M4S6 Pathologies pancréatiques Flashcards

• Connaître les pathologies pancréatiques • Comprendre leurs conséquences sur l’état nutritionnel • Maîtriser la définition de pancréatite, pancréatite aiguë, pancréatite chronique • Comprendre les mécanismes physiopathologiques pour l’ensemble des pathologies abordées dans cette séquence

1
Q

Qu’est ce que la pancréatite aiguë ? Quelles sont les causes ?

A

La pancréatite aiguë est un état inflammatoire aigu du pancréas, souvent bénin, mais pouvant mener à de graves complications.

Les deux principales causes de pancréatite aiguë sont la lithiase biliaire (40 %) et l’alcool (40 %).

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2
Q

Quels sont les phénomènes menant à une pancréatite en lien avec un lithiases biliaires ?

A

Les phénomènes physiopathologiques menant à la pancréatite sont mal connus.

On suppose que la lithiase biliaire crée une obstruction à l’écoulement de la bile qui augmente par contiguïté la pression à l’intérieur
du canal pancréatique.

Cette hyperpression est responsable du passage des enzymes pancréatiques contenues dans le canal vers le tissu pancréatique.

Les enzymes pancréatiques sont alors activées et provoquent la digestion du pancréas lui‑même.

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3
Q

Quels sont les phénomènes menant à une pancréatite en lien avec l’alcool ?

A

Concernant l’alcool, il est possible qu’il exerce une toxicité activant les enzymes pancréatiques et qu’il joue sur la contraction du sphincter d’Oddi, qui est le muscle circulaire faisant la jonction entre le duodénum d’une part et les canaux biliaire et pancréatique d’autre part (au niveau de la papille duodénale).

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4
Q

Hormis l’alcool et les lithiases biliaires, quelles sont autres causes possibles de pancréatite ?

A
  • les tumeurs du pancréas : elles peuvent compresser le canal pancréatique ;
  • certains médicaments (Pancréatox)
  • l’hyperlipidémie massive
  • l’hypercalcémie
  • la mucoviscidose
  • certaines infections (oreillons, rubéole…) ;
  • la cholangiopancréatographie rétrograde (CPRE)
  • les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
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5
Q

Qu’est ce que la mucoviscidose ?

A

Une affection génétique dans laquelle les sécrétions de l’organisme sont altérées, et notamment les sécrétions pancréatiques.

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6
Q

Qu’est ce que la cholangiopancréatigraphie ?

A

Il s’agit d’une intervention endoscopique qui consiste à insérer
un cathéter dans la papille duodénale pour rejoindre les voies biliaires et/ou pancréatiques

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7
Q

Quels sont les symptômes d’une pancréatite ?

A

Le diagnostic de la pancréatite est un diagnostic assez simple :

Cliniquement, on observe une douleur épigastrique d’une grande intensité, en barre, souvent transfixiante (elle traverse le corps et atteint le dos).

Cette douleur cède classiquement lorsque le patient se trouve en position recroquevillée en « chien de fusil » (position allongée sur le dos, les jambes repliées).

D’autres symptômes sont
également possibles tels que des nausées et des vomissements, ou un arrêt de circulation des matières et des gaz (iléus réflexe) ;

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8
Q

Quels examens doivent être réalisé en cas de suspicion de pancréatite ?

A

Un examen biologique est demandé :

le dosage de la lipase (sur une prise de sang).

La lipase est une enzyme pancréatique qui, lorsqu’elle est augmentée dans le sang, signe une pancréatite (à condition d’être supérieure à trois fois la normale).

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9
Q

Quel examen permettra de déterminé l’origine de la pancréatite ?

A

Le principal examen demandé précocement afin de diagnostiquer l’origine de la pancréatite est l’échographie abdominale :

elle pourra montrer la présence d’une lithiase biliaire.

De plus, un scanner abdominal doit être réalisé entre 48 et 72 heures après le début de la douleur typique.

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10
Q

Que permet un scanner dans le cadre d’un pancréatite ?

A

Ce scanner permettra d’évaluer la gravité de l’épisode de pancréatite, selon le score de Balthazar.

Ce score considère l’augmentation de la taille du pancréas, la présence d’une altération des organes autour du pancréas et la nécrose du pancréas ou des organes qui l’entourent.

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11
Q

Qu’est ce qu’une pancréatite grave ?

A

Les pancréatites graves (20 % des cas) sont les pancréatites qui provoquent des défaillances d’organes (rein et poumons par exemple) ou qui provoquent une nécrose ou des abcès.

