12.2 - Politique environnementale Flashcards
Plan
1. La science économique a reconnu progressivement les liens entre environnement et croissance
1.1. La raréfaction des crises agricoles a progressivement réduit le lien fait par la science économique entre croissance et environnement
1.2. Les liens entre croissance et environnement font l’objet d’une dense littérature académique
2. L’action en matière environnementale est rendue difficile par les externalités qu’elle provoque dans le temps et dans l’espace
2.1. Face à un défi intergénérationnel, les agents peinent à évaluer correctement les bénéfices liés à l’action présente
2.2. La théorie économique met en lumière le défi que constituent la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation des ressources naturelles
3. La politique économique dispose d’instruments d’internalisation des externalités environnementales
3.1. La réglementation constitue le premier outil d’internalisation des externalités environnementales négatives
3.2. L’outil fiscal vise à générer un double dividende via le principe du pollueur-payeur
3.3. La subvention est un outil efficace pour inciter à la dépollution
Comment l’environnement a-t-il historiquement influencé le cycle économique selon P. Bairoch ? Quel rôle ont joué les progrès de la productivité agricole et les instruments financiers dans la réduction des crises agricoles ?
- L’environnement, considéré comme un facteur exogène, a influencé le cycle économique par le biais de la nature et de la qualité des récoltes ainsi que par l’évolution de la productivité agricole, conduisant à des crises démographiques et économiques (Bairoch, La productivité agricole dans le monde depuis la révolution néolithique : ruptures et stagnations, 1990)
- Les progrès de la productivité agricole et l’apport des instruments financiers de couverture des prix agricoles ont permis de lisser les risques de volatilité des prix des matières premières agricoles, réduisant ainsi les risques de crise économique associés.
Quelle est la vision des physiocrates concernant l’environnement et l’économie ?
Les physiocrates, menés par François Quesnay, voyaient l’environnement comme un facteur de production essentiel, basant leur approche du libre-échange sur la capacité de travailler la terre et de commercer ses produits, avec la terre considérée comme le premier facteur de production.
Cette école de pensée économique puise son inspiration dans les travaux de Richard Cantillon (Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général, 1755).
Comment Malthus et Ricardo ont-ils envisagé la limitation des ressources naturelles ?
La théorie économique envisage depuis longtemps la limitation des ressources naturelles. T. Malthus a mis en avant la notion de terre comme ressource finie nécessitant protection contre les excès démographiques (Essai sur le principe de la population, 1798), tandis que D. Ricardo a souligné les rendements décroissants du capital naturel, pouvant mener l’économie vers un état stationnaire (Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1821).
Quelle est la relation entre croissance économique et qualité de l’environnement selon la courbe de Kuznets environnementale ? À partir de quel niveau de PIB par habitant la déforestation commence-t-elle à diminuer ? Quand est-ce que les émissions de CO2 commencent à diminuer selon le PIB par habitant ? Quels facteurs contribuent à la diminution de la pollution à partir d’un certain niveau de PIB ?
- La courbe de Kuznets environnementale montre que la qualité de l’environnement se dégrade initialement avec la croissance économique, mais s’améliore après avoir atteint un certain niveau de PIB, formant une courbe en U inversé (Grossman et Krueger, Economic Growth and the Environment, 1995).
- La déforestation commence à diminuer autour de 800 à 1 200 dollars de PIB par habitant, les émissions de CO2 commencent à diminuer entre 3 800 à 5 500 dollars de PIB par habitant
- La diminution de la pollution est due à la transition d’une économie intensive en énergie vers une économie de services plus axée sur la technologie et l’information
(Panayotou et al., Empirical tests and policy analysis of environmental degradation at different stages of economic development, 1993).
Qu’est-ce que le scénario « New Toxics » dans le contexte de la courbe de Kuznets environnementale ? Comment le scénario de « Race to the Bottom » interprète-t-il l’effet de la mondialisation sur les normes environnementales ? Quelle condition est évoquée pour l’existence d’une courbe de Kuznets environnementale améliorée ou conventionnelle ?
- Le scénario « New Toxics » suggère que bien que la pollution puisse réduire selon certains indicateurs avec la croissance économique, de nouveaux polluants, non régulés et non mesurés, apparaissent, établissant une relation croissante et concave entre le niveau de PIB et la pollution.
- Le scénario de « Race to the Bottom » indique qu’en raison de la concurrence entre pays, la mondialisation peut entraîner une dérégulation des normes environnementales, résultant en un plateau de pollution à partir d’un certain niveau de PIB.
- L’existence d’une courbe de Kuznets environnementale améliorée ou conventionnelle est conditionnée à des progrès institutionnels dans les pays en développement (PED) et le rôle soutenu de la communauté internationale, notamment à travers la finance climatique, pour aider les PED à aplatir leurs courbes de Kuznets.
(Dasgupta et al., Confronting the Environmental Kuznets Curve, 2002).
Quelle est l’hypothèse de Porter concernant les régulations environnementales et la compétitivité des entreprises ?
L’hypothèse de Porter stipule que les régulations environnementales peuvent améliorer la compétitivité des entreprises en incitant à l’innovation, donnant ainsi un avantage concurrentiel à celles situées dans des pays avec des réglementations environnementales strictes.
