M2S2.1 Dénutrition de l'adulte Flashcards

• Savoir reconnaître une maigreur constitutionnelle • Savoir prendre en charge une dénutrition • Savoir reconnaître et prendre en charge un trouble du comportement alimentaire (TCA)

1
Q

Epidémiologie de la dénutrition :

A

La dénutrition est une pathologie très présente dans la population puisque d’après le Collectif de lutte contre la dénutrition, 2 millions de personnes sont touchées :

  • 270 000 personnes en EHPAD (Établissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes),
  • 400 000 personnes âgées à domicile (soit 4 à 10 %),
  • 20 à 40 % des personnes hospitalisées (et jusqu’à 50 % des personnes âgées hospitalisées),
  • 40 % des personnes ayant un cancer,
  • 40 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

40 % des personnes âgées sont hospitalisées pour des conséquences de la dénutrition.

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2
Q

Définition de la maigreur :

A

La maigreur est caractérisée comme un état d’insuffisance de réserves graisseuses.

Elle est marquée par un IMC inférieur à 18,5 kg.m‑2

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Q

Quelle est la classification de la maigreur proposé par l’OMS ?

A

Insuffisance pondérale
< 18,5

Insuffisance pondérale légère
17‑18,49

Insuffisance pondérale modérée
16‑16,99

Insuffisance pondérale sévère
< 16,5

à verrifier !!!

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4
Q

Qu’est ce que la maigreur constitutionnelle ?

A

Concerne des sujets maigres, ne souffrant pas d’asthénie et ne présentant aucun signe de dénutrition (le bilan biologique est normal, particulièrement l’albumine, et la préalbumine).

Elle est très souvent héréditaire.

Si le sujet ne montre pas le désir de grossir, il ne faut alors rien modifier aux habitudes alimentaires actuelles du patient (à condition, bien sûr, que ses habitudes alimentaires soient en accord avec les recommandations nutritionnelles).

Cet état n’est en aucun cas préjudiciable à la santé.

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5
Q

Que faire si un patient souffrant de maigreur constitutionnelle souhaite prendre du poids ?

A

Il faudra alors augmenter les apports énergétiques par rapport aux apports spontanés en maintenant un équilibre qualitatif et quantitatif des nutriments.

L’objectif sera de préserver l’état de santé de la personne.

Il sera essentiel également de fractionner l’alimentation pour favoriser l’augmentation des apports énergétiques.

On limitera, sans les supprimer, les aliments à fort effet de satiété et peu énergétiques (légumes par exemple).

Un enrichissement des préparations pourra être envisagé.

Et contrairement aux idées reçues, un patient souffrant de maigreur constitutionnelle est très souvent aussi malheureux qu’un patient souffrant de surpoids.

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6
Q

Définition de l’amaigrissement :

A

État progressif, passager, secondaire à une réduction des apports alimentaires ou à une pathologie.

Selon le poids de départ, l’amaigrissement n’aboutit pas forcément à de la maigreur, mais il peut aboutir à une dénutrition s’il n’est pas surveillé.

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7
Q

Quelles sont les causes plus fréquentes de l’amaigrissement ?

A
  • un apport alimentaire déficitaire sur le plan quantitatif et/ou qualitatif ;
  • une diminution de l’appétit : anorexie sénile, maladies chroniques graves, etc.
  • difficultés d’alimentation : sténoses digestives, vomissements chroniques, troubles chroniques de la digestion et/ou de l’absorption ;
  • besoins énergétiques augmentés : interventions chirurgicales, maladies aiguës, hyperthyroïdie, etc.
  • causes iatrogènes : alimentations thérapeutiques strictes prolongée
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8
Q

Quelle est la définition de la dénutrition proposée par l’HAS ? A quoi peut elle être liée ?

A

« La dénutrition représente l’état d’un organisme de déséquilibre nutritionnel qui est caractérisé par un bilan énergétique et/ou protéique négatif.

La dénutrition peut être liée à :
* un déficit d’apport isolé,
* une augmentation des dépenses ou des pertes énergétiques ou protéiques,
* l’association d’un déficit d’apport à une augmentation des dépenses et des pertes énergétiques et/ou protéiques.

Le déséquilibre inhérent à la dénutrition conduit à des effets délétères sur les tissus avec des changements mesurables des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associée à une aggravation du pronostic des maladies. »

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9
Q

Comment s’effectue le diagnostique de la dénutrition chez l’adulte (18-70 ans) ?

