IV- 14 Paludisme Flashcards

1
Q

Épidémiologie du paludisme ?

A

Maladie infectieuse des pays tropicaux (Afrique, Amérique du Sud, centrale, Asie) due à des protozoaires intracellulaire obligatoire, hématophage, du genre Plasmodium : 5 sont pathogènes pour l’Homme
> P. falciparum : Afrique, Asie du SE, Am du Sud, Océanie - fièvre tierce
> P.vivax : Asie de SE, Am du Sud, Océanie - fièvre tierce
> P.ovale : Afrique du Sud - fièvre tierce
> P.malariae : Afrique, Asie du SE; Amérique du Sud, Océanie - fièvre quarte
> P.knowlesi : Asie du SE - fièvre quotidienne

Vecteur = moustique culcidé du genre Anopheles
Seule la femmelle, hématophage, transmet le paludisme

Le paludisme est la première endémie parasitaire mondiale sévissant sur 40% du territoire mondial, particulièrement en zones tropicales et subtropicales, et dans certaines conditions
> risque maximal de piqûre au coucher du soleil et pendant la nuit = piqûre crépusculo-vespérale
> risque plus important en milieu rural qu’en ville, à l’extrême : pas de paludisme dans les grandes villes d’Asie et d’Amérique du Sud
> Il s’accroît à la fin de la session des pluies, lorsque le taux d’humidité est élevé, favorisant la propagation des moustiques vecteurs.

400 000 morts/an, chiffre stable

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2
Q

Cycle parasitaire du paludisme ?

A

Cycle hétéroxène à 2 hôtes : homme et moustique

  • CYCLE SCHIZOGONIQUE = ASEXUE chez l’Homme
    > étape hépatique ou exo-érythrocytaire = phase d’incubation asymptomatique
    -inoculation par l’anophèle femelle anautogène (a besoin de protéines du sang pour la maturation de ses oeufs) de sporozoïtes (contenus dans les glandes salivaires)
    -les sporozoïtes gagnent le foie en moins de 30 minutes : 1ere forme intracellulaire = cryptozoïte
    -multiplication asexuée du plasmodium dure 1 à 2 semaines donnant le corps bleu ou schizonte mûr comprenant de multiples mérozoïtes pré-érythrocytaires
    -éclatement de l’hépatocyte libère dans le sang les mérozoïtes : 10 000 à 30 000 mérozoïtes/corps bleu

> étape sanguine pénètrent dans les hématies, intra-érythrocytaire : phase clinique
- mérozoïtes pénètrent dans les hématies
- ils se transforment sucessivement en trophozoïtes et en schizontes
- mérozoïtes sont libérés par éclatement du globule rouge et vont coloniser d’autres hématies (libération de 8 à 32 mérozoïtes)
- maturation intra-érythrocytaire varie selon l’espèce d’où la périodicité tierce ou quarte des accès fébriles :
24h : P. knowlesi
48h = P. falciparum, P. vivax, P. ovale
72h = P. malariae
- après plusieurs cycles apparaissent dans les hématies des gamétocytes
=> partie du cycle liée à la phase clinique : augmentation de la parasitémie + fièvre => ACCES PALUSTRE

CYCLE SEXUE = SPOROGONIQUE chez l’anophèle femelle anautogène

  • lors de son repas sur un paludéen, l’anophèle absorbe
  • des trophozoites,
  • des schizontes
  • et des gamétocytes
  • anophèle femelle peut être contaminée par ces gamétocytes. Ceux-ci vont, dans l’intestin de l’animal, se transformer en gamètes.
  • Suite à la fécondation, le zygote obtenu devient un ookynète, une forme mobile qui migre vers l’estomac.
  • Au niveau de cet organe, un oocyste à paroi épaisse se forme. À l’intérieur de cet oocyste se déroule la méiose, puis une série de mitoses par sporogonie (divisions nucléaires rapides, suivies d’une division du cytoplasme), qui donne naissance aux sporozoïtes
  • sporozoïtes mobiles, migrent vers les glandes salivaires → qui seront à leur tout inoculés à un sujet réceptif
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3
Q

Diagnostic clinique : primo-invasion (le plus fréquent)

