6.2 - Système monétaire international Flashcards
Plan
1. L’impact du compte courant sur l’économie est retracé dans la balance des paiements tandis que la position extérieure nette livre une analyse en termes de stock
1.1. En économie ouverte, les comptes nationaux sont fortement marqués par les évolutions du compte courant
1.2. La balance des paiements permet de retracer les relations entre une économie et le reste du monde
1.3. La position extérieure nette offre une approche « en stocks » des relations d’une économie avec le reste du monde
2. L’équilibre à court et à long terme du marché des changes ne repose pas sur les mêmes déterminants
2.1. Le marché des changes permet la formation des différents taux de change, qui reflètent les équilibres relatifs des balances des paiements
2.2. À long terme, il existe une relation forte qui lie monnaie, taux d’intérêt et taux de change
2.3. Cependant, le taux de change à court terme est largement déterminé par les mouvements de capitaux et ses variations sont difficilement prévisibles
3. La prise en compte du change modifie les équilibres de la politique macroéconomique contra-cyclique, en particulier le rôle de la banque centrale
3.1. Le taux de change à court terme constitue une puissante contrainte à la mise en oeuvre de la politique macroéconomique contra-cyclique
3.2. Dans ce cadre d’économie ouverte, l’action des banques centrales sur l’offre de monnaie s’inscrit dans le triangle de Mundell
Quels sont les quatre composants du compte courant? Comment était le solde du compte courant de la France en 2022, et quelle était la principale cause de ce résultat? Comment la balance des services et les revenus (primaire et secondaire) ont-ils contribué au compte courant de la France en 2022? Quelle était la situation de la balance courante de la zone euro en 2022 par rapport à l’année précédente?
- Les quatre composants du compte courant sont la balance commerciale (biens), la balance des services, la balance des revenus des facteurs de production opérant à l’étranger (salaires, dividendes), et les transferts courants (dons, aides).
- Le solde du compte courant de la France était déficitaire de 54 milliards d’euros en 2022, principalement en raison d’un déficit important dans la balance commerciale en biens, qui s’élevait à –160 milliards d’euros.
- En 2022, la balance des services a eu une contribution positive de +50 milliards d’euros et les revenus (primaire et secondaire) ont également eu une contribution positive de +31 milliards d’euros au compte courant de la France.
- En 2022, la balance courante de la zone euro était déficitaire de –106 milliards d’euros, contrairement à l’année précédente où elle était excédentaire de +282 milliards d’euros.
Quelle est la différence fondamentale entre une économie fermée et une économie ouverte en termes de relation entre épargne et investissement? Comment une économie ouverte peut-elle augmenter son épargne sans nécessairement accroître son épargne intérieure pour saisir des opportunités d’investissement? Pourquoi l’excédent du compte courant d’un pays est-il souvent appelé l’investissement extérieur net?
- Dans une économie fermée, l’épargne intérieure est toujours égale, ex post, à l’investissement, signifiant que l’accumulation de nouveau capital est la seule manière d’accroître le patrimoine. Dans une économie ouverte, il existe un équilibre entre l’épargne diminuée de l’investissement et les exportations diminuées des importations, permettant d’acquérir du capital étranger pour financer l’investissement.
- Une économie ouverte peut augmenter son épargne en acquérant du capital étranger, permettant ainsi de financer des investissements sans augmenter immédiatement son épargne intérieure, par le biais de l’importation de consommation présente (emprunt au reste du monde) et l’exportation de consommation future (remboursement de l’emprunt).
- L’excédent du compte courant d’un pays est appelé l’investissement extérieur net car il reflète la capacité d’un pays à prêter au reste du monde ou à augmenter ses actifs étrangers, correspondant à un emprunt auprès d’autres pays pour accroître son stock de capital.
Comment la variation du compte courant peut-elle influencer la consommation d’un pays par rapport au reste du monde? Quel impact les politiques économiques ont-elles sur le compte courant d’un pays? Qu’est-ce que les « déficits jumeaux » et comment se manifestent-ils? Pourquoi le lien entre déficit public et déficit du compte courant n’est-il pas toujours vérifié?
