Tumeurs du sein Flashcards
Quelle est l’epidemiologie du cancer du sein ? Quel est le pourcentage de nouveau cas ? A quoi est attribuable cette hausse ? Comment a evolué l’incidence ? Quelle population peut etre touché par le cancer du sein ? Quel est le taux de deces en 2018 et en 2020 et comment évolue-t-il ? Quel est le taux de survie globale ?
- Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, devant le cancer colorectal et le cancer du poumon.
- Il représente autour de 30 % des nouveaux cas de cancers féminins
- Son incidence était de 58 400 cas en 2018. Entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein chez la femme a presque doublé passant de 30 000 à 58 400 cas annuels
=> Cette hausse est attribuable à une augmentation du risque absolu de développer un cancer du sein, à l’augmentation et au vieillissement de la population
- Après une période de stabilisation dans les années 2000, l’incidence du cancer du sein est à nouveau en progression sur la période 2010–2018 (+ 0,6 % par an en moyenne). La prévalence du cancer du sein en France en 2018 était d’environ 220 000 cas (cancers diagnostiqués entre 2013 et 2018 et toujours vivants en 2018).
- Dans plus de 8 cas sur 10, il touche des femmes âgées de 50 ans et plus avec des âges médians au diagnostic et au décès en 2018 qui sont respectivement de 63 et 74 ans
- Dans plus de 99 % des cas, le cancer du sein touche les femmes mais il peut aussi concerner les hommes chez qui une mutation constitutionnelle délétère doit être évoquée.
- Le cancer du sein représentait près de 12 150 décès en 2018. Le taux de mortalité suit une évolution inverse du taux d’incidence avec une diminution du taux de mortalité par cancer du sein entre 1990 et 2018 : 20,2 décès pour 100 000 femmes en 1990 et 14,0 décès pour 100 000 femmes en 2018. Cependant, il reste la première cause de décès par cancer chez la femme (14 % des décès féminins par cancer) devant le cancer du poumon.
- Le taux de survie globale après cancer du sein est de 88 % à 5 ans. Néanmoins, ce taux reflète de grandes hétérogénéités de pronostic selon le sous-type de cancer du sein et son stade.
Quels sont les 2 types de FR du cancer du sein ? Quels sont les principaux FR ? et les autres ?
- Le cancer du sein est une maladie d’origine MULTIFACTORIELLE
- Les FR de cancer du sein peuvent être distingués en facteurs extrinsèques, non liés directement à l’individu mais à son environnement, et intrinsèques, propres à l’individu
-> Les FR retrouvés sont principalement liés aux HORMONES
Cependant, l’identification de ces facteurs de risque a un impact limité.
-> Les autres FR incriminés sont liés aux ATCD, à l’AGE et au MODE DE VIE
Quels sont les FR liés aux hormones du cancer du sein ?
Les FR retrouvés sont principalement liés aux hormones :
- la durée d’exposition hormonale avec l’âge précoce de la puberté (< 12 ans) et l’âge tardif de la ménopause (> 55 ans)
- l’âge tardif de la première grossesse (> 30 ans) et la pauciparité
- l’absence d’allaitement
- l’utilisation de ttt hormonaux tels que la contraception œstroprogestative (risque relatif de 1.04) et le ttt hormonal substitutif de la ménopause
quels sont les autres facteurs incriminés liés aux ATCD, à l’âge et au mode de vie dans le cancer du sein ?
- Cependant, l’identification de ces FR a un impact limité.
- Les autres facteurs incriminés sont liés aux ATCD, à l’âge et au mode de vie :
- ATCD personnels, tels que les ATCD de carcinome in situ ou d’hyperplasie atypique ou de radiothérapie de la paroi thoracique
- ATCD familiaux (dont les syndromes de prédisposition génétique), dans lesquels on tiendra compte du degré de parenté, du jeune âge de survenue, de la bilatéralité, de la multifocalité et de l’existence de cancer associé
- l’AGE
- l’OBESITE (surtout post-ménopausique)
- l’ALCOOL
- le HAUT NIVEAU socio-économique
Qu’est ce que sont les genes BRCA1/2 ? Dans combien de pourcentage de cancer du sein sont-ils impliqués ? Quels sont les autres genes qui font augmenter le risque de cancer du sein? Quel est le role du clinicien ? Dans quel cas une analyse génétique peut etre utile ?
