M2S2.2 Dénutrition chez l'enfant et cancer Flashcards
• Savoir reconnaître une maigreur constitutionnelle • Savoir prendre en charge une dénutrition • Savoir reconnaître et prendre en charge un trouble du comportement alimentaire (TCA)
Qu’est ce qui est toujours altéré par une dénutrition chez l’enfant ?
La croissance
Comment diagnostique t-on une dénutrition chez l’enfant ?
Le diagnostic de la dénutrition repose sur la présence d’au moins 1 critère phénotypique et d’1 critère étiologique
Quels sont les critères phénotypiques de diagnostique de la dénutrition chez l’enfant ?
Perte de poids :
≥ 5 % en 1 mois
ou ≥ 10 % en 6 mois
ou ≥ 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie.
MC < courbe IOTF 18,5
Stagnation pondérale aboutissant à un poids situé 2 couloirs en dessous du couloir habituel (courbe de poids).
Sarcopénie confirmée par une réduction de la force et de la masse musculaire.
Quels sont les critères étiologique de diagnostique de la dénutrition chez l’enfant ?
Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques.
Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).
Situation d’agression (avec ou sans syndrome inflammatoire) : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive
Comment est prise la décision d’une alimentation artificielle ?
Voir arbre décisionnel page 21
Actions diététiques :
Afin d’améliorer l’état nutritionnel des enfants et des adolescents, il convient de veiller à la couverture des besoins estimés en mettant en place, comme pour les adultes, différentes adaptations : reconstitution des biberons, diversification, fractionnement, enrichissement…
Il est nécessaire de vérifier l’équilibre alimentaire et la présence des différents groupes d’aliments avec les fréquences recommandées pour les enfants de 0 à 17 ans. Pour cela, vous pouvez consulter le site du Haut Conseil de la Santé Publique.
Comment s’effectue la surveillance de l’état nutritionnel chez l’enfant ?
- En cas de dénutrition
En ambulatoire : réévaluation systématique dans le mois suivant la dernière évaluation.
En hospitalisation :
réévaluation au moins une fois / semaine
- En absence de dénutrition
En ambulatoire : réévaluation à chaque consultation.
En hospitalisation : réévaluation une fois / semaine.
Prévalence de la dénutrition chez les patients atteints de cancers :
La dénutrition est l’une des complications fréquentes des cancers, en particulier des cancers digestifs (bouche, gorge, œsophage, estomac, côlon), et des traitements appliqués aux cancers digestifs (radiothérapie, chirurgie).
La prévalence de la dénutrition, tous cancers confondus, est de l’ordre de 40 %.
Dans le cas des cancers des voies aérodigestives, 60 à 90 % des patients sont dénutris
Quelles sont les deux principales cause de la dénutrition chez les patients atteints de cancer ?
- une augmentation des dépenses énergétiques due aux perturbations du fonctionnement des cellules et à l’inflammation induite par la tumeur ;
- une réduction des apports alimentaires en raison d’une perte d’appétit (anorexie) liée aux réactions inflammatoires, ou de troubles du goût et de la consommation alimentaire pendant les traitements
Pourquoi est important de Surveiller /prendre en charge la dénutrition chez les patients atteint de cancer ?
La dénutrition conduit généralement à une dégradation de l’état général, une maigreur importante due à une perte de graisse et surtout de muscles (cachexie), et donc entraîne une diminution des défenses immunitaires et de la cicatrisation.
La dénutrition peut également gêner ou empêcher le traitement en augmentant la toxicité des traitements et le risque de complications postopératoires.
Elle est associée à une durée d’hospitalisation plus longue.
Il a été démontré que pour un même cancer au même stade, un patient dénutri a un risque de mortalité plus important qu’un patient non dénutri.
La dénutrition serait directement responsable du décès des patients atteints de cancers, dans 5 à 25 % des cas. C’est pourquoi la dénutrition doit être prévenue et traitée.
Quelles sont les objectifs principaux de la démarche diététique chez un patient atteint de cancer ?
Dès le diagnostic du cancer établi, il est essentiel pour le patient de surveiller son poids et adapter son alimentation.
Tant que cela est encore possible, il est conseillé au malade de manger tout ce dont il a envie, de se faire plaisir et surtout de profiter des périodes sans trouble pour « faire des réserves » surtout s’il a commencé à perdre du poids.
Les objectifs diététiques de la démarche de soins diététiques sont :
- augmenter les apports en énergie et en protéines de façon à corriger la dénutrition, facteur aggravant du cancer ;
- « gatronomiser » les repas de façon à ouvrir l’appétit au patient ;
- augmenter la consommation de fruits et légumes afin de couvrir les besoins en vitamines et antioxydants.
Quels sont les apports recommandés en énergie chez les patients atteints de cancer ?
On préconisera une alimentation variée, hyperprotéique et hypercalorique afin de prévenir ou traiter la dénutrition.