A

-triade : fièvre +++, frissons, sueurs

  • toute fièvre en retour de zone d’endémie est un PALUDISME jusqu’à preuve du contraire, délai variable selon l’espèce :
    > minimale : 7 jours pour P. Falciparum ; 10 à 15 jours pour les autres espèces
    > maximale : 2 mois P. falciparum (exceptionnellement jusqu’à 1 an) ; 3 ans pour P.vivax et P.ovale, 10 ans pour P.malariae

-diarrhée : en retour de zone endémie, doit toujours faire évoquer un paludisme

Autres signes cliniques :

  • syndrome pseudo-grippal = céphalées, myalgies, courbatures, …
  • splénomégalies inconstantes
  • troubles neurologiques (signe de gravité)
  • les accès palustres peuvent être frustres (quelque soit l’espèce)

-préciser l’anamnèse : séjour en zone d’endémie-absence de chimioprophylaxie

ATTENTION : la prise de chimioprophylaxie n’exclut pas un paludisme

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4
Q

Accès palustre grave ?

A

Dû à P. falciparum, plus rarement à P. vivax ou P. knowlesi, il était aussi appelé neuro-paludisme ou accès palustre pernicieux. Il était défini par la présence d’au moins un des critères clinico-biologiques suivants :

Critères cliniques :

  • défaillance neurologique : prostration, coma, convulsion (> 2 par 24h)
  • défaillance respiratoire : PaO2 < 60 mmHg, SpO2 < 90% et/ou FR > 32/min
  • défaillance circulatoire : PAS < 80 mmHg avec signes périphériques d’insuffisance circulatoire (marbrure)
  • autres : ictère clinique, hémoglubinurie macroscopique, signement anormal

Critères biologiques :

  • anémie profonde = Hb < 70g/L ou hématocrite < 20%
  • acidose : bicarbonate < 15 mmol/L ou pH < 7,35
  • hypoglycémie : glycémie < 2,2 mmol/L
  • hyperlactatémie : toute valeur supérieure à la normale > 2 mmol/L
  • hyperparasitémie : > 4% chez le sujet non-immun,
  • insuffisance rénale : créatinémie > 265 µmol/L ou urée > 17mmol/l et diurèse < 400 mL/24h
  • ictère biologique : bilirubine totale > 50µmol/L
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5
Q

Diagnostic biologique de paludisme

A

Urgence diagnostic, pronostic vital engagé en cas de paludisme grave. Le diagnostic biologique consiste en
- un frottis sanguin avec lecture microscopique
- et une goutte épaisse avec lecture microscopique
- prélevé en urgence sur sang veineux (tube EDTA)
ou QBC (Quantitative Butty Coat)
ou PCR
Si négatif, confirmation par test diagnostic rapide immunochromatographique.

Frottis sanguin :
-coloration au May Grunwald Giemsa
-permet le diagnostic d’espèce et le calcul de la parasitémie
-doit être rendu dans l’heure +++
-faux négatif possible en cas de faible parasitémie
→ recherche du Plasmodium
→ identification de l’espèce
→ détermination de la parsitémie (pourcentage d’hématies parasitées)

☞ diagnostic positif :

  • parasite intra-érythrocytaire
  • un ou plusieurs noyaux rouges
  • cytoplasme bleu
  • vacuole colorée
  • parfois pigments (bruns soir ou jaunes)
  • granulations cytoplasmiques dans les hématies parasitées : grains de Schüffner ; tâches de Maurer
  • leucocytes mélanifères possibles

Goutte épaisse :

  • sang mis sur lame, défibriné puis hémolysé par la méthode de Thellier (réactif à base de saponine et de formol)
  • plus sensible que le frottis sanguin
  • lyse les hématies : pas de diagnostic d’espèce

☞ diagnostic positif

  • un ou plusieurs noyaux rouge-violet
  • cytoplasme bleu
  • vacuole non coloré
  • parfois pigments (bruns noirs ou jaunes)

Test rapide = TDR

  • test immunochromatographique sur sang total grâce à une bandelette réactive détectant la pLDH (lactate déshydrogénase du Plasmodium, commune à toutes les espèces) et l’Ag HRP2 (spécifique du P. Falciparum)
  • réalisé en cas de résultat négatif à la goutte épaisse et au frottis

