Item 358 - Pancréatite aigüe Flashcards
Définition de la pancréatite aiguë (PA)
- Inflammation aiguë du pancréas
- ☞ enzymes pancréatiques (trypsine) libérées en excès
- ☞autodigestion pancréatique
- ☞ inflammation VOIRE nécrose de la glande pancréatique et/ou des tissus avoisinants
- Fait partie des 🚨 urgences digestives fréquentes
-
∃ ② formes
- dans 80 % des cas : PA est bénigne dite œdémateuse
-
dans 20% des cas : PA est nécrosante
- grave car peut se compliquer ☞
- défaillances viscérales
- infection de la nécrose pancréatique
- hémorragie.
- grave car peut se compliquer ☞
Savoir faire le diagnostic de PA : sémiologie de la douleur pancréatique et biologie
-
Douleur pancréatique (90 % des cas)
- Épigastrique +++ déborde rarement vers l’HCD
- Très intense, transfixiante et avec inhibition de l’inspiration
- Début rapide
- Douleur se majore en qq heures
- Position antalgique : chien de fusil
-
Manifestations cliniques associées
- Vomissements par iléus réflexe
- Météorisme sonore.
-
Le diagnostic de PA repose sur l’association ① + ②
- ① Douleur abdominale évocatrice
- ② lipasémie 3N
- Maximum atteint 24 à 48h post-crise puis déclin
- Valeur diagnostique ET NON pronostique
Diagnostic différentiel de la PA
Réponse : ⩔ douleur intense épigastrique
- UGD, perforé ou non
- IDM <
- Infarctus mésentérique
- Péritonite
- Rupture d’anévrisme de l’aorte abdominale
La lipasémie permet souvent de lever l’ambiguïté
Indications et objectifs des examens d’imagerie devant une PA
LES ② EXAMENS “ROI” et COMPLÉMENTAIRES
-
① Écho abdominale (visée étiologique)
- Recherche de lithiases vésiculaires (et c’est tout!)
- On N‘y voit PAS la lithiase de la VBP ou la dilatation des voies biliaires
-
③ TDM AP pdc
- Réalisé 72h post début de crise
- Recherche de ③ éléments
- ① La présence et l’étendue d’une nécrose pancréatique ≡ défaut de réhaussement du pancréas au tprécoce
- ② Coulées de nécrose
- ③ Les complications : Ascite, hémorragie, épanchement pleural, fistule ou ⩔ perforation d’un organe creux
- On y voit MAL les lithiases vésiculaires
CTSI ?
CTSI (Computed-Tomography Severity Index)
- Il s’agit d’un score de sévérité (valeur pronostique).
- Il combine l’étendue de la nécrose et le rehaussement du pancréas.
- Si CTSI > 4 ☞ grave (complications et décès)
- Se nomme aussi “score de Balthazar modifié”
Savoir identifier les situations de gravité immédiate de la pancréatite aiguë
La PA peut évoluer vers une situation de défaillance multiviscérale ❗️
Voici les indices qui évoquent cette évolution péjorative :
- 💔 choc cardiovasculaire
- 🧠 défaillance neurologique avec confusion
- 🟡 oligo-anurie, IRf ou organique
- 💨 détresse respiratoire
- parfois survenue d’un SDRA avec
- hypoxémie
- oedème pulmonaire
- épanchement pleural
- parfois survenue d’un SDRA avec
- 🩸troubles de l’hémostase avec CIVD
Connaître les éléments de gravité d’une pancréatite aiguë
Il s’agit d’un triptyque clinique/biologie/scanner
🄼 ① + ② = 🔥 ; ③ = 📸
-
① CLINIQUE
- SRIS (item 157) à l’admission
- si durée > 48-72h ☞ défaillance multiviscérale probable +++
- Obésité = FDR indépendant de gravité
- SRIS (item 157) à l’admission
-
② BIOLOGIE
- CRP >1 50 mg/L à J2 ☞ mauvais pronostic
-
③ TDM AP pdc
- Si CTSI > 4 ☞ mauvais pronostic
Savoir identifier les deux principales causes de pancréatite aiguë
- 2 causes principales : PA A ou B
- A pour Alcool
- B pour Biliaire (lithiase biliaire)
Savoir identifier les deux principales causes de pancréatite aiguë
-
2 causes principales : A ou B
- A pour Alcool (40 % des causes)
- B pour Biliaire (40 % des causes)
-
PA A
- contexte de consommation > 10 années et > 10 UA/j.