- Pour les facteurs génétiques, les gènes BRCA1 et BRCA2 (BRCA1 /2) sont impliqués dans 5 à 10 % des cancers du sein. BRCA1 /2 sont des gènes suppresseurs de tumeurs impliqués dans la réparation de l’ADN : ils codent des protéines impliquées dans la réparation des cassures double brin d’ADN par recombinaison homologue. D’autres cancers sont associés à une altération d’un de ces gènes : ce sont principalement ceux de l’ovaire (notion de syndrome sein-ovaire ), du sein chez l’homme, de la prostate et du pancréas.
- Lorsqu’une patiente a une mutation délétère de BRCA1 /2, elle présente une hétérozygotie au niveau de l’ensemble des cellules de son organisme et la copie saine du gène BRCA1 /2 assure une bonne réparation de l’ADN. La perte d’hétérozygotie au niveau de cellules mammaires et/ou ovarienne (survenue d’une mutation sur la copie saine du gène BRCA1 /2) constitue une étape clé dans la carcinogenèse au niveau mammaire et/ou ovarien avec la perte des voies de réparation de l’ADN BRCA-dépendantes qui conduira ensuite à d’autres anomalies génétiques au niveau tumoral.
- D’autres syndromes rares de prédisposition génétique font augmenter le risque de cancer du sein ; les gènes concernés sont les suivants : PALB2 , TP53 (syndrome de Li-Fraumeni), CHEK2 , ATM , PTEN (syndrome de Cowden) et STK11 (syndrome de Peutz-Jeghers)
=> L’identification de ces FR génétiques a un fort impact sur la PEC de ces patientes avec la mise en place d’une prévention primaire (par exemple, chirurgie prophylactique) ou secondaire (par exemple, dépistage individualisé). - En parallèle, il existe également de multiples variants génétiques décrits qui confèrent un petit excès de risque de cancer du sein et peuvent être additionnés en un score de risque.
- Le rôle du clinicien est de repérer les patientes relevant d’une indication de consultation d’oncogénétique, en vue de l’analyse génétique
-> Cette analyse nécessitera le consentement éclairé et écrit de la patiente
-> Elle est utile à chaque fois qu’existe un contexte héréditaire - Le but de la consultation est d’identifier les ATCD personnels et/ou familiaux évocateurs et de proposer la recherche d’une altération génétique portant sur un panel de gènes incluant notamment BRCA1 , BRCA2 , PALB2 , TP53 , CHEK2 , ATM , PTEN (panel évolutif et actualisé selon l’état de connaissance
Que faut-il évoquer et faire en cas de cancer tous types histologiques confondus chez la meme personne ou dans la famille ?
- Plusieurs cas de cancer tous types histologiques confondus, chez la même personne ou dans la famille doivent faire évoquer un syndrome de prédisposition génétique également autre que BRCA
- En cas de forme familiale avérée et en absence de mutation identifiée chez le cas index, une surveillance clinique et radiologique sera proposée comme les autres formes familiales à risque
Quelles sont les femmes considerées comme a haut risque (ou risque élévé) de cancer du sein et qui font l’objet d’une surveillance particuliere ?
- Du fait de son taux d’incidence élevé (1 femme sur 10 sera concernée au cours de sa vie), toutes les patientes sont considérées comme étant au minimum à risque moyen de développer un cancer du sein.
- Les patientes ayant les ATCD suivants sont considérées comme étant à haut risque (ou risque élevé) de cancer du sein et doivent faire l’objet d’une surveillance particulière :
- en cas d’ATCD personnel de cancer du sein ou de carcinome canalaire in situ
- en cas d’ATCD d’irradiation thoracique médicale à haute dose (ATCD d’irradiation pour maladie de Hodgkin)
- en cas de forme familiale avérée et en absence de « mutation » identifiée chez le cas-index, une surveillance clinique et radiologique sera proposée comme pour les autres formes familiales à risque
- en cas d’ATCD personnel d’hyperplasie canalaire atypique, d’hyperplasie lobulaire atypique ou de carcinome lobulaire in situ.
