Sexualité normale et ses troubles Flashcards

1
Q

Quelle est la prevalence de femmes qui rapportent des difficultes sexuelles permanentes ou temporaires ?

A
  • 15 à 70 % des femmes rapportent des difficultés sexuelles temporaires ou permanentes
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2
Q

Quel est l’impact du sexe sur la vie ?

A
  • La sexualité est un élément fondamental de la qualité de vie, mesurable par des questionnaires internationalement validés, mais dont l’appréciation doit essentiellement être faite à partir du dialogue singulier entre la patiente et le praticien.
  • Ce dernier, essentiellement formé au soin, est volontiers gêné pour aborder une fonction aussi investie sur le plan affectif et une demande qui se situe avant tout dans un souhait de bien-être.
  • Or, selon l’OMS, la santé sexuelle est bien un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social relié à la sexualité. Elle ne saurait être réduite à l’absence de maladies, de dysfonctions ou d’infirmités. »

-> Son évaluation par le médecin fait partie intégrante des soins à offrir.

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3
Q

Quelles sont les 6 conditions pour que la sexualite feminine soit épanouie ?

A

Pour que la sexualité féminine soit épanouie, il faut :

1* un équilibre neurohormonal satisfaisant 
2* une intégrité anatomophysiologique vulvo-vestibulaire (avec, notamment, une sensibilité clitoridienne satisfaisante), vaginale, pelvienne 
3* un équilibre psychologique personnel sans perturbation majeure 
4* une vie relationnelle (avec un ou une partenaire) sans conflit majeur 
5* un environnement familial et social sans altération majeure 
6* l’absence de difficulté majeure venant inhiber la libido.

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4
Q

Quelles sont les étapes de la physiologie du rapport sexuel normal (eupareunie) ? voir photo p178

A

Elle comporte 5 phases :

1* le désir 

2* la période d’excitation, où surviennent différentes modifications anatomophysiologiques, la principale étant la lubrification vulvovaginale 

3* la phase de plateau pendant laquelle le plaisir se maintient à un niveau plus ou moins important 
4* l’orgasme unique ou multiple chez la femme ;
5* la phase de résolution avec sensation de bien-être et de plénitude

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5
Q

Quelles sont les causes possibles de difficultés sexuelles ?

A

Certaines conditions exposent plus particulièrement aux difficultés sexuelles (photo p179) :

  • les ATCD de traumatismes psychiques, notamment ceux provoqués par les abus sexuels (harcèlement, attouchements, viols), pouvant survenir pendant l’enfance, l’adolescence, mais aussi à l’âge adulte 
  • des anomalies physiques : malformations, conséquences de la chirurgie génitale ou mammaire, cicatrices corporelles, séquelles d’accouchement (neuropathie d’étirement, séquelles d’épisiotomie, malposition utérine acquise) 
  • certaines pathologies chroniques ou récidivantes : lichen scléreux vulvaire, mycoses, herpès, etc. 
  • certaines pathologies responsables de phénomènes douloureux : endométriose, etc. 
  • les conséquences des tabous éducatifs, d’une image de la sexualité parentale négative, d’un lien maternel pathologique, d’une carence affective, d’un environnement (notamment parental) dénué de toute marque de tendresse 
  • un équilibre psychologique précaire, une dépression 
  • les conséquences de premières expériences sexuelles négatives, d’une sexualité commencée dans de mauvaises conditions psychologiques, sous la pression d’un partenaire ou sous l’influence d’une dynamique environnementale (faire comme les autres !) 
  • la méconnaissance du corps sexué 
  • une image négative de soi, qu’il y ait ou non une dysmorphie objective comme l’obésité, une insuffisance de la confiance en soi, de l’estime de soi
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6
Q

Quels sont les 4 principaux troubles de la sexualité ?

