12.1 - Politique environnementale Flashcards
Plan
1. Le lien entre croissance, émissions de GES et dégradation de l’environnement varie au cours du temps et selon les pays
1.1. Le développement industriel, moteur historique de la croissance, est la principale cause du réchauffement climatique
1.2. L’empreinte environnementale d’une économie dépend de sa structure et de ses caractéristiques
2. Les limites du modèle de croissance contemporain nécessitent une meilleure prise en compte des risques environnementaux
2.1. La dépendance des modèles de croissance et de développement à l’exploitation de matières premières en quantité limitée est source de vulnérabilités sur le plan économique
2.2. Les risques environnementaux sont complexes à appréhender
3. Pour les agents économiques, l’intégration du risque climatique dans leur fonction de réaction constitue une priorité
3.1. Le risque d’emballement climatique est désormais scientifiquement acté, son lien avec la croissance économique imposant un nouveau modèle
3.2. Le coût économique de l’inaction varie selon les estimations, mais les dommages pourraient représenter entre 3,6 % et 30 % du PIB mondial à l’horizon 2100
3.3. Le risque de « cygne vert » constitue une menace à prendre en considération dans le domaine financier, ce qui invite les banques centrales à mobiliser de nouveaux instruments pour y faire face
En quelle année la production mondiale d’énergie primaire a-t-elle été multipliée par 18 et quels auteurs ont souligné ce fait ?
La production mondiale d’énergie primaire a été multipliée par 18 entre 1840 et 2008, comme souligné par Murphy et Hall dans “Energy return on investment, peak oil and the end of economic growth” en 2011.
Quels pays ont historiquement concentré les émissions de CO2 jusqu’aux années 1960, et quelle tendance a émergé par la suite ?
Jusqu’aux années 1960, les pays industrialisés d’Europe et les États-Unis concentraient principalement les émissions de CO2. Depuis lors, une dynamique de rattrapage a vu les économies émergentes, notamment la Chine et l’Inde, connaître la plus forte hausse d’émissions.
Comment les émissions cumulées de CO2 ont-elles évolué jusqu’en 2019, et quel est le rappel important fait par le GIEC ?
Les émissions cumulées de CO2 ont atteint 2 400 milliards de tonnes en 2019, avec 58 % émises entre 1850 et 1989. Le GIEC rappelle que l’Europe est la première émettrice en cumulé depuis 1750, suivie par les États-Unis, la Chine, et la Russie.
Quelle est la corrélation entre richesse, émissions de CO2, et inégalités selon Chancel et Piketty ?
Richesse et émissions de CO2 par habitant sont corrélées, suivant une dynamique similaire à celle des inégalités. Les inégalités globales en termes d’émissions de CO2 et de revenus ont diminué en raison de la convergence entre pays, portée par l’essor des classes moyennes et aisées des pays émergents. D’autre part, les inégalités intra-pays ont augmenté, avec de forts écarts entre individus : 10 % des émetteurs de CO2 concentrent 45 % des émissions de CO2 contre seulement 13 % pour les 50 % du bas de la distribution.
(Chancel et Piketty, Carbon and Inequality, from Kyoto to Paris, 2015)
Comment la crise liée à la pandémie de Covid-19 a-t-elle affecté les émissions de CO2, et quel est le parallèle avec la grande crise financière ?
La crise de Covid-19 a entraîné une diminution inédite des émissions de CO2 de l’ordre de 8 % en 2020 au niveau mondial, similaire à la diminution des émissions de GES aux États-Unis de 6,2 % causée par la grande crise financière, soulignant l’impact des récessions sur les émissions.
Quelle est la quantité totale de GES émise en 2019 selon le GIEC et quels gaz cela inclut-il ? Quel pourcentage des émissions de GES est attribué à l’énergie et quels sont ses principaux usages finaux ?
- En 2019, les émissions totales de GES ont atteint 59 milliards de tonnes eCO2, incluant le CO2 (38 milliards), CH4, N2O, entre autres.