- Les patientes ayant une mutation délétère BRCA1 /2 sont considérées comme étant à risque très élevé de développer un cancer du sein. Elles ont également un programme de dépistage individuel personnalisé
De quelle structure anatomique né le cancer du sein ? Quelles sont les 3 étapes de la carcinogenese ? Sous l’influence de quoi la carcinogenese mammaire est-elle ? Comment est l’évolution dans la premiere étape de la carcinogenese mammaire et quel est le nom de la lésion ?
- Le cancer du sein naît des cellules de l’appareil sécrétoire du sein constitué des lobules et des canaux galactophores (voir p295)
- La carcinogenèse du cancer du sein est superposable à celle des autres cancers avec un processus multi-étapes (initiation, promotion, progression)
- La carcinogenèse mammaire est en partie sous l’influence des œstrogènes (notion de cancer hormonodépendant).
- Dans une 1ere étape, l’évolution est intraépithéliale (potentiellement à partir de lésions précancéreuses appelées dysplasies ou néoplasies intraépithéliales), sans franchissement de la membrane basale : lésions nommées carcinome in situ
Quel est le risque metastatique des carcinomes in situ du cancer du sein ? Quel est le risque évolutif de ces lésions ? VOIR PHOTO P298
- Contenus à l’intérieur du canal galactophorique ou du lobule et sans possibilité de franchir la membrane basale, les carcinomes in situ ont un risque métastatique nul (pas de dissémination à distance par voie lymphatique ou hématogène)
- Le risque évolutif d’un carcinome in situ est :
- la DISSEMINATION LARGE dans le sein par diffusion à l’intérieur des canaux conduisant à des chirurgies radicales (mastectomie pour carcinome in situ étendu)
- l’évolution potentiellement en plusieurs années vers un CANCER INVASIF
Qu’est ce que le carcinome mammaire invasif ? Quelles sont les voies d’extension du cancer ?
- Le carcinome mammaire invasif se définit par le franchissement de la membrane basale
- La prolifération des cellules tumorales entraîne une progression tumorale se manifestant par une extension par contiguïté puis par une diffusion des cellules tumorales par voie lymphatique ou vasculaire
-> La dissémination lymphatique est responsable de l’extension locorégionale aux différentes aires ganglionnaires de drainage des seins (adénopathies des chaînes axillaire, sous- et sus-claviculaire, mammaire interne) et, de là, participe également à l’extension à distance
-> La dissémination hématogène est majoritairement responsable de l’extension métastatique à distance
Quels sont les sites métastatiques préferentiels du cancer du sein ? du sous type HER2+? du carcinome lobulaire infiltrant?
- Les sites métastatiques préférentiels sont les OS, les POUMONS et le FOIE
- Certains sites métastatiques sont plus fréquents pour un sous-type de cancer du sein
-> Par ex, le carcinome infiltrant de type non spécifique HER2+ a une fréquence élevée de métastases dans le SNC, tandis que le carcinome lobulaire infiltrant a une fréquence élevée de carcinose PERITONEALE et PLEURALE
Quelles sont les 2 classifications du cancer du sein faites à partir de données histologiques ?
- classification histologique
- classification moléculaire
Quels sont les 2 entités histologiques qui regroupent plus de 95% des cancers du sein infiltrant ? Comment distingue-t-on ces 2 types histologiques ?
- Il existe environ 20 entités histologiques correspondant aux cancers du sein infiltrants, colligées dans la classification de l’OMS des tumeurs du sein (WHO Classification of Tumors, Breast Tumors, 2019)
- Parmi celles-ci, 2 entités regroupent plus de 95 % des cancers du sein :
- le carcinome INFILTRANT NON SPECIFIQUES (ou carcinome canalaire infiltrant) : 90 % des cancers
- le carcinome LOBULAIRE INFILTRANT : 10 % des cancers ; ils sont plus souvent multifocaux (30 % des cas) ou bilatéraux
- L’analyse morphologique anatomopathologique, en particulier des critères architecturaux, permet de distinguer ces 2 types histologiques
Quelle est la particularité histologique des cancers lobulaires?
