Infections à Herpès Virus Flashcards
Epidémiologie des infections à HSV
- virus à ADN, famille Herpes viridae, deux types (HSV1 et HSV2)
•HSV1 : infection préférentielle de la partie supérieure du corps ; primo-infection dans l’enfance
•HSV2 : infection préférentielle de la région génitale : IST, infection néonatale par le passage dans la filière génitale ; - augmentation de la place d’HSV1 (50 % des primo-infections génitales)
•Première cause d’érosion/ulcération génitale dans les pays développés.
Physiopathologie des infections à HSV
Transmission
•Contact direct muqueux ou cutanéo-muqueux avec un sujet excrétant du virus
•Favorisée par des altérations du revêtement épithélial (érosion, infection, dermatose inflammatoire muqueuse, rapport traumatisant)
•Transmission materno-foetale (3 modes de contamination) :
—in utero (voie transplacentaire) ;
—accouchement (passage dans la filière génitale contaminante) ;
—période postnatale (mère ou autre membre de l’entourage contaminant ; contact direct).
•Transmission indirecte : rare (virus fragile dans l’environnement extérieur)
Lésions élémentaires de l’infection à HSV
- Peau:
•Vésicule à contenu clair puis trouble.
•Unique (±) ou multiples (+++), confluentes et regroupées en « bouquet ».
•Évoluant vers des érosions arrondies ou ovalaires post-vésiculeuses (érosions «post- bouquet » coalescentes à contours polycycliques), recouvertes de croûtes. •Puis évolution vers la cicatrisation.
-Muqueuses:
•Vésicules fragiles, fugaces et rapidement rompues.
•érosions arrondies ou ovalaires, multiples, post-vésiculeuses, coalescentes à contours polycycliques, à bords inflammatoires, à fond érythémateux ou recouvert d’un enduit pseudomembraneux blanchâtre ou jaunâtre
•Puis évolution vers la cicatrisation.
Primo-infection buccale (gingivostomatite herpétique aiguë)
- HSV1 > HSV2
- petit enfant (> 6 mois, disparition des anticorps protecteurs maternels).
- Prodromes : algies, dysphagie, hyper-sialorrhée, malaise général, fièvre.
- Gingivostomatite:
•Muqueuses gingivales et buccales tuméfiées, érosives, saignantes.
•Érosions multiples coalescentes «polycycliques », à bords inflammatoires, couvertes d’un enduit blanchâtre. - Signes associés:
•Tableau pseudo-grippal : myalgies,F° 39◦.
•Dysphagie +++, alimentation impossible (signe de gravité)
•± vésicules en bouquet et/ou croûtes, en périphérie des lésions, sur le revêtement cutané ou semi-muqueux
•ADP cervicales inflammatoires sensibles. - Évolution: Favorable en 10 à 15 jours.
Diagnostics différentiels de la gingivo-stomatite herpétique
autres étiologies d’érosions/ulcérations buccales aiguës
•Érythème polymorphe et syndrome de Stevens-Johnson :atteinte de plusieurs muqueuses et signes cutanés associés •Aphtose : absence de signes généraux, de fièvre,d’adénopathies ;
•Stomatite virale non-herpétique : herpangine (virus coxsackie) ;
Primo-infection herpétique génitale (HSV2 et HSV1) : IST
Chez la femme
+ Présentation générale: Vulvo-vaginite aiguë brutale, malaise général, fièvre, douleurs très intenses, Vésicules herpétiques cutanées extra-vulvaires (pubis, siège, racine des membres inférieurs).
•Érosions herpétiques muqueuses extra-vulvaires (paroi vaginale, col utérin : ne pas rechercher systématiquement
Primo-infection herpétique génitale (HSV2 et HSV1) : IST
Chez l’homme
- Tableau clinique moins intense.
- Balanite oedémateuse, érosions polycycliques.
- ± vésicules sur le versant cutané (fourreau pénien, scrotum).
