Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Flashcards
Quand surviennent les troubles psychiques ?
Ils peuvent survenir:
- pendant la grossesse : selon la période, nature des troubles psychiques
-> Ces troubles sont généralement moins fréquents que dans le post-partum, mais la grossesse ne protège pas de la décompensation de pathologies psychiatriques chroniques - apres l’accouchement = post-partum blues, depression du post-partum, psychose pueperale confuso-délirante, etat de stress post-traumatique
Quels sont les troubles psychiques observés au cours du premier trimestre ?
- au cours du 1er trimestre :
– des troubles du caractère avec irritabilité, labilité émotionnelle
– des symptômes dépressifs fréquents (10 à 20 % des grossesses)
– des manifestations mineures d’angoisse (angoisse d’enfant malformé, angoisse d’enfant mort-né, angoisse du déroulement de l’accouchement, etc.)
– des troubles du comportement alimentaire à type de boulimie ou d’envies
– des nausées, vomissements ou hypersialorrhée
Quels sont les troubles psychiques observés au cours du 3eme trimestre ?
- au cours du dernier trimestre :
– une anxiété concernant l’état de l’enfant, l’accouchement
– des symptômes dépressifs
– une insomnie
Quelle est la nature des troubles psychiques/ quelles sont les pathologies psychiques qui surviennent au cours de la grossesse ?
Les pathologies qui surviennent au cours de la grossesse sont :
- les DEPRESSIONS anténatales, assez fréquentes (7 à 13 % des grossesses).
-> Leur intensité est modérée / elles surviennent préférentiellement au 1er trimestre de la grossesse et sont plus fréquentes en cas de grossesse non désirée ou de conflit conjugal - les EPISODES DELIRANTS dans le cadre d’un trouble schizophrénique (5 000 enfants en France naissent chaque année d’un parent psychotique)
Quelles sont les troubles psychiques qui surviennent apres l’accouchement ?
- post-partum blues
- depression du post-partum
- psychose pueperale confuso-délirante
- etat de stress post-traumatique
Qu’est ce que le post-partum blues ? Quelles sont ses manifestations ? Combien de temps dure-t-il dans sa phase “physiologique”?
- Le post-partum blues (ou baby blues, ou maternity blues) associe, dans les tous premiers jours après l’accouchement : pleurs, irritabilité, labilité émotionnelle, dysphorie, troubles du sommeil, fatigue et anxiété.
- Ce trouble est TRANSITOIRE, réduit parfois à quelques heures , il dure habituellement 4 à 5 jours
Quelle est l’explication donnée à ce post partum blues ?
- Les crises de larmes, la susceptibilité, la crainte d’être délaissée surprennent et déroutent l’entourage, surtout lorsque l’accouchement s’est bien déroulé
- Les préoccupations anxieuses du début de la grossesse réapparaissent, souvent associées à l’idée obsédante de ne pas savoir s’occuper du bébé.
=> Ce tableau, très fréquent, n’est pas pathologique - Il s’explique probablement par les réaménagements affectifs et cognitifs liés à l’accouchement, par le deuil de la grossesse et par la confrontation avec l’enfant réel.
A partir de quel moment l’épisode du baby blues doit-il faire consulter ?
- Seule la sévérité du post-partum blues ou la persistance des symptômes après la 1ere semaine peuvent amener à proposer une consultation à distance pour dépister une éventuelle dépression du post-partum.
- Il est donc important de dépister le baby blues et de le surveiller
Quel est le ttt du post-partum ?
- Le post-partum blues ne nécessite pas de ttt médicamenteux!
- La relation avec les soignants, la revalorisation des fonctions maternelles de la mère, la mobilisation de l’entourage, l’information, une attitude chaleureuse et compréhensive suffisent le plus souvent pour passer sans encombre une phase considérée comme non pathologique voire physiologique
Qu’est ce que la depression du post-partum? Quand survient-elle ?
- La dépression postnatale a la particularité de débuter avant la 6e semaine (selon la CIM-10) après l’accouchement.
- Elle se manifeste par un tableau classique de syndrome dépressif auquel s’ajoutent quelques particularités cliniques telles qu’une aggravation vespérale, une labilité émotionnelle, une irritabilité voire une agressivité plus qu’une tristesse, des difficultés marquées d’endormissement entraînant un épuisement, une perte d’estime du maternage et une anxiété centrée sur le bébé.
- Le post-partum a la particularité d’être la période à risque maximale de dépression chez la femme.