(Porter et Linde, Toward a New Conception of the Environment-Competitiveness Relationship, 1995)
Comment Aghion et al. intègrent-ils la contrainte environnementale dans un modèle de croissance endogène ?
Aghion et al. proposent un modèle de croissance endogène intégrant une contrainte environnementale avec deux secteurs : un secteur sale et un secteur propre, et montrent qu’une intervention publique combinant une taxe carbone et des subventions à la R&D dans le secteur propre peut favoriser la croissance à long terme.
(Aghion et al., The Environment and Directed Technical Change, 2011)
Quels sont les effets attendus de la transition écologique sur la croissance économique selon le modèle ThreeMe ? Quelle est la conséquence d’une transition désordonnée et retardée sur le PIB selon l’IGF ? Quel est l’impact estimé de la transition écologique sur l’activité mondiale à l’horizon 2050 selon le GIEC ?
- Le modèle ThreeMe prévoit un effet positif graduel sur le PIB (2,5 % en 2030 et 3,4 % en 2050) et une création nette d’emplois (541 000 en 2030 et 878 000 en 2050), mais ces effets sont sensibles à la gestion et à la temporalité de la transition.
- Si la transition est désordonnée et retardée, cela pourrait entraîner une baisse de PIB de 1,3 % en 2050.
- Le GIEC estime que l’effet de la transition écologique sur l’activité mondiale serait compris entre –4,2 % et –1,3 % à l’horizon 2050, selon que les politiques visent à limiter le changement climatique à +2 °C ou +1,5 °C.
(IGF, Enjeux macroéconomiques et budgétaires de la neutralité carbone, 2022)
Pourquoi les agents économiques ont-ils du mal à évaluer correctement les bénéfices de l’action environnementale actuelle ? Quel est le « syndrome de l’autruche » en économie comportementale ?
- Les difficultés d’évaluation correcte des bénéfices de l’action environnementale sont dues à des biais cognitifs, à l’incertitude sur les impacts économiques du changement climatique, et à la difficulté de mesurer les changements climatiques et les capacités d’adaptation des sociétés.
- Le « syndrome de l’autruche » désigne la tendance des agents à privilégier l’inertie en situation d’incertitude, à surestimer les impacts négatifs des mesures immédiates et à être excessivement optimistes quant aux scénarios de réchauffement climatique qui demandent le moins d’effort.
(Meyer et Kenreuther, The Ostrich Paradox: Why We Underprepare for Disasters, 2017)
Quelle est la principale problématique soulevée par les comportements de « passager clandestin » dans les accords internationaux sur le climat ?
Les comportements de « passager clandestin » posent problème car un pays peut bénéficier des efforts environnementaux d’autres pays sans participer aux coûts de ces efforts, réduisant l’efficacité des accords internationaux en matière de réduction des émissions de GES.
Comment Ostrom répond-elle à la « tragédie des biens communs » ?
Elinor Ostrom répond à la tragédie des biens communs en mettant en lumière des cas de coopération efficace au niveau local, et établit des principes permettant la gestion durable des ressources communes grâce à la coopération des acteurs.
Les principes qui en découlent peuvent être résumés comme suit : (i) les droits d’accès doivent être clairement définis ; (ii) les avantages doivent être proportionnels aux coûts assumés ; (iii) des procédures doivent être mises en place pour faire des choix collectifs ; (iv) des règles de supervision et surveillance doivent exister ; (v) des sanctions graduelles et différenciées doivent être appliquées ; (vi) des mécanismes de résolution des conflits doivent être institués ; (vii) l’État doit reconnaître l’organisation en place ; et (viii) l’ensemble du système est organisé à plusieurs niveaux (Holland et Sene, Elinor Ostrom et la gouvernance économique, 2010).
Qu’est-ce que l’effet Jevons et comment influence-t-il la consommation de ressources ?
L’effet Jevons, ou paradoxe de Jevons, aussi appelé « effet rebond » observe que les gains d’efficience énergétique peuvent paradoxalement conduire à une augmentation de la consommation de ressources, car l’amélioration de l’efficacité rend l’utilisation des ressources plus rentable, augmentant ainsi leur consommation globale.
(William Stanley Jevons, Sur la question du charbon, 1865)
Quel est le premier outil d’internalisation des externalités environnementales négatives selon le texte ? Pourquoi les normes de procédé sont-elles préférables aux normes d’émission ?
- La réglementation, à travers l’édiction de normes diverses, est le premier outil mentionné pour internaliser les externalités environnementales négatives.
- Les normes de procédé sont préférées car il est plus facile de contrôler l’existence d’un équipement spécifique de dépollution ou la mise en œuvre d’une pratique dépolluante que de mesurer continuellement les émissions polluantes.
Qu’est-ce qu’une taxe pigouvienne et quel est son objectif ?
Une taxe pigouvienne vise à fixer un coût marginal aux émissions polluantes pour faire supporter au pollueur la différence entre le coût social et le coût privé de son activité, incitant ainsi à la réduction des émissions.