- La variation du compte courant permet de lisser la consommation d’un pays avec le reste du monde, pouvant indiquer une future hausse du PIB si le pays emprunte à l’étranger pour investir, ou bien traduire des caractéristiques telles qu’un fort taux d’épargne ou un faible taux d’investissement.
- Les politiques économiques, telles que celles visant à limiter les contraintes de crédit, à favoriser l’intégration financière ou les mesures budgétaires classiques, ont un impact significatif sur l’évolution du compte courant en influençant l’épargne, l’investissement et la capacité d’un pays à emprunter et investir à l’international.
- Les « déficits jumeaux » font référence à une situation où un pays expérimente simultanément un important déficit public et un déficit du compte courant. Cette situation s’explique par le fait que si le déficit public augmente, tandis que l’épargne privée et l’investissement restent constants, cela entraîne une diminution du compte courant d’un montant quasi-identique à la hausse du déficit public.
- Le lien entre déficit public et déficit du compte courant ne se vérifie pas toujours en raison de variables économiques internes qui peuvent varier, comme dans l’exemple avant l’adoption de l’euro, où la baisse du déficit public a été compensée par une baisse de l’épargne privée, laissant le compte courant constant.
Qu’est-ce qu’un sudden stop et quelles peuvent en être les conséquences pour un pays? Pourquoi les excédents excessifs du compte courant peuvent-ils être problématiques? Quelles sont les implications d’un fort excédent du compte courant en termes de récupération de l’argent dû par des pays étrangers?
- Un sudden stop est une situation où les pays étrangers deviennent réticents à prêter de nouveaux fonds à un pays ayant des difficultés à rembourser sa dette extérieure, ce qui peut entraîner une interruption brusque de financement et exacerber les problèmes économiques du pays endetté.
- Les excédents excessifs du compte courant peuvent indiquer un faible niveau d’investissement intérieur et peuvent être problématiques car ils reflètent une préférence pour financer des investissements à l’étranger plutôt qu’à l’intérieur du pays, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur le développement économique intérieur et le chômage.
- Un fort excédent du compte courant, reflétant un endettement excessif des pays étrangers, peut poser le risque que le pays créancier ne puisse pas récupérer l’argent qui lui est dû, menaçant ainsi sa stabilité financière et économique.
Quelle perspective offre Blanchard sur les déséquilibres des balances courantes? En quoi les déficits de balance courante des États-Unis durant les années 1990-2000 peuvent-ils être vus comme optimaux? Quels sont les exemples de déséquilibres des balances courantes considérés comme non optimaux? Quel est le lien entre les variations de la balance courante des pays exportateurs de pétrole et la valeur du cours du pétrole?
- Blanchard suggère que certains déséquilibres des balances courantes peuvent être considérés comme optimaux s’ils correspondent à un ajustement anticipé de la consommation future. Ces déséquilibres peuvent résulter de différents comportements, tels que l’épargne dans les pays à population vieillissante, les investissements fluctuants selon la rentabilité, ou l’orientation des portefeuilles vers des marchés plus liquides.
- Les déficits de balance courante des États-Unis durant les années 1990-2000 peuvent être interprétés comme optimaux selon Blanchard, car ils correspondent à une anticipation de hausse des revenus futurs, stimulés par le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).
- Les déséquilibres non optimaux sont ceux qui résultent d’excès du système financier, de bulles sur les prix des actifs, de distorsions domestiques telles que l’auto-assurance, ou de risques domestiques comme la “maladie hollandaise”, où une dépendance excessive à une matière première entraîne le déclin de l’industrie locale.
- Les variations de la balance courante des pays exportateurs de pétrole sont structurellement liées à la valeur du cours du pétrole. Ainsi, les déséquilibres dans ces pays peuvent fluctuer en fonction des changements dans les prix du pétrole, reflétant la dynamique des marchés mondiaux des matières premières.