- Les cancers lobulaires ont la particularité de présenter un MANQUE DE COHESION des cellules qui infiltrent les tissus « en file indienne » du fait de la perte de la E-cadhérine qui permet aux cellules de s’agréger les unes aux autres
=> Cette perte d’expression de la E-cadhérine peut être utilisée par le pathologiste pour confirmer le caractère lobulaire de la lésion. - Le pathologiste évalue pour les cancers infiltrants le grade histopronostique d’Elston et Ellis (également appelé Scarff Bloom Richardson modifié ou score de Nottingham) à partir de la différenciation tumorale, des atypies nucléaires et du décompte des mitoses
-> Le grade est coté de 1 à 3, plus il est élevé, moins bon est le pronostic
-> Il recherche également la présence d’emboles tumoraux lymphovasculaires
Quels sont les cancers du seins non infiltrants ?
Par ailleurs, il existe des cancers du sein non infiltrants :
-> les carcinomes canalaires in situ ou intracanalaires
Pourquoi fait-on aussi une classification moléculaire en plus de celle histologique ? Quelle technique utilise le pathologiste ? Que recherche-t-on à l’examen moléculaire ?
- Actuellement, la simple classification histologique, en carcinome « non spécifique » ou lobulaire, est insuffisante pour établir le pronostic d’une tumeur et déterminer sa sensibilité aux ttt
- Pour tous les cancers du sein infiltrants, le pathologiste évalue également par IMMUNOHISTOCHIMIE :
- l’expression des récepteurs hormonaux (RH) à l’œstrogène (RO) et à la progestérone (RP) (expression considérée comme positive si 10 % ou plus des cellules tumorales sont marquées)
- l’expression de l’HER2 (cotée en 0, +, ++, +++)
- le Ki67, marqueur de prolifération tumorale
Que faut-il faire en cas de score HER2++? A partir de quel score l’expression de HER2+ est-elle jugée significative ?
-> En cas de score HER2 ++, une recherche d’amplification du gène est réalisée par hybridation in situ
-> L’expression d’HER2 est jugée significative lorsque le score est +++ ou ++ avec amplification du gène en hybridation in situ
Comment se passe/est organisé le depistage du cancer du sein ?
Le programme de dépistage organisé du cancer du sein repose sur l’invitation systématique par courrier de plus de 10 millions de femmes âgées de 50 à 74 ans, sans facteur de risque particulier autre que leur âge (femmes dites à risque moyen), à bénéficier tous les 2 ans d’un examen clinique des seins ainsi que d’une mammographie de dépistage par un radiologue agréé (centre privé ou public).
Les mammographies sont prises en charge à 100 % par l’assurance maladie et comportent deux incidences (oblique externe et face). Une seconde lecture systématique des mammographies considérées comme normales ou bénignes (classées ACR 1 ou ACR 2) par un radiologue indépendant du premier est proposée dans le cadre du programme pour minimiser le risque de ne pas détecter un cancer (diminution du taux de faux négatif). En cas de discordance entre ces deux lectures, la patiente est reconvoquée par le premier radiologue pour un bilan complémentaire. Ceci permet de détecter des anomalies qui auraient pu échapper à la vigilance du premier lecteur. Les radiologues font l’objet d’un agrément et reçoivent une formation spécifique ; ils s’engagent à effectuer au moins 500 mammographies dans l’année et les radiologues assurant la seconde lecture s’engagent à lire au moins 1 500 mammographies supplémentaires dans le cadre de cette seconde lecture, afin de garantir une expertise de la lecture. Les installations de mammographes et l’ensemble de la chaîne font l’objet d’un contrôle de qualité selon les dispositions de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).
Il s’agit d’un programme national instauré par les pouvoirs publics et généralisé à l’ensemble du territoire, au début de l’année 2004. En 2017, le taux de participation de la population cible du dépistage était de 50 % environ et jugé insuffisant au regard des objectifs de santé publique, justifiant le renfort de la communication sur l’intérêt de ce dépistage.
L’objectif du dépistage organisé du cancer du sein en France est la réduction de la mortalité par cancer du sein. On estime que ce programme a permis une réduction de la mortalité par cancer du sein dans la population cible de l’ordre de 15 à 20 %. De l’ordre de 150 à 300 décès par cancer du sein seraient ainsi évités pour 100 000 femmes participant régulièrement au programme de dépistage pendant 7 à 10 ans.
