M6S2 La mucoviscidose Flashcards

• Savoir adapter l’alimentation en cas de mucoviscidose • Prévenir la dénutrition et assurer la croissance normale de l’enfant atteint de mucoviscidose

1
Q

Qu’est ce que la mucoviscidose ?

A

La mucoviscidose est une maladie génétique à transmission autosomique récessive, affectant les épithéliums glandulaires de nombreux organes.

Cette maladie a une évolution chronique et progressive, elle s’exprime souvent tôt dès la petite enfance.

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Q

Quels sont les systèmes touchés par la mucoviscidose ?

A

Elle provoque une augmentation de la viscosité du mucus et son accumulation dans les voies respiratoires et digestives.

La maladie touche de nombreux organes, mais les atteintes respiratoires sont prédominantes (infections, insuffisance respiratoire et retentissement sur l’appareil cardio‑vasculaire avec une asthénie, anorexie et insuffisance cardiaque).

Il existe également une malabsorption intestinale avec diarrhée, surtout au niveau des triglycérides et des acides gras à longue chaîne.

Ceci entraîne un retard staturo‑pondéral, des carences en protéines, acides gras essentiels et vitamines liposolubles (A, D, E, K).

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3
Q

Epidémiologie de la mucoviscidose ?

A

Cette pathologie touche environ un enfant sur 2 500 naissances en Europe et en Amérique du Nord.

En France, il existe, depuis fin 2002, un dépistage néonatal systématique de la mucoviscidose, ce qui a permis de réévaluer l’incidence de la maladie dans ce pays.

C’est la plus fréquente des maladies génétiques potentiellement graves dès l’enfance. (Source HAS).

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4
Q

Comment doit être pris en charge un patient atteint de mucoviscidose ?

A

Un patient atteint de mucoviscidose est généralement pris en charge par un centre de ressources et de compétences de la mucoviscidose (CRCM).

La consultation diététique doit être systématique afin de prévenir et traiter précocement la dénutrition.

Le document « Protocole national de diagnostic et de soins mucoviscidose » a été publié par l’HAS en 2017 et permet de comprendre le parcours de soins de ces patients.

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5
Q

Quels sont les objectifs diététiques ?

A
  • Maintenir un bon état nutritionnel afin de prévenir les carences et limiter les épisodes infectieux.
  • Favoriser une alimentation hypercalorique et hyperprotéique afin de prévenir ou lutter contre la dénutrition et compenser l’hypercatabolisme.
  • Assurer une croissance staturo‑pondérale normale de l’enfant et de l’adolescent.
  • Éduquer le patient pour une prise en charge sur le long terme, étant donné la chronicité de cette pathologie, et lui permettre ainsi d’avoir une qualité de vie satisfaisante.
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6
Q

Comment évolue la dépense énergétique d’un patient souffrant de mucoviscidose ? Comment peut on s’adapter ?

A

La dépense énergétique de repos est normale chez l’enfant à un stade précoce de la mucoviscidose.

Elle augmente ensuite modérément chez environ 1 malade sur 2.

Il convient d’apprécier l’appétit de l’enfant en dehors des épisodes infectieux afin qu’il s’alimente selon son appétit.

S’il mange peu en dehors de ces épisodes, il faut avoir recours à des fractionnements et à des enrichissements alimentaires car la dénutrition est possible à tout âge de la vie comme nous le rappelle les recommandations HAS actualisées.

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7
Q

Pour quoi la dépense énergétique de repos est elle augmenté ? Quelle est sa valeur ?

A

Le principal facteur d’augmentation de la DER est la détérioration de la fonction respiratoire (l’augmentation du travail musculaire respiratoire) et les épisodes infectieux.

Dans ces cas, la DER est de l’ordre de 115 à 130 % des valeurs normales.

Deux facteurs principaux l’expliquent.

L’alimentation doit alors être hyperénergétique afin d’assurer les besoins normaux de la croissance et de faire face aux déperditions importantes, lors d’épisodes de surinfection bronchique.

Le facteur correctif est de 1,2 à 1,5 correspondant à une situation d’agression (hypercatabolisme) avec une atteinte respiratoire et des surinfections entraînent anorexie, augmentation de la dépense énergétique et donc un risque de dénutrition.

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8
Q

Quels sont les besoins en protéines des patients souffrant de BPCO ?