(Blanchard, Global imbalances: in midstream?, 2010)
Comment le ministère de l’Économie définit-il la balance des paiements? Quelles sont les trois composantes principales de la balance des paiements? En quoi le compte de capital diffère-t-il du compte financier dans la balance des paiements? Quels types de transactions financières internationales sont détaillés dans la balance des paiements? Pourquoi les banques centrales conservent-elles des réserves de change? Quelle est la fonction de la balance des règlements officiels?
- La balance des paiements est définie comme un document statique qui suit les règles de la comptabilité en partie double, regroupant et ordonnant toutes les opérations économiques et financières entraînant un transfert de propriété entre résidents et non-résidents d’un pays ou d’une zone économique pendant une période déterminée.
- Les trois composantes principales de la balance des paiements sont la balance du compte courant (transactions de biens et services), le compte financier (transactions d’actifs comme les devises, obligations, actions, et terrains), et le compte de capital (transferts de richesses entre pays non comptabilisés dans les deux autres comptes).
- Le compte de capital comprend les transactions conduisant à des transferts de richesse entre pays qui ne sont pas incluses dans le compte financier, notamment des activités non marchandes ou l’acquisition et la cession d’actifs non financiers et parfois intangibles comme les droits d’auteur, brevets, et marques commerciales.
- La balance des paiements détaille des transactions financières internationales telles que les investissements directs à l’étranger (IDE), les investissements de portefeuille, les produits financiers dérivés (gestion du risque ou spéculation), et autres investissements comme les crédits commerciaux et prêts, ainsi que les avoirs de réserve.
- Les banques centrales conservent des réserves de change principalement en dollars ou en or, et dans une moindre mesure en euros, pour se prémunir contre les aléas de la conjoncture économique, acheter ou vendre des actifs sur les marchés de capitaux, influencer la monnaie en circulation et la valeur de leur monnaie, dans le cadre de la politique monétaire.
- La balance des règlements officiels, calculée comme la somme du compte courant, du compte de capital, et du compte financier hors avoirs de réserves et erreurs et omissions nettes, indique le déséquilibre de paiements que les transactions sur les réserves officielles doivent couvrir, servant d’indicateur de potentielles crises économiques futures.
Quelle est la différence principale entre la balance des paiements et la position extérieure d’un pays? Pourquoi la mesure de la position extérieure en valeur de marché peut-elle être problématique? Quelle est la position extérieure nette de la France en 2022 ? Comment les variations de taux de change et du prix des actifs influencent-elles la richesse nette d’un pays? Quels risques comportent les tentatives de manipulation des taux de change par un gouvernement?
- La balance des paiements enregistre les flux économiques et financiers pour une période donnée, tandis que la position extérieure fournit des informations sur les stocks ou les encours d’actifs et de passifs à une date précise, permettant d’évaluer les réserves de change, l’endettement extérieur, et le stock de capital détenu par des non-résidents.
- La mesure de la position extérieure en valeur de marché peut être problématique en raison de sa volatilité élevée, ce qui rend difficile l’estimation précise des encours et peut affecter l’évaluation de l’endettement extérieur et des investissements des non-résidents.
- La position extérieure nette de la France s’établit à – 629,3 Md€ en 2022 selon la Banque de France.
- Les variations de taux de change et du prix des actifs peuvent avoir un impact significatif sur la richesse nette d’un pays en raison de l’ampleur des avoirs et des engagements vis-à-vis du reste du monde, pouvant ainsi affecter la valeur de la dette extérieure et les investissements.
- Les tentatives de manipulation des taux de change par un gouvernement comportent le risque de réduire la richesse des investisseurs étrangers et peuvent théoriquement entraîner une chute brutale de la demande étrangère pour des actifs en monnaie nationale, diminuant ainsi l’augmentation de la richesse extérieure et potentiellement conduisant à des conséquences économiques négatives.
Que représente le taux de change dans le contexte économique international? Quel est l’impact d’une appréciation de la monnaie sur le commerce international d’un pays? Comment une dépréciation de la monnaie influence-t-elle le commerce extérieur? Qui sont les principaux acteurs du marché des changes international (FOREX)? Comment a évolué le volume des transactions sur le marché des changes depuis 1989? Pourquoi le marché des changes est-il considéré comme très intégré? Quel rôle joue le dollar américain sur le marché des changes? Comment la volatilité et la prévisibilité du marché des changes sont-elles affectées par les anticipations?
