Exanthèmes Flashcards
Définition d’un exanthème
= Érythème d’apparition brutale et transitoire :
•peut être intense ou non, diffus ou de topographie plus spécifique, isolé ou associé à une symptomatologie variée •peut s’accompagner d’une atteinte muqueuse (énanthème) ;
•peut être bénin ou potentiellement grave ;
Causes principales des exanthèmes
deux causes principales :
—infectieuses (virales ou bactériennes) : chez l’enfant (principalement les maladies virales) et chez l’adulte (IST notamment la syphilis et le VIH).
—médicamenteuses.
Démarche diagnostique devant un exanthème
- Interrogatoire : doit être policier du patient et/ou de la famille, et doit préciser : age, contexte épidémique, statut vaccinal, voyage récent à l’étranger, facteurs de risque d’IST, antécédent de maladie éruptive, ou de prise de médicaments et notion de piqûre.
- Examen clinique :
Examen dermatologique: aspect clinique de l’éruption:
o Caractères sémiologiques de l’éruption définit le type de l’exanthème (morbilliforme, scarlatiniforme ou roséoliforme). Mais, l’aspect clinique oriente rarement vers une étiologie précise.
o Aspect et couleur de la lésion élémentaire
o Évolution de la lésion élémentaire,
o Rapidité et modalités d’extension de l’éruption (centrifuge, centripète)
o Topographie de l’éruption
o Confluence des lésions élémentaires
o Chronologie de l’éruption par rapport à la fièvre
o Atteinte des paumes, plantes et cuir chevelu,
o Coexistence de prurit ou de desquamation post-éruptive
Examen des muqueuses: à la recherche de glossite, pharyngite, angine (amygdalite), signe de Koplick, chéilite, conjonctivite, balanite, vulvite, ou érosions muqueuses.
Examen extra cutané :
o Examen général : apprécier l’état général et les ctes vitales(T°, FC , FR, TA).
o Examen des autres appareils : à la recherche d’ADP, SPMG, HMG, arthralgies, myalgies, rhinite, atteinte pulmonaire ou neurologique.
Signes de gravité:
o Déshydratation: oligurie, soif, pli de déshydratation
o Convulsions
o Dénutrition
o Raideur de la nuque
o Infectieuses: sepsis, choc septique
o Décompensation de tares
o Atteinte cardiaque: troubles du rythme
==>Hospitalisation +++
VVP, remplissage, Apports caloriques adaptés
ATB probabiliste puis orienté si signes d’infection.
Antipyrétiques: paracétamol .
Ig en perfusion (Kawasaki).
Surveillance clinique et biologique. - Paraclinique
Examens complémentaires devant un exanthème
—chez l’enfant : aucun examen n’est indispensable sauf si l’on suspecte :
+une scarlatine (NFS, prélèvement de gorge),
+un syndrome de Kawasaki (NFS, plaquettes, échographie cardiaque)
—chez l’adulte : en dehors d’une cause évidente on réalisera : NFS, tests hépatiques, sérodiagnostic de MNI,TPHA, VDRL, charge virale VIH, sérologie VIH combinée (Ag-Ac).
—chez la femme enceinte, en prenant en compte son statut sérologique de début de grossesse : sérologies de toxoplasmose, rubéole, CMV, parvovirus B19 et syphilis.
Définition et étiologies de l’exanthème roséoliforme (rubéoliforme)
= formé de petites macules rosées, pâles, bien séparées les unes des autres
Etiologies:
- Exanthème subit ou roséole infantile
- Rubéole
- Primo-infection VIH
- Typhoïde
- Syphilis secondaire (1ère floraison)
- Virus West Nile
- Maladie de Still
Exanthème subit ou roséole infantile
- Primo-infection par le virus HHV6
- Nourrisson : (6 à 18 mois)
- Souvent asymptomatique
- Fièvre (39-40 ◦C), isolée pendant 48-72 h
- Puis exanthème prédominant sur le tronc
- Évolution en une seule poussée
- Complications rares :
— convulsions fébriles
— méningite virale
— hépatite aiguë
— pneumopathie
— syndrome mononucléosique - Pas d’examen complémentaire, pas de ttt
Rubéole
(clinique et diagnostic)
!!!!! Déclaration obligatoire
- Maladie contagieuse bénigne de l’enfant, immunisante.
