Le Mal Flashcards
On retrouve dans ce poème l’influence
On retrouve dans ce poème l’influence d’un passage très célèbre du Candide de Voltaire :
“Tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, [Candide] passa par-dessus des tas de morts”
Ce double “Tandis que” crée
Ce double “Tandis que” crée une tension : que se passe-t-il pendant ces “boucheries héroïques” ? Rimbaud adopte l’ironie voltairienne.
“Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folle épouvantable broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;”
Ces “crachats de la mitraille” contrastant
Ces “crachats de la mitraille” contrastant avec le bleu du ciel, semblent matérialiser les railleries qui sortent de la bouche du Roi : la guerre est une grande moquerie.
La phrase n’est toujours pas fini,
La phrase n’est toujours pas fini, mais une parenthèse, une prière s’adresse à la Nature : ce qu’elle a fait, les guerres le détruisent, au nom de religions, qui, elles, n’ont rien de saint :
“ - Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! Ô toi qui fit ces hommes saintement !…
L’allégorie des tercets révèle enfin
L’allégorie des tercets révèle enfin ce qui indigne le plus Rimbaud : le Dieu de ces rois cupides, rit lui aussi, et prend tout aux veuves : enfants, économies, et même le mouchoir dont elles auraient besoin pour pleurer :
”- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées […]
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !”
Ces mères “ramassées” semblent ainsi
Ces mères « ramassées » semblent ainsi donner leur propre vie à ce Dieu assoiffé de richesse et de sang (les « calices d’or ») de larmes et de linceuls (les « nappes damassées »).