- Le taux de change désigne le prix d’une monnaie exprimé dans une autre monnaie, reflétant le coût d’échange d’une monnaie contre une autre sur le marché international des changes (FOREX).
- Une appréciation de la monnaie d’un pays augmente le prix relatif de ses exportations et diminue celui de ses importations, rendant ses produits plus chers à l’étranger et les produits étrangers moins chers pour les consommateurs locaux.
- Une dépréciation de la monnaie diminue le prix relatif des exportations et augmente celui des importations, rendant les produits nationaux moins chers pour les acheteurs étrangers et les produits importés plus chers pour les consommateurs locaux.
- Les banques commerciales sont les intervenants principaux sur le marché des changes international, où toutes transactions en devises impliquent le débit et le crédit de comptes ouverts auprès de ces banques sur différentes places financières.
- Le volume des transactions sur le marché des changes a considérablement augmenté, passant de près de 600 milliards USD par jour en 1989 à 5 100 milliards USD constants par jour en avril 2016, avec des échanges significatifs à Londres, aux États-Unis, à Tokyo, et à Paris.
- Le marché des changes est considéré comme très intégré parce qu’il ne peut y avoir de différences significatives de prix entre les différentes places financières, réduisant ainsi les possibilités d’arbitrage entre ces marchés.
- Le dollar américain occupe une place centrale sur le marché des changes, intervenant dans 88 % des transactions entre banques en 2016 et agissant comme monnaie pivot, même dans les échanges entre deux monnaies étrangères autres que le dollar.
- Le marché des changes est particulièrement sensible aux changements d’anticipation, rendant ses mouvements peu prévisibles et volatils, car les attentes des participants influencent fortement les décisions d’achat et de vente de monnaies
Quel est l’effet d’une augmentation permanente de l’offre de monnaie sur le taux de change? Comment la théorie de Dornbusch explique-t-elle la volatilité des taux de change? Comment une inflation non anticipée ou supérieure aux anticipations de marché peut-elle entraîner une appréciation de la monnaie?
- Une augmentation permanente de l’offre de monnaie entraîne une dépréciation proportionnelle de la monnaie domestique par rapport aux monnaies étrangères, augmentant le prix en monnaie domestique d’une monnaie étrangère à long terme.
- La théorie de Dornbusch explique la volatilité des taux de change par le phénomène de surréaction, où la réponse immédiate du taux de change à une perturbation est plus grande que sa réponse à long terme, due à la rigidité des prix à court terme.
- Une inflation non anticipée ou supérieure aux anticipations peut entraîner une appréciation de la monnaie si la banque centrale est suffisamment crédible pour que les agents anticipent une hausse future des taux d’intérêt. Cette anticipation d’une hausse des taux d’intérêt fait augmenter le taux de dépréciation anticipé, nécessitant une appréciation de la monnaie à court terme pour maintenir la parité des taux d’intérêt (Love et Payne, Macroeconomic news, order flows and exchange rates, 2008).
Quelle est la principale assertion de la loi du prix unique concernant les prix des biens dans différents pays? Quelle relation la théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA) établit-elle entre le taux de change et le niveau général des prix entre deux pays? En quoi la loi du prix unique diffère-t-elle de la théorie de la parité de pouvoir d’achat? Comment l’effet Fischer relie-t-il l’inflation continue et les taux d’intérêt à long terme?
- La loi du prix unique affirme que sur des marchés compétitifs, sans coûts de transport ni barrières officielles aux échanges, des biens identiques vendus dans différents pays doivent être au même prix quand ce prix est exprimé dans une monnaie commune.
- La théorie de la PPA stipule que le taux de change entre deux monnaies devrait égaler le rapport du niveau général des prix entre ces deux pays, suggérant qu’une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie domestique sera associée à une dépréciation proportionnelle de cette monnaie sur le marché des changes.