A

1) trouble du désir
2) trouble de la lubrification
3) trouble du plasir
4) trouble douloureux = vaginisme, dyspareunie

  • Il faut bannir définitivement du vocabulaire sexologique le terme de frigidité, beaucoup trop galvaudé.
  • Il existe 4 grands types de pathologies sexologiques féminines : les troubles du désir (anaphrodisie primaire ou secondaire), les troubles de la phase d’excitation, et en particulier les défauts de lubrification, les troubles du plaisir (anorgasmie primaire ou secondaire), et enfin les phénomènes douloureux (vaginisme et dyspareunie).
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7
Q

Qu’est ce que l’anaphrodisie ? Quels sont les 2 types d’anaphrodisie possibles ?

A
  • L’anaphrodisie est classiquement l’absence totale de désir. Il convient d’y ajouter l’insuffisance de désir (HSDD, Hypoactive Sexual Desire Disorder)
  • Lorsque le trouble est PRIMAIRE, il est logique de penser que seront plus volontiers retrouvés des éléments favorisants dans l’histoire familiale, les conditions de l’éducation sexuelle, ou les épisodes traumatisants de l’enfance ou de l’adolescence
  • Les troubles SECONDAIRES s’installent après une période où le désir semblait satisfaisant et sont souvent, de ce fait, moins bien acceptés
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8
Q

Quelles peuvent etre les causes d’un trouble de désir ? (a partir des causes environ et psycho = RANG B)

A

= Un trouble toujours MULTIFACTORIEL !!!!! :

  • la CONTRACEPTION est parfois mise en cause, et notamment la contraception hormonale (pilule œstroprogestative ou progestative pure). Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique qu’une potentielle perturbation de l’équilibre hormonal et neuroendocrinien puisse être incriminée. En revanche, l’instauration d’une contraception amène volontiers la femme à gérer une ambivalence douloureuse entre un désir de grossesse profond et une impossibilité contractuelle d’en faire le projet concret immédiat. S’ajoutent à cela les conséquences désastreuses de la réputation négative des hormones en général. Tout ceci peut entraîner une difficulté à accepter la contraception sur le plan psychologique et mener à l’apparition d’un trouble du désir 
  • l’INFERTILITE peut amener à donner, inconsciemment, aux rapports sexuels une connotation d’inutilité 
  • la GROSSESSE peut générer des troubles du désir, notamment par la crainte des potentiels effets délétères des rapports sexuels sur l’embryon et le fœtus. En dehors de situations pathologiques comme la menace d’accouchement prématuré, ces craintes sont infondées 
  • le POST-PARTUM est une période compliquée où de multiples paramètres altèrent volontiers le désir : contexte hormonal, remaniements vulvaires, fatigue, perturbation du rythme de vie, vécu difficile de l’accouchement et des changements du corps, thymie dépressive, blues, relation fusionnelle exclusive avec le nouveau-né, attitude distante du conjoint, etc. 
  • la MENOPAUSE est également une période de risque important : déficit œstrogénique, syndrome génito-urinaire avec sécheresse vulvovaginale, troubles fonctionnels du climatère, vécu difficile du symbole majeur du vieillissement, assimilation inconsciente de la fin de la fertilité à la fin de la sexualité, de la féminité, etc. 
  • l’HYSTERECTOMIE , c’est-à-dire la « perte » d’un organe aussi investi affectivement que l’utérus, peut être vécue difficilement.

Certaines situations pathologiques peuvent favoriser un trouble du désir :

  • maladies générales chroniques et leurs thérapeutiques (dépression) 
  • endocrinopathies : diabète, hypothyroïdie, hyperprolactinémie ;
  • neuropathies 
  • pathologies responsables de douleurs lors des rapports ;
  • utilisation d’antiandrogènes, hyperprolactinémiants, psychotropes.