Les femmes à risque élevé (cf. supra « Facteurs de risque ») ou très élevé (forme héréditaire de cancer du sein, présence de mutations génétiques prédisposantes) de cancer sortent du cadre du dépistage organisé et bénéficient d’un dépistage individuel (suivi gynécologique, examens plus spécifiques dont IRM mammaire)
lire points cles p300
- La mammographie de dépistage a pour objectif de mettre en évidence des anomalies infracliniques.
- L’objectif du dépistage est de diminuer la mortalité par cancer du sein.
- Il existe 2 types de dépistage :
– programme national de dépistage organisé du cancer du sein entre 50 et 74 ans, tous les 2 ans avec deux clichés de mammographie par sein. Une seconde lecture est systématiquement réalisée pour tous les bilans mammographiques jugés normaux ou bénins (ACR1 ou 2) en première lecture
– dépistage individuel, lorsqu’une femme présente des facteurs de risque particuliers
Quels sont les contextes de découverte possibles du cancer du sein ?
Un cancer du sein peut être découvert :
- au cours d’une AUTOPALPATION ou d’un EXAMEN par le médecin ou un soignant :
– découverte d’un nodule dans le sein ou d’une adénopathie axillaire (ganglion axillaire augmenté de volume et/ou de consistance dure)
– modifications de la peau du sein ou du mamelon : rétraction, déviation ou invagination du mamelon, « peau d’orange », lésion croûteuse
– augmentation du volume du sein avec un œdème, une rougeur et une chaleur locale importante, pouvant être le signe d’un cancer du sein inflammatoire - par la survenue de SYMPTOMES :
– douleur, écoulement sanglant du mamelon, ulcération cutanée
– dans les formes évoluées : signes de métastases (douleurs osseuses, dyspnée, toux, nausées, anorexie, amaigrissement, céphalées) - lors d’un examen de DEPISTAGE
Que doit faire évoquer un nodule du sein chez une femme ménopausée ?
- L’apparition d’un nodule du sein chez une femme ménopausée doit faire suspecter un cancer du sein jusqu’à preuve du contraire
Que comprend l’examen clinique en cas de suspicion de cancer du sein ?
- interrogatoire
- examen des seins bilatérales et comparatif = inspection et palpation
- examen des aires ganglionnaires
- examen général (pour les tumeurs malignes)
Que comprend l’interrogatoire en cas de suspicion de cancer du sein ? voir photo p301
Il recueille :
- les FR de cancer du sein
- la TAILLE du soutien-gorge (intérêt pour la prise en charge chirurgicale)
- le CONTEXTE de découverte : mammographie de dépistage, autopalpation, examen clinique systématique, symptômes (date du dernier examen normal)
- les signes d’ACCOMPAGNEMENT : douleur, écoulement mamelonnaire, en particulier unipore sanglant, signes inflammatoires, signes généraux (altération de l’état général, symptômes d’origine osseuse ou viscérale), à préciser dans la période du cycle
Que comporte l’examen des seins bilateral et comparatif en cas de suspicion de cancer du sein ? Que precise cet examen? voir photo p301
- Il comporte l’inspection et la palpation des seins en position debout, puis couchée
- Il peut être strictement normal lorsque la tumeur est de petite taille et/ou le volume mammaire important (tumeurs découvertes par l’imagerie dans le cadre du dépistage).
- Sinon, il précise les caractéristiques de la tumeur mammaire
Que recherche-t-on à l’inspection dans le cadre de l’examen des seins ? (suspi cancer du sein) voir photo p302
Elle recherche :
- une augmentation du VOLUME mammaire ou une ASCENCION du sein
- l’existence ou non de SIGNES CUTANES :
– inflammation : placard érythémateux avec chaleur locale voire douleur et œdème cutané donnant un aspect de « peau d’orange »
-> La présence de ces signes sur au moins 1/3 du sein avec une évolution rapide sur quelques semaines fait poser le diagnostic clinique de cancer du sein inflammatoire (stade T4d de la classification TNM)
– ulcération cutanée sur un cancer du sein évoluant depuis plusieurs mois - un BOMBEMENT (principalement dans le quadrant supéro-interne)
- une RETRACTATION (à rechercher grâce à un éclairage à jour frisant) de la peau ou de la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM), examen réalisé les bras pendants puis relevés
- un aspect de maladie de PAGET au niveau de la PAM
Comment fait-on la palpation mammaire ? Que recherche-t-on ?