A

Le diagnostic de la dénutrition repose sur la présence d’au moins 1 critère phénotypique et d’1 critère étiologique.

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10
Q

Quels sont les critères phénotypiques de la dénutrition chez l’adulte ?

A
  • Perte de poids :
    ≥ 5 % en 1 mois ou
    ≥ 10 % en 6 mois
    ≥ 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie
  • IMC < 18,5 kg/m2
  • Réduction quantifiée de la masse
    musculaire et/ou de la fonction musculaire.
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11
Q

Quels sont les critères étiologiques de la dénutrition chez l’adulte ?

A
  • Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques.
  • Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).
  • Situation d’agression (avec ou sans syndrome inflammatoire) : -pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
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12
Q

Que doit on noté dans le recueil des donnés pour les données générales ?

A

Nom, âge, profession

*Pour la personne âgée : l’autonomie

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13
Q

Que doit on noté dans le recueil des donnés pour le motif de prise en charge ?

A

Pathologie aiguë ? Chronique évolutive ? maligne évolutive ? (critère étiologique de la dénutrition)
Pathologie entraînant une maldigestion/ malabsorption ? (critère étiologique de la dénutrition)
État de dénutrition ?

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14
Q

Que doit on noté dans le recueil des donnés pour l’histoire du poids et circonstances déclenchantes ?

A

Poids habituel
Date du début de la perte de poids

Quelle perte de poids ?
- Augmentation des dépenses énergétiques ?
- Diminution des apports ?

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15
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les antécédents personnels et familiaux ?

A

Pathologies

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16
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données anthropométriques?

A

Calculer le % de perte de poids en combien de temps (critère phénotypique de la dénutrition)

  • Adulte :
    IMC < 18,5 kg/m² : critère de dénutrition
    IMC < 17 kg/m² : critère de dénutrition
  • Personne âgée :
    IMC < 22 kg/m² : critère de dénutrition
    IMC < 20 kg/m² : critère de dénutrition sévère
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17
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données cliniques ?

A

Évaluation de la masse et/ou fonction de la fonction musculaire
(critère phénotypique de la dénutrition)

  • personne âgée : tb cognitifs, fatigue, dépressif, de problèmes bucco‑dentaires, de troubles du transit, de la déglutition : critères
    de risques de dénutrition.
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18
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données sociales ?

A

Isolement ou aspect socio-économique pouvant expliquer une réduction des prises alimentaires

  • personne âgée : autonomie, isolement, précarité, aidant ? courses ?
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19
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les données biologiques ?

A

L’albuminémie n’est pas un critère de diagnostic de la dénutrition mais indique son degré de sévérité :

Entre 30 et 35 g/L : modérée

≤ 30 g/L: sévère (tenir compte de l’état inflammatoire, évalué avec le dosage de la protéine-C réactive)

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20
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour le traitement chirurgical et/médical ?

A

Influencent soit les apports alimentaires soit les dépenses énergétiques

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21
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les besoins énergétiques du patients ?

A

Augmentation progressive des besoins énergétiques pour limiter les risques de syndrome de renutrition inappropriée et pour permettre au patient d’augmenter ses apports alimentaires.

MB : sur la base
- du poids actuel afin de stabiliser la perte de poids ;
- puis sur la base du poids avant perte pour reprendre le poids perdu.

NAP : à évaluer selon l’activité réelle

Facteur d’agression : à bien évaluer

*** Pour un sujet obèse, l’objectif pondéral n’est pas celui d’une perte de poids.

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22
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour la consommation alimentaire / habitudes de vie ?

A

Calcul des apports alimentaires spontanés

Environnement social et familial (soutien, stress, …)

Rythme de vie (horaires de travail, de repas, nombre de repas, … )

Troubles du comportement alimentaire

Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’une semaine ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport :
- à la consommation alimentaire habituelle quantifiée,
- ou aux besoins protéino-énergétiques estimés.
Ces différentes informations participeront au diagnostic diététique (« en lien avec » ) et à la mise en place des actions négociées avec le patient
anorexie

Personne âgée : Mini Nutritional Assessment

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23
Q

Que doit on noter dans le recueil des donnés pour les compétences d’auto soins ?

A

Important de savoir son niveau de motivation pour le suivi de la prise en charge.

À évaluer afin d’adapter au mieux l’éducation thérapeutique du patient.

