Suites de couches pathologiques: pathologie maternelle dans les 40 jours Flashcards
Qu’est ce que la suite de couche?
(Conformément au programme officiel du second cycle des études médicales, ce cours n’envisage que les complications infectieuses, hémorragiques et thromboemboliques survenant au cours des 40 premiers jours du post-partum.
Les complications de l’allaitement maternel ne sont évoquées que dans le cadre du diagnostic étiologique d’une fièvre du post-partum)
La période des suites de couches débute 2 heures après l’accouchement et se termine par le retour de couches (retour des menstruations), environ 6 semaines (40 jours) plus tard
Quelles sont les pathologies post-partum les + fréquentes ?
Les pathologies les plus fréquentes sont:
- utérines (endométrite, hémorragies)
- mammaires (engorgement, lymphangite, galactophorite, abcès), urinaires (infections)
- veineuses (thrombophlébite des membres inférieurs ou pelvienne)
- cicatricielles (surinfection et désunion de la cicatrice d’épisiotomie ou de césarienne)
=> Seules seront abordées les complications infectieuses, hémorragiques et thromboemboliques.
Quels sont les éléments cliniques qu’il faut surveiller pendant les suites de couches ?
Les principaux éléments cliniques qu’il convient de surveiller sont :
- les signes généraux : pouls, PA, température, état général et douleur
- les seins : tension, douleur, crevasses
- l’involution du globe utérin : hauteur et consistance de l’utérus ;
- la cicatrisation périnéale
- les lochies (écoulement vaginal sanglant du post-partum) : abondance, aspect, odeur
- les membres inférieurs : recherche de signes de phlébite
- l’appareil urinaire : signes fonctionnels, aspect des urines
- après une césarienne : cicatrice, douleur, reprise du transit, mictions et couleur des urines
Quelles sont les 5 pathologies à évoquer devant une hyperthermie en post partum ?
1) endometrite aigue du post partum
2) pyelonephrite
3) thrombophlébite des membres inf ou pelviennes
4) complications de l’allaitement
5) anomalies de la cicatrisation (infection du site operatoire)
Quelle est la cause la + fréquente de fievre en post-partum ?
La cause la plus fréquente de fièvre en post-partum est la montée laiteuse, mais c’est un diagnostic d’élimination
Quelles sont les principales causes d’hyperthermie post-partum si l’allaitement est artificiel ? si l’allaitement est maternel ?
- Si l’allaitement est artificiel, les principales causes de fièvre sont l’ENDOMETRITE, l’infection URINAIRE et la maladie THROMBOEMBOLIQUE
-> Il peut toutefois y avoir une montée laiteuse malgré les mesures entreprises. - Si l’allaitement est maternel, il faut évoquer, de plus, les complications spécifiques de l’allaitement
Comment est le diagnostic d’endometrite aigue du post-partum ?
- C’est la première cause d’hyperthermie du post-partum . Le diagnostic est avant tout CLINIQUE
Quels sont les facteurs favorisants l’endometrite du post-partum ?
Elle est favorisée par les facteurs suivants : rupture prématurée des membranes, accouchement dystocique, manœuvres endo-utérines (délivrance artificielle, révision utérine), chorioamniotite, rétention placentaire
Quels sont les signes d’appel de l’endometrite aigue du post-partum ?
Les signes d’appels sont les suivants : FIEVRE modérée à 38 °C, DOULEURS pelviennes peu intenses, LOCHIES abondantes et malodorantes (fétides), parfois hémorragiques.
Quand debute souvent l’endometrite aigue du post-partum ?
Son début est souvent précoce, 3 à 5 jours après l’accouchement mais rarement avant
Quels signes retrouve-t-on à l’examen clinique en cas d’endometrite aigue du PP? Quel est le principal ?
- L’examen clinique retrouve :
-> un utérus mal involué avec stagnation de la hauteur utérine
-> col béant
-> lochies abondantes et malodorantes - Le signe principal est la DOULEUR A LA MOBILISATION UTERINE
Quels sont les examens complémentaires à faire en cas de suspicion d’endometrite aigue du post-partum ?
Les examens complémentaires comportent :
- NFS, CRP, hémocultures si température > 38,5 °C, ECBU
- ECHOGRAPHIE à la recherche d’une rétention placentaire (facteur favorisant), en particulier lorsque le ttt n’est pas rapidement efficace
- examen BACTERIOLOGIQUE vaginal dont le but est surtout d’identifier le ou les germes en cause pour adapter si besoin le ttt antibiotique.