Elle est effectuée mains à plat, par une pression douce par mouvements rotatifs faisant rouler la glande sur le gril costal, quadrant par quadrant, en insistant sur le quadrant supéro-externe (environ 60 % des cancers se localisent dans ce quadrant ou à la jonction des quadrants adjacents) et évalue :
- la localisation (quadrant)
- la taille (en mm)
- la consistance et la sensibilité
- la netteté des contours
- la mobilité par rapport à la peau (par le pincement de la peau en regard de la tumeur, à la recherche d’une adhérence voire d’un envahissement) et aux plans profonds par la manœuvre de Tillaux (adduction contrariée du bras, permettant la contraction du muscle grand pectoral), uniquement pour les tumeurs situées en regard du muscle grand pectoral
- la pression mamelonnaire à la recherche d’un écoulement, qui peut être considéré comme :
– non suspect s’il est ancien et intermittent, provoqué, bilatéral, pluricanalaire (multipore), de couleur blanche (aspect lactescent, crémeux), marron ou verdâtre
– suspect s’il est d’apparition récente, spontané, unilatéral, unicanalaire (unipore), de couleur claire (translucide), jaune (séreux), rouge (sanglant) ou noir
Qu’évalue-t-on à l’examen des aires ganglionnaires ? (suspi cancer sein)
Il étudie :
- les aires axillaires et sus-claviculaires (examen bilatéral et comparatif), les aires mammaires internes ne sont pas accessibles à l’examen clinique
- les signes d’envahissement : appréciés sur le volume, la consistance et la mobilité des adénopathies
Que comprend l’examen général ? (suspi cancer du sein)
- Il est ciblé sur les principaux sites métastatiques : poumons, abdomen (hépatomégalie, ascite), pelvis (ovaires) et squelette.
- Un schéma peut être réalisé pour noter les résultats de l’examen clinique. À la fin de l’examen clinique, le clinicien classe la lésion selon le stade TNM
Quels sont les signes cliniques locaux, régionaux, et à distance, suspects de malignité du cancer du sein ?
- Localement : la présence d’un nodule du sein, dur, mal limité, d’une rétraction cutanée (tumeurs des quadrants inférieurs) ou de la PAM, d’un écoulement mamelonnaire unicanalaire et, dans les formes localement évoluées, une adhérence à la peau et/ou au plan profond, des signes inflammatoires
- Régional : la présence d’adénopathies axillaires ± sus-claviculaires associées
- À distance : la présence de signes cliniques de métastases à distance.
Quel examen doit etre réalisé systématiquement chez des patientes chez qui on suspecte un cancer du sein ?
Attention : Les cancers du sein et de l’endomètre surviennent volontiers sur les mêmes terrains et les mutations BRCA sont responsables aussi de lésions ovariennes ou péritonéales : l’EXAMEN GYNECOLOGIQUE doit être réalisé systématiquement chez ces patientes
Quels examens paracliniques peuvent etre réalisés en cas de suspi du cancer du sein ? (un en premiere intention et l’autre en complement)
1) la mammographie = premiere intention
2) echographie = en complement, a n’importe quel moment du cycle
Quel examen est réalisé en premiere intentin en cas de suspi de cancer du sein ? Chez qui est-il contre-indiqué ?
C’est l’examen réalisé en première intention devant toute anomalie mammaire, sauf chez les femmes très jeunes et les femmes enceintes (âge < 30 ans)
A quel moment du cycle la mammographie doit elle etre réalisé ? Quels sont les clichés de dépistage ? Quels clichés peuvent etre réalisés en complément ?
- Elle doit être réalisée de préférence en première partie du cycle
- La mammographie de dépistage comporte 2 clichés par sein : une incidence de FACE et une incidence OBLIQUE EXTERNE
-> Des clichés complémentaires (profil, localisé en compression, agrandi) voire une tomosynthése peuvent être réalisés en complément
Quels sont les criteres de qualité des clichés mammographiques qui doivent etre respectés pour l’incidence oblique et de face ?
