelles mesures ont été prises par certains pays émergents pour réguler les flux de capitaux ?
- Les pays émergents, suite aux crises de change des années 1990, ont adopté une approche bipolaire concernant leur régime de change : opter soit pour un taux de change fixe (hard peg), soit pour une monnaie flottante. Cette stratégie a évolué avec une tendance à revenir aux régimes de change intermédiaires (soft pegs) après la crise de 2008-2009, soulignant une réticence à adopter pleinement un régime de change flottant.
- La stratégie du currency board à Hong Kong a été particulièrement adaptée à son économie axée sur la finance, grâce à laquelle Hong Kong est devenu un des principaux récepteurs d’investissement direct étranger (IDE) en Asie. Cependant, ce régime empêche la mise en œuvre de politiques contra-cycliques, entraînant une forte volatilité du PIB et un taux de chômage plus élevé par rapport aux principales économies de la région.
- Une étude du FMI indique qu’il existe un dilemme entre le risque de faible croissance et le risque de crise dans le choix du régime de change. Les régimes de change intermédiaires sont plus exposés aux crises financières, tandis que les régimes fixes font face à des risques de croissance faible. Le FMI considère que les régimes intermédiaires sont transitoires, servant de pont avant l’adoption de régimes de change flottants par les pays émergents.
- Les pays émergents accumulent des réserves de change comme outil d’auto-assurance contre les variations des flux de capitaux, suite aux déceptions de la libéralisation financière. Bien que cette stratégie entraîne des coûts liés à l’immobilisation d’épargne sous une forme peu rémunératrice, elle permet de se prémunir contre le besoin de recourir au FMI et offre des gains potentiels de développement économique.
- Les pays émergents ont adopté diverses mesures pour réguler les flux de capitaux, incluant des contrôles administratifs et des taxes sur les entrées de capitaux. Le Brésil, par exemple, a instauré une taxe sur les entrées de capitaux pour modérer la réappréciation de sa monnaie et limiter les investissements spéculatifs à court terme. D’autres pays, comme la Malaisie, la Thaïlande et l’Afrique du Sud, ont allégé les contrôles sur les sorties de capitaux pour encourager l’investissement à l’étranger et contrebalancer les flux entrants.
Qu’est-ce que le Global Financial Safety Net (GFSN) et quels en sont les composants principaux ? Comment l’initiative de Chiang Mai contribue-t-elle à la stabilité financière en Asie ? Quel est le rôle du Mécanisme européen de stabilité (MES) dans la zone euro ? Quelle est la contribution des BRICS au renforcement du GFSN ? Quel est l’impact des banques régionales de développement sur le développement international ?
- Le GFSN est l’ensemble des ressources disponibles pour fournir de la liquidité au système financier mondial en cas de crise, composé des réserves officielles des États, des ressources du FMI, et des lignes de swaps entre banques centrales. Les accords financiers régionaux (RFA) viennent compléter ces mécanismes, bien qu’ils introduisent une certaine fragmentation, résultant en une protection inégale à travers différents pays et régions.
- L’initiative de Chiang Mai, mise en place en 2010, vise à prévenir le recours aux ressources conditionnelles du FMI en Asie. Elle a évolué pour devenir un accord de swap multilatéral unique regroupant l’ASEAN+3, avec un montant total de 240 milliards USD. Cette initiative rationalise plusieurs accords bilatéraux pour renforcer la stabilité financière régionale.
- Le MES, établi en 2012, est conçu pour assurer la stabilité financière de la zone euro en toutes circonstances, doté d’une capacité d’intervention de 500 milliards d’euros. Il s’agit d’un fonds de secours financier pour les pays de la zone euro en difficulté, reflétant l’engagement européen à maintenir la stabilité économique régionale.
