Dysphorie de genre Flashcards

1
Q

Une jeune patiente se présente à la clinique externe de l’hôpital où vous travaillez, suite à une référence par son omnipraticien pour « Garçon de 14 ans, souffrance ++ face au fait de ne pas se reconnaître dans son sexe biologique. Port fréquent de vêtement féminins. Dégoût face à ses organes génitaux. Opinion + prise en charge svp ». Elle est accompagnée de son père. Avant de les rencontrer, vous n’avez pas accès au dossier de suivi avec l’omni.

Q1. Vous prenez un moment pour discuter, avec l’externe qui vous accompagne, du diagnostic différentiel en fonction des informations données sur la consultation. Nommez 3 diagnostics qui pourraient faire partie de ce différentiel.

A
  • Dysphorie de genre
  • Non-conformité aux rôles de genre (sans Dx psychiatrique)
  • Trouble travestisme
  • Obsession d’une dysmorphie corporelle
  • Trouble psychotique/Schizophrénie
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Q

Q2. L’externe vous demande vers quelle âge l’identité de genre se cristallise-t-elle chez la plupart des enfants.

A

Vers 2-3 ans.

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3
Q

Q3. Avant de débuter, l’externe vous fait part de sa confusion dans l’utilisation de certains termes concernant la dysphorie de genre. Quelle est la distinction entre les notions de sexe, de genre et d’identité de genre?

A
  • La notion de sexe réfère au sexe anatomique.
  • Le genre est le rôle d’homme ou de femme, tel que perçu par la société.
  • L’identité de genre réfère à la perception de soi comme étant homme ou femme, qui tend à demeurer stable au long cours, mais peut changer plus tard dans la vie pour certains individus.
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4
Q

Un fois que vous considérez que la curiosité de l’externe est suffisamment repue, vous l’envoyez chercher la patiente et son père dans la salle d’attente. La patiente se présente comme Christina, alors que sa carte d’assurance maladie affiche le prénom Christophe. D’emblée, vous notez le phénotype féminin, incluant l’aspect vestimentaire et les maniérismes de la patiente lorsqu’elle entre dans votre bureau. Elle vous rapporte une conviction de ne pas être née avec le bon sexe, qui s’est manifestée surtout à partir de l’entrée à l’école, avec identification et style de jeux féminin, une détresse importante face au développement de pilosité pubienne et face à ses organes génitaux. Depuis 6 mois, devant l’attitude ouverte de l’école à cet effet, elle a commencé à porter des vêtements féminins, ce à quoi les parents ne se sont pas opposés, voyant la souffrance importante de leur enfant. Ceux-ci demeurent inconfortables face à ces enjeux.

Tout en essayant d’être soutenant avec sa fille, le père se questionne s’il ne s’agirait pas d’une forme d’intérêt sexuel particulier lié au fait de porter des vêtements féminins.

Q4. Expliquez brièvement ce qui distingue le diagnostic de dysphorie de genre et de trouble travestisme.

A
  • Le trouble travestisme représente le fait de ressentir une excitation sexuelle intense liée au fait de se travestir, ce qui entraîne une détresse significative ou une altération du fonctionnement. C’est un trouble qui appartient à la catégorie de paraphilie. Habituellement pas de comportement de travestissement dans l’enfance.
  • La dysphorie de genre est une non-congruence entre le genre vécu/exprimé, avec un désir d’appartenir à un autre genre que celui assignée à la naissance.
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5
Q

Q5. Quels sont les critères diagnostic du trouble de dysphorie de genre chez une adolescente?

A

A. Non-congruence marquée entre le genre vécu/exprimé par la personne et le genre assigné, d’une durée minimale de 6 mois, se manifestant par au moins 6 des items suivant (dont 1A) :
1. Désir marqué d’appartenir à l’autre genre, ou insistance du sujet sur le fait qu’il est de l’autre genre (ou d’un genre différent que celui qui a été assigné)
2. Chez les garçons, forte préférence pour le style vestimentaire opposé ou pour le travestisme en femme, ou chez les filles, préférence marquée pour le port exclusif de vêtements masculins et forte opposition au port de vêtements typiquement féminins.
3. Dans les jeux de « faire semblant » ou dans les fantaisies de jeu, forte préférence pour incarner l’autre sexe
4. Forte préférence pour les jouets, jeux ou activités typiquement de l’autre sexe.
5. Préférence marquée pour les camarades de l’autre sexe.
6. Chez les garçons, fort rejet des jouets, des jeux ou d’activités typiquement masculins et évitement marqué des jeux de bagarre, ou chez les filles, fort rejet des jouets, des jeux et des activités typiquement féminins
7. Forte aversion pour sa propre anatomie sexuelle
8. Désir marqué d’avoir les caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires qui correspondent au genre que le sujet vit comme sien.
B. Le trouble est accompagné d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, scolaire ou dans d’autres domaines importants.

