M1S3 Alimentation contrôlée en fibre Flashcards
• Connaître les différents types de fibres et les aliments accélérant le transit • Réduire le volume et le nombre de selles par jour ou obtenir une vacuité colique • Éduquer le patient à diminuer sa consommation de fibres
Quel est l’objectif d’une alimentation contrôlée en fibres ?
Limiter le péristaltisme intestinal en diminuant le volume des selles.
Par conséquent, le choix des aliments se fera sur des aliments laissant le moins possible de résidus intestinaux.
Dans quel cas une alimentation contrôlée en fibre est elle préconisée ?
Elle pourra être préconisée dans le cadre d’une prescription médicale dans plusieurs situations :
- en pré et postopératoire de chirurgie digestive (résections du grêle, colectomie, etc.) ou lors d’une césarienne ;
- en cas d’examen intestinal colique (coloscopie) ;
- en cas de sténose intestinale, colite, sigmoïdite diverticulaire, etc.
- et lors d’interventions chirurgicales telles que fistule anale, hémoroïdectomie, etc.
Quel est l’apport de sécurité en fibre recommandé par l’ANSES ?
Rappelons que l’ANSES a actualisé les données concernant les fibres en 2016 et qu’un apport de sécurité de 30 g/jour est requis.
Définition des fibres alimentaires selon l’ANSES :
Sont considérées comme fibres alimentaires les molécules qui ne sont ni digérées, ni absorbées dans l’intestin grêle et qui présentent l’une au moins des propriétés suivantes :
- augmentation de la production de selles et diminution du temps de transit intestinal ;
- stimulation de la fermentation colique ;
- diminution de la cholestérolémie (totale et LDL) à jeun ;
- réduction de la glycémie et/ou de l’insulinémie post prandiale(s) ;
- polymère glucidique d’origine végétale ».
Quels types de fibres existe t-il ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
- les fibres insolubles dans l’eau comme la cellulose, la lignine, et l’hémicellulose. Elles ont un effet de « leste ». On les retrouve donc en partie dans les selles ;
- les fibres solubles qui forment avec l’eau des gels ou des solutions plus ou moins visqueuses. Elles sont majoritairement dégradées dans le côlon. Nous retrouvons l’hémicellulose S? (A?), la pectine, les gommes (guar, caroube), les mucilages, les alginates et les carraghénates. La vitesse du transit intestinale est ainsi réduite.
Quelles sont les caractéristiques de la cellulose ?
La plus répandue, elle est abondante dans les légumes et les fruits (respectivement 50 et 25 % des FAV totales).
Elle est dégradable partiellement par la flore colique.
Sa structure assure aux fibres une grande insolubilité à l’eau et une grande résistance aux sucs digestifs.
Elle a le pouvoir de gonfler avec l’eau ;
Quelles sont les caractéristiques de l’hémicellulose ?
Elle se trouvent dans les légumes (50 % des FAV totales).
Elles sont de nature polysaccharidiques et proviennent de sucres très variés comme le xylose, le mannose, l’arabinose.
Elles prennent le nom de xylane, mannane, galactane, glucane…
Elles ont une très forte affinité pour l’eau ; 60 à 85 % sont dégradées dans le côlon ;
Quelles sont les caractéristiques de l’hémicellulose ?
Elles sont des polysaccharides formés d’acide galacturonique et de ramification.
Elles font partie des parois des cellules végétales, et sont abondantes dans les fruits à pépins et les baies.
Elles ont un pouvoir hydrophile important qui les transforme en gel visqueux.
Ce gel se répartit en couche mince sur l’épithélium intestinal et ralentit ainsi l’absorption d’un certain nombre de nutriments contenu dans le bol alimentaire.
Elles sont complètement dégradées dans le côlon ;
Quelles sont les caractéristiques de la lignine?
Elle est liée à la cellulose dans les parois des végétaux (20 % des FAV totales des légumes).
Elle est abondante dans la partie dure des végétaux et dans les végétaux âgés ; elle est peu hydrophile, agressive pour la muqueuse intestinale.
Quelles sont les caractéristiques des gommes, mucilage, alginates et guar ?
Ce sont différentes fibres utilisées dans l’industrie agroalimentaire pour leurs propriétés hydrocolloïdales (flans, crèmes dessert, charcuteries allégées…).
Existe t-il des fibres d’origine animale ?
Il est encore parfois fait mention de fibres alimentaires d’origine animale (collagène, élastine, kératine).
Ces éléments ne correspondent plus à la définition des fibres alimentaires selon l’ANSES.
Quels autres constituants alimentaires influencent le transit ?
- Lactose
- Amidon résistant
- Fructo-oligosaccharides (FOS)
- Raffinose, stachyose et verbascose
- Composés soufrés
Comment le lactose influence t-il le transit ?
De par sa transformation partielle en acide lactique favorisant ainsi le développement d’une flore colique acidophile, le lactose a une action péristaltogène qui accélère donc le transit.
De plus, chez l’adulte, le lactose peut être plus ou moins bien toléré par diminution ou absence de lactases présentes dans le jéjunum.
Ainsi, le lactose arrivant au niveau du côlon incomplètement « digéré » provoque des ballonnements et des diarrhées.
Pourquoi ne faut -il pas supprimer d’emblée le lactose de l’alimentation ?
Car cela correspond à une prescription médicale.
Il faut évaluer la tolérance au lactose qui est généralement de l’ordre de 15 à 20 g (soit 3 yaourts nature) sans que des troubles apparaissent ; la principale source du lactose étant le lait (yaourt, fromage blanc et fromages ont des teneurs réduites voire très faibles et sont donc généralement bien tolérés).
Qu’est ce que de l’amidon “résistant” ?
On entend par amidon « résistant » un amidon difficile à hydrolyser au niveau de l’intestin grêle.
Ainsi, il fermente dans le côlon et se comporte comme les fibres insolubles.
Quelles formes d’amidon “résistant” existe t-il ?
- l’amidon cru naturellement présent dans les aliments, que l’on retrouve dans la banane verte, les pommes de terre crues, la farine de maïs à teneur élevée en amylose, etc.
- l’amidon trouvé dans les aliments qui sont revêtus d’une « coque » riche en fibres (céréales complètes) ou les légumes secs tels que les haricots secs, les lentilles, etc.
L’amidon est difficilement accessible par les enzymes digestives à cause des FAV et des acides organiques (acide oxalique, acide phytique, facteurs anti vitaminiques). Il est donc mal hydrolysé ; - l’amidon « rétrogradé », c’est‑à‑dire formé lorsque les aliments riches en amidons sont cuits puis refroidis (par exemple, les pommes de terre ou les pâtes en salade).