- La loi du prix unique s’applique à des biens spécifiques, tandis que la PPA concerne le niveau général des prix, qui est un prix composite de tous les biens et services. La PPA prend en compte que, même si la loi du prix unique n’est pas strictement respectée pour chaque bien, les forces économiques tendent à égaliser le pouvoir d’achat des monnaies à travers les pays.
- L’effet Fischer indique qu’une hausse de l’inflation anticipée dans un pays entraînera, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation équivalente du taux d’intérêt sur les dépôts dans la monnaie de ce pays, et vice-versa pour une baisse de l’inflation anticipée, illustrant une relation à long terme entre inflation et taux d’intérêt basée sur la PPA et l’anticipation des agents économiques.
Quelle différence y a-t-il entre la loi du prix unique et la théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA)? Pourquoi la loi du prix unique n’est-elle pas toujours vérifiée dans la pratique? Quelle est la conséquence d’une augmentation du niveau général des prix intérieurs selon la théorie de la PPA? Comment l’effet Fischer relie-t-il l’inflation et les taux d’intérêt? Quelles sont les principales raisons pour lesquelles la PPA absolue et relative ne sont pas vérifiées empiriquement? Comment le théorème Balassa-Samuelson explique-t-il les écarts de prix entre pays pauvres et pays riches?
- La loi du prix unique stipule que des biens identiques doivent être vendus au même prix dans différents pays, exprimé dans une monnaie commune, sur des marchés compétitifs sans coûts de transport ni barrières aux échanges. La PPA, en revanche, spécifie que le taux de change entre deux monnaies doit égaler le rapport des niveaux généraux des prix entre les deux pays, s’appliquant ainsi au prix composite de tous les biens et services.
- La loi du prix unique n’est pas toujours vérifiée en raison de la présence de coûts de transport, de barrières aux échanges, et de différences de qualité entre des biens censés être identiques, comme illustré par les écarts de prix du Big Mac dans différents pays.
- Selon la théorie de la PPA, une augmentation du niveau général des prix intérieurs, signifiant une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie domestique, sera associée à une dépréciation proportionnelle de cette monnaie sur le marché des changes.
- L’effet Fischer établit que, si les agents économiques anticipent la vérification de la PPA, une hausse de l’inflation anticipée entraîne une augmentation équivalente des taux d’intérêt sur les dépôts dans la monnaie concernée, et inversement pour une baisse de l’inflation anticipée.
- La PPA n’est pas vérifiée empiriquement en raison de coûts de transport, de restrictions au commerce, de pratiques monopolistiques, de la segmentation tarifaire sur les marchés, et de l’utilisation de paniers de biens différents pour les statistiques d’inflation dans chaque pays, limitant ainsi l’échange de certains biens et services et entraînant des écarts de pouvoir d’achat de la monnaie.
- Le théorème Balassa-Samuelson explique que les variations internationales du prix des biens non échangeables contribuent aux écarts de prix entre les pays pauvres et les pays riches. Les biens non échangeables tendent à être plus chers dans les pays riches en raison de l’absence de gains de productivité comparables à ceux du secteur des biens échangeables, entraînant une inflation dans le secteur abrité qui perturbe la fixation des taux de change par rapport à la PPA
Selon le modèle de choix de portefeuille de Markowitz et Tobin, quelle est la meilleure stratégie pour diminuer le risque de portefeuille? Comment les flux financiers influencent-ils le taux de change nominal à court terme selon cette approche? Quelle est la preuve de la mobilité internationale du capital, en particulier en ce qui concerne les États-Unis, selon l’étude mentionnée? Quel paradoxe remet en question l’ampleur de la diversification internationale de portefeuille et la mobilité du capital? Pourquoi l’efficience du marché des changes est-elle remise en question, et quelles sont les implications de cette incertitude?
- Pour diminuer le risque de portefeuille, il est préférable de diversifier les placements au lieu d’investir toute sa richesse dans un seul actif ou bien dans les actifs d’un seul pays, limitant ainsi le risque spécifique et ne laissant que le risque systémique, qui n’est pas diversifiable (Markowitz, Portfolio selection, 1952 et Tobin, Liquidity preference as behavior towards risk, 1958).