> si le TDR est positif : recommencer le frottis et de la goutte épaisse ou traiter d’emblée selon la suspicion épidémio-clinique
si le TDR est négatif : paludisme à priori éliminé, mais faux négatifs possibles en cas de P.malaiae ou P.ovale

Autres techniques

  • QBC (Quantative Buffy Coat) : microscopie de fluorescence, très sensible
  • Sérologie possible mais délai d’attente des résultats trop long en urgence → aucune place dans le diagnostic de l’accès palustre
  • PCR également possible mais trop coûteuse pour un diagnostic d’urgence

☞ en cas de forte suspicion clinique mais de négativité des tets : ne pas hésiter à répéter la recherche sur un nouveau prélèvement

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6
Q

Examens complémentaires / paludisme ?

A

EXAMENS DE CONFIRMATION
Les examens de confirmation à réaliser en urgence :
- Obligatoires : frottis sanguin + goutte épaisse, permet de déterminer la parasitémie ainsi que l’espèce de Plasmodium impliqué.
- On peut également réaliser : PCR (recherche d’ADN parasitaire), QBC Malaria Test (test à l’acridine orange), tests immunochromatographiques.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES
NFS : thrombopénie (bonne VPN), anémie, plus rarement pancytopénie
Bicytopénie = thrombopénie + anémie → plutôt en faveur de P. faciparum

Bilan hépatique : CYTOLYSE HEPATIQUE modérée fréquente + hémostase

Bilan hémolyse : bilirubine, LDH, haptoglobine

Bilan biochimique : CRP, lactates

Diagnostics différentiels : hémocultures, ECBU, coproculture

Bilan pré-thérapeutique : bêta-HCG, ECG, glycémie

PL (ponction lombaire) si signe neurologique (après bilan d’hémostase et dosage des plaquettes)

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7
Q

Morphologie des parasites dans le sang :

  • frottis
  • aspect GR
  • trophozoïte
  • schizonte
  • gamétocyte
A

→ P. falciparum

  • monomorphe, polyparasitisme fréquent
  • hématies parasitées de taille et forme normale
  • parfois taches de Maurer
  • parasitémie pouvant dépasser 10%
  • trophozoïtes : petites anneaux délicats, souvent binucléés, bagues à chaton, casques, formes marginées
  • si schizontes présents = signes de gravité (normalement dans les capillaires profonds) -
  • gamétocytes en “faux”.

→ P. malariae

  • polymorphe - différents stades présents
  • hématies parasitées de taille petite à normale
  • pas de granulation
  • parasitée < 2% (le plus souvent < 0,5%)

→ P. vivax

  • frottis : panaché - différents stades présents
  • aspect GR : taille augmenté, granulation de Schüffner
  • parsitémie < 2%
  • trophozoïte : corps amoeboïde, annulaire épais
  • schizonte : 16-24 noyaux, hémozoïne, granulations en rosace
  • gamétocyte : arrondi, massif, pigment noir

→ P. ovale

  • frottis : panaché - différents stades présents
  • hématies parasitées de grande taille souvent ovalisées et frangées
  • parasitée < 2%
  • granulations de Schüffner
  • trophozoïte : annulaire épais
  • schizonte : 4-16 noyaux, hémozoïne, granulations
  • gamétocyte : arrondi, pigment noir
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8
Q

Accès de reviviscence de paludisme, appelé accès intermittent

A

=> Dû au réveil d’un hypozoïte quiescent = HYPNOZOÏTE, intrahépatique de P. vivax ou P. ovale
=> ou à l’exacerbation d’une schizogonie sanguine latente de P.malariae
Chez P. falciparum, pas d’hypnozoïte, pas de rechute

Succession de 3 stades répétés selon un rythme régulier
> stade de frissons : sensation de froid intense, fièvre jusqu’à 39°
> stade de chaleur : les frissons cessent, fièvre jusqu’à 40-41°, dure 3-4h
> stade des sueurs : sueurs abondantes, phase d’hypothermie, pression artérielle remonte, dure 2 à 4 h.

