M5S2.2 Pathologie du côlon rectum Flashcards
• Savoir adapter l’alimentation en cas de pathologies intestinales • Prévenir et pallier les carences nutritionnelles
Qu’est ce que la rectocolite hémorragique ?
C’est une maladie inflammatoire recto‑colique caractérisée par des lésions continues, sans intervalles, de muqueuse saine.
Les lésions débutent au niveau du rectum et envahissent par la suite le reste du côlon.
Les principaux symptômes sont la diarrhée muco‑sanguinolente, la fièvre, l’altération de l’état général et la douleur abdominale.
Les traitements de la rectocolite et de la maladie de Crohn sont similaires.
Quels sont les objectifs de prise en charge diététique pour une rectocolite hemorragique?
- Pallier la dénutrition avec une alimentation hypercalorique et hyperprotidique.
- Pallier les carences vitaminiques et minérales liées aux malabsorptions et maintenir un état nutritionnel satisfaisant.
- Diminuer l’intensité des douleurs et stopper la diarrhée pendant les périodes de crises en adaptant la ration en fibres :
– pauvre en fibres alimentaires végétales au cours des poussées ;
– alimentation normale en fibres pour normaliser le transit intestinal entre les périodes de poussées. - Rétablir l’état général du patient en stoppant sa perte de poids et/ou en favorisant la reprise de poids ou favoriser la croissance staturo-pondérale chez l’enfant mais aussi lutter contre l’anorexie par crainte de nouvelles crises.
- Contribuer à l’éducation du patient et, le cas échéant, de ses proches.
- D’une façon générale : améliorer la qualité de vie du patient.
En quoi consiste l’alimentation en période de crise chez un patient souffrant de rectocolite hémorragique ?
On maintiendra l’alimentation orale si l’état du patient le permet, avec une diète constituée de nutriments élémentaires : préparations liquides d’acides aminés, glucides et lipides simples (acides gras ou triglycérides à chaînes moyennes).
Pour les cas sévères, l’alimentation entérale en débit continu ou l’alimentation parentérale totale sont inévitables.
La HAS préconise une alimentation très limitée en résidus afin de diminuer les symptômes digestifs (diarrhées, ballonnements, douleurs).
Nous pourrons mettre en place un schéma de réalimentation avec une progression de texture (liquide, semi‑liquide, puis hachée molle, tendre lisse et enfin normale) de façon à faciliter l’absorption et aussi faciliter la prise alimentaire chez le patient dénutri, affaibli et très souvent sans appétit.
Veiller à soigner la présentation des plats pour lutter contre l’effet anorexigène de la texture modifiée.
L’alimentation sera fractionnée pour une meilleure absorption.
En quoi consiste l’alimentation en période d’amélioration des symptômes chez un patient souffrant de rectocolite hémorragique ?
Réintroduire, dans l’alimentation, les aliments susceptibles de rétablir un transit intestinal normal : pomme râpée ; fruits au sirop ; légumes verts pauvres en lignine cuits et mixés ; pommes de terre à l’eau, coupées en dés (éviter la purée qui, insuffisamment insalivée, est avalée sans mâcher et donne des flatulences) ; lait sans lactose, puis avec lactose, préparé dans les entremets avec des jaunes d’œufs.
Le plus rapidement possible, passer à une alimentation de type standard, la plus diversifiée et équilibrée possible afin de ne pas avoir de carences énergétiques, vitaminiques et minérales.
Qu’est ce qu’une colite ?
Les colites sont des inflammations de la paroi du gros intestin.
Qu’est ce que la diverticulose colique ? Quelles sont les causes ?
C’est une maladie dégénérative de la paroi colique caractérisée par la hernie de portions de la muqueuse à travers la musculeuse.
Les causes les plus fréquemment retrouvées sont l’âge, l’alimentation pauvre en fibres et la constipation chronique.
En quoi consiste l’alimentation dans le cas d’une diverticulose colique ?
Lors d’une crise de diverticulite, il est nécessaire de mettre l’intestin au repos soit par la mise en place d’une alimentation parentérale soit par une alimentation pauvre en résidus plus ou moins stricte selon la gravité de la crise.