- L’énergie représente 73 % des émissions de GES, avec des usages finaux répartis entre les bâtiments (17,5 %), l’industrie (24 %), et les transports (16 %).
- NB : La production d’énergie n’est pas la seule cause d’émissions de GES : ainsi l’agriculture, l’usage des sols et la déforestation représentent 18,4 % des émissions de GES. Depuis 1990, les forêts du globe ont perdu 420 millions d’hectares selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Comment les recompositions sectorielles influencent-elles les émissions de GES dans les pays industrialisés ?
Depuis les années 1970, les pays industrialisés tendent à délocaliser leurs activités polluantes dans les économies émergentes, ce qui, toutes choses étant égales par ailleurs, peut réduire les émissions nationales de GES et améliorer la qualité de l’environnement local.
Quelle tendance observons-nous dans l’évolution des émissions de GES en France et en Europe depuis les années 1990 ?
Depuis les années 1990, les émissions de GES de l’UE-27 ont diminué de 25 %, tandis que le PIB a augmenté de 60 %. En France, les émissions intérieures de GES ont diminué de 19 % entre 1995 et 2018.
Pourquoi l’empreinte carbone de la France est-elle plus élevée que ses émissions intérieures de GES ? Quel est le principal secteur contributeur à l’augmentation des émissions de GES en France ?
- L’empreinte carbone française, qui inclut les émissions liées à la demande intérieure française indépendamment de l’origine géographique des produits consommés, est environ 70 % plus élevée que les émissions intérieures de GES, principalement en raison du dynamisme des émissions associées aux importations.
- En France, le secteur des transports est devenu le premier secteur contributeur aux émissions de GES, représentant 30 % du total national.
Quels sont les indicateurs de la dégradation environnementale en France au-delà des émissions de GES ?
Indicateurs tels que l’artificialisation du territoire, qui contribue à l’érosion de la biodiversité, et la diminution des effectifs des oiseaux communs sont utilisés pour mesurer la dégradation environnementale en France.
Qu’est-ce que l’empreinte écologique et comment se compare-t-elle à la biocapacité en France ?
L’empreinte écologique mesure la demande humaine en ressources et services fournis par les écosystèmes. En France, cette empreinte est 1,8 fois plus élevée que sa biocapacité, indiquant une consommation de ressources supérieure à ce que le pays peut régénérer.
Quel est le concept utilisé pour décrire la situation paradoxale où les pays riches en ressources naturelles ont souvent un taux de croissance économique plus faible ?
La « malédiction des ressources naturelles » est le concept utilisé pour décrire ce paradoxe, soulignant comment une abondance de ressources naturelles peut être négativement corrélée au taux de croissance économique.
(Auty, Sustaining Development in Mineral Economies: The Resource Curse Thesis, Londres, 1993).
Pourquoi les pays rentiers sont-ils moins enclins à développer leur secteur productif selon Beblawi et Luciani ? Dans quelle région du monde est-ce particulièrement le cas ?
- Les pays rentiers, qui dépendent largement de l’exploitation des ressources naturelles pour leurs recettes fiscales, seraient moins motivés à favoriser l’essor du secteur productif en raison de la rente économique qu’ils tirent de ces ressources (Beblawi et Luciani, The Rentier State, 1987).
- C’est particulièrement le cas des pays du Golfe : par exemple, en Arabie Saoudite, les revenus pétroliers représentent 63 % du total des recettes publiques. En plus de la contrainte en matière d’offre que constitue la diminution des réserves de pétrole, cette dépendance peut causer des difficultés à moyen terme si la demande diminue durablement. Selon BP (2020), le pic pétrolier pourrait avoir été atteint en 2019.
Quel événement a mené à la “maladie hollandaise” aux Pays-Bas dans les années 1950 ?
La découverte de réserves de gaz a entraîné un afflux de devises et une augmentation des exportations, conduisant à l’appréciation de la monnaie néerlandaise, ce qui a finalement dégradé la compétitivité-prix de son économie et mené à la désindustrialisation.