- Due à un togavirus
- Âge de survenue : 2 à 10 ans
- Incubation : 2 semaines
- Contagiosité : 7 jours avant et 14 jours après début éruption
- Exanthème maculeux (ou maculo-papuleux) rose pale non prurigineux avec intervalles de peau saine, débute au niveau du visage et s’étend en moins de 24h au niveau du tronc et les membres sup. l’éruption disparaît le 3ème j après fine desquamation.
- Enanthème = inconstant, discret.
- PolyADP cervicales + S. généraux discrets
- Diagnostic :
- Clinique peu caractéristique +++
- NFS : leuconeutropénie + plasmocytose 5-10%.
- Sérologie : inhibition d’hémmaglut°+++ =séroconversion ou Ig M spécifique (ELISA)
- Systématique dans le bilan de la grossesse.
- Dc de la rubéole congénitale= Ig M dans le sang du cordon.
- Pas de recommandation d’éviction de la collectivité
- Information auprès du personnel, des parents et de la femme enceinte
Définition et étiologies de l’exanthème morbiliforme
= maculo-papuleux rouges, pouvant confluer en plaques séparées par des espaces de peau saine,
Etiologies: - Rougeole - Mégalérythème épidémique - Mononucléose infectieuse - Autres étiologies Virales : — entérovirus-échovirus — adénovirus — dengue — hépatite B — primo-infection VIH - Autres étiologies bactériennes ou parasitaires : — rickettsioses — mycoplasme — leptospirose — méningocoque — toxoplasmose
- Syndrome de Kawasaki
- Toxidermie :
— Bêta-lactamines
— sulfamides
— anti-comitiaux. . .
Rougeole (Tableau clinique et diagnostic)
!!!!! Déclaration obligatoire
- Due au genre morbillivirus de la famille des Paramyxovirus
- Contam. Aér. (secrét° naso-pharyng).
- Rés. humain, pas de portage sain +++.
- Contamination 5 jours avant/5 jour après l’éruption => incubation = 12 jours
- Phase pré-éruptive :
— catarrhe oculo-nasal
— fièvre élevée (39—40 ◦C)
—signe de Köplick : semis de papules blanc-bleuâtres punctiformes non détachables entourées d’un halo inflammatoire rouge au niveau de la face interne des joues
— conjonctivite
— exanthème débutant en rétro-auriculaire puis extension ensemble du corps
1 seule poussée.
Diagnostic : Clinique+++
- Si formes atypiques ou compliquées :
- mee du virus dans les secrétions pharyngées IFD ou PCR.
- sérodiagnostic (ascension des Ac entre 2 plvt, ou Ig M spécifiques +).
- Maladie à déclaration obligatoire
- Éviction de la collectivité recommandée dans les 5 jours
- Informer le personnel et les parents
Mégalérythème épidémique
Clinique et complications
- Maladie virale bénigne
- Due à parvovirus B19
- Terrain : 5—10 ans
- Trans interhumaine aérienne par petites épidémies hivernales-printanières.
- Incubation : 14 jours
- Contagiosité : limitée à la phase pré-éruptiveENFANT :
- Prodromes : discrets.
- Phase d’état : 3 phases :
+ 1ère phase = dure 2-3j, éruption maculo-papuleuse oedémateuse au niveau des joues réalisant un aspect «souffleté » du visage, respectant le menton le nez le front et la région périorbitaire.
+ 2ème phase = extension aux membres de la racine vers les extrémités (avec respect du tronc) de macules roses parfois prurigineuses confluentes en placards réalisant un aspect réticulé en carte géographique ou en guirlande.
+ 3ème phase = résurgence de l’érythème favorisé par un exercice physique, exposition solaire ou un bain chaud. L’éruption disparaît en 10 j sans desquamation avec parfois résurgence lors de stimuli identiques pdt plusieurs semaines.
ADULTE : - Infection moins fréquente.
- Prodromes plus marqués = fièvre, polyarthralgies, polyADP.
- Phase d’état plus discrète : érythème souffleté du visage + rare, l’éruption en plaque géographique limités aux extrémités en gants et chaussettes.