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9
Q

Morphologie de P. falciparum dans le sang

A
  • frottis : monoclone / monomorphe +++, plusieurs parasites dans le même GR = polyparasitisme
  • aspect GR : de taille normale +++, tâche de Maurer +++
  • trophozoïte : aspect en bague à chaton
  • schizonte : absent du sang phériphérique (séquentration)
  • gamétocyte : falciforme, “en bananes”, pigment noir
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10
Q

Accès palustre simple : définition ?

A

-peut être causé par toutes les espèces. Défini par une combinaison de signes cliniques de paludisme, d’un diagnostic parasitologique positif et par l’absence de tous les critères de gravité

-favoriser le traitement ambulatoire si possible
> absence de vomissement pouvant compromettre un traitement oral
> pas de comorbidités importantes (âge, cardiopathie, splénectomie)
> pas de grossesse
> proximité d’un établissement hospitalier et pour consultations de suivi
> disponibilité immédiate de traitement en ville
> biologie favorable

  • parasitémie < 2%
  • Hb > 10h/dL
  • créatinémie < 150µmol/L
  • plaquettes > 50 000
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11
Q

Paludisme simple à P. falciparum : traitement ?

A

-traitement par combinaison thérapeutique d’un dérivé de l’artémisinine et d’un composé de longue durée d’action (Artemisinin combination therapy = ACT)

Le traitement des accès non compliqués à P. falciparum s’effectue par voie orale et le choix des médicaments est fonction du rapport bénéfice/risque et des effets indésirables.

- en 1ère ligne:
    - artéméther + luméfantrine = co-artéméther (Riamet®): 2x/j pendant 3 jours, avec repas riche en graisse
    - artéminol + piperaquine (Eurartesim®) 1x/j pendant 3j, à jeun 
    - atovaquone + proguanil (Malarone®) 1x/j pendant 3j, avec repas comportant au moins 1,5g de lipides

- en 2ème ligne :
    - quinine (Quinimax®): en 3x/j pendant 7 jours
    - méfloquine (Lariam®): 3x/j pendant 1j
- en 3ème ligne:
    - halofantrine (Halfan®): 3x/j pendant 1j

ATTENTION aux effets secondaires cardiaques (allongement QT) : ECG et ionogramme systématiques, à la recherche d’un trouble du rythme ou de la kaliémie

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12
Q

Paludisme simple à autres espèces :

A

-dans les chloroquino-sensibles : chloroquine ou par ACT
-dans les zones présentant une chloroquino-résistance : traitement par ACT (arténimol/pipéraquine ou artéméther/luméfantrine)
Durée : 3 jours

→ dihydroartémisinine (arténimol) + pipéraquine = EURATEMISIM

  • 36-75kg : 3cp à heure fixe et à jeun, toutes les 24h
  • 75kg-100kg : 4 cp à heure fixe et à jeun toutes les 24h

→ artéméther + luméfantrine = RIAMET:
4 cp par prise, 2 prises par jour espacées de 12h (8h entre la 1ere et la 2nde) : H0-8-24-36-48-60

Pour prévenir les accès de revivescence à P. vivax, et P. ovale, prescription systématique de primaquine (en ATU) après élimination d’un déficit en G6PD

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13
Q

Alternative en cas de vomissements ou de prise orale impossible : traitement d’un accès palustre simple?

A
  • si vomissement, réadministrer l’ACT (1/2 ou pleine dose selon le délai)
  • si nouvel échec ou prise orale impossible : Quinine IV, 8mg/kg, sans dose de charge initiale, dans du G5% et sous scope ECG. Relai per os dès que possible par atovaquone+proguanil (CI des ACT après de la quinine), sinon 7 jours

-associer la Clindamycine si risque de quinorésistance (Amazonie, Asie du SE)

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14
Q

Paludisme grave : définition?

A

urgence thérapeutique qui met rapidement en jeu le pronostic vital, nécessitant une hospitalisation en réanimation ou soins-intensifs :

  • oxygénothérapie, scope cardio-respiratoire, remplissage vasculaire
  • artésunate IV (MALACEF), ATU nominative, si disponible immédiatement : 2,4mg/kg à H0-12-24 puis toutes les 24h
  • minimum 24h IV (= 3 doses), maximum 7 jours, puis relais par ACT dès dispaition des signes de gravité, pendant 3 jours
  • alternative si non disponible : Quinine IV : dose de charge à 16mg/kg puis 8 mg/kg/8h dans du soluté glucosé sous surveillance ECG glycémique
  • alternative recommandé par l’OMS : Artemether IM (PALUTHER) en ATU
  • traitements associés : BZD si convulsions, prise en charge d’une hypoglycémie, traitement d’éventuelles coinfections
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15
Q

chez la femme enceinte et chez l’enfant : paludisme ?