- Le taux de change nominal à court terme est influencé par les taux d’intérêt, le taux de change anticipé, la position extérieure nette du pays (indicatrice du risque de change-pays) et les réserves de change, car ces facteurs déterminent la demande relative pour les actifs domestiques et étrangers.
- La preuve de la mobilité internationale du capital est illustrée par l’évolution de la diversification internationale de portefeuille aux États-Unis, où la valeur des actifs étrangers détenus par des résidents américains et des actifs américains détenus par des étrangers a considérablement augmenté, passant respectivement de 6% à 56% et de 4% à 66% du stock de capital américain de 1970 à 2008.
- Le paradoxe de Feldstein-Horioka remet en question l’ampleur de la diversification internationale de portefeuille et la mobilité du capital, car il montre qu’il existe une corrélation élevée entre le taux d’investissement et le taux d’épargne dans une majorité de pays, suggérant une mobilité internationale du capital faible (Feldstein et Horioka, Domestic saving and international capital flows, 1980.
- L’efficience du marché des changes est remise en question car les évolutions des taux de change ne reflètent pas toujours toute l’information disponible, ce qui peut entraîner une mauvaise allocation des ressources. Des tests, y compris ceux basés sur la parité des taux d’intérêt, montrent que le différentiel de taux d’intérêt ne prédit pas correctement les variations de taux de change, mettant en évidence la volatilité excessive des marchés financiers et la difficulté de prévoir les taux de change avec précision. Meese, Rogoff (Meese et Rogoff, Empirical exchange rate models of the seventies, 1983.) ont montré qu’une simple marche aléatoire, fondée sur le taux de change d’aujourd’hui pour prévoir celui de la période à venir aboutit à de meilleurs résultats.
Qu’est-ce que le taux de change à court terme et quelle influence a-t-il sur la politique macroéconomique contra-cyclique ? Comment le modèle IS-LM-BP évalue-t-il l’efficacité des politiques monétaires et budgétaires à court terme ? Quelle distinction le modèle IS-LM-BP fait-il en fonction de la taille et de l’ouverture des économies ? En quoi les régimes de change influencent-ils l’efficacité des politiques budgétaires et monétaires dans les grandes et petites économies ? Comment les politiques contra-cycliques d’un pays peuvent-elles affecter ses partenaires commerciaux selon le modèle IS-LM-BP ?
- Le taux de change à court terme agit comme une contrainte majeure dans l’application de politiques macroéconomiques contra-cycliques, car il affecte directement le solde de la balance courante. Ce solde est crucial pour la demande globale d’une économie ouverte, composée de la consommation, de l’investissement, de la demande publique et du solde de la balance courante. Le niveau du taux de change réel, qui compare les prix généraux domestiques aux prix étrangers convertis en monnaie locale, influe sur le produit intérieur brut (PIB) en influençant le commerce extérieur.
- Le modèle IS-LM-BP, une extension du modèle néo-keynésien IS-LM pour les économies ouvertes, intègre la balance des paiements via la courbe BP. Ce modèle montre comment les politiques contra-cycliques affectent les taux d’intérêt et, par conséquent, le taux de change. Dans un régime de change flexible, une politique budgétaire expansionniste ou une politique monétaire expansionniste influencera différemment le taux de change et, donc, la balance courante. Cela détermine l’efficacité de ces politiques par le canal du commerce extérieur ou du taux d’intérêt, selon le régime de change.
- Le modèle distingue les grandes économies des petites économies, soulignant comment les politiques contra-cycliques affectent les partenaires commerciaux. Cette distinction est cruciale dans un contexte de mobilité parfaite ou quasi parfaite des capitaux. Les grandes économies peuvent influencer les taux d’intérêt mondiaux et, par leurs politiques, avoir des externalités sur les petites économies, notamment en affectant les taux de change et le commerce international. Les effets de ces politiques dépendent également du régime de change (fixe ou flottant) et peuvent entraîner des avantages ou des désavantages compétitifs.