- 🚬 = cofacteur étiologique et de sévérité
- correspond souvent (> 90 %) à une poussée inaugurale de PC (item 281)
- 🚹 de 40-50 Â
-
Recherche de signes de conso alcoolique
- Clinique
-
Biologique (signes d’éthylisme)
- ↑ VGM (anémie macrocytaire arégénérative)
- ↑ γ-GT
-
PA B
-
FDR de la lithiase biliaire
- 🚺 > 50 Â
- 🤰 +++ et multiparité
- Surcharge pondérale
- Variations pondérales : chirurgie bariatrique +++
- ATCD familiaux de lithiase biliaire
-
FDR de la lithiase biliaire
Connaître les éléments biologiques permettant de suspecter l’origine d’une PA B
Transitoires
- pic précoce de transaminases (ASAT et ALAT) souvent >10N
-
associé à ↑ marqueurs de cholestase
- ↑ PAL
- ↑ ɣ-GT
- ↑ bilirubine
Connaître les autres causes de pancréatite aiguë
(20% des causes)
-
Origine tumorale
- 1ère cause à évoquer au-delà de 50 ans en cas de PA non A/non B
- Conséquence d’une compression du canal pancréatique principal par un ADK +++
- L’imagerie peut mettre en évidence :
- signes directs (obstacle tumoral)
- indirects (dilatation segmentaire des canaux pancréatiques)
-
Origine 💊
- La chronologie de la prise médicamenteuse par rapport à la PA aident à faire le diagnostic
- Pancréatox® : base de données des 💊 toxiques pour le pancréas
- L’hypertriglycéridémie > 10 mmol/L (9 g/L) peut provoquer une PA. La triglycéridémie comme la calcémie doit être systématiquement dosée lors du bilan initial de PA car le taux baisse rapidement lors du jeûne.
- L’hypercalcémie (> 3 mmol/L, rappel N : 1,8 - 2,55 mM)
-
PA IIaire à une CPRE
- 5 % des cas
- en lien avec l’injection de pdc dans le Wirsung
-
PA infectieuses
- rares et surtout d’origine virale (oreillons, CMV, EBV, échovirus et coxsackie)
- les parasitoses peuvent entraîner des pancréatites aiguës au cours de la migration des larves à travers le sphincter d’Oddi (ascaridiose).
-
PA ischémiques
- peuvent s’observer en réa ou après une chirurgie abdominale ou cardiaque. Elles sont liées à un bas débit et sont souvent graves.
-
Traumatisme fermé
- Notamment au cours d’un AVP 🚗 avec choc épigastrique.
-
PA de MAI (= PAI) auto-immunes
- graves
- parfois avec aspect pseudo-tumoral
- parfois associées à ↑ IgG4
- peuvent être associées aux MICI
-
Les pancréatites 🧬
- sont à l’origine de PA récidivantes dès l’enfance
Malgré une enquête étiologique complète, la pancréatite aiguë peut rester sans cause et est alors appelée idiopathique.
PEC d’une PA non sévère
- Hospitalisation en secteur conventionnel
- Maintien à jeun
- Une sonde nasogastrique d’aspiration n’est mise en place qu’en cas de vomissements importants et incoercibles
-
Perfusion abondante de solutés hydroélectrolytiques (cristalloïdes)
- adaptée aux troubles ioniques constatés
- pour l’obtention d’une diurèse normale
-
Antalgiques selon l’intensité de la douleur
- Même en cas de PA non sévère, le recours aux morphiniques est fréquent (la morphine est l’antalgique de choix au cours de la PA)
-
Prophylaxie thromboembolique
- ou anticoagulation efficace en cas de thrombose documentée
- La réalimentation orale est envisagée dès la disparition des douleurs et des vomissements
- précocement (dans les 48-72 h généralement)
Le bilan et le TT étiologiques doivent être menés en // du TT symptomatique
PEC d’une PA sévère
- L’hospitalisation en USI est envisagée si le malade est à risque d’évolution grave (3 signes de gravité : comorbidités, CRP > 150 mg/L, SRIS persistant).