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24
Q

Quels peuvent être les diagnostiques diététiques recontrés dans le cadre d’une dénutrition ?

A

1) Les différents problèmes pouvant être rencontrés :

  • apports énergétiques insuffisants,
  • apport oral insuffisant,
  • apport oral inadapté,
  • apport entéral insuffisant/inadapté,
  • besoins nutritionnels accrus,
  • Apport protéino-énergétique insuffisant,
  • Apport insuffisant en protéines, glucides, lipides.

2) Étiologie : « en lien avec »

Les éléments repérés dans le recueil de données (pathologie, besoins, rythme de vie, environnement, troubles du comportement alimentaire…)

3) Signes : « comme en témoigne »

L’IMC à … kg/m², la perte de poids de … kg en …. semaines/mois, albuminémie à ..g/L

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25
Q

Quelles objectifs diététiques peuvent être définis ?

A

Max 2

Seront définis avec le patient suivant les problèmes repérés dans le diagnostic diététique.

Sera présent : améliorer l’état nutritionnel.

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26
Q

Comment sont définis les préconisations de soins diététiques ?

A

Seront indiqués les pistes de changement pour atteindre le ou les objectifs.

Exemples : augmenter l’apport énergétique/ protidique

Lors de cette première consultation, les modalités de mise en place des préconisations de soins diététiques seront discutées avec le patient (sa famille, ses aidants…) en tenant compte de son appétit, de ses conditions et de son rythme de vie, de ses goûts… Il sera nécessaire que cela soit réaliste et réalisable.

Pourra être discuté la mise en place d’une activité physique adaptée (par lui-même ou avec une orientation vers un professionnel de l’activité physique adaptée) afin de maintenir voire aider à la reprise de la masse maigre.

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27
Q

Qu’est il indispensable de traité lors de la PEC de la dénutrition ?

A

Le traitement de la pathologie ayant entraîné la dénutrition est indispensable.

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28
Q

Comment est définit le SRI selon la Société francophone de la nutrition clinique et métabolique? Quelles peuvent être les manifestations ?

A

Le syndrome de Renutrition Inapproprié est défini par :

L’ensemble des manifestations biologiques et cliniques néfastes qui surviennent lors de la renutrition de patients dénutris ou ayant subi un jeûne prolongé.

Une renutrition trop rapide peut entraîner une :
- hypophosphorémie,
- une hypokaliémie,
- une hyperglycémie,
- une hypovitaminose B1

et/ou des défaillances cardiaques, neurologiques, et respiratoires.

Elle peut conduire jusqu’au décès.

29
Q

Quels sont les objectifs de prises en charge de la dénutrition ?

A

Les objectifs de prise en charge sont d’une part d’obtenir une balance protéino‑énergétique positive et d’autre part de prévenir les troubles hydroélectrolytiques et les déficits vitaminiques en reconstituant les réserves de l’organisme.

30
Q

Quel est l’apport énergétique utilisé pour les patients dénutris

A

En pratique, et de manière générale :

  • 126 à 146 kJ/kg/j (30 à 35 kcal/kg/j) ;
  • jusqu’à 167 kJ/kg/j (40 kcal/kg/j) en prenant en compte les apports oraux et entéraux en cas de :

– pathologies chroniques et dénutrition sévère,

– suites d’agression aiguë,

– malabsorption.

  • en prenant le poids actuel dans un premier temps. afin de « casser » la perte de poids.

Puis l’augmentation progressive des apports permet de retrouver le poids perdu ou de faire sortir le patient des critères de dénutrition (par exemple retrouver un IMC supérieur à 18,5).

Il est important de définir des objectifs pondéraux à atteindre

31
Q

Comment évalue t-on les besoins énergétiques chez la personnes obèse et dénutrie ?

A

Chez la personne obèse et en situation de dénutrition, les besoins seront d’abord calculés sur la base du poids ajusté afin d’éviter une surnutrition.

Puis une fois la situation stabilisée et combattue, le calcul des besoins se fait sur la base des objectifs pondéraux à atteindre au long cours.

La prise en charge de l’obésité du patient se réalisera par la suite si une prescription médicale le demande.

32
Q

Comment s’organise la prise alimentaire chez les patients dénutris ?

A

En pratique, l’apport énergétique sera fractionné de manière à obtenir des repas et des collations de petit volume et enrichis comportant le maximum d’énergie et / ou de protéines, donc facilement consommables en intégralité par le patient.