A

-voyage en zone tropical de la femme enceinte est déconseillé
> gravité du paludisme majoré par la grossesse (risque foetal + maternel)
> risques d’autres infections (fièvre jaune, arbovirose, toxoplasmose)
> conditions sanitaires défavorables

-paludisme simple et grave de la femme enceinte
> données rassurantes quant à l’utilisation des traitements classiques
> concernant les ACT, RIAMET (artémether + luméfantrine) bien validés, pas encore pour l’EURARTESIM (dihydroartemisinine = arténimol + pipéraquine)
> en l’absence de preuves formelles, utilisation fréquente de la quinine IV, ayant fait preuve d’innocuité quelque soit le terme.

-paludisme simple et grave de l’enfant
> même traitements que chez l’adulte, en adaptant les doses au poids
> en plus des ACT, peuvent être utilisés en 1ere intention la méfloquine ou la MALARONE (atovoquone + Proguanil)
> chez les moins de 20kg : 3mg/kg au lieu de 2,4 pour l’artesunate

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16
Q

Surveillance en cas de paludisme ?

A

-surveillance clinique et biologique incluant un frottis-goutte épaisse est recommandée J3 (la parasitémie doit être inférieure à 25% de la valeur initiale) et J7 (parasitémie soit être négative)

Elle diffère selon la gravité du paludisme :

  1. L’hospitalisation n’est pas obligatoire pour une forme non compliquée si l’on peut s’assurer de la bonne observance du traitement et de revoir les patients à 3 et 7 jours.
    - Le choix de l’halofantrine impose la recherche de cardiopathie, de contre-indications médicamenteuses et d’un allongement de l’intervalle QTc (> 0.44s). Quelle que soit sa valeur initiale, une augmentation de l’espace QTc est habituel au cours du traitement par la quinine, la méfloquine, l’halofantrine ou l’artéméther.
    - Une hospitalisation de 24 heures permet de vérifier l’observance du traitement, puis le contrôle à J3 pour s’assurer de la disparition des signes cliniques, de la normalisation de la température (< 72h) et de la diminution de la parasitémie (négativation à 96h).
    - A J7, une évaluation clinique et parasitologique permettra de dépister une inefficacité du traitement (résistance, rechute précoce, malabsorption ou mauvaise observance) ainsi que de réaliser un second ECG avant la seconde dose d’halofantrine.
  2. Dans le cas d’une forme grave, l’hospitalisation est indispensable et le médicament de premier choix reste la quinine intraveineuse relayée dés que possible par la voie orale.

a - La surveillance est dans un premier temps clinique : évolution de la température, de la pression artérielle, et de l’état de conscience.
b - Sur le plan biologique, la surveillance comporte :
- un suivi quotidien des paramètres hématologiques, rénaux, hépatiques et métaboliques,
- un contrôle régulier de la glycémie surtout chez la femme enceinte, l’enfant et devant toute aggravation de l’état neurologique, et
- une numération parasitaire quotidienne
- La détermination de la quininémie n’est pas indispensable au suivi thérapeutique et ne présente un intérêt qu’en cas d’insuffisance rénale ou hépatique. La quininémie efficace se situe entre 8 et 15 mg/l. L’intérêt d’une surveillance électrocardiographique s’impose surtout dans des situations à risques telles que chez le sujet âgé ou en cas d’insuffisance rénale ou hépatique

17
Q

Chimioprophylaxie / paludisme : critères ?

