1.2 - Politique de croissance Flashcards
Plan
1. La politique contra-cyclique lisse le cycle autour du niveau de croissance potentielle, que les politiques structurelles tentent d’élever
1.1. La politique économique contra-cyclique correspond à la fonction de stabilisation économique
1.2. L’augmentation de la croissance potentielle s’opère par le biais de réformes dites structurelles
2. Modéliser la croissance : des ressorts de l’accumulation du capital à la croissance endogène
2.1. Le modèle de Solow-Swan (1956) explique le phénomène de la croissance économique en faisant apparaître deux composantes, l’une endogène et l’autre exogène
2.2. Le modèle de Mankiw, Romer et Weil (1992) introduit la notion de capital humain et permet donc de rendre compte des différences de croissance entre des pays ayant des vitesses d’accumulation du capital comparables
2.3. Les théories de la croissance endogène analysent l’impact des politiques publiques de soutien à l’innovation en termes de croissance
3. Certains facteurs, que la fonction de production ne permet pas d’appréhender directement, ont un rôle majeur dans le processus de croissance économique
3.1. Le commerce international a des effets positifs sur la croissance, répondant notamment au goût pour la diversité exprimé par les consommateurs
3.2. Les facteurs géographiques jouent également un rôle central dans le processus de croissance
3.3. Dans une acception large, la productivité globale des facteurs dépend de l’organisation juridique, réglementaire et sociale des activités productives que l’on peut regrouper sous le terme d’institution
Qu’est-ce que la croissance potentielle d’une économie selon l’Insee ?
La croissance potentielle d’une économie est le niveau de croissance du PIB que connaîtrait l’économie si les facteurs de production (capital et travail) étaient utilisés de façon maximale sans provoquer de tensions sur les prix (Insee, Croissance potentielle en France et en zone euro : un tour d’horizon des méthodes d’estimation, 2014).
Pourquoi la mesure de la croissance potentielle est-elle importante ? Comment la croissance potentielle peut-elle évoluer selon la Banque de France ? Quel est l’objectif des réformes dites structurelles ?
- Elle est importante pour estimer l’écart de production, c’est-à-dire la différence entre la croissance effective et la croissance potentielle.
- La croissance potentielle peut diminuer, comme montré par l’impact de la crise sur le facteur travail et le capital, ou augmenter de manière endogène si la croissance effective reste au-dessus de son rythme potentiel (BDF, La croissance potentielle : une notion déterminante mais complexe, 2015).
- L’objectif est d’augmenter le potentiel de croissance de l’économie à moyen terme, en améliorant le fonctionnement de l’économie et l’articulation des différents facteurs de production.
Comment les politiques structurelles peuvent-elles impacter les capacités contra-cycliques d’une économie ? Quelles sont les conséquences à court terme des réformes structurelles selon Bassinini et Cingano ?
- Elles peuvent influer sur l’endettement et la résilience de l’économie, par exemple, en levant les restrictions sur l’offre immobilière ou en développant des incitations fiscales à l’accession à la propriété.
- Les réformes structurelles peuvent avoir des coûts transitoires significatifs, comme une baisse du niveau de l’emploi, qui sont atténués lorsque l’écart de production est positif (Bassanini et Cingano, It may get worse before it gets better: the short term employment consequences of structural reforms, 2018).
Quelle critique Fitoussi, Gaffard et Saraceno font-ils à l’égard des réformes structurelles ? Quel est le point de vue de Campos, De Grauwe et Ji sur les réformes structurelles ?
- Ils considèrent que la faible croissance résulte davantage de politiques macroéconomiques restrictives que d’un refus de réformes structurelles, critiquant l’effet supposé des réformes uniquement sur l’offre alors qu’elles influencent également la demande (Fitoussi, Gaffard et Saraceno, Politiques macroéconomiques et réformes structurelles : Bilan et perspectives de la gouvernance économique au sein de l’Union européenne, 2010).
- Ils critiquent la tendance à privilégier les réformes structurelles sans une compréhension nuancée de leur impact, appelant à une approche plus pragmatique qui tienne compte des connaissances académiques sur leur effet sur la croissance, les inégalités, leur timing, et le cadre institutionnel de leur mise en œuvre (Campos, De Grawe et JI, Reforms are too important to be left to reformers, 2018).
Quelles sont les deux composantes de la croissance économique selon le modèle de Solow-Swan ? Sur quelles hypothèses se base le modèle de Solow-Swan ? Qu’est-ce qu’un équilibre stationnaire dans le modèle de Solow-Swan ?
- Selon le modèle de Solow-Swan, la croissance économique comprend une composante endogène, liée à l’accumulation du capital, et une composante exogène, liée au progrès technique et à la démographie.
- Le modèle repose sur l’hypothèse que les entreprises investissent pour faire des profits, la rentabilité du capital est le moteur de l’investissement, le taux d’épargne est exogène, et la production a des rendements d’échelle constants avec un rendement marginal décroissant pour le travail et le capital.
- Un équilibre stationnaire est un point où le capital par tête et donc le PIB par tête se stabilisent, du fait que l’incitation à accumuler du capital diminue avec la croissance et disparaît lorsque le coût d’une hausse supplémentaire du stock de capital dépasse les gains de production qu’elle apporte.
(Solow, A contribution to the theory of economic growth, 1956 ; Swan, Economic growth and capital accumulation, 1956)
Quels facteurs déterminent le taux de croissance du PIB dans le modèle de Solow-Swan en situation d’équilibre stationnaire ? Pourquoi le progrès technique est-il important dans le modèle de Solow-Swan ? Quelle leçon de politique économique peut-on tirer du modèle de Solow-Swan ?