Il sera donc prévu 3 repas avec 2 à 3 collations (auquel peuvent s’ajouter des grignotages venant compléter des apports caloriques)

33
Q

Quels sont les apports protéiques à prévoir ?

A

L’apport en protéines sera augmenté :

Les besoins en protéines sont estimés à 1-1,2 g/kg/j à 1,8 g/kg/jour selon le niveau d’agression, de l’hypercatabolisme et de la sévérité de la dénutrition.

  • de manière à lutter contre l’hypercatabolisme protidique présent dans certaines pathologies (cancer par exemple),
  • par rapport aux apports spontanés si le patient a diminué la consommation d’aliments sources de protéines.

Il faudra privilégier les protéines de bonne qualité (index Di-sco, VB et coefficient d’utilisation digestive) et donc assurer un rapport protéines animales/protéines végétales > 1

34
Q

Quel est le rôles de protéines dans la ration d’un patient dénutrit ?

A

En plus des rôles habituels, l’apport majoré en protéines va permettre :

  • l’augmentation de l’IMC avec reprise de la masse musculaire,
  • la reprise de masse maigre et donc l’augmentation de la force musculaire,
  • l’amélioration du bilan biologique (albuminémie).
35
Q

Quels sont les apports recommandés en lipides pour les patients dénutris ? Quel est leur rôle dans la ration ?

A

Il n’y a pas de recommandations spécifiques au niveau des lipides.

Les besoins habituels peuvent être conservés avec l’intervalle de référence représente 35 à 40 % de l’apport énergétique total.

Les lipides ont un rôle énergétique important sous un faible volume, ce qui participe à la couverture des besoins énergétiques

Ils sont source d’AGE et de vitamines liposolubles (ADEK) que l’alimentation doit apporter. De plus, ces lipides sont support d’arômes et apportent de la sapidité aux plats, ce qui peut aider à la prise alimentaire.

36
Q

Quels sont les apports recommandés en glucides pour les patients dénutris ? Quel est leur rôle dans la ration ?

A

Il n’y a pas de recommandations spécifiques au niveau des glucides.

Les glucides représentent le complément énergétique de la ration, Ils représenteront 45 à 50 % des apports énergétiques journaliers (selon le % de protéines).

Ils sont source d’énergie et avec un apport suffisant, cela évitera d’utiliser les protéines musculaires à des fins énergétiques.

L’apport en glucides simples, hors lactose et galactose, ne dépassera pas 100 g/j.

Les glucides simples sont source d’énergie sous faible volume : chez un patient avec peu d’appétit et les appréciant cette quantité pourra être augmentée afin d’aider à la couverture des besoins énergétiques.

Ces glucides simples seront de préférence à répartir sur la journée entre les repas et les collations.

37
Q

Quel est l’apport en eau total recommandé pour les patients dénutris ?

A
  • 1 mL/kcal/jour ou 35 mL/kg de poids/jour,
  • avec un minimum de 1,5 L en eau de boisson. (L’apport d’eau par les aliments peut être moins important du fait d’une moindre consommation alimentaire).

Ces apports seront à adapter à la pathologie, aux pertes (drains) et à la diurèse.

L’eau doit être apportée en petit volume, de manière régulière tout au long de la journée, pour éviter la prise d’une grosse quantité de liquide au moment des repas qui risquerait de couper l’appétit du patient

38
Q

Quels sont les apports recommandés en vitamines et minéraux pour les patients dénutris ?

A

L’alimentation devra couvrir les références nutritionnelles pour la population (RNP) et les apports satisfaisants (AS) sauf en cas de SRI, où une supplémentation par voie médicamenteuse pourra être prescrite par le médecin si les carences sont importantes et/ou si les apports alimentaires restent insuffisants.

39
Q

Sur quelles bases se fait le choix de la texture d’alimentation ?

A
  • son état de fatigue,
  • sa pathologie et les douleurs pouvant être liées (cancer ORL par exemple),
  • sa capacité masticatoire,
  • ses risques ou non de fausses route….

S’il y a modification de la texture, il est nécessaire de veiller à la présentation qui peut être parfois moins appétissante et qui rendra plus difficile l’atteinte des objectifs de soins diététiques.

La modification d’une texture alimentaire repose sur une évaluation (pluridisciplinaire, orthophonie etc.) et sur une prescription médicale.

40
Q

En quoi consiste l’enrichissement de l’alimentation ?

