Péri/Myo - CMH Flashcards
Quelle est la définition de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) ?
La CMH est caractérisée par une augmentation de l’épaisseur de la paroi myocardique non expliquée par les conditions de charge. Chez l’adulte, l’épaisseur du ventricule gauche (VG) est supérieure à 15 mm dans un ou plusieurs segments myocardiques, tandis que chez l’enfant, elle est supérieure à 2 déviations standard de la moyenne prédite.
Quelle est l’épidémiologie de la cardiomyopathie hypertrophique ?
La prévalence de la CMH varie de 0,02 % à 0,2 %. Elle présente une prédominance masculine et est généralement transmise selon un mode autosomique dominant à transmission variable.
Quelles sont les étiologies de la cardiomyopathie hypertrophique ?
Dans 40 à 60 % des cas, la CMH est causée par une mutation d’un gène codant une protéine du sarcomère. Dans 5 à 10 % des cas, elle peut être associée à des maladies métaboliques, des cardiomyopathies mitochondriales, des maladies neuromusculaires, des cardiopathies infiltratives ou des maladies endocriniennes. Dans 25 à 30 % des cas, la cause reste inconnue.
Quelle est la physiopathologie de la cardiomyopathie hypertrophique ?
La CMH se caractérise par une obstruction dynamique du ventricule gauche. L’obstacle peut se situer au niveau médioventriculaire ou sous-aortique, causé par une hypertrophie septale, un mouvement systolique antérieur de la valve mitrale (SAM) ou une hyperkinésie des bases. La fonction systolique et diastolique du ventricule gauche est altérée, et des anomalies de l’appareil valvulaire mitral peuvent également être présentes.
Quelles sont les anomalies de l’appareil valvulaire mitral associées à la cardiomyopathie hypertrophique ?
Les anomalies de l’appareil valvulaire mitral dans la CMH comprennent une anomalie d’insertion, des piliers bifides ou surnuméraires, et le mouvement systolique antérieur de tout ou partie de la valve mitrale vers le septum. Ces anomalies dépendent des forces hémodynamiques et des conditions de charge.
Quels sont les effets de l’ischémie myocardique dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
L’ischémie myocardique dans la CMH est due à des anomalies des artérioles coronaires intra-myocardiques et à un déséquilibre entre les apports et les besoins en oxygène. L’ischémie entraîne une fibrose cicatricielle du myocarde, aggravant ainsi la fonction systolique et diastolique.
Quelles sont les autres anomalies associées à la cardiomyopathie hypertrophique ?
En plus des anomalies cardiaques, la CMH s’accompagne d’une anomalie du baroréflexe et d’une réaction anormale des vaisseaux à l’effort. Cela se traduit par une diminution de la pression artérielle à l’effort ou une légère augmentation de moins de 20 mmHg, parfois associée à une bradycardie.
Quels sont les éléments du terrain qui peuvent contribuer au diagnostic positif de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) ?
Les antécédents familiaux de mort subite, les cas similaires dans la famille et les facteurs de risque cardiovasculaires sont des éléments du terrain qui peuvent contribuer au diagnostic positif de la CMH.
Quels sont les signes fonctionnels couramment observés dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
Les symptômes de la CMH ont tendance à survenir à l’effort. Ils peuvent inclure une dyspnée d’effort, des douleurs thoraciques angineuses ou atypiques, des malaises, des syncopes/lipothymies, des palpitations et, dans certains cas, des complications telles qu’un accident thromboembolique ou une fibrillation auriculaire.
Quels sont les éléments de l’examen clinique qui peuvent indiquer une cardiomyopathie hypertrophique ?
L’examen clinique peut révéler un souffle systolique en mésosystolique, un souffle d’insuffisance mitrale parfois associé, un B4 télédiastolique, un B2 normal au foyer aortique et un pouls artériel souvent bifide. Le reste de l’examen clinique vise à rechercher des anomalies en faveur d’une cause métabolique ou génétique.
Quels sont les résultats typiques de l’électrocardiogramme (ECG) dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
L’ECG montre rarement une normalité. Il révèle généralement une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) électrique avec des troubles de repolarisation tels que des inversions d’ondes T sur au moins 2 dérivations contiguës. On peut également observer des Q fines et profondes avec une amplitude supérieure à 3 mm ou supérieure à 1/3 de l’onde R sur au moins 2 dérivations contiguës. D’autres anomalies possibles incluent une hypertrophie auriculaire gauche, une fibrillation auriculaire et des troubles de conduction tels que bloc de branche gauche (BBG), bloc de branche droit (BBD) ou bloc auriculoventriculaire (BAV).
Quelles sont les implications des résultats de l’ECG telles qu’un PR court dans le diagnostic de la cardiomyopathie hypertrophique ?
Un PR court peut être associé à des formes spécifiques de cardiomyopathie hypertrophique, telles que la maladie de Pompe ou la maladie de Danon. Un bloc auriculoventriculaire (BAV) peut être associé à des conditions telles que la maladie de Fabry ou l’amylose. Ces résultats de l’ECG peuvent aider à orienter le diagnostic.