L’alimentation est ensuite élargie vers une alimentation pauvre en fibres.
Le traitement de fond se fait par une alimentation riche en fibres (35 g de fibres environ).
Il est important d’augmenter la ration des aliments naturellement riches en fibres végétales de manière progressive.
Attention cependant à exclure les aliments contenant des particules pouvant s’inclure dans les diverticules et provoquer une inflammation : légumes à graines (concombre, courgette, tomate, aubergine), certains fruits à pépins (groseille, framboise, fraise, etc.)
Qu’est ce que les colopathies fonctionnelles
Aussi appelé syndrome du intestin irritable.
Ce terme regroupe des symptômes abdominaux divers sans support lésionnel évident.
Les facteurs psychologiques sont souvent importants et les symptômes sont accentués par le stress.
Le traitement consiste, avant tout, à écouter le patient et à le rassurer tout en ne donnant pas l’impression de mettre en doute la réalité de ses symptômes.
Quels sont les objectifs diététiques en cas de colopathie fonctionnelle ?
- Diminuer l’impact des symptômes de la colopathie fonctionnelle.
- Identifier les facteurs déclenchant les symptômes.
- Donner au patient des conseils d’alimentation et d’équilibre de vie.
- Discuter avec le patient de ses inquiétudes vis‑à‑vis de cette affection.
En quoi consiste la PEC diététique en cas de colopathie fonctionnelle
Une alimentation riche en fibres et des antispasmodiques sont généralement suffisants.
L’éducation du patient portera sur l’adaptation de son alimentation selon les différentes phases de cette pathologie.
Selon si le patient présente un épisode de diarrhée ou de constipation, il devra pouvoir adapter ses choix alimentaires.
En l’absence de trouble, les apports alimentaires serviront à couvrir les besoins nutritionnels et à normaliser le transit intestinal par un apport normal de fibres alimentaires végétales.
La prise en charge diététique servira aussi à rassurer le patient vis-à-vis de l’élargissement et de la diversification de son alimentation.
Ces patients réduisent souvent de façon draconienne leur alimentation par crainte d’apparition des troubles, ce qui favorise les déséquilibres nutritionnels et finalement les désagréments coliques.
Il faudra veiller à assurer un apport de 30 g par jour de fibres dont la moitié sous forme soluble.
Les fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses seront à consommer régulièrement.
Qu’est il utile de faire en cas de colopathie fonctionnelle ?
Lors du bilan alimentaire, il sera nécessaire de rechercher les facteurs de déséquilibre, qu’il faudra alors corriger dans la mesure du possible.
La coopération active du patient reste la clé de l’amélioration de la ration.
Ces troubles peuvent être liés parfois aux symptômes d’intolérance au lactose.
Dans ces cas‑là, on proposera une réduction de l’apport en lactose, et notamment la suppression de la prise à jeun le matin de lait. Les produits lactés fermentés, de type yaourts, sont généralement bien tolérés.
Qu’est ce que la constipation ? Quelles sont les causes ?
La constipation est définie comme l’émission trop espacée (inférieure à trois fois par semaine) de selles dures.
Comme vous avez pu le voir dans votre cours de Physiopathologie, les causes sont diverses : sédentarité, alimentation pauvre en fibres, interventions chirurgicales, etc.
Quels sont les objectifs diététiques en cas de constipation ?
Augmenter la consommation de fibres pour augmenter le volume des selles et accélérer la vitesse du transit.
Augmenter les apports hydriques.
Pratiquer une activité physique suffisante et régulière.
Assurer une éducation nutritionnelle du patient avec des conseils hygiéno-diététiques, un choix des aliments, un choix des fibres…
En quoi consiste la PEC diététique en cas de constipation ?
La prise en charge diététique est la base du traitement et doit être proposée en 1re intention.
- Veiller à un apport hydrique suffisant.
- Restaurer un apport normal de fibres (30 g/jour) et éventuellement augmenter cet apport jusqu’à 40 g.
- Assurer un apport suffisant de matières grasses
- Favoriser une alimentation péristaltogène pour lutter contre une atonie intestinale.