- Complications : surtout chez immunodéprimé, patient avec anémie
chronique et femme enceinte (pas de risque tératogène ; infection au second trimestre : risque anasarque foetale,
myocardite, anémie foetale)
Mononucléose infectieuse
- Forme symptomatique de l’infection à EBV, surtout chez l’adolescent
- Incubation prolongée > 1 mois => angine fébrile, HSM, adénopathies
- Exanthème morbiliforme (pénicillines A)
- Complications : hépatite cytolytique, méningoencéphalite, rupture de rate, cytopénies…
- Diagnostic : anticorps précoces anti-VCA IgM puis IgG (anti-EBNA plus tardifs)
Traitement : - Repos, antipyrétiques, analgésiques, ATB si surinfection.
!!! CI de l’ampicilline +++ - CTC: Prednisone 1mg/kg/j réservés aux C*(syndrome de compression des VRS, l’hémolyse, la thrombopénie, les troubles cardiaques et neurologiques).
- Médications anti-virales: réservées aux f. graves ou particulières de la mld (ID)
Définition et étiologies des exanthèmes scarlatiniformes
= en plaques diffuses rouge vif, légère-ment granités à la palpation, sans intervalle de peau saine, chauds ou cuisants, s’intensifiant dans les plis, pouvant évoluer vers une desquamation secondaire en larges lambeaux
Etiologies: - Scarlatine - Scarlatine staphylococcique (ou épidermolyse staphylococcique) - Syndrome (adéno-cutanéo-muqueux) de Kawasaki
Scarlatine
- Due au streptocoque (du groupe A) sécréteur d’exotoxines
- Enfant 5 à 10 ans
- Incubation : 2 à 4 jours
- Contagiosité 2 à 3 semaines (48 heures après mise en route du traitement)
- Contamination par voie aérienne
- Phase pré-éruptive :
— début brutal
— fièvre élevée (39—40 ◦C)
— douleurs pharyngées
— céphalées
— angine rouge et ADP sous-maxillaires - Éruption prédominant aux grands plis
- Dépapillation progressive de la langue en « V », langue framboisée
- Évolution vers desquamation fine ou en lambeaux
- Complications post streptococciques:
— glomérulonéphrites
— rhumatisme articulaire aigu - Éviction de la collectivité jusqu’à 48 heures de traitement (contagiosité pendant 2-3 semaines ou 48 heures sous TTT)
- Prélèvement de gorge
- Traitement :
- Maladie à déclaration obligatoire
- Isolement + éviction scolaire pdt 15 j +++
- Repos au lit pdt 15j +++ ttt symptomatique (antipyrétiques)
- ATB : Péni V 100 000UI/kg/j ou Péni A pdt 10j.
Extencilline 2,4 M UI en IM si risque de mauvaise observance.
Macrolides 50mg/kg/j pdt 10j si allergie - Prophylaxie de l’entourage : Péni V pdt 7j.
- Rechercher une proteinurie après 3 sem +++
Scarlatine staphylococcique (ou épidermolyse staphylococcique)
- Due à Staphylococcus aureus sécréteur d’entérotoxines ou TSST1
- Nouveaux nés, nourrisson, jeune enfant ou adulte immunodéprimé
- Incubation 48 heures
- Absence d’angine
- Phase éruptive :
— exanthème débutant aux grands plis, régions péri-orificielles
— puis évolution vers décollement bulleux - Forme sévère : choc toxique staphylococcique
- Éviction scolaire jusqu’à 48 heures de traitement antibiotique (oxacilline)
Syndrome (adéno-cutanéo-muqueux) de Kawasaki
Clinique et complications
- Vasculite systémique aiguë
- Terrain : enfant < 5 ans
- Fièvre élevée > 38,5 ◦C plus de 5 jours avec AEG
- Conjonctivite bilatérale avec oedème des paupières
- Énanthème : chéilite et langue framboisée
- Érythème et oedème des extrémités
- Exanthème polymorphe
- Lymphadénite souvent asymétrique
- Évolution : desquamation en
« doigt de gant »
Complications :
— Hydrocholécyste dans les 3 premières sem
— cardiaques avec anévrysmes coronariens, trouble du rythme cardiaque
— décès par myocardite, infarctus
— hospitalisation indispensable