A

Il consiste à enrichir l’alimentation traditionnelle avec différents produits de base (poudre de lait, lait concentré entier, fromage râpé, oeufs, crème fraîche, beurre fondu, huile)

ou des produits diététiques (poudres de protéines industrielles, pâtes ou semoule enrichies en protéines…), dans le but d’augmenter l’apport énergétique et protéique d’une ration sans en augmenter le volume.

41
Q

Quelle est la quantité de poudre de lait entier nécessaire pour apporter 5 g de protéines ?

A

2 cuillères à soupe apportent ~ 5 g de protéines

42
Q

Quelle est la quantité de poudre de protéines nécessaire pour apporter 5 g de protéines ?

A

Poudre de protéines (1 à 3 c à s/j)
1 cuillère à soupe (~ 5 g) apporte environ 5 g de protéines

43
Q

Quelle est la quantité de fromage rapé / fondu nécessaire pour apporter 5 g de protéines ?

A

20 g de gruyère = environ 5 g de protéines

1 crème de gruyère de 30 g = environ 4 g de protéines

44
Q

Quelle est la quantité de protéines apporté par un jaune d’œuf ?

A

1 jaune d’oeuf = environ 3 g de protéines

45
Q

Quelle est la quantité de calorie qu’apporte
1 cuillère à soupe de crème fraîche 30% ?

A

1 cuillère à soupe = environ 80 calories / 334 kJ

46
Q

Quelle est la quantité de calorie qu’apporte
1 cuillère à soupe de beurre fondu / huile ?

A

Beurre fondu/huile
1 cuillère à soupe (environ 10 g) = environ 75 à 90 calories (314-376 kJ)

47
Q

Par quel arrêté sont définis les CNO ?

A

Les CNO sont des Aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales (ADDFMS) définis par l’arrêté du 20 septembre 2000 :

« Les ADDFMS représentent une catégorie d’aliments destinés à une alimentation particulière, qui sont spécialement traités ou formulés et destinés à répondre aux besoins nutritionnels des patients et qui ne peuvent être utilisés que sous contrôle médical. La composition des ADDFMS doit être adaptée aux besoins nutritionnels particuliers des personnes auxquelles ils sont destinés et doit être fondée sur des données scientifiques généralement admises ».

48
Q

Qu’est ce que les CNO ?

A

Les CNO sont des mélanges nutritifs complets administrables par voie orale, hyperénergétiques et/ou hyperprotidiques, de goûts et de textures variés (potages, jus de fruits, boissons lactées, yaourts à boire, crèmes, flans, gâteaux…).

Ils doivent être, en règle générale, proposés en 2e intention si les conseils alimentaires et l’alimentation enrichie n’ont pas porté leurs fruits, ou en 1re intention en cas de dénutrition sévère.

Les produits hyperénergétiques (≥ 1,5 kcal/mL ou g) et/ou hyperprotidiques (protéines ≥ 7,0 g/100 mL ou 100 g, ou protéines ≥ 20 % de l’AET) sont conseillés.

49
Q

Comment s’organise la consommation en CNO ?

A

Ils doivent être servis au moment des collations (c’est‑à‑dire 2 heures avant ou après les repas), ou durant les repas en supplément des plats servis.

L’objectif est d’atteindre un apport alimentaire supplémentaire de 400 kcal/jour et/ou de 30 g/jour de protéines (le plus souvent avec 2 unités/jour).

Remarque : pensez à adapter les CNO aux goûts du malade et à ses éventuels handicaps (choix d’une texture adaptée.
Exemple : plutôt crème que boisson en cas de fausse route).

50
Q

Dans quel cadre se fait la consommation en CNO ?

A

Les CNO doivent être présentés comme un traitement de la dénutrition et non comme un goûter, et il est important de vérifier qu’ils sont effectivement consommés.

La prescription des CNO est une prescription médicale.

Le diététicien peut être le demandeur d’une prescription de CNO suite à une évaluation des apports alimentaires du patient mais à ce jour, il ne peut pas les prescrire lui-même.

51
Q

Comment s’effectue le suivi de l’évolution de l’état nutritionnel en cas de dénutrition ?

A
  • en ambulatoire : réévaluation systématique dans le mois suivant la dernière évaluation,
  • en hospitalisation de court séjour : réévaluation au moins 1 x/semaine,
  • en EHPAD et unités de long séjour : réévaluation 1 x/semaine,
  • après une hospitalisation : réévaluation systématique de l’état nutritionnel d’un patient dénutri,
  • en SSR : réévaluation 1 x/semaine.
52
Q

Comment s’effectue le suivi de l’évolution de l’état nutritionnel en en l’absence de dénutrition ?

