Infections urinaires Flashcards
Épidémiologie des infections urinaires chez l’enfant (prévalence, sexe, germes)
- Prévalence : 1% des enfants de < 2 ans
- Prédominance masculine durant les premiers mois de vie puis prédominance féminine
- Germe en cause : E. coli (80%), Proteus mirabilis (10%), entérocoques, Klebsiella spp.
Quelles sont les manifestations cliniques possibles d’une PNA chez le nouveau-né ?
- Syndrome infectieux
- Troubles digestifs
- Ictère
- Déshydratation aiguë et perturbations ioniques
- IRA (atteinte bilatérale avec reflux massif d’urine infectée)
Quels sont les facteurs de risque et de sévérité d’une PNA chez l’enfant ?
- FDR : âge < 3 mois, uropathie sous-jacente, ID, lithiase (cause ou conséquence de l’infection)
- Facteurs de sévérité : sepsis sévère (fièvre mal tolérée, troubles HD), signes de déshydratation, AEG
Quels sont les examens paracliniques à réaliser en cas de suspicion clinique d’infection urinaire chez l’enfant ?
- Examen des urines pour le diagnostic ++
- prélèvement par collecteur adhésif, en milieu de jet (à privilégier) ou par cathétérisme urétral aller-retour (fille ++)
- BU : examen de dépistage chez l’enfant > 1 mois
- ECBU : confirmation diagnostique (à réaliser d’emblée si < 1 mois, ou si BU +)
- Autres prélèvements : uniquement en cas de PNA
- marqueurs plasmatiques de l’inflammation : CRP, PCT (bonne sensibilité, peu spécifiques)
- hémocs : systématique pour nourrisson < 3 mois et enfants hospitalisés (notamment sepsis sévère)
- PL souvent indiquée chez le très jeune nourrisson (< 6 semaines) car risque de méningite associée à cet âge (BHE perméable)
- Imagerie :
- échographie de l’appareil urinaire : indiquée à chaque épisode de PNA dans les premiers jours de PEC, et en cas de cystite récidivante
- cystographie rétrograde si anomalies échographiques nécessitant d’être précisées, ou si épisodes répétés de PNA en dehors d’un contexte typique d’instabilité vésicale (objectivation d’un éventuel RVU)
Quel est le seuil de bactériurie significative à l’ECBU pour le diagnostic d’infection urinaire chez l’enfant ?
- Taux > ou = 10^5 UFC/mL pour des urines recueillies par collecteur ou au milieu du jet
- Taux > ou = 10^4 UFC/mL pour des urines recueillies par cathétérisme vésical
Que doit-on évoquer devant une leucocyturie sans bactériurie à l’ECBU chez l’enfant ?
- IU décapitée par un TTT ATB
- Vulvite
- Maladie inflammatoire (maladie de Kawasaki)
- Rares cas de PNA/cystite d’étiologie non bactérienne (PNA fongique, cystite virale)
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une infection urinaire chez l’enfant ?
- Critères d’hospitalisation : PNA avec présence de FDR et/ou de sévérité, ou avec risque de non observance ou d’accès difficile à un TTT rapide
- Si TTT d’une PNA en ambulatoire, réévaluation médicale à J2 indispensable (T°, SFU, BU si fièvre persistante)
- ATB thérapie :
- PNA : cf. question spécifique
- cystite : cotrimoxazole PO, céfixime ou amoxicilline-acide clavulanique, amoxicilline si entérocoque, durée 3-5 jours
- TTT symptomatique : TTT de la douleur par paracétamol, RHD (boissons abondantes, mictions régulières)
- Si dilatation majeure du bassinet (> 30-40 mm de diamètre antéropostérieur) ou de l’uretère (> 10-15 mm) et/ou sepsis mal contrôlé : drainage des urines par néphrostomie percutanée ou drainage interne (sonde JJ)
Quelles sont les modalités de l’antibiothérapie dans la PNA chez l’enfant ?