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12
Q

Quelles sont les complications d’une pancréatite aiguë ?

A
  • l’abcès pancréatique :
    accumulation de pus provoquant une infection.
  • la nécrose pancréatique : mort des cellules pancréatiques pouvant par la suite s’infecter.
  • l’insuffisance pancréatique endocrine
  • la bactériémie,
  • l’insuffisance rénale, pouvant être due soit au choc septique, soit à une nécrose directe du rein par les enzymes pancréatiques ;
  • le syndrome de détresse respiratoire aiguë (avec une atteinte du poumon due à la réponse inflammatoire générale
    de l’organisme).
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13
Q

Qu’engendre une insuffisance pancréatique endocrine ?

A

Une hyperglycémie peut survenir, d’intensité plus ou moins sévère selon l’ampleur de la nécrose pancréatique.

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14
Q

Qu’est ce qu’une bactériémie ? Quelles sont les complications ?

A

C’est‑à‑dire la présence de bactéries dans le sang.

La bactériémie peut conduire à des infections généralisées, et notamment au choc septique, c’est‑à‑dire à une défaillance circulatoire d’origine infectieuse
empêchant la perfusion suffisante des organes.

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15
Q

Comment se manifeste un choc septique ?

A

Une hypotension ainsi que des signes de défaillance des différents organes :

  • anurie (absence d’urines due au dysfonctionnement des reins qui ne jouent plus leur rôle de filtration),
  • confusion (par mauvaise perfusion cérébrale)
  • voire coma,
  • insuffisance surrénalienne,
  • insuffisance hépatique…-
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16
Q

Comment traite t-on une pancréatite aiguë ?

A

En premier lieu des antalgiques (en raison de la douleur très intense)

Et le jeûne strict.

En effet, afin d’éviter des complications, le pancréas doit être mis au repos par l’arrêt de
l’alimentation.

Les nausées peuvent être calmées par des médicaments antiémétiques.

Les troubles de la circulation
doivent être corrigés.

Les causes potentielles de la pancréatite doivent être éliminées

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17
Q

Comment agit on sur la cause d’une pancréatite ?

A
  • Les médicaments ayant pu être à l’origine de la pancréatite sont interrompus
  • l’alcoolisme est sevré.
  • En cas de pancréatite d’origine lithiasique,
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18
Q

Comment a lieu la cholécystectomie ?

A

Elle aura lieu à distance de l’événement (et non pas en urgence).

Le traitement peut également avoir lieu par voie endoscopique (retrait du calcul par cholangiopancréatographie rétrograde).

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19
Q

Quel est le traitement en cas de nécrose du pancréas ?

A

Une antibiothérapie est administrée pour éviter les infections et la nécrose doit être éliminée soit par drainage par exemple par endoscopie.

On rejoint le pancréas par Cholangiopancrétographie rétrograde (CPRE) et on pose un drain entre la nécrose pancréatique et l’estomac ou le duodénum afin qu’elle s’y évacue), soit par chirurgie, soit sous contrôle
radiologique.

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20
Q

Quelles sont les suites d’une pancréatite aiguë ?

A

Le patient est surveillé sur le plan clinique, mais également sur le plan biologique, grâce à un marqueur de
l’inflammation : la CRP (C reactive protein).

Le dosage réitéré de la lipase est inutile, il s’agit uniquement d’un
marqueur diagnostic.

Concernant l’alimentation : dans les cas simples, les symptômes disparaissent après une dizaine de jours de jeûne et la réalimentation est possible par voie orale (régime pauvre en lipides).

Dans les cas de pancréatites sévères, une alimentation artificielle est possible, par voie préférentiellement entérale (sonde nasogastrique), ou parentérale si
nécessaire

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21
Q

Qu’est ce qu’un pancréatite chronique ?

A

La pancréatite chronique est un état inflammatoire chronique du pancréas menant à la fibrose et à la destruction progressive du tissu pancréatique.

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22
Q

Quelle est l’étiologie la plus fréquente de pancréatites chroniques calcifiantes ? Quelles sont les autres causes ?

A

L’étiologie la plus fréquente est l’alcool (90 % des cas), qui provoque des pancréatites chroniques calcifiantes (pancréatites nutritionnelles), c’est‑à‑dire associées à une calcification du
tissu pancréatique.