A
  • en ambulatoire : réévaluation à chaque consultation,
  • en EHPAD et unités de long séjour : réévaluation au moins 1x/mois,
  • en hospitalisation : réévaluation 1x/semaine,
  • en SSR : réévaluation au moins 1 fois tous les 15 jours.
53
Q

Sur quels critères repose le diagnostique de dénutrition d’une personne âgée (> 70ans) ?

A

Le diagnostic de la dénutrition repose sur la présence d’au moins 1 critère phénotypique et d’1 critère étiologique

54
Q

Quels sont les critères phénotypiques de diagnostique de la dénutrition chez la personne âgée ?

A

Perte de poids : ≥ 5 % en 1 mois
ou ≥ 10 % en 6 mois
ou ≥ 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie

IMC < 22 kg/m2

Sarcopénie confirmée par une réduction quantifiée de la force et de la masse musculaire.

55
Q

Quels sont les critères étiologiques de diagnostique de la dénutrition chez la personne âgée ?

A

Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques.

Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).

Situation d’agression (avec ou sans syndrome inflammatoire) : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive

56
Q

Remarques importantes sur l’évaluation de l’état de dénutrition chez la personne âgée :

A

Il faut interpréter le dosage de l’albuminémie en tenant compte de l’état inflammatoire du malade, évalué avec le dosage de la protéine C‑réactive.

Une personne en surpoids peut se trouver en état de dénutrition.
Consensus européen (EWGSOP 2019) définisant la sarcopénie confirmée comme l’association d’une réduction de la force d’une réducation de la force et de la masse musculaire.

57
Q

Comment peut on mesurer la réduction de la force musculaire chez la personne âgée ?

A
  • 5 levers de chaises (en secondes)
    > 15s
  • Force de préhension (dynamomètre ; en kg)
    Femme < 16 Kg
    Homme < 27 Kg
58
Q

Comment peut on mesurer la masse musculaire chez la personne âgée ?

A

Les outils les plus fréquemment utilisés afin de mesurer la réduction de la masse musculaire sont la DEXA (absorptiométrie biphotonique), l’impédancemétrie et la mesure du tour de mollet (< 31 cm).

  • Masse musculaire appendiculaire en (kg)
    Femme < 15
    Homme < 20
  • Index de masse musculaire appendiculaire (en kg/m2)
    Femme < 5,5
    Homme < 7
59
Q

Quel est l’objectif d’apport énergétique et protéique dans le cadre d’une dénutrition chez la personne âgée ?

A

Selon les recommandations de la HAS 2009, l’objectif principal de la prise en charge de la dénutrition est de réaliser un apport suffisant en énergie et en protéines tout comme l’adulte, c’est‑à‑dire 30 à 40 kcal/kg/j et 1,2 à 1,5 g/kg/j de protéines.

Cet apport devra être augmenté en cas de plaie grave ou d’infection.

Il faut noter également le besoin accru en certains acides aminés chez la personne âgée : lysine et méthionine.

60
Q

Quels sont les recommandations des apports en lipides et en glucides pour les personnes âgée dénutries ? Celle en eau ?

A

Pour les lipides et glucides, les apports resteront les mêmes que lors de la prise en charge nutritionnelle des adultes dénutris.

Il faudra être plus vigilant à la couverture des besoins en eau (perte de la sensation de soif, risque de fausses routes…). La texture sera adaptée aux capacités de mastication et de déglutition de la personne âgée.

61
Q

A quelle fréquence doivent avoir lieu les prises alimentaires du patient âgé et dénutri ?

A

L’alimentation sera fractionnée en 3 repas avec 1 à 2 collations (voire 3) afin d’atteindre le taux énergétique et en tenant compte de la capacité digestive des personnes âgées.

Il est important d’éviter une période de jeûne nocturne trop longue (>12 h) en retardant l’heure du dîner, en avançant l’horaire du petit déjeuner ou en proposant une collation en soirée.

62
Q

Comment peut on enrichir les repas pour les personnes âgées ?

A

Les repas seront enrichis de la même manière que pour l’alimentation de l’adulte dénutri : adjonction de différents produits riches en protéines (lait en poudre, lait concentré, poudre de protéines, fromage râpé ou fondu, œuf) ou en énergie (crème fraîche, beurre, huile).

