Pemphigus Flashcards
Médicaments inducteurs de Pemphigus
- D pénicillamine
- Inhibiteurs de l’enzyme de conversion
- Bêta-bloquants
- Pénicillines
- Phénylbutazone
- Pyritinol
- Thiopronine
- Rifampicine
- Piroxicam
Cibles des auto-Ac dans le pemphigus
Desmogléine 1 (Dsg1, pemphigus superficiel) et/ou la desmogléine 3 (Dsg 3, pemphigus vulgaire)
= protéines transmembranaires constitutives des desmosomes
Objectifs de l’évaluation initiale d’un patient atteint de pemphigus
- Confirmer le diagnostic de pemphigus
- Recherche de FDR, des facteurs de gravité et de co-morbidités éventuelles
- Préciser le type d’atteinte initiale (cutanée, muqueuse) et son étendue
- Evaluer le pronostic en fonction de l’âge, de l’étendue des lésions et de l’état général (indice de Karnofsky)
- Poser les indications thérapeutiques.
Evaluation initiale d’un pemphigus
interrogatoire
- ATCD hématologiques, néoplasiques, endocriniens, cardio-vasculaires et infectieux (FDR de complication du traitement CTC ou IS)
- Date d’apparition des symptômes.
- Eventuel désir de grossesse ou prise d’une contraception (en particulier si un traitement IS est envisagé).
- SF: douleurs, prurit, intensité de la dysphagie, perte de poids, tolérance psychologique.
- Prises médicamenteuses récentes: médicaments possiblement inducteurs, prises médicamenteuses concomitantes pouvant interférer avec le traitement du pemphigus.
Présentation clinique d’un pemphigus profond
- Le plus souvent, débute par des lésions muqueuses : atteinte buccale+++(érosions douloureuses, traînantes, pouvant gêner l’alimentation, source de complications ftes =DHA, dénutrition, surinfection fte surtt herpétique)
- Atteinte possible des autres muqueuses (oculaire, génitale, rectale, oesophagienne)
- Atteinte cutanée (plusieurs semaines ou mois après les érosions muqueuses) : bulles flasques à contenu clair, siégeant en peau non érythémateuse laissant rapidement place à des érosions post-bulleuses cernées par une collerette épidermique. Les lésions peuvent être localisées ou généralisées et prédominent aux points de pression, dans les grands plis, sur le visage et le cuir chevelu ainsi qu’au niveau des extrémités. Elles sont habituellement peu ou pas prurigineuses ;
- Signe de Nikolsky + en peau péribulleuse et parfois en peau saine
- Possible atteinte unguéale;
Présentation clinique du pemphigus végétant
= forme clinique rare de PV
- évolution végétante des lésions + disposition en regard des grands plis.
- 2 formes :
+ pemphigus végétant de type Neumann: éruption bulleuse -> érosions post-bulleuses ->placards végétants cernés de lambeaux de décollement épidermique
+ pemphigus végétant de type Hallopeau: pustules sur base inflammatoire -> extension centrifuge -> érosions bourgeonnantes et végétations cernées de nouvelles pustules
Présentation clinique du pemphigus superficiel
- Atteinte cutanée : bulles très fugaces => lésions squamo-croûteuses sur les zones séborrhéiques (thorax, visage, cuir chevelu, région inter scapulaire) pour le pemphigus séborrhéique et de localisation plus diffuse dans le pemphigus foliacé sporadique ou endémique = érythrodermie suintante desquamative (« Fogo Selvagem » brésilien, pemphigus tunisien) ;
- Pas d’atteinte muqueuse ;
- Signe de Nikolsky positif.
Présentation clinique du pemphigus paranéoplasique
- A évoquer dans un contexte de prolifération maligne, notamment d’hémopathie lymphoïde (lymphome non Hodgkinien), thymome ou maladie de Castelman ;
- Atteinte muqueuse : initiale parfois isolée, érosions traînantes et douloureuses à l’origine d’une dysphagie.
+ Atteintes conjonctivale (conjonctivite pseudomembraneuse) et génitale fréquentes.
+ Atteinte du pharynx, fosses nasales, muqueuses oesophagienne et intestinale ; - Atteinte cutanée polymorphe: lésions bulleuses en cocarde (EP), lésions bulleuses type PB, bulles fragiles + Nikolsky (P)
Résultats d’une BC de pemphigus
- Prélèvement cutané comportant une bulle intacte et récente ou au bord d’une érosion muqueuse (à mettre dans un flacon de formol) pour analyse histopathologique de routine
- Acantholyse avec clivage intra-épidermique supra basal au cours des pemphigus vulgaires, et dans la couche granuleuse pour les pemphigus superficiels.
- Derme : infiltrat souvent modéré mixte à PNN/PNE.
Résultats d’une IFD de pemphigus
- Prélèvement cutané en peau péri-bulleuse (à mettre dans un cryotube pour transport dans une bonbonne d’azote liquide ou un flacon de liquide de Michel) pour l’analyse en IFD
- Mise en évidence de dépôts d’IgG et de C3 à la surface des kératinocytes prenant un aspect en « résille » ou en « mailles de filet » dans les cas de pemphigus vulgaire ou de pemphigus superficiel. Ces dépôts sont parfois associés à des dépôts linéaires d’IgG et parfois de C3 le long de la jonction dermo-épidermique, évocateurs de pemphigus paranéoplasique.
- IFD + indispensable pour porter le diagnostic de Pemphigus.
Cytodiagnostic de Tzank dans le pemphigus
- Raclage du fond de la bulle, étalement direct sur une lame.