A

Sur prescription médicale, l’alimentation est en général hyperprotidique pour compenser les pertes sudorales et les pertes azotées dues aux crachats lors des infections respiratoires.

Le besoin en protéines représente un apport de 1,2 à 1,5 g/kg de poids/jour pour lutter contre l’hypercatabolisme et prévenir la dénutrition. La ration est donc hyperprotidique et se situe alors entre 15 et 20 % de l’AET.

Chez le nourrisson et l’enfant, les apports pourront être augmentés davantage de façon à assurer une croissance normale. Ils représenteront 2,5 à 4 g/kg de poids/jour.

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9
Q

Comment est traité l’insuffisance pancréatique exocrine ?

A

L’apport lipidique important n’est plus à redouter depuis l’apparition des enzymes pancréatiques gastro‑protégées.

Celles‑ci sont issues d’enzymes pancréatiques d’origine porcine (pancréatine) et permettent de traiter l’insuffisance pancréatique exocrine du patient.

Elles sont administrées au cours des repas sous la forme de gélules gastro‑résistantes (Créon®).

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10
Q

Que permettent les enzymes pancréatiques autoprotégées ?

A

Ces enzymes contribuent ainsi à lutter contre les stéatorrhées, ballonnements, malabsorptions vitaminiques (ADEK) et ainsi permettent de lutter contre la perte de poids et la dénutrition.

Un apport correct en acides gras essentiels et en vitamines liposolubles peut ainsi être assuré.

De plus, l’alimentation plus sapide est mieux acceptée.

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11
Q

Quels sont les besoins en lipide ?

A

L’apport sera normo‑lipidique, voire hyperlipidique.

Une alimentation riche en lipides augmenterait le pronostic vital du fait du haut pouvoir énergétique des lipides.

L’apport en lipides représentera alors 35 à 40 % de l’AET (voire plus chez le nourrisson).

Il permet d’apporter des AGMI et des AGPI et de couvrir les besoins en AGE.

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12
Q

Quels sont les sources de lipides à privilégier ?

A

Les matières grasses consommées crues sont à privilégier pour une meilleure digestibilité.

Les oméga 3 sont à favoriser pour leur action anti-inflammatoire, en respectant l’équilibre entre les oméga 3 et 6.

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13
Q

Quels sont les apports recommandés en glucides chez les patient souffrant de mucoviscidose ?

A

Les glucides représentent le complément énergétique de la ration.

Le rôle des glucides est important car ils représentent une source non négligeable d’énergie.

Les sucres hors lactose et galactose ne devront pas dépasser 100 g maximum par jour afin de ne pas déséquilibrer l’alimentation et de ne pas les privilégier aux dépens des autres nutriments.

Cependant, il est important de ne pas être trop restrictif, de manière à lutter contre la perte d’appétit et la dénutrition.

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14
Q

A quels apports en minéraux faudra t-il veiller ? Pourquoi ?

A

Il faut veiller en particulier au sodium car on constate des pertes sudorales importantes, mais tenir compte toutefois des traitements possibles à base de cortisone.

Les apports seront à augmenter également en cas de fortes chaleurs.

Le ministère de la Santé a mis en place des recommandations particulières concernant les apports en sodium chez ces patients atteints de mucoviscidose.

Les apports sodés à prescrire seront à adapter en fonction de la température ambiante et du poids de l’enfant.

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15
Q

Quelles sont les recommandations particulières concernant l’apport en sodium chez les patients atteint de mucoviscidose ?

A

À partir de 25 °C
< 5 Kg : + 1,5 g de sel/jour
5-10 Kg : + 2 g de sel/jour
> 10kg : Rajouter 1 g de sel/jour/10 kg de poids

À partir de 30 °C
< 5 Kg : + 2,5 g de sel/jour
5-10 Kg : + 4 g de sel/jour
> 10kg : Rajouter 2 g de sel/jour pour 10 kg de poids

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16
Q

Sous quelle forme pourra être administré le sodium ?

A

Le sodium pourra être administré soit sous forme de sel de table, de cuisine ou d’aliments naturellement riches en sodium (certaines eaux gazeuses, crustacés, mollusques, charcuterie, fromage, olives, etc.), soit à l’aide de gélules, de sachets de NaCl, de comprimés ou ampoules de NaCl.

17
Q

Quid de la supplémentation ?

A

Le calcium pourra être supplémenté en cas de corticothérapie.

