Une langue libre Flashcards
Intro
La langue poétique a été et reste parfois encore une langue soutenue, voire savante. Les poèmes “Soleil et Chair” et “Le Forgeron”, riches en références mythologiques et historiques, en sont des exemples. Rimbaud s’émancipe. Il n’est certes pas le premier à le faire. Victor Hugo se vantait déjà d’avoir “mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire”. Mais Rimbaud va plus loin que ses prédécesseurs. Interjections et onomatopées voisinent avec des mots crus ou grossiers et un vocabulaire du quotidien.
Des interjections et des onomatopées
- Formes élémentaires de l’expression,les interjections ne sont pas rares dans les Cahiers de Douai “Hurrah !” (“Bal des pendus”), “Hop” et “Peuh !” (“Châtiment de Tartufe”)
- Les onomatopées appartiennent à une catégorie encore plus minimale du langage: - “couacs” (“A la musique”)
- “frou-frou” pour suggérer un froissement d’étoffe par exemple (“Ma Bohême”)
- “tra la la” (“Le Forgeron”)
Des mots crus ou grossiers
Rimbaud ne recule devant aucune verdeur du langage.
- “Vénus Anadyomène” se termine sur le mot “anus”. Les enfants affamés sont dépeints de dos “leurs culs en rond” (“Les Effarés”)
- “Le Forgeron” lance un méprisant “Merde à ces chiens-là” aux soldats qui défendent la royauté. Le pronom démonstratif familier “ça” qui désigne la “Crapule” y prend une valeur très péjorative “ça bave aux murs, ça monte, ça pullule”
Un vocabulaire du quotidien
- De nombreux poèmes font référence aux éléments du quotidien, tout prosaïques soient-ils, notamment à la boisson et à la nourriture :
- “bocks” [de bière] (“Roman”)
- “jambon rose et blanc parfumé avec une gousse d’ail” (“Au Cabaret-Vert”)
- Certaines expressions sont populaires : les fantassins sont des “pioupious” (“A la musique”).
D’autres proviennent de l’argot comme tirer “par la cravate” [attraper le cou] (“Bal des pendus”).
Prendre “une froid” est enfin un patois local (“La Maline”)