Le Malade Imaginaire

Question 1

Intro

Answer 1

Le Malade Imaginaire ne se réduit pas à ses 3 actes, parlés et dialogués. Son prologue et ses 3 intermèdes en font parties. La pièce forme un tout indissociable. Prise dans son ensemble, cette comédie-ballet constitue une mise en abyme du spectacle, renferme des comédies dans la comédie et campe des personnages qui donnent la comédie aux autres.

Question 2

Une mise en abyme du spectacle
- Une comédie dans un spectacle

Answer 2

• La pièce est encadrée au début par un prologue et à la fin par le dernier intermède. LE Prologue de 1673 présente Le Malade Imaginaire comme un divertissement conçu pour “délasser” Louis XIV; celui de 1674, pour soulager les peines de coeur d’une Bergère.
• Les 3 actes parlés forment donc un spectacle qui vient s’insérer dans un autre spectacle, chorégraphique celui-là, où interviennent des danseurs, chanteurs, comme le précise la dernière entrée du Prologue : “Faunes, Bergers et Bergères, tous se mêlent, et il se fait entre eux des jeux de danse, après quoi ils vont se séparer pour la Comédie”

Question 3

Des spectacles dans la Comédie

Answer 3

La comédie renferme à son tour plusieurs spectacles.
- Toinette a pour amant Polichinelle qui, dans le premier intermède, lui donne la sérénade. Il chante une chanson d’amour, est interrompue par des Violons, puis par une “vieille” qui se moque de lui. Une algarade s’ensuit, avec le Guet (police) intervient, bastonne Polichinelle en cadence, au milieu de danseurs. Ce ballet aux allures de foire est à soi seul un spectacle.
- Il en va de même du second intermède, imaginé par Béralde pour divertir Argan. C’est de nouveau un ballet, dans lequel des danseurs font faire des acrobaties à des singes. Ce genre de numéro était courant dans les foires.

Question 4

Un carnaval généralisé

Answer 4

Tous ces spectacles qui s’emboitent les uns dans les autres comme des poupées russes s’intègrent dans un spectacle encore plus vaste, du moins lors de la création de la pièce en févier 1673 : celui du carnaval qi avait alors lieu dans la période du Mardi gras, et auquel Béralde fait allusion (III, 4). Avec sa quarantaine de figurants, tous déguisés, qui chantent et dansent, le 3e intermède reproduit sur scène le carnaval qui se produisait dans les rues de Paris.

Question 5

Des comédies dans la comédie
-Intro

Answer 5

Dans le déroulement de l’intrigue, il est par ailleurs beaucoup question de spectacle : tantôt avec le procédé du théâtre dans le théâtre, tantôt avec les farces et les déguisements, qui constituent autant de saynètes dans l’action.

Question 6

Du théâtre dans le théâtre

Answer 6

• Les personnages se font parfois acteurs. Cléante et Angélique s’entretiennent de leur amour sous le couvert d’une pastorale qu’ils interprètent. Cléante en présente le sujet comme s’il en était l’auteur ou comme s’il devait en être le metteur en scène.
  “Un Berger était attentif aux beautés d’un spectacle […] lorsque qu’il fut tiré de son attention par un bruit qu’il entendit à ses côtés” (II, 5)
• Puis Angélique et lui chantent un duo d’amour qualifié d’ “opéra”.
• Le débat entre Argan et Béralde sur la médecine évoque les “comédies de Molière” (III, 3) qu’Argan trouve impertinentes et B2ralde, judicieuses.
• Enfin et surtout, le dénouement laisse entendre que chacun va devoir s’adapter au comportement du docteur Argan et l’entretenir dans ses fantaisies et illusions. C’est du moins ce que dit Béralde : “Nous y pouvons aussi prendre chacun un personnage, et nous jouer ainsi la comédie les uns aux autres” (III, 14)
• Dès lors, ce n’est plus le théâtre qui s’insère dans la vie, mais la vie qui devient théâtre.F

Question 7

Farces et déguisements

Answer 7

• Les scènes 7 à 14 de l’acte III constituent une succession de petites comédies. Toinette joue la comédie à Argan e se faisant passer pour se médecin et lui donner une consultation. Mis dans la confidence, Béralde est le spectateur, sur scène, de cette tromperie (III, 8-10). Coup sur coup, Argan feint d’être mort pour tester les réactions d’abord de Béline (III, 12) puis de sa fille Angélique (III, 14).
• Ces procédés sont traditionnels dans la farce. Ces fictions ou illusions comme on disait alors, permettent paradoxalement d’accéder la vérité : Béline est démasquée, tandis qu’Angélique gagne la bienveillance de son père.