- Généralités : débutée dès que possible, idéalement après les résultats de l’examen direct des urines, probabiliste puis adaptée à l’ATBg
- PNA à BGN (hormis nouveau-né) : durée globale 10-14 jours
- ATB thérapie initiale parentérale probabiliste : C3G injectable à dose standard (non méningée) = ceftriaxone IV ou IM ou céfotaxime IV +/- amikacine IV une injection/jour si FDR ou de sévérité, durée 2-4 jours
- ATB thérapie orale en relais selon les données de l’ATBg, au terme d’une évolution clinique favorable (apyrexie) : cotrimoxazole (CI avant 1 mois) ou C3G orale type céfixime (AMM à partir de 6 mois mais utilisée à partir de 3 mois en pratique), amoxicilline (sauf pour E. coli car CMI élevées même si sensible)
- Nouveaux schémas : voie orale d’emblée possible (céfixime) si PNA en l’absence de FDR ou de sévérité, aminosides (amikacine ++) en monothérapie (dose journalière IV) si allergie aux bêtalactamines, pour limiter la sélection des entérobactéries BLSE
- non utilisés dans les IU fébriles de l’enfant : quinolones, fosfomycine, nitrofurantoïne, pivmécillinam
- PNA à entérocoque : amoxicilline +/- aminoside
Quelles sont les principales anomalies pouvant favoriser l’apparition d’infections urinaires chez l’enfant ?
- Anomalie acquise de l’écoulement des urines (mauvaise vidange vésicale) + réservoir bactérien (prépuce, constipation) le plus souvent -> s’inscrit fréquemment dans le cadre de troubles de l’élimination (petite fille ++)
- Anomalie congénitale de l’écoulement des urines par atteinte de zone(s) vulnérable(s) :
- jonction pyélo-urétérale : syndrome de jonction pyélo-urétérale
- jonction urétéro-vésicale : méga-uretères primitifs (non refluants), urétérocèles (le plus souvent ectopique/extravésicale sur duplication rénale complète), RVU fonctionnel (dans le cadre d’un dysfonctionnement vésico-sphinctérien) ou malformatif
- jonction vésico-urétrale : VUP (uniquement chez le garçon), autres (atrésies de l’urètre, mégalo-urètres, sinus urogénitaux)
Quels sont les éléments de la prise en charge d’un reflux vésico-urétéral chez l’enfant ?
- PEC initiale toujours conservatrice :
- ATB prophylaxie généralement jusqu’à la acquisition de la propreté : cotrimoxazole après l’âge de 1 mois en prise unique le soir (1/5 à 1/2 de la posologie curative)
- RVU fonctionnels : TTT de l’instabilité vésicale et de la rétention stercorale (rééducation vésicosphinctérienne, RHD)
- PEC chirurgicale : RVU malformatifs de grade élevé, ou si persistance des infections urinaires fébriles malgré une PEC bien conduite
+/- circoncision pour réduire le risque de récidive infectieuse (suppression du réservoir bactérien préputial)
Quels sont les principaux signes échographiques évocateurs de VUP chez le jeune garçon ?
- Dilatation UPC uni- ou bilatérale
- Vessie à parois épaissies
- Dilatation de l’urètre postérieur
Quelle est la conduite à tenir en cas de découverte de VUP chez le jeune garçon ?
- Urgence médico-chirurgicale
- Mise en place d’une sonde urétrale jusqu’au geste chirurgical de résection, cathéter sus-pubien en cas d’échec
- Bilan biologique complet à la recherche d’une IR et de troubles HE (/!\ risque de syndrome de levée d’obstacle)
- TTT chirurgical : résection endoscopique des valves
- Suivi conjoint par l’équipe chirurgicale et celle de néphrologie pédiatrique
Quelles sont les indications de consultation spécialisée en néphrologie ou urologie pédiatrique ?
- Mictions très nombreuses avec fuites urinaires
- Mauvais jet urinaire (miction goutte à goutte, poussée abdominale)
- IU à répétition
- Échographie rénale et des voies urinaires anormale pouvant témoigner d’une uropathie malformative