- En 2015, les BRICS ont signé un Contingent Reserve Agreement (CRA) doté d’un montant total de 100 milliards USD, mutualisant leurs réserves de change. Ce faisant, les BRICS visent à renforcer leur capacité de réponse aux crises financières et à compléter les ressources du GFSN, soulignant une volonté de solidarité et d’autonomie financière régionale.
- Les banques régionales de développement, comme la Banque asiatique de développement avec un engagement de 22,8 milliards USD en 2021, jouent un rôle majeur dans le développement international. En complémentant et, parfois, en reproduisant la structure de la Banque mondiale, ces institutions financent des projets de développement et d’intégration économique régionale, contribuant ainsi à la croissance et à la stabilité économiques des pays membres.
Pourquoi le financement durable des objectifs de développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique est-il un défi dans le SMI actuel ?
Le système monétaire international actuel a du mal à mobiliser le financement nécessaire pour les objectifs de développement durable et la lutte contre le réchauffement climatique. Par exemple, les pays développés n’ont pas atteint l’objectif de 100 milliards USD de financements pour l’action climatique fixé lors de la COP21, avec seulement 83,3 milliards USD mobilisés en 2020. De plus, un investissement supplémentaire de 4 000 milliards USD par an est nécessaire pour atteindre les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, soulignant le large écart entre les besoins de financement et les ressources disponibles.
Quelles sont les motivations derrière la volonté de la Chine de dédollariser le système monétaire international (SMI) ? Comment la Chine promeut-elle l’internationalisation du yuan ? Quel est l’impact des initiatives chinoises sur le SMI et le financement du développement ? Quelles sont les limites à l’internationalisation du yuan à court terme ? Comment la position de la Chine dans le financement du développement global est-elle perçue ?
- La Chine vise à réduire les déséquilibres de sa balance courante et à promouvoir l’internationalisation du yuan, notamment par son inclusion dans le panier des DTS du FMI en 2016.
- La Chine a pris plusieurs mesures pour favoriser l’internationalisation du yuan, dont la modification de la fixation de sa parité centrale, l’émission d’obligations en renminbi à Hong Kong, la création du Cross-Border Interbank Payment System (CIPS), et l’introduction de contrats à terme sur le pétrole brut libellés en yuan. En outre, la Chine a développé un vaste réseau d’accords de swap en renminbi, augmentant significativement sa participation dans les lignes de swap internationales.
- Les initiatives chinoises, telles que les investissements via la Belt and Road Initiative (BRI) et la création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), ont pour but de créer un “SMI parallèle” reflétant davantage la puissance économique chinoise. Ces efforts ne visent pas seulement à concurrencer le SMI existant mais aussi à jouer un rôle plus important dans le financement du développement.
- Bien que motivée, la Chine rencontre des obstacles à l’internationalisation du yuan, notamment à cause de son poids modeste dans le panier des DTS et des défis internes tels que les conséquences de sa politique “zéro Covid” et les déséquilibres sur le marché immobilier. Les facteurs externes, comme le niveau de ses droits de vote au FMI et les restrictions imposées par les États-Unis à l’intégration du yuan dans le panier des DTS, limitent également son rôle dans le SMI.
- Malgré son implication croissante dans le financement du développement, notamment à travers la BRI et l’AIIB, la Chine est perçue comme ayant une présence modérée dans l’éradication de la pauvreté mondiale. Sa contribution à la reconstitution de l’IDA est inférieure à celle de pays comme la France, et son absence du Club de Paris soulève des questions sur sa transparence en matière de prêts. Cependant, sa participation au nouveau cadre de restructuration de la dette du G20 montre une certaine évolution de sa posture depuis la crise du Covid-19.
Quelles ont été les principales mesures de sanctions financières prises par le G7 et l’Union européenne contre la Russie suite à la guerre en Ukraine en février 2022 ? En quoi consiste l’impact de la déconnexion de dix banques russes du système SWIFT ? Comment la Russie a-t-elle anticipé les sanctions liées à SWIFT et quelles mesures a-t-elle prises ? Quels sont les effets potentiels des sanctions contre la Russie sur le système monétaire international (SMI) et la dominance du dollar ?
