Diarrhée aiguë Flashcards
Quel est le principal risque lié à la diarrhée aiguë liquidienne chez l’enfant ?
Déshydratation aiguë sévère +/- hypovolémie, choc
Quelle est la composition des solutés de réhydratation orale (SRO) utilisés dans la diarrhée aiguë liquidienne de l’enfant ?
- Apport d’électrolytes : Na 50 mmol/L, Cl 80 mmol/L, K 20-25 mmol/L
- Apport de sucres : glucose ou dextrine maltose 20-30 g/L
- Osmolarité adaptée à la lumière intestinale : 250 mOsm/L
- Supplémentation en bicarbonates ou citrates (prévention/TTT d’une acidose)
NB : pas de réhydratation à l’eau pure (hyponatrémie de dilution) ni par des boissons sucrées (trop sucrées, hyperosmolaires, pauvres en électrolytes)
Quelles sont les situations d’urgence à identifier devant une diarrhée aiguë liquidienne chez l’enfant ?
- Situations à risque de déshydratation rapide : nombre quotidien de selles important, augmentation rapide du débit des selles, vomissements incoercibles, incapacité d’une réhydratation orale
- Signes de déshydratation avérée : cernes péri-oculaires, fontanelle déprimée (peu appréciable si âge > 6 mois), pli cutané persistant, sécheresse des muqueuses (face ventrale de la langue), soif, absence de larmes, troubles de conscience et du tonus
- Troubles HD : accélération de la FC (non expliquée par la fièvre, TRC allongé (> ou = 3 s), extrémités froides, marbrures, pouls périphériques mal perçus, diminution de la PA (tardif chez l’enfant), troubles de conscience (apathie, somnolence), hypotonie
Quelles sont les principales causes possibles de diarrhée aiguë liquidienne chez l’enfant ?
- Causes infectieuses +++ :
- virales ++ : rotavirus (< 5 ans, épidémies automno-hivernales), norovirus (tout âge, épidémies familiales ou en collectivité), adénovirus, entérovirus
- bactériennes (parfois TIAC)
- Autres causes à rechercher :
- accélération du transit liée à une infection extradigestive (ORL, urinaire)
- diarrhées reliées à une cause chirurgicale (appendicite aiguë,…)
- diarrhées d’origine allergique (APLV)
- diarrhées sous ATB thérapie (association amoxicilline-acide clavulanique)
Quelles sont les situations justifiant la réalisation d’un iono sanguin/urée/créat en cas de diarrhée aiguë liquidienne chez l’enfant ?
- Déshydratation aiguë sévère (> ou = 10%)
- Déshydratation modérée (5-10%) avec échec d’une réhydratation orale par SRO
- Terrain à risque de déshydratation
= Tous les cas où une réhydratation IV ou par voie entérale est programmée
NB : pas de iono pour une diarrhée aiguë prise en charge en ambulatoire
Quels sont les critères d’hospitalisation d’un enfant présentant une diarrhée aiguë liquidienne ?
- Troubles HD
- Troubles neurologiques (conscience anormale, léthargie, irritabilité, convulsions)
- Déshydratation sévère > ou = 10%
- Vomissements incoercibles ou bilieux
- Impossibilité de boire le SRO ou échec du SRO
- Doute sur un abdomen chirurgical (IIA, appendicite)
- Risque de mauvaise compliance au TTT (mode de garde inadéquat, compréhension difficile des parents, milieu social en difficulté)
+/- Autres facteurs de risque : maladie sous-jacente, âge < 3 mois, sang dans les selles, enfant dénutri
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une diarrhée aiguë liquidienne chez l’enfant ?