-> C’est une période de stress environnemental liée aux modifications biologiques brutales survenant en post-partum chez la femme.
-> C’est le plus souvent un premier épisode dépressif mais cela peut être aussi la décompensation d’un trouble dépressif récurrent ou d’un trouble bipolaire connu. - Ces épisodes dépressifs sont de sévérité variable, de la dépression modérée à un tableau de mélancolie délirante.
Quelle est le pourcentage de femmes qui sont en depression du post-partum sont reconnues par leur med traitant comme tel ? pourquoi ?
- Le diagnostic est souvent difficile à porter car la forte culpabilité (« J’ai tout pour être heureuse ») et l’aspect quelque peu atypique du tableau dépressif rendent le diagnostic et l’acceptation de la prise en charge parfois difficiles.
- Ainsi, seulement la moitié des patientes présentant cette dépression seraient reconnues par le médecin généraliste ou par les autres personnels de santé
Quels sont les signes d’alerte de severité de la depression du post-partum ?
- La perte d’estime du maternage et l’impression d’être incapable de répondre aux besoins de l’enfant sont des signes d’alerte et de sévérité de l’épisode.
- Un tableau de dépression mélancolique délirante peut plus rarement survenir dans les semaines qui suivent l’accouchement avec la conviction délirante d’« être indigne ou d’être responsable de la mort présumée de l’enfant » qui atteste la gravité de l’état.
- Le risque suicidaire ou le risque d’infanticide doit être rigoureusement évalué : une hospitalisation en milieu spécialisé doit éventuellement être imposée.
Quelle est l’évolution de la depression du post-partum ?
- Dans la moitié des cas, la dépression postnatale guérit spontanément la 1ère année, mais le risque de rechute dépressive après une grossesse ultérieure est supérieur à 25 %
- Certaines de ces patientes referont ultérieurement des accès thymiques, cette dépression du post-partum étant la 1ere manifestation d’un trouble bipolaire ou d’un trouble dépressif récurrent qui évoluera ultérieurement pour son propre compte et justifiera donc une prophylaxie spécifique
- Il est à noter que dans les cas de troubles dépressifs sévères du post-partum, le recours à une unité d’hospitalisation conjointe mère-enfant est actuellement recommandé.
- Le post-partum blues se termine au maximum vers le 7e jour après l’accouchement
=> Le diagnostic de dépression doit être envisagé en cas de prolongation des symptômes au-delà ou d’intensification, notamment avec l’apparition d’une humeur labile, d’un sentiment de découragement, de plaintes somatiques insistantes (céphalées, douleurs abdominales), mais surtout de phobies d’impulsion, de crainte de faire du mal au bébé, d’évitement du contact.
Quel est souvent le profil des patientes qui font une depression du post-partum?
- Initialement, ces patientes consultent peu et ont tendance à s’ISOLER
- Dans leurs ATCD, on retrouve souvent des dépressions avant la grossesse ou durant la grossesse
- En dehors de cette vulnérabilité biologique, on retrouve fréquemment une enfance empreinte de carences affectives, de séparations précoces et une grossesse émaillée d’événements douloureux (deuils, séparations) ou de conditions psychologiques difficiles (solitude, conflits conjugaux, soutien conjugal insuffisant ou inadéquat)
=> Il est donc important, lorsque de tels éléments ont été repérés au cours de la grossesse, de prévoir un suivi rapproché.
Quel est le ttt de la depression post-natal ? Que faut-il prendre en compte dans la prescription du ttt ?
- La dépression du post-partum est peu diagnostiquée et PEC, malgré les conséquences délétères pour la mère et, surtout, sur le développement cognitif, émotionnel et social des enfants.
-> Une PEC précoce et ambulatoire est le plus souvent suffisante - Les patientes doivent pouvoir bénéficier d’une PSYCHOTHERAPIE (de soutien ou thérapie cognitive et comportementale) associée le plus souvent à un ttt médicamenteux ANTIDEPRESSEUR (inhibiteur de la recapture de la sérotonine).
- On doit prendre en compte leur souhait d’ALLAITER et les soutenir dans leur choix (adaptation du traitement médicamenteux)
- On doit également surveiller l’apparition d’idées noires et suicidaires et envisager si nécessaire une hospitalisation, si possible en unité spécialisée mère-enfant.
- L’entourage doit être reçu en consultation pour être informé et lui permettre ainsi de soutenir au mieux la patiente et de pallier d’éventuelles difficultés de maternage