- La présence de plusieurs défaillances viscérales fait discuter le transfert en réanimation
- Maintien à jeun et pose d’une sonde nasogastrique d’aspiration selon les mêmes critères que pour la PA non sévère (jeun de 48-72h)
- seulement en cas de vomissements importants et incoercibles)
- Une nutrition artificielle doit être mise en place très rapidement car elle diminue la mortalité (entérale de préférence)
-
TT antalgique
- adapté avec nécessité de recours fréquent à la morphine
-
Prophylaxie thromboembolique
- ou anticoagulation efficace en cas de thrombose documentée
-
Perfusion abondante de solutés hydroélectrolytiques
- En cas de défaillances viscérales, des mesures invasives spécifiques de réa doivent être instaurées
- ⦰ indication à une ATBthérapie préventive de l’infection de la nécrose
- Surveillance données biologique quotidienne idéalement
PEC étiologique
Connaître les principes de PEC d’une pancréatite biliaire
-
TT de la lithiase biliaire du cholédoque
-
① CPRE avec sphinctérotomie (ampoule de Vater) pour
- explorer la voie biliaire
- extraire des calculs enclavés dans le cholédoque
- en urgence en cas d’angiocholite* initialement associée à la pancréatite,
-
① CPRE avec sphinctérotomie (ampoule de Vater) pour
-
Une ② cholécystectomie est toujours indiquée en cas de PA biliaire
- En cas de PA bénigne, elle doit être effectuée au cours de la même hospitalisation et sans délai.
- Le + souvent, elle est réalisée avant la reprise alimentaire orale
- cette dernière favorise les contractions vésiculaires et augmente le risque de récidive de la PA biliaire ou d’autres complications lithiasiques
-
RAPPEL :
-
cholangite = inflammation sans infection
- exemple : la CBP
- angocholite = infection (il faut traiter, triade de Charcot : douleur, fièvre et ictère, mortalité 99% sans TT 👼🏻☠️)
-
cholangite = inflammation sans infection
- Savoir identifier une complication infectieuse IIaire à la PC
- Connaître les principes de PEC d’une coulée de nécrose
- DD d’une infection de nécrose
Ces deux objectifs sont liés car ce sont les coulées de nécrose qui s’infectent
AVANT-PROPOS : LA NÉCROSE
-
La nécrose
- Principale complicat° de la PA
-
L’infection de nécrose
- Complication la + grave ! En gros, la coulée de nécrose s’infecte avec des germes d’origine digestive
- Survient de manière retardée par rapport au début de la PA
- Rare au cours des 10 à 15 j qui suivent le diagnostic
- Survient souvent 2 à 4 semaines après le début de l’hospitalisation.
- Événement grave (cause importante de décès au cours de la PA)
IDENTIFIER L’INFECTION DE NÉCROSE
- Fièvre, apparition ou majoration d’un SRIS
- Apparition de nouvelles défaillances viscérales
- Sd inflammatoire/infectieux biologique
- Visualisation au scanner de bulles d’air dans les coulées de nécrose
- évocatrice de surinfection, notamment à germes anaérobies, mais ce signe est inconstant
PEC
- Si coulée de nécrose non infectée ☞ ⦰ drainage à la phase initiale de la PA sauf en cas de compression biliaire ou digestive symptomatique
-
Si fièvre ☞ la surinfection de nécrose doit être évoquée et une ponction de la coulée est réalisée
- TT par ATB probabilistes à large spectre puis adaptation aux cultures 🧫 de la ponction et des hémocs (OF COURSES mdr)
DD de l’infection de nécrose
- Bactériémie
- infection de KT
- Pneumopathie…
AUTRES COMPLICATIONS DE LA NÉCROSE
(autres que l’infection)
- Parfois, la nécrose pancréatique se complique localement d’une érosion vasculaire de voisinage
- ☞ création d’un pseudo-anévrysme qui peut se rompre
- ☞ soit dans un organe creux
- ☞ soit dans le péritoine.
- ☞ création d’un pseudo-anévrysme qui peut se rompre
- En cas de nécrose pancréatique importante, une thrombose porte ou mésentérique peut également être observée.