Les causes sont cependant essentiellement environnementales ou psychologiques :

  • la vie socioprofessionnelle hyperactive (manque de temps et parasites psychiques), les conditions de vie du couple (cohabitation déplaisante, présence des enfants, etc.) 
  • des éléments psychologiques personnels :
    – tabous, interdits, manque d’information à l’origine de phobies ;
    – modèle du conditionnement : système de valeurs sexuelles parental négatif, image du père autoritaire, violent ou absent, responsable d’une méfiance vis-à-vis de l’homme en général, sexualité présentée de manière très péjorative par la mère, climat familial sans affectivité 
    – difficultés d’acceptation de l’image corporelle 
    – expérience sexuelle négative, traumatisme : inceste, viol, exhibitionnisme, etc., ou simple désillusion sentimentale par comparaison à la sexualité idyllique imaginée de par l’éducation 
    – dévalorisation du corps, surinvestissement intellectuel 
  • des éléments liés au couple :
    – absence de communication 
    – mauvais scénarios sexuels, absence de préliminaires, inexpérience 
    – dysfonction sexuelle masculine 
    – partenaire qui ne correspond pas à l’image que s’en faisait la femme 
    – infidélité masculine 
    – attachement à un autre homme 
    – lutte pour le pouvoir
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9
Q

Quelle est la PEC en cas de troubles du desir ?

A

= Une PEC thérapeutique souvent COMPLEXE

  • Elle repose d’abord sur l’analyse la plus exhaustive possible des différents paramètres responsables de ce symptôme, pour établir la cohérence de la problématique
  • Elle justifie toujours une réassurance et une approche cognitive : information sur la sexualité, démonstration de la normalité physique
  • Elle nécessite parfois une approche médicamenteuse : œstrogénothérapie dans le contexte d’une ménopause pour améliorer la qualité de vie (climatère)
  • Elle nécessite le plus souvent une PEC sexologique spécifique, la thérapie faisant appel, selon les cas, à une approche psychosexuelle, comportementale ou systémique du couple
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10
Q

De quoi les troubles de la lubrification peuvent-ils etre la consequence ?

A
  • Ils peuvent être la conséquence de troubles du désir, ou être en rapport avec l’hypo-œstrogénie responsable d’une atrophie vulvovaginale avec baisse de vascularisation.
  • Ces troubles de la lubrification responsables de dyspareunies doivent être PEC car ils peuvent, du fait de la douleur des rapports sexuels, mener à une baisse de plaisir, un évitement des rapports et avoir enfin d’importantes répercussions conjugales et personnelles.
  • Le ttt des troubles de la lubrification passe la PEC de leurs causes, et par l’utilisation de différents produits à action locale : lubrifiant appliqué au moment du rapport, hydratants (acide hyaluronique en gel, ovules) et/ou œstrogènes locaux (ovule, gel ou anneau vaginal).
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11
Q

Qu’est ce qu’on entend par troubles du plaisir ? Quel est le principal organe du plaisir? Quelle est la principale cause de ce trouble du plaisir ? Quel peut etre la PEC/ttt ?

A
  • trouble du plaisir = anorgasmie, elle crée une souffrance exprimée par la femme ou le couple devant l’absence d’atteinte du plaisir intense qu’est l’orgasme.
  • Incontestablement, le principal organe du plaisir est le cerveau ! Mais l’accession au plaisir nécessite de connaître a minima son anatomie et ses modalités d’excitation, et de ne pas culpabiliser ce plaisir intense laissant après son acmé une sensation de satiété (rôle culpabilisant de la masturbation).
  • Il est habituel et caricatural de distinguer l’orgasme externe clitorido-vulvaire et l’orgasme interne vaginal. Les études anatomiques et physiologiques récentes plaident en réalité pour un continuum vasculaire urétro-clitorido-vulvaire. On peut parler d’une synergie fonctionnelle clitorido-vaginale, l’orgasme vaginal étant une amplification profonde du plaisir clitoridien.
  • Enfin, les modalités d’accession au plaisir sont différentes d’une femme à l’autre et, chez une même femme, en fonction des circonstances.
  • L’anorgasmie est avant tout le résultat d’une impossibilité du LAISSER-ALLER
  • Celle-ci est toujours liée à une angoisse, ancienne ou toujours bien présente : peur de l’échec, de la perte du contrôle de soi, peur du rejet par le partenaire, observation obsessionnelle de soi, insuffisance du climat de sécurité et de tendresse, orgasme synonyme de culpabilité (éducation religieuse, condamnation de la masturbation, sexualité passée, etc.).
  • En toute logique, le ttt d’une anorgasmie impose de recourir à sexothérapie spécifique qui vise à rétablir les conditions du laisser-aller, par l’analyse et la prise en charge des facteurs bloquants
    => Le recours à des techniques visant à apprendre le lâcher-prise, comme la sophrologie, est souvent précieux.
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12
Q

quels sont les 2 principaux troubles douloureux ?

