M2S5 Hyperuricémie et crise de goutte Flashcards
• Savoir adapter l’alimentation en cas d’hyperuricémie • Savoir adapter l’alimentation en cas de crise de goutte • Savoir adapter l’alimentation à un patient « multipathologique » : hyperuricémie souvent présente dans un contexte de surpoids ou d’obésité
De la dégradation de quel molécules l’acide urique est elle le produit final ?
L’acide urique est le produit final de la dégradation des bases puriques.
La guanosine est catabolisée en guanine, l’adénosine en hypoxanthine.
La guanine (par la guanine transférase) aussi bien que l’hypoxanthine (par l’hypoxanthine oxydase) est transformée en xanthine.
La xanthine sera ensuite oxydée par la xanthine oxydase en acide urique.
Définition de l’hyperuricémie :
Une concentration d’acide urique dans le sang supérieure à 360 μmol/L chez l’homme (soit 70 mg/L) et à 320 μmol/L chez la femme (60 mg/L).
L’hyperuricémie est donc une accumulation d’acide urique dans l’organisme en rapport avec :
- une exagération de la synthèse endogène des purines due à des anomalies enzymatiques congénitales ;
- une diminution de l’excrétion urinaire de l’acide urique ;
- un excès d’apport alimentaire d’acide urique.
Quel est le traitement de l’hyperuricémie ?
À l’heure actuelle, il se fait à l’aide de médicaments hypo‑uricémiants qui ont démontré leur efficacité.
Cependant, il ne faut pas oublier que l’alimentation joue un rôle non négligeable sur la concentration de l’acide urique dans l’organisme.
De ce fait, l’adaptation de l’alimentation sera indispensable pour normaliser l’uricémie.
Qu’est que la crise de goutte ?
Quelle que soit la cause de la précipitation d’acide urique, le tableau clinique de la crise de goutte est le même : monoarthrite aiguë, intense, touchant le plus souvent (et sans explication particulière) l’articulation du gros orteil (plus rarement la cheville, le genou, le poignet…), ou une inflammation des tendons (genou, coude, tendon d’Achille…).
Quelle est la cause/ facteurs de risques d’une crise de goutte ?
Cette maladie touche plus particulièrement les hommes, et est favorisée par le surpoids, une alimentation « riche » et la consommation d’alcool.
Il existe aussi un facteur génétique.
Quel est le traitement de la crise de goutte ?
Le traitement anti‑inflammatoire (colchicine) est capital étant donné la douleur intense provoquée par la crise de goutte, puis des mesures hygiéno‑diététiques doivent être instaurées.
En quoi consiste les adaptation de l’alimentation en cas d’hyperuricémie ?
La 1re mesure à entreprendre est d’augmenter l’excrétion urinaire de l’acide urique en sollicitant la diurèse.
La 2nde mesure à entreprendre est de supprimer les aliments responsables de l’hyperuricémie.
Quels types d’aliments doit on différencier pour adapter l’alimentation en cas d’hyperuricémie ?
- les aliments purinophores ;
- les aliments purinogènes ;
- les aliments phlogogènes.
Pourquoi est il nécessaire de mesurer la quantité d’urine éliminée en 24 h ?
La quantité d’acide urique éliminée étant proportionnelle au volume des urines, il faudra assurer une diurèse minimale de 2 L par 24 heures.
Quelle volume d’urine devra être éliminé ? Comment y arriver ?
Donc, pour éliminer au moins 2 L par jour, il faudra augmenter la consommation d’eau de boisson à environ 2,5 L à 3 L par jour, et bien sûr, ne pas hésiter à augmenter encore en cas de situations particulières (activité physique, fortes chaleurs, fièvre, diarrhées…).
Tout type d’eau pourra être consommé : eau du robinet, eau de source, eau minérale et même jusqu’à 500 à 750 mL d’eau de Vichy afin d’alcaliniser les urines (c‘est‑à‑dire augmenter leur pH).
Cette alcalinisation prévient ainsi la formation de calculs.
3.2. Les aliments purinophores
Qu’est ce qu’un aliment purinophore ?
Il s’agit d’aliments riches en nucléoprotéines susceptibles de se transformer facilement en acide urique.
Seuls les aliments apportant plus de 100 mg d’acide urique/100 g seront déconseillés.
Il s’agit uniquement de produits animaux tels que les abats, charcuteries…
Pourquoi seules les purines d’origines animales sont elles déconseillées ?
Les légumineuses, les choux, les épinards, les champignons, les asperges, etc. contiennent, eux aussi, des purines.
Il a été démontré que les purines d’origine végétale ne se transforment pas en acide urique, et donc n’ont aucun impact sur l’uricémie.
De même, le thé et le café ne sont pas déconseillés, car les xanthines qu’ils contiennent, qui sont des purines méthylées, ne peuvent pas se transformer en acide urique.
Qu’est ce que les aliments purinogènes ?
De nombreux acides aminés (glycine, sérine, acide glutamique, acide aspartique) participent à la synthèse endogène des purines.
Il faudra donc limiter leur consommation.
Ces acides aminés sont présents en grande quantité dans les produits animaux.
Quelles sont les recommandations de consommation des aliments purinogènes ?
Il conviendra donc de limiter les protéines à 1 g/kg de poids corporel/jour (voire 0,8 g/kg/jour).
Cependant, certains aliments sont particulièrement riches en glycine et sérine et devront être évités :
* tripes, gelées de viande, gélatine ;
* pieds de porc, tête de veau, galantine.
Qu’est ce qu’un aliment phlogogène ?
Certains aliments et l’alcool limitent l’excrétion urinaire de l’acide urique et sont susceptibles de déclencher une crise de goutte.
Les corps gras qui diminuent la clairance de l’acide urique favorisent l’augmentation de l’uricémie.
L’alcool augmente l’uricémie et l’uraturie par le biais d’une hyperlactacidémie qui diminue l’excrétion urinaire de l’acide urique.
Pour vous donner un exemple : 1 L de vin (à 10 % d’alcool) par jour, apportant donc 80 g d’alcool, suffit pour augmenter l’uricémie de 30 à 40 %.
Il est donc important de limiter la consommation de boissons alcoolisées en cas d’hyperuricémie