Par exemple, les potages peuvent être enrichis en ajoutant du fromage râpé, du lait en poudre ou des œufs.

Les soupes de poisson peuvent également être proposées.

Les légumes et les plats protidiques doivent plutôt être servis en sauce, en gratin, en soufflé ou en quenelles, enrichis avec du lait en poudre, du gruyère ou des œufs.

63
Q

Quels types d’aide pourrons nous proposer au personnes âgées souffrant de dénutrition ?

A

En fonction du degré d’autonomie de la personne, il faudra envisager une aide technique et/ou humaine au repas.

  • adaptation de l’environnement de repas : posture, couverts et vaisselle adaptée ;
  • stimulation à la prise alimentaire : donner des repères gastronomiques et spatio-temporels lors de la prise de repas, favoriser l’appétence des préparations et l’aspect organoleptique ;
  • organisation d’une aide à la prise alimentaire pour couper et consommer le repas.
64
Q

Comment devrait s’effectuer la décision de la voie de l’alimentation ?

A

Comme pour l’adulte dénutri, les modes de prises en charge nutritionnelle se feront selon l’arbre décisionnel de la SNFEP :

  • par voie orale : conseils nutritionnels, alimentation enrichie et fractionnée, une aide à la prise alimentaire, prescription par le médecin de Compléments Nutritionnels Oraux ;
  • par voie entérale : en complément de la voie orale ou exclusive, par sonde naso-gastrique ou gastrostomie ;
  • par voie parentérale : uniquement lorsque le tube digestif n’est pas fonctionnel.
65
Q

Quelles habitudes alimentaires sont courantes chez la personne âgée ?

A

Il faut combattre l’idée de la personne âgée qu’il ne faut pas manger le soir.

Bien souvent, le vieillard se contente d’un bol de soupe et de sucreries.

Ce type de repas insuffisant et trop sucré entraîne une hypoglycémie nocturne, majorant très souvent l’insomnie, très fréquente chez la personne âgée.

66
Q

Quelle sont les mesures recommandées par l’HAS pour augmenter les apports énergétiques et protéiques ?

A

Plusieurs mesures sont recommandées pour augmenter les apports alimentaires :

  • respecter les règles du Programme national nutrition santé (PNNS) pour les personnes âgées
  • viandes, poissons ou œufs : deux fois par jour
  • lait et produits laitiers : 3 à 4 par jour ;
  • pain, autres aliments céréaliers, pommes de terre ou légumes secs à chaque repas ;
  • au moins 5 portions de fruits et légumes par jour
  • 1 à 1,5 litre d’eau par jour (ou autres boissons : jus de fruits, tisanes, etc.) sans attendre la sensation de soif ;
  • adapter les menus aux goûts de la personne
  • proposer les repas dans un environnement agréable (cadre et convives).
67
Q

Quels peuvent être des conseils spécifiques pour augmenter les apports des personnes âgées dénutris ?

A
  • fractionner et organiser les prises alimentaires de la journée
  • enrichir les prises alimentaires avec des corps gras, des protéines (poudre de lait, œuf, fromages etc.) …
  • éduquer le patient aux compléments nutritionnels oraux afin que ceux-ci restent des compléments aux ingesta et non un remplacement.
68
Q

Comment s’effectue la surveillance de l’état nutritionnel chez une personne âgée ?

A

Chez un patient non dénutri, en cas d’évènement clinique intercurrent (infection, chirurgie…) ou en cas de diminution de l’appétit ou des consommations alimentaires : surveiller le poids, l’appétit et les consommations alimentaires une fois par semaine.

Chez un patient dénutri : surveillance du poids, de l’IMC, de l’appétit et des consommations alimentaires et de la force musculaire.

La surveillance se réalise 1 fois par mois à domicile et en consultation de ville.

Si la personne est en structure, l’évaluation se réalise à l’entrée et à la sortie ainsi que 1 fois par semaine en secteur hospitalier et SMR, et 1 fois par mois en EHPAD et USLD.

La surveillance des apports alimentaires peut se faire avec une méthode simplifiée semi-quantitative ou au moyen d’un calcul précis des ingesta, au mieux sur une période de 3 jours consécutifs et au minimum sur 24 h.

L’albumine sera surveillée une fois par mois en dehors de situations particulières.