A

-en fonction de la résistance du parasite à la chloroquine mais aussi les caractéristiques propres du voyageur : âge, antécédents pathologiques (pour la méfloquine), une possible interaction médicamenteuse, une grossesse, …

-les nouvelles recommandations abandonnent la classification en 3 zones, pour se rapprocher des recommandations OMS. Elles sont définies pour chaque pays, et selon des critères :
> géographiques : par pays, avec précision des zones à risque
- temporels ; transmission sporadique, saisonnière, toute l’année
-quantitatifs : pas de transmission, transission faible ou forte
- résistance : précision des résistances pour chaque pays

18
Q

Molécules en chimioprophylaxie / paludisme ?

A

-chloroquine = NIVAQUINE
1cp/j
séjour + 4 semaines après le retour
Grossesse et enfant ok

-chloroquine + proguanil = SAVARINE
1cp/j pendant le repas
séjour + 4 semaines après
enfant > 15 ans
grossesse ok
⚠ zones de hautes résistances à la chloroquine : 
-atovaquone + proguanil = MALARONE
1 cp/j pendant repas
séjour + 1 semaine après le retour
coût important
bonne tolérance
enfant ok
envisageable si grossesse
☞ association atovaquone/proguanil agit aussi sur les formes hépatiques : cela explique la durée plus courte du traitement préventif
-méfloquine = LARIAM
1cp/semaine
10j avant + séjour + 3 semaines après retour
facilité de prise
troubles neupsychiatriques
meilleure tolérance chez l'enfant
grossesse et enfant ok
-doxycycine = DOXYPALU
1cp/jour pendant le repas, le soir 1h avant le coucher
séjour + 4 semaines après le retour
coût faible
photosensibilisation
pas si grossesse ni avant 8 ans
19
Q

Phophylaxie antivectorielle

A

PROPHYALAXIE D’EXPOSITION
-transmission étant majoritairement au coucher du soleil et la nuit, c’est à ces périodes que la prophylaxie anti-vectorielle individuelle doit être maximale
> moustiquaire imprégné de perméthrine
> vêtements couvrant imprégné de perméthrine
> vêtements imprégnés d’insecticide si risque important
> répulsifs cutanés (insectifuges) sur les parties découvertes du corps
> insecticides le soir, sprays ou diffuseurs
- privilégier l’urilisation de la climatisation

lutte antivectorielle de masse donc collective est égalemnet eficace
> éridication des foyers (drainage des marais, retirer les eaux stagnantes)
-pulvérisation d’insecticides rémanents

20
Q

Répulsifs cutanés

A

composés d’une substance qui éloigne les insectes sans les tuer, ils sont une arme puissante aussi bien dans la répulsion des Anophèles (paludisme, certaines filarioses lymphatiques) que les Aedes (Chikungunya, dengue +/- filarioses)

Applications :

  • actifs 4 à 8 h : nécessitent de multiples applications quotidiennes
  • réappliquer après chaque baignade
  • appliquer toujours après la crème solaire, 20 mn d’intervalle min
  • ne pas appliquer sur les mains des enfants (ingestion par succion) ni au niveau des seins d’une femme allaitante
21
Q

Combinaisons thérapeutiques à base de dérivés de l’artémisinine = ACT : représentants ?

Bonus : A quelle classe appartient l’Artémisinine ? A partir de quels composés est-il produit ? A l’état naturel,
chez quelle plante retrouve-t-on cette molécule ? Citer les 2 éléments structuraux indispensables à son
activité.

A

dihydroartémisinine (arténimol) + pipéraquine = EURATEMISIM

  • 36-75kg : 3cp à heure fixe et à jeun, toutes les 24h
  • 75kg-100kg : 4 cp à heure fixe et à jeun toutes les 24h

artéméther + luméfantrine = RIAMET:
4 cp par prise, 2 prises par jour espacées de 12h (8h entre la 1ere et la 2nde) : H0-8-24-36-48-60

Remarque :
• 2ème intention : Atovaquone + Proguanil : 4 comprimés/j pendant 3 jours (avec repas gras)
• 3ème intention : Quinine : 8 mg/kg, 3 fois/jour pendant 7 jours (femme enceinte ou voie parentérale)

  • Artémisinine : Sesquiterpène
  • Sesquiterpène : Condensation d’un pyrophosphate de géranyl en C10 sur un isoprène en C5, conduisant à une unité en C15 : pyrophosphate de farnésyle
  • Plante :
    Artemisia annua - Qinghao - Armoise annuelle
    Asteraceae
  • Fonctions chimiques essentielles : lactone sesquiterpénique + endoperoxyde
22
Q

Mécanisme d’action

  • dérivés de l’artémisinine?
  • pipéraquine?
  • luméfantrine?