- MEE de cellules acantholytiques après coloration au MGG (cellules monstrueuses à noyau volumineux et cytoplasme très basophile), ne peut remplacer la biopsie qui est obligatoire.
- Intérêt : formes muqueuses débutantes, éliminer une infection herpétique.
Techniques de mise en évidence des Ac du pemphigus
- IFI
- ELISA
- Immunoblot
IFI dans le pemphigus
- lFI sur peau humaine normale ou sur oesophage ou langue de rat ou oesophage de singe
- Recherche d’Ac anti-épiderme/Ac anti-substance inter-cellulaire
- Recommandée car leur taux qui est parallèle à l’étendue des lésions, a une certaine valeur pronostique, une absence d’Ac ou des taux très faibles sont en principe garants d’une évolution favorable sous traitement.
- Positive dans 80 % des cas environ.
- Peut être remplacé par l’ELISA si celui-ci est disponible.
ELISA dans le pemphigus
- Recherche d’Ac anti-desmogléine 1 (Dsg1) (pemphigus superficiel et pemphigus vulgaire avec lésions cutanées) et/ou Ac anti-Dsg3 (pemphigus vulgaire avec lésions muqueuses) par test ELISA )
- Recommandée car parallèle à la sévérité des lésions
- La recherche d’Ac par la technique ELISA est positive dans 90 % des cas environ.
Immunoblot dans le pemphigus
- Immunoblot sur extraits épidermiques : mise en évidence d’Ac dirigés contre :
+ la desmogléine 1 (165 kDa) au cours des pemphigus superficiels et/ou la desmogléine 3 (130 kDa) au cours des pemphigus vulgaires ;
+ l’envoplakine (210 kDa), la périplakine (190 kDa), les desmoplakines 1 (250 kDa) et 2 (210 kDa), la BPAG1 (230 kDa), la plectine (500 kDa) au cours des PNP. - L’immunoblot ne sera demandé qu’en cas de suspicion de PNP ou de tableau discordant entre la clinique et l’ELISA.
Evolution spontanée et complications du pemphigus
habituellement sévère du fait de la survenue de complications liées à la dénutrition (atteinte muqueuse) et à la rupture de la barrière cutanée (déshydratation, dénutrition, infections). Rémission spontanée < 20%.
Autres examens dans le pemphigus
A discuter en fonction des points d’appel :
Eep (suspicion de PNP)
prvts bactériologiques, virologiques (si suspicion de surinfection herpétique)
panoramique dentaire systématique si atteinte buccale
épreuves fonctionnelles respiratoires ( si diagnostic de PNP)
scanner abdomino-pelvien-thoracique (si diagnostic de PNP)
fibroscopie digestive haute
coloscopie, anuscopie
PEC immédiate du pemphigus
- Réhydratation en fonction de la surface décollée, de l’état hémodynamique (Eviter au maximum la voie parentérale).
- Apports nutritionnels : hypercalorique, hyper protidique, pfs sonde gastrique.
- Prévention des infections : asepsie rigoureuse : chambres stériles, casaques stériles, SL, comptage, excision et perçage des bulles discuté, cartes microbiennes (pvts bactério sur ≠ sites)
- Héparinothérapie si alitement, antiacides, antalgiques, anxiolytiques.
Définition d’un pemphigus peu sévère
pemphigus superficiel peu étendu (lésions cutanées inférieures à 5 % de surface corporelle) ;
pemphigus vulgaire avec atteinte buccale peu étendue et lésions cutanées modérées (inférieures à 5%);
score PDAI <15
Définition d’un pemphigus modéré à sévère
atteinte muqueuse :
-plurimuqueuse: ORL, ophtalmologique, oesophagienne, génitale, anale ;
-buccale étendue ou dysphagie intense ayant entraîné une perte de poids ;
- et/ou atteinte cutanée supérieure à 5 % de la surface corporelle.
Pemphigus modérés : score PDAI >15 et ≤ 45
Pemphigus sévères : score PDAI > 45
Indications ttt de 1ère intention dans un pemphigus superficiel peu sévère
- Dapsone: début à 50 à 100 mg/jour puis adaptation de la posologie selon la tolérance et la réponse clinique; souvent associée aux DC.
OU - DC: les DC de niveau d’activité fort (propionate de clobetasol) peuvent (rarement) être utilisés seuls dans les formes très pauci-lésionnelles et lorsque les taux d’Ac circulants sont très faibles ou nuls.
OU - en cas d’évolution > 3-6mois, (persistance de lésions actives malgré les traitements locaux et/ou la disulone et taux assez élevés d’Ac circulants anti-Dsg1) et d’impact significatif sur la qualité de vie (évalué par le score ABQOL ou DLQI): rituximab seul (toujours en hopital de jour) (1g à J0 et J14) ou en association à une corticothérapie générale (prednisone 0,5 mg/kg/jour) suivie d’une décroissance rapide avec pour objectif un sevrage en 3 à 4 mois.
OU - Protocole de Lever faible
OU - CTC générale: prednisone 1mg/kg/jr
Protocole de Lever faible dans le pemphigus
- 1ère année : mycophénolate mofétil 2g/jour ou azathioprine 100 mg/jour et prednisone 40 mg 1 jour sur 2 ;
- 2ème année : maintien inchangé du MMF ou de l’AZT et baisse progressive de la prednisone (10 à 15 % toutes les 3 semaines pendant 1 an) avec arrêt en fin de 2ème année ;
- 3ème année : diminution de l’immunosuppresseur (de moitié à 6 mois) puis arrêt à la fin de la 3ème année.