- Dans un régime de change fixe, les politiques budgétaires ou monétaires entraînent des ajustements par les réserves de change de la banque centrale, influençant ainsi directement l’offre de monnaie et le taux d’intérêt. Dans un régime de change flexible, les déséquilibres sont corrigés par des variations du taux de change qui affectent la balance courante. Les grandes économies, en appliquant des politiques expansionnistes, peuvent exporter leurs effets à de plus petites économies, affectant leur compétitivité et leurs conditions économiques générales.
- Les politiques contra-cycliques, telles que la relance budgétaire ou monétaire, ont des effets transfrontaliers qui peuvent soit bénéficier soit nuire aux partenaires commerciaux. Ces effets dépendent de la taille de l’économie initiant la politique, de son ouverture et du régime de change en place. Par exemple, une relance budgétaire dans une grande économie peut entraîner une hausse des taux d’intérêt qui affecte négativement les petites économies en régime de change fixe, mais en régime de change flottant, elle peut entraîner une dépréciation de leur monnaie, stimulant potentiellement leurs exportations. La politique monétaire expansionniste d’une grande économie peut conduire à une appréciation de la monnaie des petites économies, avec des effets variés selon le régime de change.
Quels sont les principaux canaux par lesquels les interventions de la banque centrale sur le marché des changes affectent le taux de change ? Quelle est l’efficacité des interventions des banques centrales sur le marché des changes selon les recherches académiques ? Qu’est-ce qu’une intervention stérilisée sur le marché des changes et pourquoi les banques centrales l’utilisent-elles ? Comment les interventions de la Bank of Japan sur le marché des changes ont-elles affecté le taux de change USDJPY ? Pourquoi la cohérence avec la politique monétaire est-elle importante pour l’efficacité des interventions sur le marché des changes ?
- Les interventions de la banque centrale sur le marché des changes affectent le taux de change principalement à travers trois canaux : l’effet de portefeuille, le canal monétaire (c’est-à-dire, le taux d’intérêt), et l’effet de signal. L’effet de portefeuille modifie la demande relative pour les actifs domestiques par rapport aux actifs étrangers. Le canal monétaire influence le taux d’intérêt et, par conséquent, l’attractivité des investissements dans la devise nationale. L’effet de signal modifie les anticipations des marchés concernant la politique monétaire future.
- Les recherches de Sarno et Taylor ont mis en évidence que l’efficacité des interventions des banques centrales sur le marché des changes à long terme est généralement limitée. À court terme, leur efficacité dépend de plusieurs facteurs, tels que la proximité du taux de change à son niveau d’équilibre, la cohérence de l’intervention avec la politique monétaire globale, et les mesures de coordination entre les banques centrales.
- Une intervention stérilisée est une action par laquelle une banque centrale neutralise l’impact de ses achats ou ventes de devises étrangères sur l’offre de monnaie domestique. Elle le fait en effectuant des opérations opposées sur le marché des actifs nationaux et étrangers. Ce type d’intervention permet à la banque centrale d’atteindre des objectifs spécifiques sur le marché des changes sans perturber ses objectifs de politique monétaire domestique. Le Japon, par exemple, a fréquemment utilisé des interventions stérilisées pour influencer le taux de change du yen sans sacrifier ses objectifs internes.
- Entre 1991 et 1995, la Bank of Japan a effectué de fréquentes interventions sur le marché des changes, principalement à travers des achats agressifs de dollars américains (vente de yens), dans le but de contrer l’appréciation du yen dans un contexte économique difficile. Bien que ces interventions semblent avoir eu des effets modestes sur la direction des mouvements de dépréciation ou d’appréciation du yen, elles ont contribué à réduire la volatilité du taux de change USDJPY durant cette période.
- La cohérence avec la politique monétaire est cruciale pour l’efficacité des interventions sur le marché des changes car elle renforce la crédibilité de l’intervention aux yeux des marchés. Une intervention qui semble aller à l’encontre des objectifs ou des actions attendues de la politique monétaire peut semer le doute sur la détermination de la banque centrale à maintenir sa position, réduisant ainsi l’effet escompté de l’intervention sur les taux de change.