Effets secondaires ?

A
  • dérivés de l’artémisinine ; action large spectre, sur tous les stades intra-érythrocytaires du parasite, par production de radicaux libres en présence de fer. Egalement une action gamétocytocide (diminue la transmission)
  • pipéraquine : famille des 4-aminoquinoléine (comme la chloroquine). Concentration dans la vacuole du parasite, entrainant une accumulation toxique d’hématine et une lyse du parasite. Action érythrocytaire.
  • luméfantrine : famille des aryl-amino-alcools (comme la quinine, méfloquine, halofantrine). Mécanisme d’action proche des 4-aminoquinoléines.

Effets secondaires ?

  • très bien tolérés
  • parfois nausées, vomissements, céphalées, arthralgies, palpitations +++
  • allongement du QT : ECG préalable systématique +++, contre-indiqué en cas de trouble du rythme, d’hypokaliémie, d’hypomagnésémie ou d’association avec d’autres médicaments allongeant le QT (antidépresseurs, atiarythmique)
23
Q

Artésunate

représentant? MA ? Effets secondaires ?

A

représentant :
MALACEF, ATU nominative, 2,4mg/kg/j à H0-H12-H24 puis toutes les 24h

Mécanisme d’action
Schizonticide rapide
- action large spectre sur tous les stades intra-érythrocytaires du parasite, par production de radicaux libres en présence de fer.
→ Molécules de structure endopéroxydes = Production de radicaux libres après interaction avec l’hème
→ Stress oxydant avec altération des protéines, des organites et des membranes du parasite.
Egalement une action gamétocytocide (diminue la transmission)

Effets secondaires
Très bien toléré
Parfois nausées, vomissements, céphalées, arthralgies, acouphènes
- ⚠ anémie hémolytique retardée : jusqu’à 4 semaines après le traitement, nécessite de réaliser hebdomadairement un suivi biologique (NFS, réticulocytes, haptoglobine)

24
Q

Quinine

A

MA
famille des aryl-amino-alcools
- Accumulation dans la vacuole digestive du parasite.
- Augmentation du pH vacuolaire.
- Inhibition de l’hème polymérase impliquée dans la polymérisation de la férriprotoporphyrine IX en pigment insoluble
-action erythrocyaire

Effets secondaires

  • Cinchonisme : troubles auditif (acouphènes), visuels, rétrecissement du champ visuel, troubles digestifs, neurologiques (vertiges, céphalées), et cardiaque (tachycardie)
  • hypoglycémie (perfusion de glucose associée)
  • troubles du rythme cardiaque (ECG+++)
  • allergie, photosensibilité, fièvre bilieuse hémoglobinurique

Modalités :

  • marge thérapeutique étroite et grande variabilité interindividuelle : dosage quotidien de la quininémie pendant les 72 premières heures (cible : 10-12mg/L)
  • 8-10mg/mg/8h, IV, dose de charge 16-20 mg/kg/ si paludisme grave
  • en IV LENTE de 4h, dilué dans du G5% ou G10%
  • ECG avec mesure du QTc avant traitement puis quotidiennement
25
Q

Atovaquone + Proguanil

A

MA

  • association d’un analogue de l’acide folique (Proguanil, par inhibition de la DHFR) à un inhibiteur du transport des électrons dans la mitochondrie
  • actif sur les formes tissulaires intra-hépatiques

Modalités de prise
4cp/prise, prendre avec un repas ou du lait, à heure fixe (toutes les 24h)
-attention aux interactions : la tétracycline et le métoclopramide diminuent l’absorption de l’atovaquone : NE PAS ASSOCIER

Effets secondaires :

  • bonne tolérance +++
  • troubles digestifs, cutanés, céphalées
26
Q

Méfloquine

A

MA :
Schizonticide d’action rapide
Famille des aryl-amino-alcools
→ Accumulation dans la vacuole digestive du parasite = Augmentation du pH vacuolaire.
- Inhibition de l’hème polymérase impliquée dans la polymérisation de la férriprotoporphyrine IX en pigment insoluble
- Accumulation de ferriprotoporphyrine IX toxique pour les membranes du parasite
- Action érythrocytaire

Effets secondaires

  • pro-convulsivant
  • troubles neuropsychiatriques : commencer 10j avant le départ pour évaluer
  • troubles cardiaques : bradycardie, troubles du rythmes

Précautions d’emploi

  • éviter lors du 1er trimestre de la grossesse (tératogène)
  • CI avec le Valproate de sodium (DEPAKINE) +++
27
Q

Chlmioprophylaxie par zone (ancienne classification?)

