M2S2.1 Dénutrition de l'adulte Flashcards
• Savoir reconnaître une maigreur constitutionnelle • Savoir prendre en charge une dénutrition • Savoir reconnaître et prendre en charge un trouble du comportement alimentaire (TCA)
Epidémiologie de la dénutrition :
La dénutrition est une pathologie très présente dans la population puisque d’après le Collectif de lutte contre la dénutrition, 2 millions de personnes sont touchées :
- 270 000 personnes en EHPAD (Établissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes),
- 400 000 personnes âgées à domicile (soit 4 à 10 %),
- 20 à 40 % des personnes hospitalisées (et jusqu’à 50 % des personnes âgées hospitalisées),
- 40 % des personnes ayant un cancer,
- 40 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
40 % des personnes âgées sont hospitalisées pour des conséquences de la dénutrition.
Définition de la maigreur :
La maigreur est caractérisée comme un état d’insuffisance de réserves graisseuses.
Elle est marquée par un IMC inférieur à 18,5 kg.m‑2
Quelle est la classification de la maigreur proposé par l’OMS ?
Insuffisance pondérale
< 18,5
Insuffisance pondérale légère
17‑18,49
Insuffisance pondérale modérée
16‑16,99
Insuffisance pondérale sévère
< 16,5
à verrifier !!!
Qu’est ce que la maigreur constitutionnelle ?
Concerne des sujets maigres, ne souffrant pas d’asthénie et ne présentant aucun signe de dénutrition (le bilan biologique est normal, particulièrement l’albumine, et la préalbumine).
Elle est très souvent héréditaire.
Si le sujet ne montre pas le désir de grossir, il ne faut alors rien modifier aux habitudes alimentaires actuelles du patient (à condition, bien sûr, que ses habitudes alimentaires soient en accord avec les recommandations nutritionnelles).
Cet état n’est en aucun cas préjudiciable à la santé.
Que faire si un patient souffrant de maigreur constitutionnelle souhaite prendre du poids ?
Il faudra alors augmenter les apports énergétiques par rapport aux apports spontanés en maintenant un équilibre qualitatif et quantitatif des nutriments.
L’objectif sera de préserver l’état de santé de la personne.
Il sera essentiel également de fractionner l’alimentation pour favoriser l’augmentation des apports énergétiques.
On limitera, sans les supprimer, les aliments à fort effet de satiété et peu énergétiques (légumes par exemple).
Un enrichissement des préparations pourra être envisagé.
Et contrairement aux idées reçues, un patient souffrant de maigreur constitutionnelle est très souvent aussi malheureux qu’un patient souffrant de surpoids.
Définition de l’amaigrissement :
État progressif, passager, secondaire à une réduction des apports alimentaires ou à une pathologie.
Selon le poids de départ, l’amaigrissement n’aboutit pas forcément à de la maigreur, mais il peut aboutir à une dénutrition s’il n’est pas surveillé.
Quelles sont les causes plus fréquentes de l’amaigrissement ?
- un apport alimentaire déficitaire sur le plan quantitatif et/ou qualitatif ;
- une diminution de l’appétit : anorexie sénile, maladies chroniques graves, etc.
- difficultés d’alimentation : sténoses digestives, vomissements chroniques, troubles chroniques de la digestion et/ou de l’absorption ;
- besoins énergétiques augmentés : interventions chirurgicales, maladies aiguës, hyperthyroïdie, etc.
- causes iatrogènes : alimentations thérapeutiques strictes prolongée
Quelle est la définition de la dénutrition proposée par l’HAS ? A quoi peut elle être liée ?
« La dénutrition représente l’état d’un organisme de déséquilibre nutritionnel qui est caractérisé par un bilan énergétique et/ou protéique négatif.
La dénutrition peut être liée à :
* un déficit d’apport isolé,
* une augmentation des dépenses ou des pertes énergétiques ou protéiques,
* l’association d’un déficit d’apport à une augmentation des dépenses et des pertes énergétiques et/ou protéiques.
Le déséquilibre inhérent à la dénutrition conduit à des effets délétères sur les tissus avec des changements mesurables des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associée à une aggravation du pronostic des maladies. »
Comment s’effectue le diagnostique de la dénutrition chez l’adulte (18-70 ans) ?
Le diagnostic de la dénutrition repose sur la présence d’au moins 1 critère phénotypique et d’1 critère étiologique.
Quels sont les critères phénotypiques de la dénutrition chez l’adulte ?
- Perte de poids :
≥ 5 % en 1 mois ou
≥ 10 % en 6 mois
≥ 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie - IMC < 18,5 kg/m2
- Réduction quantifiée de la masse
musculaire et/ou de la fonction musculaire.
Quels sont les critères étiologiques de la dénutrition chez l’adulte ?
- Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques.
- Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).
- Situation d’agression (avec ou sans syndrome inflammatoire) : -pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
Que doit on noté dans le recueil des donnés pour les données générales ?
Nom, âge, profession
*Pour la personne âgée : l’autonomie
Que doit on noté dans le recueil des donnés pour le motif de prise en charge ?