-> L’infection est volontiers plurimicrobienne et le germe le plus redouté est le streptocoque A qui peut être recherché par des tests rapides.
Quels sont les germes les + frequemment impliqués dans l’endometrite aigue du post-partum ?
Les germes les plus fréquemment impliqués sont :
– les entérobactéries (bacilles Gram –)
– les streptocoques A, B et entérocoques (cocci Gram +)
– plus rarement, des germes anaérobies ou des germes à développement intracellulaire ou apparentés (mycoplasmes, Chlamydiae, etc.).
Quelle est la PEC en cas d’endometrite aigue du post-partum ?
La prise en charge repose sur :
- une HOSPITALISATION habituelle
- une ANTIBIOTHERAPIE à large spectre de première intention sans attendre les résultats bactériologiques.
-> Elle est IV au début avec un relais per os après normalisation de la température, adaptée secondairement aux résultats du prélèvement vaginal.
-> La durée optimale du traitement est de 5 à 10j en l’absence de septicémie : - un ttt ANTICOAGULANT préventif à discuter, surtout en cas de mauvais terrain veineux
- la SURVEILLANCE : température, hauteur, tonicité et sensibilité de l’utérus, aspect des lochies, signes de complication thromboembolique
Il n’y a pas d’argument pour prescrire systématiquement des utérotoniques dans le but de favoriser la rétraction utérine (oxytocine, misoprostol).
Quelle est l’antibiotherapie prescrite en cas d’endometrite aigue du post-partum chez une femme allaitante ?
– en cas d’allaitement maternel, un antibiotique compatible (absence de risque chez l’enfant) et comportant :
-> soit une CEPHALOSPORINE de 3eme génération (type ceftriaxone, 1g par jour par voie IM ou IV, associé ou non à du METRONIDAZOLE 500 mg × 2 par jour)
-> soit une PENICILLINE combinée à un INHIBITEUR des β-lactamases (type amoxicilline + acide clavulanique, 3 à 4 g par jour)
Quel est l’antibiotherapie prescrite en cas d’endometrite aigue du post-partum chez une femme non allaitante ?
– en l’absence d’allaitement maternel : une association CLINDAMYCINE (900 mg × 3 par j) et GENTAMYCINE (1,5 mg/kg × 3 par jour) par voie IV
Quelle est l’évolution de l’endometrite aigue du post-partum ? Quels sont les 2 diagnostics à évoquer en cas de fievre persistante sous ttt ?
- L’évolution est en général RAPIDEMENT FAVORABLE sous ttt adapté.
- Dans le cas contraire, 2 diagnostics doivent être évoqués en priorité surtout en cas de fièvre persistante :
- une rétention de fragments placentaires = diagnostic par échographie pelvienne
- une thrombophlébite pelvienne associée = diagnostic par tomodensitométrie ou IRM, avec injection de produit de contraste
Quel est le tableau clinique de la pyélonephrite aigue ? Quels sont les signes d’appel ? Que retrouve-t-on à l’examen ? Quel est le ttt ?
- Le tableau clinique et les principes du traitement sont identiques à ceux des pyélonéphrites en dehors de la grossesse.
- Les signes d’appels sont les suivants : pollakiurie , brûlures mictionnelles, douleurs lombaires le plus souvent à droite irradiant vers le bas, fièvre élevée (38,5 °C).
- L’examen retrouve des urines troubles, des douleurs lombaires provoquées, une bandelette urinaire positive (leucocytes, nitrites).
- L’ECBU confirme le diagnostic, l’ECHOGRAPHIE rénale élimine un obstacle.
- Le ttt antibiotique doit être compatible avec un allaitement maternel éventuel (céphalosporines de troisième génération ± aminoside) et poursuivi pour une durée totale de 21 jours
Quel est le tableau clinique de la montée laiteuse post-partum à l’origine de fievre ?
- La montée laiteuse est un phénomène naturel survenant au 2eme ou 3eme jour du post-partum, pouvant s’accompagner d’une fièvre maternelle et de douleurs (inconfort) mammaires. Elle est spontanément résolutive en quelques jours, en l’absence de stimulation mamelonnaire.
Des douleurs mammaires chez une femme qui allaite orientent vers une complication de l’allaitement (la prise en charge est développée dans le chapitre 28 ) qui peut s’accompagner de fièvre
Que donne une infection d’une cicatrice d’episiotomie ?
- L’infection d’une cicatrice d’épisiotomie donne plutôt une DESUNION de la plaie que de la fièvre.
-> Il peut exister un hématome périnéal (hématome périgénital) favorisant la désunion.