- Augmenter l’activité physique et lutter contre la sédentarité pour accélérer le transit intestinal.
Pourquoi est il important de veiller à l’apport hydrique en cas de constipation ?
En effet, l’eau permet d’hydrater les selles et d’éviter la constipation.
L’apport hydrique devra permettre d’assurer une diurèse de 1,5 L minimum.
On peut noter aussi l’effet cholecystokinétique du verre d’eau froide le matin à jeun et qui, ainsi, permet de lutter contre cette constipation.
Pourquoi est il important de veiller à l’apport en fibres en cas de constipation ?
En effet, les fibres retiennent l’eau et augmentent le poids des selles. Il faut ainsi augmenter la consommation de céréales complètes, légumes secs, fruits (notamment les fruits secs comme les pruneaux) et légumes, fruits oléagineux.
Le son peut être utilisé selon l’équivalence 10 g de son = 5 g de fibres alimentaires végétales.
Un apport au-delà de 40 g de FAV/jour est inutile et peut causer des troubles digestifs.
Pourquoi est il important de veiller à l’apport en lipides en cas de constipation ?
Une alimentation riche en graisses augmente la contraction de la vésicule biliaire et ainsi la libération de bile.
Je vous rappelle que la bile est un excellent laxatif, et la cuillère à soupe d’huile le matin à jeun peut ainsi aider !
L’apport en lipides représentera donc 35‑40 % de l’AET.
Comment peut on lutter contre une atonie intestinale
Favoriser une alimentation péristaltogène en privilégiant les farineux, les légumineuses, sources d’amidon fermentescible dans le côlon, mais aussi le lait qui, grâce au lactose, accélère le transit, et enfin certains fruits riches en fructose et acide organique (pruneau, prune, abricot, etc.)
Attention toutefois à veiller à ne pas donner trop d’aliments riches en fibres irritantes qui pourraient entrainer des diarrhées.
Comment traite t-on les tumeurs colorectales ?
Elles peuvent être bénignes ou se développer vers un cancer colorectal.
Ce cancer se traite, avant tout, de manière chirurgicale avec résection du segment colique intéressé.
L’intervention est la colectomie segmentaire droite ou gauche
Qu’est ce qu’une colectomie ?
La colectomie gauche est une intervention qui enlève la moitié gauche du côlon, laissant en place le côlon droit et le côlon transverse en amont, et le rectum en aval.
La sigmoïdectomie, intervention beaucoup plus fréquente, enlève seulement le sigmoïde.
C’est le traitement de référence en cas de cancer du côlon gauche ou de diverticulose compliquée.
Quel est l’objectifs diététique et la PEC en préopératoire d’une colectomie ?
Objectif diététique
Obtenir une mise au repos du côlon, ainsi qu’une asepsie relative.
Prise en charge diététique
Les quatre jours précédant l’intervention, le patient devra suivre une alimentation très limitée en résidus, avec, la veille au soir, une diète hydrique.
Le médecin associera des lavements et un traitement médicamenteux pour obtenir un intestin « propre ».
Quel est l’objectifs diététique en postopératoire d’une colectomie ?
- Favoriser la cicatrisation et lutter contre la dénutrition (très fréquente en cas de cancer) avec une alimentation hypercalorique et hyperprotidique.
- Réalimenter progressivement le patient de façon à ne pas provoquer de douleurs.
- Réguler le transit intestinal et donc lutter contre la diarrhée chronique, conséquence de la colectomie, en favorisant une alimentation sans résidus au départ.
- Veiller à maintenir un état nutritionnel satisfaisant (éviter les carences en énergie, vitamines et minéraux).
- Permettre une reprise de poids.
Comment doit se faire la réalimentation en postopératoire après colectomie d’une colectomie ?
La réalimentation se fera toujours selon le même protocole, avec une progression quantitative et qualitative des aliments.
Voici les paramètres que vous devez justifier :
l’évolution est progressive et toujours fonction de l’état général du patient.
Tableau page 24 est un exemple, vous devez adapter cette réalimentation selon le nombre de jour proposé dans le sujet d’examen.