AMM Flashcards
Discussion avec médecin physique concernant sa patiente d’environ 70 ans qui est connue pour un cancer du côlon depuis maintenant plusieurs années. Elle a déjà eu des chirurgies en plus de traitement par chimiothérapie et radiothérapie. Malheureusement, évolution de son cancer et elle a maintenant plusieurs sites de métastases (pas au cerveau par contre) et est en phase terminale. Son pronostic vital est d’environ 3-6 mois. Elle est veuve et a une fille avec qui elle a une bonne relation, mais qui habite loin.
Le médecin ainsi que la famille sont inquiets, car la patiente présente de plus en plus de symptômes dépressifs. Sa famille ne la trouve pas comme d’habitude. Elle est fréquemment triste même si elle est capable d’éprouver de brefs plaisirs avec ses proches. Elle dort beaucoup et a perdu du poids. Elle n’a pas d’énergie et manque d’entrain. Elle n’a pas d’idées suicidaires comme tel, mais se questionne sur la possibilité de l’aide médicale à mourir. Elle refuse la radiothérapie palliative sachant qu’elle ne peut pas être curative. Le médecin se sent mal à l’aise avec cette demande, car se demande si elle n’est pas déprimée et si la demande d’AMM devrait être considérée comme idéation suicidaire. Le médecin veut vos conseils.
Hospitalisée pour complication quelconque. Douleurs importantes, sous opiacés. Lorsque reçoit opiacés, sédation et confusion avec désorientation spatio-temporelle temporaire qui se résout. Sx dépressifs depuis 2 mois (tristesse, sommeil altéré 2e dlr, diminution appétit, [ ] et énergie). Non suicidaire, mais craint dlr et que Rx ne fonctionne plus. S’informe AMM, comprend nature de ce Tx, sait qu’il y a d’autres options (dont soins pall, etc… sur 3-4 lignes qui reprennent les critères aptitude). Lorsque sa fille apprend cela, est bouleversée et dit que cela ne ressemble pas à sa mère de vouloir cela.
Quel est le diagnostic différentiel?
- Trouble dépressif caractérisé
- Trouble dépressif dû à une AMG
- Trouble d’adaptation avec humeur dépressive
- Réaction adaptative à la maladie
- Délirium
- Trouble neurocognitif
Comment différencier un trouble dépressif dû à AMG vs trouble dépressif caractérisé primaire?
- Trouble dépressif du AMG : conséquence physiopathologique directe de l’affection médicale, indices peuvent être le lien chronologique ou des symptômes atypiques de trouble de l’humeur primaire.
- Intensité de la symptomatologie, cognition dépressive (culpabilité, morosité, IS) pour départager dépression primaire vs induite ou réaction adaptative
Descriptions des approches diagnostiques
Approche de Cohen-Cole pour dépression avec maladie physique comorbide (cancer).
* Inclusive: très sensible, utile en clinique
* Exclusive: élimine les symptômes somatiques, très spécifique, utile en recherche
* Substitutive: remplace les symptômes somatiques par des symptômes psychologiques
* Étiologique: difficile à appliquer
Traitements d’un trouble dépressif chez patiente en fin de vie. Est-ce qu’il y a des traitements pharmacologiques spécifiques? Peut-on augmenter la médication + rapidement puisqu’elle est en fin de vie?
- Traitement pharmacologique comme dépression, mais être conscient des effets secondaires et du délai d’action vs le pronostic et la situation de fin de vie.
- Traitement de la douleur adéquate, rendre confortable. Échelle de douleur.
Critères AMM loi canadienne
- être admissible à recevoir des services de santé financés par le gouvernement fédéral, une province ou un territoire
- être âgé d’au moins 18 ans et mentalement capable
- avoir un problème de santé grave et irrémédiable
- faire une demande délibérée d’aide médicale à mourir qui ne soit pas le résultat de pressions ou d’influences externes
- donner un consentement éclairé pour recevoir l’aide médicale à mourir
Critères AMM loi québécoise
- être assurée au sens de la Loi sur l’assurance maladie;
- être majeure;
- être apte à consentir aux soins, c’est-à-dire être en mesure de comprendre la situation et les renseignements transmis par les professionnels de la santé ainsi que de prendre des décisions;
- être atteinte d’une maladie grave et incurable;
- avoir une situation médicale qui se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
- éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables
Mme les rencontre-t-elle?
- Reprendre les critères ci-haut en contextualisant à la situation (oui).
- S’assurer que la dépression n’a pas d’impact sur capacité de consentir aux soins, s’assurer que la demande AMM ne s’inscrit par dans le désespoir ou cognition dépressive ou suicidalité de dépression, s’assurer demande pas juste dans les épisodes de confusion.
Dépression constitue-t-elle une CI?
- La présence d’une dépression n’est pas automatiquement un motif d’exclusion, mais nécessite de faire preuve de davantage de prudence et évaluer l’impact et l’intensité de la dépression et leur répercussion sur les cognitions. Si questionnement, demander une consultation en psychiatrie.
Quand est-ce qu’elle constituerait une CI?
- Entraine une altération de la capacité à consentir aux soins ou représente une idéation suicidaire déguisée lié au désespoir et cognitions dépressives.
Pouvez-vous faire l’évaluation?
- Évaluation soit par un médecin ou infirmier praticien (si permis province)
Quels documents doit-elle remplir, comment faire demande concrètement?
- Équipe de soutien (GIS = groupe interdisciplinaire de soutien) dans chaque CIUSSS. Inclue des médecins qui font des évaluations AMM. Supporte les médecins dans le processus administratifs des demandes AMM. Peuvent outiller, fournir des infos pertinentes, outils pour aider les médecins avec AMM.
- Formulaire écrit du patient demande aide médicale à mourir (aussi signature d’un professionnel de la santé et 2 témoins indépendants)
- Avis d’un second médecin indépendant
- Délai de 10 jours entre la demande et l’administration, sauf exception (depuis mars 2021 jusqu’à 90 jours si la personne n’est pas en fin de vie, ou avant si on croit qu’elle deviendra inapte). Si en fin de vie –> toujours délai de 10 jours ou moins.
- S’assurer que les proches reçoivent le soutien nécessaire en lien avec AMM
- Ne peut faire partie de directives médicales anticipées ou de consentement substitué.
- Doit être dit par une personne apte, et doit l’être au moment de recevoir l’AMM.