Il peut y avoir supplémentation en vitamines A, D, K en début de prise en charge.

Par la suite, les enzymes pancréatiques jugulent la diarrhée de malabsorption.

Les vitamines C et E améliorent les défenses de l’organisme : elles seront systématiquement supplémentées, tout comme le Fe, Se, et Zn.

18
Q

Quels sont les besoins en eau total ?

A

Ils sont importants et doivent être augmentés en période de fortes chaleurs ou en cas de fièvre afin de compenser les pertes par sudation.

Une fois encore, le ministère de la Santé recommande d’augmenter les apports afin d’éviter les risques de déshydratation.

Par conséquent, les recommandations pour les enfants sont de boire environ 3 litres par m² (de 1 à 3 litres en fonction de l’âge).

Il faut privilégier les eaux riches en sodium telles que la Vichy Saint‑Yorre®, la Vichy Célestin®, la Quézac®, l’Arvie® ou la Badoit®.

19
Q

Quels sont les besoins en eau total chez le nourrisson ?

A

Chez le nourrisson, en cas d’alimentation lactée uniquement : les apports peuvent être augmentés d’environ 20 %, notamment au début à l’aide de solutés de réhydratation orale (SRO du type GES 45®, ADIARYL®, ALHYDRATE®, FANOLYTE®, PICOLITE® ou VIATOL®), à proposer en petite quantité tout au long de la journée.

20
Q

Le lait maternel est il recommander quand l’enfant est atteint de mucoviscidose ?

A

L’allaitement maternel est souhaitable jusqu’à la diversification alimentaire, mais il peut être insuffisant selon l’importance des signes.

Il peut être nécessaire de supplémenter par des produits diététiques type dextrine maltose ou que des laits maternels soient épaissis pour éviter les reflux gastro-œsophagiens.

Les laits à base d’hydrolysat de protéines (Alfare®, Pregestimil®, Nutramigène®, Galliagène®, Peptijunior®) sont réservés aux nourrissons très amaigris ou victimes d’atteinte intestinale (iléus méconial, résection intestinale).

21
Q

Quels sont les particularités de la PEC chez le nourrisson en matière d’apport en lipides ?

A

L’apport en AG essentiels, vitamines liposolubles et sodium devra être contrôlé.

Si besoin, un apport d’enzymes pancréatiques gastro protégées pourra être rapidement prescrit par le médecin.

22
Q

Quels sont les particularités de la PEC chez le nourrisson en matière d’apport en sodium ?

A

Le NaCl doit être apporté à raison de 2 g/kg de poids/jour, soit un apport total sodé d’environ 5 mEq/kg/jour couvert par l’alimentation et la supplémentation.

Cette quantité pourra être augmentée en cas de température extérieure élevée ou de fièvre.

Des compléments en sodium pourront être utilisés pour atteindre les apports journaliers recommandés. Il s’agit de solutions de réhydratation pour le nourrisson et gélules de sel. (Source HAS)

23
Q

Comment se fait la diversification alimentaire ?

A

La diversification alimentaire débutera vers l’âge de 5 à 6 mois, comme chez l’enfant non malade.

Elle doit être riche, équilibrée et adaptée à la croissance.

Il faut, bien sûr, s’adapter à l’appétit de l’enfant, mais il est très important de ne pas limiter le bébé, l’énergie mise en réserve sera utilisée lors d’épisodes infectieux.

24
Q

Quid de la supplémentation chez le nourrisson ?

A

La supplémentation en vitamines liposolubles est systématique au cours de la première année de vie et en cas d’antibiothérapie prolongée et de carence.

Une supplémentation en oligo‑éléments pourra être nécessaire également en cas de carence (fer, zinc, sélénium), ainsi qu’en magnésium.

La croissance staturo-pondérale sera surveillée lors des consultations de suivis médicaux.

25
Q

Quels paramètres sera t-il important de surveiller lors de la croissance ?

A

Tout retard staturo-pondéral sera relevé et des mesures correctrices seront mises en place (enrichissement calorique/protéique, adaptation du traitement médical et supplémentations etc.)

26
Q

A quoi ressemble généralement la courbe de de poids des enfants atteint de mucoviscidose ?

A

Généralement, les premières années, les courbes de poids et de croissance sont normales.