Les critères de qualité des clichés mammographiques doivent être respectés :
- pour l’incidence oblique : visualisation du sillon sous-mammaire et du muscle grand pectoral, absence de pli cutané
- pour l’incidence de face : mamelon centré avec graisse rétroglandulaire bien visible
=> On effectue une comparaison des deux seins en opposant les clichés selon les mêmes incidences.
Qu’est ce que permet de voir/faire la mammographie ?
- La DENSITE mammaire est appréciée (mesurée de A à D)
-> Plus le sein est dense, plus son analyse en mammographie est difficile
La mammographie permet de préciser :
- le TYPE d’anomalie : masse, distorsion, asymétrie de densité ou foyer de microcalcifications
- la LOCALISATION, la TAILLE et les CARACTERISTIQUES de l’anomalie
-> Il faut rechercher une autre localisation et la modification des structures voisines
-> La comparaison avec les clichés antérieurs, s’ils sont disponibles, est essentielle —> une lésion évolutive au cours du temps est suspecte.
Quelle classification est utilisée pour classer les lésions mammaires ? Pour quels examens d’imagerie peut on l’utiliser ?
- La classification dérivée de l’American College of Radiology (6 catégories, ACR) est fondamentale et doit figurer dans la conclusion de l’examen radiologique
- Cette classification peut être utilisée pour tous les examens d’imagerie mammaire (mammographie, échographie et IRM).
Que faire en cas de lésions ACR4 ou 5 ? photos p305
- La mammographie permet de guider les biopsies ou le repérage de lésions non palpables : en cas d’images ACR 4 ou ACR 5 (photo p305), des prélèvements par biopsie percutanée sont nécessaires.
- En mammographie, les images classées ACR 4 ou 5 sont, par exemple, les masses denses spiculées (photo p306), la présence d’une rupture architecturale ou de microcalcifications regroupées, plus ou moins branchées, et semblant suivre un galactophore
Quels sont les 6 catégories de la classification ACR ?
ACR 0 = Classification d’attente, quand des investigations complémentaires sont nécessaires pour classer l’anomalie
ACR 1 = Mammographie normale
ACR 2 = Il existe des anomalies bénignes (c’est-à-dire sans gravité) qui ne nécessitent ni surveillance ni examen complémentaire (VPP ≈ 0 %)
ACR 3 = Il existe une anomalie probablement bénigne pour laquelle une surveillance à court terme (4 mois pour les masses, 6 mois pour les microcalcifications) est conseillée (VPP < 2 %)
ACR 4 = Il existe une anomalie indéterminée ou suspecte (2 % < VPP < 95 %)
ACR 5 = Il existe une anomalie évocatrice d’un cancer (VPP > 95 %)
Quelles sont les 2 échographies possibles en cas de suspi de cancer du sein?
1) echo du sein
2) echo axillaire
A quel moment du cycle peut etre réalisée l’échographie des seins ? Chez quelles femmes l’echographie des seins est le seul examen fait en cas de suspicion de cancer du sein ?
- Elle peut être réalisée à n’importe quel moment du cycle
- Elle est effectuée en complément de la mammographie, mais parfois il s’agit du seul examen (femmes très JEUNE d’âge < 30 ans ou ENCEINTE), elle présente un grand intérêt pour les femmes ayant des SEINS DENSES +++
En cas de cancer du sein prouvé, quel examen d’imagerie est le plus performant en cas de seins denses ?
- En cas de cancer prouvé, l’echographie est plus performante que la mammographie pour déterminer la taille de la tumeur dans les seins denses et permet de rechercher une autre localisation
Qu’evoque une lésion echographique anechogene avec renforcement postérieur ? hypoéchogene avec cône d’ombre posterieur ?
Les caractéristiques échographiques d’une lésion reposent sur l’ECHOGENICITE :
- anéchogène avec renforcement postérieur : plutôt liquidien
- hypoéchogène avec cône d’ombre postérieur : plutôt solide
- homogène ou hétérogène
Que permet de preciser l’echographie en cas de masse ?
Devant une masse, l’échographie permet de préciser :
- sa forme et ses contours
- sa taille (en mm)
- sa localisation
- l’axe par rapport au plan cutané (parallèle ou perpendiculaire)
- le respect ou non des structures périphériques