- Le G7 et l’Union européenne ont imposé d’importantes sanctions financières contre la Russie, notamment le gel de 300 milliards USD d’actifs de la Banque centrale russe à l’étranger, ce qui représente presque la moitié de ses réserves de change. De plus, pour soutenir le rouble, les autorités russes ont imposé la conversion en rouble d’une partie des recettes en devises issues des exportations d’hydrocarbures.
- La déconnexion de dix banques russes du système SWIFT, suite aux sanctions européennes, a considérablement compliqué leurs opérations transfrontalières. SWIFT est essentiel pour les communications interbancaires globales, avec 11 000 utilisateurs dans 200 pays et 10,6 milliards de messages échangés en 2021. Cette mesure isole financièrement la Russie du reste du système bancaire mondial.
- Anticipant une possible déconnexion de SWIFT, similaire à celle subie par des banques iraniennes en 2012, la Russie a développé son propre système de transfert de messages financiers, le SPFS, pour les échanges domestiques. Elle vise également à étendre son utilisation à l’international en formant des partenariats, notamment avec la Chine.
- Les sanctions contre la Russie, une économie majeure avec un rôle central dans l’alimentation énergétique mondiale, pourraient remettre en question le fonctionnement actuel du SMI et, à terme, affecter l’hégémonie du dollar. Toutefois, en dépit des initiatives chinoises pour internationaliser le yuan, un changement majeur dans la composition des réserves de change mondiales n’a pas encore été observé à ce jour.
Quel a été le but de Facebook en lançant le projet Libra en mai 2019, et quelles entreprises l’ont soutenu ? Quels sont les risques associés à l’utilisation de monnaies telles que la Libra pour la stabilité financière mondiale ? Comment la Libra remet-elle en question le Système Monétaire International (SMI) ? Quelle est la réponse des banques centrales à l’émergence de crypto-actifs privés comme la Libra ? Quelles actions sont entreprises par les banques centrales pour tester l’émission d’une MNBC ?
- En mai 2019, Facebook a annoncé le lancement du projet Libra, un stablecoin adossé à un panier de devises internationalement reconnues telles que l’EUR, l’USD, le GBP, et le CHF. Le projet était soutenu par vingt-huit multinationales, visant à créer une monnaie stable globale utilisable pour les transactions financières à travers le monde.
- L’utilisation à large échelle de stablecoins comme la Libra, adossés à un panier de monnaies, présente des risques significatifs pour la stabilité financière mondiale, notamment sur le marché des changes. De telles transactions massives pourraient avoir un impact déstabilisateur en nécessitant des ajustements constants pour garantir la valeur du stablecoin.
- La Libra challenge le fonctionnement du SMI en questionnant le monopole des banques centrales sur l’émission de la monnaie. En proposant une alternative numérique globale adossée à un panier de devises, la Libra suggère un changement radical dans la manière dont la monnaie est créée et gérée, remettant ainsi en cause le rôle traditionnel des banques centrales.
- Face à l’émergence de crypto-actifs privés à portée mondiale, les banques centrales cherchent à innover en développant leurs propres monnaies numériques de banque centrale (MNBC). Selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), les MNBC représentent une manière pour les banques centrales de s’adapter aux avancées technologiques telles que la blockchain et les paiements numériques, tout en préservant leur rôle dans la gestion de la monnaie en tant que bien public.
- La Banque de France est l’une des institutions pionnières dans l’exploration de l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale, en menant des tests pour évaluer sa faisabilité, sa sécurité et son impact potentiel sur le système financier mondial. Ces initiatives visent à comprendre comment les MNBC peuvent coexister avec les formes traditionnelles de monnaie et comment elles pourraient être utilisées pour améliorer l’efficacité du système de paiement global.