Par la suite, les épisodes infectieux augmentent la dépense énergétique de l’enfant et peuvent provoquer des troubles de la croissance staturo-pondérale allant jusqu’à des situations de dénutrition.

27
Q

Quid de suppléments chez l’enfant ?

A

Des suppléments protidiques sont régulièrement ajoutés sous forme de poudre de lait écrémé, poudre de protéines, jaune d’oeuf, fromage fondu…

Des compléments nutritionnels oraux (CNO), ainsi que l’alimentation entérale pourront être utilisés.

On pourra aussi assurer une supplémentation en fer, sélénium, zinc.

Pour les mêmes raisons que celles évoquées chez l’adulte et le nourrisson, le NaCl sera donné à raison de 4 g/j et il faudra veiller à un apport hydrique suffisant.

28
Q

Dans quel cas envisage t-on une alimentation entérale chez l’enfant ?

A

Remarque : le recours à la nutrition entérale est requis quand les enrichissements caloriques ont échoué et que son rapport Poids/Taille est inférieur à 85 % des enfants de son âge.

Ce traitement sera administré par sonde naso-gastrique.

29
Q

Quelles peuvent être les complications digestives ?

A
  • Le reflux gastro‑oesophagien
  • Les colopathies
  • Atteinte hépato‑biliaire : le diagnostic est clinique, biologique, échographique et/ou endoscopique (présence de varices oesophagiennes).
  • Poussée aiguë de pancréatite
30
Q

Quel est la PEC en cas de diabète chez un patient atteint de mucoviscidose ?

A
  • Au stade d’intolérance au glucose : il faut mettre en place une surveillance glycémique et donner des conseils nutritionnels, à savoir un contrôle des produits sucrés (à prendre au cours d’un repas et non en‑dehors), augmentation de la consommation en fruits, légumes et céréales complètes (riches en fibres).
  • Au stade de diabète : on mettra en place une insulinothérapie et une éducation thérapeutique adaptée. On donnera alors des conseils diététiques.
31
Q

Comment peut on prévenir de la déshydratation ?

A

Elle doit être prévenue par un apport en sel et en eau suffisant (surtout en cas d’activité sportive, de grosse chaleur, de fièvre).

En cas de déshydratation importante, la réhydratation peut se faire au moyen de solutés sodés administrés par voie orale ou parentérale.

Les supplémentations en NaCl peuvent être de l’ordre de 2 à 6 g/ jour selon la situation du patient, son activité, la température extérieure etc.

32
Q

Qu’est ce que les SRO ?

A

Les solutés de réhydratation orale (SRO) sont des produits constitués d’électrolytes (sodium, potassium, chlore), d’agents alcalinisant (citrates ou bicarbonates) et de glucides (Source HAS, octobre 2002).

Ils visent à compenser les pertes hydro‑électrolytiques du nourrisson et du jeune enfant en cas de diarrhées.

  • Les électrolytes permettent de compenser les pertes.
  • Les glucides confèrent à la solution l’essentiel de son osmolarité, permettent une meilleure acceptabilité de celle‑ci par l’enfant et apportent une quantité d’énergie non négligeable.
  • Les bicarbonates ou citrates permettent de prévenir une éventuelle acidose.

Ces solutés se présentent sous forme de sachet de poudre à diluer dans de l’eau.

Parmi les SOR les plus connus, nous retrouvons : GES 45®, ADIARYL®, ALHYDRATE®, FANOLYTE®, PICOLITE® ou VIATOL®.

33
Q

Quels devront être les thèmes abordés lors de l’éducation thérapeutique patient ?

A

L’éducation thérapeutique fait partie intégrante de la prise en charge multidisciplinaire du patient atteint de maladie chronique.

Elle sera adaptée à l’âge du patient et, selon l’âge, destinée également à la famille.

Les thèmes abordés pourront être :

  • Repérer les aliments qui contiennent des graisses et adapter la quantité d’enzymes pancréatiques à chaque prise alimentaire (objectif prioritaire).
  • Repérer les aliments riches en sel et repérer les situations justifiant une supplémentation en sel et en eau (objectif prioritaire).
  • Connaître la nécessité d’un apport calorique adapté.
  • Identifier la conduite à tenir face à une perte de poids.
  • Orienter les patients ver des association de patients Ex : www.vaincrelamuco.org

Vous retrouverez aussi des informations générales sur www.orphanet.net (rubrique mucoviscidose).