Pathologie aiguë ? Chronique évolutive ? maligne évolutive ? (critère étiologique de la dénutrition)
Pathologie entraînant une maldigestion/ malabsorption ? (critère étiologique de la dénutrition)
État de dénutrition ?
Que doit on noté dans le recueil des donnés pour l’histoire du poids et circonstances déclenchantes ?
Poids habituel
Date du début de la perte de poids
Quelle perte de poids ?
- Augmentation des dépenses énergétiques ?
- Diminution des apports ?
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les antécédents personnels et familiaux ?
Pathologies
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données anthropométriques?
Calculer le % de perte de poids en combien de temps (critère phénotypique de la dénutrition)
- Adulte :
IMC < 18,5 kg/m² : critère de dénutrition
IMC < 17 kg/m² : critère de dénutrition - Personne âgée :
IMC < 22 kg/m² : critère de dénutrition
IMC < 20 kg/m² : critère de dénutrition sévère
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données cliniques ?
Évaluation de la masse et/ou fonction de la fonction musculaire
(critère phénotypique de la dénutrition)
- personne âgée : tb cognitifs, fatigue, dépressif, de problèmes bucco‑dentaires, de troubles du transit, de la déglutition : critères
de risques de dénutrition.
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données sociales ?
Isolement ou aspect socio-économique pouvant expliquer une réduction des prises alimentaires
- personne âgée : autonomie, isolement, précarité, aidant ? courses ?
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données biologiques ?
L’albuminémie n’est pas un critère de diagnostic de la dénutrition mais indique son degré de sévérité :
Entre 30 et 35 g/L : modérée
≤ 30 g/L: sévère (tenir compte de l’état inflammatoire, évalué avec le dosage de la protéine-C réactive)
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour le traitement chirurgical et/médical ?
Influencent soit les apports alimentaires soit les dépenses énergétiques
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les besoins énergétiques du patients ?
Augmentation progressive des besoins énergétiques pour limiter les risques de syndrome de renutrition inappropriée et pour permettre au patient d’augmenter ses apports alimentaires.
MB : sur la base
- du poids actuel afin de stabiliser la perte de poids ;
- puis sur la base du poids avant perte pour reprendre le poids perdu.
NAP : à évaluer selon l’activité réelle
Facteur d’agression : à bien évaluer
*** Pour un sujet obèse, l’objectif pondéral n’est pas celui d’une perte de poids.
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour la consommation alimentaire / habitudes de vie ?
Calcul des apports alimentaires spontanés
Environnement social et familial (soutien, stress, …)
Rythme de vie (horaires de travail, de repas, nombre de repas, … )
Troubles du comportement alimentaire
Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’une semaine ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport :
- à la consommation alimentaire habituelle quantifiée,
- ou aux besoins protéino-énergétiques estimés.
Ces différentes informations participeront au diagnostic diététique (« en lien avec » ) et à la mise en place des actions négociées avec le patient
anorexie
Personne âgée : Mini Nutritional Assessment
Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les compétences d’auto soins ?
Important de savoir son niveau de motivation pour le suivi de la prise en charge.
À évaluer afin d’adapter au mieux l’éducation thérapeutique du patient.
Quels peuvent être les diagnostiques diététiques recontrés dans le cadre d’une dénutrition ?
1) Les différents problèmes pouvant être rencontrés :
- apports énergétiques insuffisants,
- apport oral insuffisant,
- apport oral inadapté,
- apport entéral insuffisant/inadapté,
- besoins nutritionnels accrus,
- Apport protéino-énergétique insuffisant,
- Apport insuffisant en protéines, glucides, lipides.
2) Étiologie : « en lien avec »
Les éléments repérés dans le recueil de données (pathologie, besoins, rythme de vie, environnement, troubles du comportement alimentaire…)
3) Signes : « comme en témoigne »
L’IMC à … kg/m², la perte de poids de … kg en …. semaines/mois, albuminémie à ..g/L
Quelles objectifs diététiques peuvent être définis ?
Max 2
Seront définis avec le patient suivant les problèmes repérés dans le diagnostic diététique.
Sera présent : améliorer l’état nutritionnel.
Comment sont définis les préconisations de soins diététiques ?
Seront indiqués les pistes de changement pour atteindre le ou les objectifs.
Exemples : augmenter l’apport énergétique/ protidique
Lors de cette première consultation, les modalités de mise en place des préconisations de soins diététiques seront discutées avec le patient (sa famille, ses aidants…) en tenant compte de son appétit, de ses conditions et de son rythme de vie, de ses goûts… Il sera nécessaire que cela soit réaliste et réalisable.
Pourra être discuté la mise en place d’une activité physique adaptée (par lui-même ou avec une orientation vers un professionnel de l’activité physique adaptée) afin de maintenir voire aider à la reprise de la masse maigre.
Qu’est il indispensable de traité lors de la PEC de la dénutrition ?
Le traitement de la pathologie ayant entraîné la dénutrition est indispensable.