A

zone 1 : chloroquine
zone 2 : cholorquine + proguanil OU atovaquone + proguanil
zone 3 : atovaquone + proguanil ou doxycycline ou méfloquine

28
Q

Généralités sur les Apicomplexés ?

A
  • parasite d’animaux
  • forme infectieuse : sporozoïte
  • complexe apical du sporozoïte permet de pénétrer les cellules et les tissus de l’hôte
  • présence d’un plaste non photosynthétique : apicoplaste (fonction = synthèse des acides gras)

cycle de développement compliqué : stades sexués et asexués : au moins 2 espèces d’hôtes

Plasmodium et Toxoplasma

29
Q

Physiopathologie : conséquences sur les organes

A

conséquence sur les organes
-sang
> schizogonie érythrocytaire : hémolyse : anémie progressive
> utilisation d’hémoglobine par parasite => granules de pigments (hémozoïne) => fièvre
> séquestration des plaquettes => thrombopénie

-foie
> schizogonie exo-érythrocytaire : aucune réaction inflammatoire

-rate
> séquestre et détruit les hématies parasitées et sensibilisées : participe à l’anémie
=> rate hypertrophique, molle congestive

30
Q

Physiopathologie de l’accès grave : neuropaludisme = accès pernicieux

A

complication majeure du paludisme à P. falciparum
-séquestration
> hématies parasitées par formes âgées de P. falciparum (trophozoïtes âgés, schizontes âgés) : séquestrés dans capillaires des organes profonds (cerveau, rein, poumon, placenta) : adhésion cellulaire entre globules rouges parasités et cellules endothéliales des capillaires
» Cytoadhérence : adhésion sur veinules post-capillaires

Interactions entre récepteurs moléculaires à la surface des GR parasités et des récepteurs splécifiques de cellules endothéliales : ralentissement circulatoire et anoxie des organes concernés

-libération de cytokines et autres médiateurs
> production de cytokines pro-inflammatoire (TNF alpha, INF-gamma, IL1, IL6)
-production de NO, acide lactique

=> défaillance multiviscérale

31
Q

Accès palustre et grossesse : médicaments autorisés

A
  • doxycycline formellement contre-indiquée.

Pour les paludismes contractés en zone de polychimiorésistance, la doxycycline peut être remplacée par
☞ la clindamycine.

En l’absence de données cliniques suffisantes, la méfloquine, l’halofantrine, l’artémether, l’artesunate et l’atovaquone sont à éviter.

L’association sulfadoxine-pyriméthamine est contre-indiquée en début et fin de grossesse en raison des risques d’ictère nucléaire.

☞ En revanche, la chloroquine seule ou associée au proguanil ainsi que la quinine sont utilisables au cours de la grossesse.

32
Q

delirium tremens ou paludisme ?

A

Pré-delirium tremens: délire alcoolique subaigu
- début de sevrage alcoolique
- début des symptômes 48 à 72h après le sevrage alcoolique
- confusion, désorientation,
- tremblements
- sudation abondante
- pouls accéléré
- hyperthermie (rarement supérieurs à 37,8°C)
☞ si patient non délirant, ni agité, ni agressif → pas un accident de sevrage alcoolique

33
Q

signes de gravité de paludisme ?

A
  • Troubles de la conscience, convulsions
  • Choc défaillance respiratoire
  • Syndrome hémorragique
  • Ictère ou bilirubine totale > 50μmol/L
  • Hémoglobine < 70 g/L
  • Créatininémie > 265 μmol/L
  • Glycémie < 2,2 mmol/L
  • Parasitémie > 4%
  • Hyperlactatémie, acidose métabolique