A
  • vaginisme
  • dyspareunie
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13
Q

Qu’est ce que le vaginisme ? Quels sont les 2 types de vaginisme possibles ?

A
  • C’est une contraction involontaire des muscles du vagin, et parfois de toute la musculature périnéale, qui rend toute tentative de pénétration impossible et douloureuse
  • vaginisme primaire ou secondaire
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14
Q

qu’est ce que le vaginisme primaire ? Quels en sont les causes ?

A
  • Il est le plus souvent primaire :

– il doit être considéré comme un symptôme psychosomatique, une réponse physique contractile du corps à un contexte psychologique 

– l’angoisse de la pénétration est au premier plan, la patiente développe très fréquemment un sentiment de honte à ne pas réussir à faire ce qu’elle est convaincue que toutes les autres femmes font naturellement.
- De ce fait, elle consulte souvent tardivement, parfois des années après la prise de conscience de la réalité de la difficulté, et c’est le désir de grossesse qui peut être le moteur de la démarche.
- L’inertie à consulter tient également au fait qu’elle a volontiers, par ailleurs, une sexualité satisfaisante, avec un désir, une capacité à l’excitation et à l’orgasme conservés.
- Le « blocage » sexuel concerne par définition le coït, mais souvent aussi la possibilité d’introduire un doigt dans le vagin ou d’appliquer un tampon périodique.
- En revanche, même si cela ne représente pas la majorité des cas, l’examen gynécologique reste parfois possible dans des conditions quasi normales

  • La psycho-étiologie du vaginisme passe d’abord par un niveau superficiel : une angoisse crée une réaction par contraction. Celle-ci est favorisée par une ignorance du corps sexué, une culpabilisation de la masturbation et des plaisirs du corps, une représentation erronée du vagin dans le schéma corporel inconscient, dans un contexte où le sexe n’a pas fait l’objet d’une information adaptée, pour devenir synonyme de peur ou de dégoût.
  • Des ATCD d’abus sexuels peuvent être retrouvés, mais de manière assez peu fréquente. Des gestes anodins, mais très mal vécus, comme un sondage urinaire ou un examen gynécologique chez la petite fille, voire l’adolescente, sont parfois notés.
  • À un niveau plus élaboré sur le plan psychologique, on peut y trouver la traduction de mécanismes plus complexes, manière de respecter une obéissance à une mère qui avait présenté la sexualité de manière très péjorative, ou ne « voulait pas » de ce gendre-là, voire le rejet des hommes en général, notamment lorsque la relation avec le père a été traumatisante.
  • Ce qu’il est convenu d’appeler le choix névrotique du conjoint amène le plus souvent ces femmes à « élire » un partenaire doux, affectueux, tendre, mais volontiers peu demandeur sur le plan sexuel. Ceci explique également la fréquente ancienneté du trouble lorsque la patiente consulte et n’est pas sans conséquence sur le plan thérapeutique.
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15
Q

Quel est le ttt du vaginisme primaire ?

A
  • Le traitement du vaginisme primaire repose sur une approche sexothérapique complète du couple au cours de laquelle, le plus souvent, 3 étapes sont indispensables :

– une anamnèse exhaustive permet au thérapeute de recueillir les informations indispensables, et au couple de comprendre la cohérence de son problème 

– une étape éducative permet de corriger les idées fausses et les représentations négatives qui sont ici souvent légion en matière de sexualité 

– une thérapie comportementale vise à apporter une approche structurée progressive par des exercices répétés avec les solutions techniques en cas de blocage, et lever ainsi l’angoisse de la pénétration

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16
Q

qu’est ce que le vaginisme secondaire ? quelles peuvent etre les causes ? quel est le ttt / PEC ?