Autres primo-infections symptomatiques à HSV
•Anale, rectale :
—anite ou anorectite érosive aiguë
—possibles dans les deux sexes, plus fréquentes chez l’homosexuel masculin.
•Cutanée :
—souvent discrète ; rarement étendue ;
—âge adulte (contamination sexuelle ou professionnelle, profession de santé) ;
—localisation digitale : «panaris herpétique» (profession de santé ; dic différentiel : panaris staphylococcique)
•Oculaire :
—kérato-conjonctivite ou kératite unilatérale aiguë,
—± oedème, érythème, vésicules des paupières
—± adénopathie prétragienne
—complications : uvéite, ulcérations de cornée avec séquelles visuelles (favorisées par CTC locale)
—avis ophtalmologique +++
•ORL :
—angine herpétique ;
—rhinite aiguë érosive (obstruction nasale, vésicules péri-narinaires et adénopathies cervicales).
Formes graves d’HSV
Immunodéprimé HSV1>HSV2
- Lésions cutanéo-muqueuses extensives, nécrotiques, persistantes
- Altération de l’état général, fièvre
- Atteintes viscérales possibles (méningo-encéphalite,pneumopathie, hépatite, pancréatite).
Formes graves d’HSV
Chez l’atopique : syndrome de Kaposi-Juliusberg
- Présentation générale:
•Sujet jeune ou nourrisson, atopique sévère et/ou en poussée et/ou insuffisammt traité.
•Altération de l’état général, fièvre
•Éruption vésiculeuse, érosive, croûteuse profuse à extension rapide. - Sémiologie:
•Vésicules hémorragiques, pustules, ombilication centrale des lésions.
•Début préférentiel au visage, extension à tout le corps. - Évolution: Favorable en quelques jours sous traitement antiviral IV.
Formes graves d’HSV
Femme enceinte
- Primo-infection : risque accru d’hépatite fulminante ou d’encéphalite.
- Récurrences fréquentes : risque de transmission materno-foetale.
Formes graves d’HSV
Nouveau-né
- Transmission in utero
- Gravité +++ : avortement, retard de croissance intra-utérin, atteintes oculaires, neurologiques, cardiaques.
- Herpès néonatal: Trois formes :
•cutanéo-muqueuse (pas de mortalité)
•neurologique : méningo-encéphalite herpétique (mortalité dans 15 % des cas, séquelles fréquentes) ;
•systémique : infection gravissime (mortalité dans 40—70 %des cas).
Facteurs favorisants de récurrences
herpétiques
- Infections intercurrentes: Fongique, bactérienne, virale fébrile
- Facteurs physiques: Rayons UV, Froid, Traumatisme local
- Physiologiques: Cycle menstruel (herpès cataménial), Rapports sexuels (herpès génital)
- Systémiques: Immunodépression, Stress, Asthénie
- Iatrogènes: Immunosuppresseurs, Chirurgie ou LASER dans le territoire, Morphine intra-thécale
Forme habituelle d’un herpès récurrent
- Prodromes (dysesthésie cuisante, picotements, prurit) : stéréotypés chez un patient donné.
- ± érythème localisé.
- Quelques heures plus tard : vésicules groupées en bouquet.
- Puis rupture des vésicules, érosions, croûtes ± confluentes.
- Cicatrisation (7—14 jours).
- Signes généraux généralement absents.
- Pour un malade donné, topographie stéréotypée (siège de la primo-infection herpétique): Labial > génital > cutané, nasal, oculaire.
Diagnostic différentiel des récurrences herpétiques
- Herpès labial: aphte
- Herpès nasal: folliculite staphylococcique
- Stomatite herpétique: aphtose récidivante
- Kératite herpétique: Kérato-conjonctivite allergique, virale…
- Herpès génital: autre ulcération génitale (Argument diagnostique dans les formes atypiques :caractère récidivant avec prodromes et localisations stéréotypées chez un patient donné)