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6
Q

Q6. Quels sont les spécificateurs pour la dysphorie de genre (enfant et adulte confondus) et que représentent-ils?

A
  • Avec trouble de développement sexuel – troubles congénitaux du développement de caractéristiques sexuelles, par exemple le syndrome d’insensibilité aux androgènes, qui peuvent mener à des ambiguïtés phénotypiques constitutionnelles.
  • Post-transition – l’individu a fait la transition vers une vie à temps-plein dans le genre désiré et a subi (ou se prépare à subir) ou moins une procédure médicale de changement de sexe ou un protocole thérapeutique.
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7
Q

Q7. Quelles sont les comorbidités les plus communes que vous chercherez au questionnaire?

A
  • Trouble dépressif caractérisé
  • Troubles anxieux
  • Troubles disruptifs et du contrôle des impulsions
  • Trouble du spectre de l’autisme
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8
Q

Vous relevez suffisamment d’éléments au questionnaire pour être en mesure de poser un diagnostic de dysphorie de genre. Vous ne retrouvez présentement aucune comorbidité médicale ou psychiatrique. La patiente vous fait part de ses difficultés à trouver sa place parmi ses collègues de classe et se sent souvent à part des autres. Elle n’est pas active sexuellement, mais se questionne beaucoup sur son orientation sexuelle et sur le type de personne qu’elle désire être plus tard, tout en demeurant très convaincue que c’est en tant que femme qu’elle désire trouver des réponses à ces questions.

Q.8 Donnez un aperçu des stades de développement psychosocial d’Erikson, puis déterminez à quel stade appartient les enjeux présentés par la patiente. Décrivez de manière générale la problématique principale de ce stade.

A

1) Confiance vs méfiance
2) Autonomie vs honte et doute
3) Initiative vs culpabilité
4) Travail vs infériorité
5) Identité vs confusion des rôles
6) Intimité vs isolement
7) Générativité vs stagnation
8) Intégrité vs désespoir

Identité vs confusion des rôles : Enjeux classiques de l’adolescence tournant autour de questionnement sur qui la personne est, ce qu’elle désire et où elle va dans la vie. L’adolescente doit se positionner vis-à-vis des autres et de leurs attentes, ainsi que face à elle-même.

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9
Q

Vous commencez à aborder le traitement avec la patiente et son père. La jeune vous demande de procéder le plus rapidement possible pour « lui donner un corps de femme et se débarrasser de son corps d’homme ».

Q9. Dans un jeu de rôle, expliquez à la patiente et son père, dans un langage commun, quels sont les principaux volets de la prise en charge de la dysphorie de genre et leurs buts?

A
  • Traitement psychologique :
    o Vise à soutenir la patiente, à l’aider à faire un choix éclairé et d’atténuer la souffrance reliée à la dysphorie. Le but est donc de fournir des outils à la patiente afin d’améliorer sa stabilité au niveau émotionnel et l’estime d’elle-même. Le processus de thérapie inclut aussi l’exploration et l’expérimentation sociale de son identité transgenre, un processus qui doit s’étendre sur au moins 12 mois.
  • Traitement biologique :
    o Chez les adolescentes ou pré-adolescentes, utilisation fréquente d’hormonothérapie pour bloquer l’apparition de caractéristiques sexuelles secondaires, souvent de manière réversible, avec des agonistes GnRH. Cela permet de donner plus de temps pour réfléchir sur la situation et faire un choix éclairé par la suite.
    o Hormonothérapie masculinisante ou féminisante après l’âge de 16 ans, dont le but principal est d’acquérir les caractéristiques sexuelles secondaires du sexe désiré (pilosité, etc). Il est recommandé d’attendre 16 ans avant de débuter ce type de traitement pour éviter les effets négatifs sur le développement du cerveau et la densité osseuse. Les effets partiellement réversibles.
    o Interventions chirurgicales de réassignation sexuelle ou génitale, qui visent l’amélioration de l’image corporelle et fonctionnement sexuel selon les besoins de la personne. Généralement après 18 ans.
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10
Q

La patiente et son père semblent tous deux rassurés par le cadre qui leur sont expliqués. Vous leur donnez rendez-vous dans quelques semaines et remplissez une demande en psychologie dans un services spécialisé en dysphorie de genre. Cherchant à prouver son intérêt en posant des questions, tout en démontrant sa connaissance du sujet, l’externe affirme avoir entendu quelque part qu’une certaine proportion des patients souffrant de dysphorie de genre cessaient de présenter ce diagnostic à l’âge adulte.

Q10. Quelle est la persistance de la dysphorie de genre à l’âge adulte?

A
  • Chez les sujets masculins de naissance, la persistance varie de 2.2 à 30%
  • Chez les sujets féminins, persistance entre 12 et 50%
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