A
  • Le vaginisme, plus rarement, est secondaire.
  • L’étiologie peut également être psychosomatique, et répond alors le plus souvent à un traumatisme psychologique (adultère, choc affectif, décès, etc.), mais une enquête clinique complète doit alors être faite de manière préalable, pour diagnostiquer une lésion gynécologique vulvaire ou vaginale (lichen, infection, atrophie, etc.), obstétricale (déchirure, épisiotomie mal réparée, etc.) ou une cause iatrogène (chirurgie, radiothérapie, curiethérapie, etc.).
  • Le ttt du vaginisme secondaire nécessite bien entendu une PEC du facteur causal
17
Q

qu’est ce que le syndrome de rokitansky? Quel est son signe d’appel primaire ?

A
  • Une situation particulière doit être notée, dans la mesure où elle constitue une sorte de diagnostic différentiel du vaginisme, l’absence congénitale de vagin (syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser).
  • Les trompes et ovaires y sont normaux, mais l’utérus est atrophique, réduit à 2 cornes rudimentaires.
  • Il existe donc un développement pubertaire normal, mais une aménorrhée primaire qui constitue le signe d’appel essentiel.
  • L’examen clinique permet d’identifier aisément un petit récessus vestibulaire, qu’une chirurgie spécialisée et des bougies de dilatation permettront d’agrandir, autorisant ainsi à certaines de ces patientes une sexualité satisfaisante
18
Q

Qu’est ce que la dyspareunie ?

A
  • Il s’agit d’un symptôme fréquent pour lequel la collaboration entre le gynécologue et le sexologue est indispensable, les étiologies en étant parfois organiques, parfois purement psychosomatiques et, le plus souvent, mixtes !
  • La pénétration est ici possible mais elle déclenche une douleur, ce qui n’est pas sans conséquence sur la sexualité en général et l’équilibre psychoaffectif du couple.

-> dyspareunie : superficielle = d’intromission, de presence, profonde

  • Au-delà de ces causes organiques, le symptôme « dyspareunie » peut avoir un autre sens, plus ou moins conscient.
    Parfois, il est un symptôme plus « présentable », quand l’absence de plaisir ou de désir ne l’est pas. Parfois, la plainte réelle est masquée derrière des infections urinaires ou des mycoses à répétition.

Il y aura donc lieu de rechercher, ici comme ailleurs en sexologie :
– des problématiques psychosexuelles : problèmes éducatifs, traumatismes, angoisse, insatisfaction sexuelle qui induit la disparition de la lubrification vaginale : manque de laisser-aller, défaut de stimulation érotique, dysfonction masculine, etc. ;
– des conflits conjugaux : ambivalence affective vis-à-vis du conjoint, ou rejet, ou peur d’être rejetée et donc sentiment d’insécurité. Il est souvent plus facile de dire « j’ai mal » que « je ne veux pas » ! ;
– des états dépressifs : « j’ai mal » veut dire « je vais mal ».

19
Q

qu’est ce que la dyspareunie superificielle ? quelles sont les causes possibles ?

A
  • La dyspareunie peut être superficielle, dite d’intromission : la douleur apparaît alors dès le début de la pénétration. La dyspareunie superficielle peut être primaire ou secondaire. Les étiologies organiques sont multiples et nécessitent donc un examen clinique soigneux :

– malformations : bride hyménéale, hypoplasie vaginale, etc. : dyspareunie primaire 
– vulvovaginites 
– allergies 
– affections dites dermatologiques : lichen scléreux, érosif, etc. ;
– séquelles de chirurgie : épisiotomie, déchirure obstétricale, myorraphie trop serrée des releveurs après une cure de prolapsus, etc. 
– atrophie par carence œstrogénique.

20
Q

qu’est ce que la dyspareunie de presence ?