- Absence de signes de déshydratation aiguë (perte pondérale < 5%) -> RAD avec SRO PO + consignes de surveillance
- Présence de signes de déshydratation aiguë (perte pondérale > ou = 5%)
- perte pondérale 5-10% -> essai SRO
- > si succès : RAD avec SRO + consignes de surveillance
- > si échec : hospitalisation, surveillance rapprochée (FC, PA, diurèse), hydratation IV (solutés glucosés à 5% avec au moins 4 g/L de NaCl 150 mL/kg/j chez le nourrisson, 100-120 mL/kg/j au-delà) ou nutrition entérale continue (SRO 200 mL/kg/j)
- perte pondérale > ou = 10% (= sévérité)
- > absence de troubles HD -> idem perte pondérale 5-10%
- > présence de troubles HD -> hospitalisation,remplissage vasculaire (NaCl 0,9% 20 mL/kg en bolus IV ou IO), surveillance rapprochée (FC, PA, diurèse), hydratation IV
- Dans tous les cas renutrition précoce pour prévenir la dénutrition : pas d’interruption si allaitement maternel, reprise après 4-6h maximum de réhydratation exclusive (préparation standard antérieure ou préparation sans lactose si diarrhée sévère ou traînante), pas de régime particulier si alimentation diversifiée
- Médicaments antidiarrhéiques : non indispensables, toujours associés à un SRO, racécadotril et diosmectite ont l’AMM, CI au lopéramide si < 2 ans
Chez un enfant présentant une diarrhée aiguë, quels sont les arguments en faveur du diagnostic de diarrhée aiguë invasive bactérienne ?
- Selles glairosanglantes
- Sepsis sévère
- Voyage récent en zone endémique
- Symptomatologie apparaissant au même moment chez deux personnes ayant consommé un repas en commun (évoquer une TIAC)
Quelles sont les principales indications de la coproculture en cas de diarrhée chez l’enfant ?
- Diarrhée glairosanglante invasive
- Diarrhée et état septique
- Retour d’un voyage récent en zone endémique
- Diarrhée dans l’entourage d’un patient atteint de shigellose avérée
- Diarrhée en collectivité justifiant la recherche d’une origine bactérienne (TIAC)
- Diarrhée chez un ID
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une diarrhée aiguë invasive bactérienne chez l’enfant ?
- Hospitalisation nécessaire si diarrhée glairosanglante hautement fébrile avec troubles HD ou survenant sur un terrain fragile (ID, drépanocytose), avec surveillance (constantes +/- bilan inflammatoire), isolement contact
- PEC d’un éventuel sepsis (cf. questions spécifiques)
- ATB thérapie probabiliste indiquée si : diarrhée invasive avec signes de sepsis sévère, au retour de voyage en pays étranger avec risque entérique, chez le nourrisson < 3 mois, dans l’entourage immédiat d’un malade atteint de shigellose avérée
- ATB thérapie selon un germe entéropathogène isolé à la coproculture indiquée si :
- Shigella -> azithromycine 3 jours PO ou ceftriaxone 3 jours IV
- Salmonella typhi ou paratyphi A, B ou C
- Salmonella sp. ou Yersinia enterocolitica : sur terrain fragile ou en cas de forme compliquée ou de sepsis sévère -> ceftriaxone 3 jours IV (Salmonella) / cotrimoxazole 5 jours PO ou ceftriaxone 5 jours IV (Yersinia)
- Campylobacter : discutée selon le terrain, intérêt pour la diminution des Signes digestifs (surtout si débutée tôt) -> azithromycine 5 jours PO
- Si PEC ambulatoire : éviction des collectivités obligatoire pour shigelloses, diarrhées aiguës à E. coli entérohémorragique, typhoïdes et paratyphoïdes -> retour à la collectivité autorise sur présentation d’un certificat médical attestant de 2 coprocultures négatives à au moins 24h d’intervalle et effectuées au moins 48h après l’arrêt de l’ATB thérapie
- Si TIAC : déclaration obligatoire à l’ARS
NB : Alternative d’ATB thérapie (réservée aux cas sévères car pas d’AMM pédiatrique avant l’âge de 15 ans) : ciprofloxacine