Quels sont les objectifs de l’échocardiographie transthoracique (ETT) dans la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) ?
L’échocardiographie transthoracique permet le diagnostic positif, le diagnostic différentiel, le bilan et l’évaluation pronostique de la CMH.
Quelles sont les valeurs seuils de l’épaisseur des parois du ventricule gauche (VG) pour le diagnostic de la cardiomyopathie hypertrophique ?
La valeur seuil est de 15 mm pour le diagnostic, de 13 mm pour le dépistage en cas de contexte familial, et un Z-score > 2 (soit plus de 2 déviations standard) chez l’enfant.
Comment peut-on classifier l’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) en fonction des mesures de l’épaisseur des parois ?
L’HVG peut être classée en HVG symétrique si le rapport entre l’épaisseur du septum interventriculaire (SIV) et celle de la paroi postérieure du VG est inférieur à 1,3, et en HVG asymétrique si ce rapport est supérieur à 1,3.
Comment calcule-t-on la masse ventriculaire gauche (MVG) en cas de cardiomyopathie hypertrophique ?
La MVG est calculée selon la formule classique : MVG = 1,04 * [(D + S + P)3 - D3] - 13,6, où D est le diamètre diastolique, S est l’épaisseur du septum interventriculaire et P est l’épaisseur de la paroi postérieure du VG.
Quelle est la classification de Maron basée sur l’emplacement de l’hypertrophie dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
La classification de Maron comprend quatre types :
Type 1 : Hypertrophie localisée à la portion basale du septum interventriculaire (2 % des cas).
Type 2 : Hypertrophie de tout le septum interventriculaire (25 %).
Type 3 : Hypertrophie septale et antérieure (66 %).
Type 4 : Autres localisations telles qu’apicale et postérieure (7 %).
Quelles sont les anomalies de la valve mitrale et de l’appareil sous-valvulaire observées dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
Les anomalies de la valve mitrale et de l’appareil sous-valvulaire comprennent des piliers hypertrophiés, parfois bifides ou surnuméraires, et une élongation fréquente des feuillets mitraux, principalement le feuillet antérieur (> 3 cm) et parfois le feuillet postérieur (> 2 cm) ou les deux. Il peut également y avoir des cordages “anormaux” avec une implantation atypique.
Comment évalue-t-on l’obstruction intraventriculaire gauche dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
On mesure l’espace CS (espace entre la fermeture de la valve mitrale et le septum interventriculaire) en mode TM, qui est normalement supérieur à 35 mm, et le CCVG (constriction du flux à la sortie du VG) en 2D. On recherche également la présence d’un contact valve/septum mésosystolique et on mesure le gradient intra-VG.
Quels sont les tests de provocation utilisés pour évaluer le gradient intra-VG dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
Un test de provocation est proposé lorsque le gradient est inférieur à 30 mmHg avec des symptômes à l’effort. Il est considéré comme positif si le gradient est supérieur à 50 mmHg.
Comment localise-t-on le gradient intra-VG dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
Le gradient intra-VG peut être localisé au niveau médioventriculaire, sous-aortique, apical ou, plus rarement, au niveau du ventricule droit.
Quels sont les outils disponibles pour évaluer la fonction diastolique dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
L’évaluation de la fonction diastolique dans la CMH est difficile et présente certaines limites. Certains paramètres utilisés comprennent le rapport E/e’ moyenné (valeur seuil à 14), le volume indexé de l’OG (valeur seuil à 34 mL/m2), la différence de durée entre les ondes A pulmonaire et mitrale (Ap - Am > 30 ms) et la vitesse maximale du flux d’IT en doppler continu (> 2,8 m/s).
Quelle est la mesure indicative d’un ventricule gauche de petite taille ?
Une taille de ventricule gauche de moins de 45 mm de diamètre télédiastolique (DTDVG).
Quels sont les éléments utilisés pour évaluer la fonction systolique du ventricule gauche dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
On utilise la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) qui est lentement conservée, ainsi que la diminution du strain global longitudinal (GLS) du ventricule gauche au niveau des segments hypertrophiés.
Comment mesure-t-on l’espace CS et le CCVG pour évaluer l’obstruction intraventriculaire gauche dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
L’espace CS (espace entre la fermeture de la valve mitrale et le septum interventriculaire) est mesuré en mode TM, et il est normalement supérieur à 35 mm. Le CCVG (constriction du flux à la sortie du ventricule gauche) est mesuré en mode 2D.
Quels sont les éléments permettant de rechercher un SAM (mouvement systolique antérieur de la valve mitrale) dans la cardiomyopathie hypertrophique ?
On recherche une fermeture mésosystolique des sigmoïdes aortiques en mode 2D, un aliasing en doppler couleur dans la zone d’obstruction et on utilise le mode TM pour évaluer la durée de contact entre la valve mitrale et le septum.