A
  • Dans la dyspareunie de présence, la douleur apparaît après un certain temps de pénétration. Stricto sensu, cette forme clinique est rare, dans la mesure où il existe très souvent une dyspareunie superficielle associée, mais cette dernière est parfois minimisée par la patiente.

=> L’atrophie et l’infection en sont les deux étiologies principales.

21
Q

qu’est ce que la dyspareunie profonde ? Quelles en sont les causes ?

A
  • La dyspareunie est dite profonde lorsqu’elle apparaît au fond du vagin, donnant à la patiente la perception d’un contact douloureux :
    – ici aussi, une cause organique doit être soigneusement recherchée :
    – infection pelvienne : cervicite, annexite, cellulite pelvienne 
    – endométriose (+++) 
    – pathologie utérine ou ovarienne 
    – syndrome de Masters et Allen

-> le diagnostic étiologique d’une dyspareunie profonde peut ainsi nécessiter le recours à des explorations (échographie, IRM) et parfois à la cœlioscopie.

22
Q

Comment aborder un trouble de la sexualite en consultation ?

A

Alors que l’infertilité amène assez rapidement à consulter, la consultation pour une dysfonction sexuelle reste encore souvent une démarche difficile, voire taboue. La patiente a honte, pense qu’il ne s’agit peut-être pas d’un problème redevable de la médecine et doute de la compétence du praticien à pouvoir le résoudre. C’est donc rarement le motif principal de la consultation, et le sujet n’est souvent abordé qu’en fin de la consultation, si l’entretien a permis d’établir une relation de confiance suffisante.

Plusieurs attitudes médicales aboutissent à une impasse :

  • rester sourd face à la demande, laquelle est parfois explicite, mais le plus souvent indirecte ou cachée derrière des symptômes psychosomatiques divers ;
  • miser sur facteur temps pour que les choses s’arrangent spontanément… ;
  • prescrire un médicament miracle sans avoir analysé la réalité du problème en espérant un effet placebo !
    Au mieux, ces attitudes confirment que la médecine ne peut rien faire dans le domaine de la sexologie. Au pire, elles attestent que le praticien n’a pas la capacité ou la volonté d’assurer une prise en charge globale de la patiente et altèrent la confiance qui lui est accordée.

Au contraire, d’innombrables études rétrospectives ont démontré que le premier regret qu’expriment a posteriori les patientes, c’est qu’aucun professionnel de santé n’ait jamais abordé le sujet. Il est donc fondamental que le praticien prenne l’initiative de cette thématique, pour rompre ce dialogue de muets entre une patiente qui n’ose pas et un médecin qui ne parle pas de ça. Cette initiative ne doit pas être invasive, mais passer par des questions ouvertes : « et avec votre conjoint, cela se passe bien ? », « sur un plan plus intime, pas de souci ? », etc. En procédant de la sorte, le praticien « autorise » la patiente à aborder le sujet, il se place en interlocuteur potentiel, tend une perche. La patiente la saisira… ou pas. Si elle le fait, ce sera rarement tout de suite, mais quand bon lui semblera, quand le moment lui paraîtra opportun. Le bon tempo de la prise en charge sexologique est celui de la patiente, pas celui du praticien.

Cette attitude médicale n’est pas intrusive, la santé sexuelle faisant partie de la santé globale. Faute de l’adopter, par manque d’intérêt ou manque de temps, les difficultés sexuelles continueront d’altérer la qualité de vie et d’avoir d’innombrables conséquences personnelles, relationnelles et sociales, et certains drames comme les agressions sexuelles resteront sous-déclarés.

Quatre qualités sont indispensables pour le praticien dans ce registre : disposer d’un minimum de formation sexologique, adapter son langage, avoir exprimé les choses simplement et sans gêne, et enfin pouvoir faire abstraction de son propre système de valeurs sexuelles.

Il n’est pas rare que la demande sexologique soit du registre du besoin d’écoute et du simple conseil, et tout praticien devrait être à même, en théorie, de remplir cette mission. Pour les problématiques plus complexes, il est bien entendu indispensable de s’assurer de la collaboration de sexologues compétents

23
Q

lire points cles p184

A