- Dans le modèle de Solow-Swan, le taux de croissance du PIB ne dépend plus, en situation d’équilibre stationnaire, que de deux facteurs exogènes : la démographie et le progrès technique exogène.
- Le progrès technique, ou le “résidu”, est crucial car il représente une part significative de la croissance depuis 1913, indiquant que la croissance économique ne peut être pleinement expliquée sans tenir compte de l’innovation technologique et de son impact sur la productivité globale des facteurs.
- Une leçon clé est que lorsque le rendement marginal du capital est décroissant, encourager l’épargne ou l’investissement au-delà d’un certain seuil ne va pas influencer le taux de croissance de long terme de manière positive. Cela pourrait même être contre-productif, car les coûts d’entretien du capital pourraient dépasser son rendement.
(Solow, A contribution to the theory of economic growth, 1956 ; Swan, Economic growth and capital accumulation, 1956)
Quelle critique a été formulée par D. Rodrik vis-à-vis de la relation entre épargne et croissance ?
D. Rodrik a observé que, contrairement à ce que certains peuvent supposer, la croissance économique peut précéder l’augmentation du taux d’épargne. Dans ses travaux sur les “transitions d’épargne”, il a constaté que des périodes de haute croissance du PIB précèdent souvent, mais ne suivent pas nécessairement, une hausse du taux d’épargne, suggérant que la croissance favorise l’épargne plutôt que l’inverse.
(Rodrik, Saving transitions, 2000)
Quelle est la principale contribution du modèle de Mankiw, Romer et Weil par rapport au modèle de Solow-Swan ? Comment les dépenses d’éducation influencent-elles la croissance économique selon Mankiw, Romer et Weil ?
- Le modèle de Mankiw, Romer et Weil introduit le capital humain comme un troisième facteur de production accumulable, permettant d’expliquer les différences de croissance entre pays avec des vitesses d’accumulation du capital comparables.
- Les dépenses d’éducation sont considérées comme des investissements dans le capital humain, augmentant ainsi la croissance économique. Elles ne doivent pas être comptabilisées comme une consommation.
(Mankiw, Romer et Weil, A contribution to the empirics of economic growth, 1992)
Quel est l’impact d’une année supplémentaire d’éducation primaire dans les pays en développement selon Nelson et Phelps, puis Barro ? Quel lien Hanushek et Woessmann ont-ils établi entre le système éducatif et la croissance économique ?
- Une année supplémentaire d’éducation primaire dans les pays en développement augmente en moyenne le taux de croissance de long terme de 0,44 point (Nelson et Phelps, Investment in humans, technological diffusion, and economic growth, 1966).
- Ils ont établi une corrélation significative et positive entre la croissance du PIB et les bonnes performances dans les tests PISA, soulignant l’importance de la qualité du système d’enseignement primaire et secondaire (Hanushek et Woessmann, The role of cognitive skills in economic development, 2008).
Comment la distance à la frontière technologique influence-t-elle les investissements publics en éducation ?
Dans les pays proches de la frontière technologique, l’État est encouragé à investir davantage dans l’enseignement supérieur, tandis que les pays plus éloignés doivent se concentrer sur l’enseignement primaire et secondaire (Aghion, Cette et Asknazy, Distance à la frontière technologique, rigidités de marché, éducatives et de croissance, 2007).
Qu’est-ce que les modèles de croissance endogène cherchent à expliquer ? Comment les effets externes influencent-ils la croissance économique selon Romer ?
- Ils cherchent à expliquer comment l’économie peut éviter l’état stationnaire grâce à des effets externes qui permettent des rendements non décroissants du capital au niveau macroéconomique.
- Les effets externes, comme les externalités de réseau, font que le rendement social du capital est supérieur au rendement privé, favorisant une croissance auto-entretenue.
(Romer, Increasing return and long-term growth, 1986)
Quel est l’impact de l’investissement en infrastructures publiques sur la croissance selon Barro et Sala-I-Martin ? Quelles justifications théoriques le modèle de Barro et Sala-I-Martin propose-t-il à l’intervention publique ?
- L’investissement en infrastructures publiques peut prévenir la décroissance des rendements marginaux des capitaux privés, soutenant ainsi la croissance économique à long terme par un effet d’offre plutôt que par un effet de demande.
- Le modèle propose trois justifications : la gestion des monopoles naturels par l’État, la création d’externalités positives ou négatives justifiant des subventions ou prélèvements, et le financement d’infrastructures que le marché ne peut souvent pas assurer seul.
Barro et Sala-I- Martin (1995)
Qu’est-ce qui caractérise l’économie des plateformes numériques selon Rochet et Tirole ? Comment l’émergence de l’économie numérique modifie-t-elle l’équilibre de croissance traditionnel ?
- L’économie des plateformes numériques repose sur des marchés multi-ou-bifaces avec des rendements croissants et des effets de réseau importants, où la taille croissante des plateformes améliore la qualité des services grâce à des fonctionnalités comme la notation, la géolocalisation et la collecte de données (Rochet et Tirole, Platform competition in two-sided markets, 2004).
- Elle introduit un nouveau paradigme technologique qui accroît la croissance économique, nécessite une large adaptation des économies en termes de réglementations, structures de financement, et statuts du salariat, tout en renforçant certaines autorités pour encadrer son développement.
Quel est le rôle de l’innovation selon Schumpeter ?
Schumpeter souligne l’importance centrale de l’innovation, qu’il catégorise en innovation de produits, de procédés, de débouchés, de matières premières et organisationnelles, et introduit le concept de destruction créatrice où l’innovation mène à l’obsolescence des générations précédentes de produits.