L’apport énergétique sera d’environ 25 à 30 kcal/kg par jour en péri‑opératoire et de 30 à 35 kcal/kg par jour en oncologie médicale (chimiothérapie et radiothérapie).
En pratique, pour l’examen du BTS, il vous faudra utiliser le calcul du besoin énergétique auquel vous multipliez le facteur d’hyper‑catabolisme de 1,1, ce qui revient à augmenter le besoin de 10 % environ.
Quels sont les apports recommandés en protéines chez les patients atteints de cancer ?
Les besoins en protéines sont de 1,2 à 1,5 g/kg de protéines par jour.
Ce besoin est augmenté afin de compenser les pertes liées à l’hypercatabolisme.
Il faudra privilégier les aliments sources de protéines de bonne qualité (protéines animales) afin d’assurer un apport en acides aminés essentiels.
Quels sont les apports recommandés en lipides chez les patients atteints de cancer ?
Les apports lipidiques seront normaux.
Ils ont un rôle énergétique important puisque 1 g de lipides apporte 38 kJ.
Les lipides apportent également de la sapidité aux plats, ils augmentent le plaisir gustatif, très important chez
le patient dénutri qui a peu d’appétit.
Ils sont sources de vitamines liposolubles et plus particulièrement de vitamine E qui a un rôle antioxydant et donc intéressant dans le cas du cancer.
Quelle est la précaution à prendre avec les recommandation lipides chez les patients atteints de cancer ?
Attention malgré tout aux cancers digestifs qui peuvent entraîner une stéatorrhée.
Préférer les triglycérides à chaine courte et moyenne (beurre, crème, produits laitiers).
Si la stéatorrhée (teneur en graisses des selles) est importante, la prescription d’extraits pancréatiques gastro-protégés pourra être discutée avec l’équipe médicale.
Quels sont les apports recommandés en glucides chez les patients atteints de cancer ?
Ils représentent le complément énergétique de la ration.
Les glucides simples hors lactose et galactose pourront être maximisés et ne devront pas dépasser 100 g/j, sauf si la situation ou la prescription médicale le demandent.
Quels sont les apports hydrominéral recommandés chez les patients atteints de cancer ?
L’apport en eau total sera normal.
Il est important de favoriser la consommation de fruits et légumes frais pour leur richesse en fibres, mais aussi en vitamines et minéraux et donc leur rôle antioxydant.
A quelle fréquence d’effectuera la prise alimentaire ?
Afin de favoriser « les réserves énergétiques » il est nécessaire de fractionner les repas, de mettre en place des collations énergétiques durant la journée mais aussi pendant la nuit si possible.
Quid des CNO chez les patient atteints de cancer ?
Si l’alimentation du patient, après adaptation selon les conseils précédents, n’est pas suffisante, les apports pourront être augmentés par la prise de CNO en dehors des repas (en établissement de santé comme à domicile).
Quels conseils sur la qualité des aliments pourrons nous donné aux patients atteints de cancer ?
Il faut que le patient mange ce qui lui fait envie quand il en a envie !
Le fait de prendre les repas dans une ambiance confortable et détendue, dans une pièce aérée, avec une présentation des plats soignée, est primordial pour donner envie au patient.
On pourra conseiller également au patient de consommer autant que possible des aliments caloriques et riches en protéines tels que les viandes, poissons, oeufs et produits laitiers, consommer des potages ou purées enrichis sans excès avec de la crème, du beurre, des oeufs ou du fromage, et des desserts enrichis avec du miel, du sucre ou de la confiture.
En dehors de l’alimentation que faudra conseillé au patient ?
Enfin, il sera conseillé de conserver une légère activité physique tout au long de la maladie.
Même pendant la maladie, l’activité physique est primordiale car elle entretient la faim, elle favorise le maintien de la masse musculaire, réduit la sensation de fatigue et améliore la qualité de vie.
Il est évident qu’il faut que chaque patient adapte son activité selon son état de fatigue.
Il faut essayer de maintenir une activité régulière, comme marcher à son rythme, selon ses capacités, une à deux fois par jour.
Qu’est ce qu’un trouble du comportement alimentaire ?
On parle de TCA lorsqu’il y a perte de contrôle des prises alimentaires.
Quels sont les indices comportementaux qui révèlent la perte de contrôle des prise alimentaires ?
- manger beaucoup, plus rapidement que la normale ;
- manger jusqu’à sensation de plénitude inconfortable ;
- manger sans avoir faim de grandes quantités de nourriture ;
- manger seul, caché, avec un sentiment de honte quant aux quantités absorbées ;
- impression de dégoût de soi, sentiment de culpabilité après avoir mangé.
Comment peut on classer les TCA ?
Leur situation dans la séquence comportementale :
- troubles prandiaux (hyperphagie, tri, mérycisme, mâchonnement, etc.),
- troubles extra‑prandiaux (boulimie, nibbling, craving, night eating syndrom, etc.) ;
Des comportements et cognitions mises en cause : hyperphagie, orthorexie, binge eating.