Les autres causes sont :

  • les tumeurs pancréatiques (qui créent un obstacle sur le canal pancréatique, on parle donc de pancréatite chronique obstructive),
  • l’hypercalcémie (hyperparathyroïdie),
  • les maladies auto‑immunes,
  • les maladies génétiques (mucoviscidose par exemple),
  • et les séquelles de radiothérapie.
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23
Q

Comment l’alcool altère la structure et le fonctionnement du pancréas ?

A

L’alcool agit sur le pancréas à la fois :

  • en altérant sa structure (notamment par accumulation
    de lipides)
  • en favorisant la précipitation du calcium et des protéines dans les canaux pancréatiques,

provoquant des phénomènes inflammatoires chroniques, eux‑mêmes responsables d’une fibrose.

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24
Q

Qu’est ce qu’une fibrose pancréatique ?

A

Une cicatrisation pathologique par non‑résolution de l’inflammation responsable du remplacement du tissu pancréatique sain par un tissu fibreux.

25
Q

Quelle est l’évolution du tableau clinique d’une pancréatique chronique ?

A

Durant les cinq premières années de la maladie, les symptômes sont dominés par la douleur (douleur épigastrique transfixiante déclenchée par l’alimentation et l’alcool) et la survenue d’épisodes de pancréatite aiguë à répétition
(avec d’éventuelles complications aiguë).

Dans les cinq années suivantes, les douleurs ont tendance à diminuer, de même que les épisodes aigus.

À partir de la dixième année surviennent les symptômes liés à l’atteinte majeure du pancréas : la destruction des canaux pancréatiques provoque une insuffisance pancréatique exocrine, tandis que la destruction des îlots de Langherans provoque une
insuffisance pancréatique endocrine.

L’insuffisance pancréatique exocrine concerne les sécrétions d’enzymes digestives du pancréas : leur diminution dans le duodénum est à l’origine d’une maldigestion, qui provoque des diarrhées chroniques avec stéatorrhée.

26
Q

Quelles enzymes intervenant dans la digestion des protéines sont sécrétées par le pancréas ?

A

Le pancréas sécrète :

  • le trypsinogène qui est activé en trypsine dans l’intestin par l’entérokinase,
  • la trypsine est responsable de l’activation des autres zymogènes pancréatiques. (enzymes inactives : chymotrypsinogène, proélastase, procarboxypeptidases) pancréatiques.

Ces enzymes interviennent dans la digestion des protéines.

27
Q

Quelles enzymes intervenant dans la digestion des glucides et lipides sont sécrétées par le pancréas ?

A

Le pancréas sécrète également l’amylase, intervenant dans la digestion des glucides et la lipase intervenant dans la digestion
des lipides.

28
Q

Quelle est la carence la plus grave d’une insuffisance pancréatiques exocrine ?

A

La carence en lipase, d’où la maldigestion importante des acides gras.

Cette maldigestion compromet par la suite l’absorption des acides gras et des vitamines liposolubles A, D, E, K, qui sont normalement absorbées conjointement.

On observe une fuite dans les selles sous forme de stéatorrhée.

29
Q

Qu’entraine une insuffisance pancréatique endocrine ?

A

Cela concerne les sécrétions hormonales du pancréas, qui touchent à la fois l’insuline et le glucagon, provoquant donc un diabète et des crises d’hypoglycémie.

30
Q

Quelles complications d’une pancréatite chronique peuvent apparaitre ?

A
  • la formation de pseudo‑kystes
  • la cancérisation : augmentation du risque de survenue d’un adénocarcinome pancréatique ;
  • la compression de la voie biliaire principale
  • la compression du duodénum, provoquant des douleurs et des vomissements ;
  • les thromboses ;
  • les hémorragies digestives ;
  • la dénutrition, (maldigestion + inflammation chronique + de l’arrêt de l’alimentation)
  • l’hypertension portale et ses complications (éventuellement hémorragies digestives);
  • l’épanchement pleural, ou l’épanchement péritonéal (fuite de liquide riche en amylase et lipase vers la cavité pleurale ou péritonéale) ;
  • diabète
  • pathologie alcoolique
  • insuffisance pancréatique exocrine puis endocrine
31
Q

Qu’est ce que les pseudo kystes ? Comment sont ils formés ?

A

Ce sont des accumulations de suc pancréatique nécrotique ou non, susceptibles de s’infecter, de provoquer des hémorragies, de comprimer les organes avoisinants ou de se rompre dans le
péritoine.

Ces pseudo‑kystes apparaissent lors de l’inflammation aiguë ou chronique pancréatique, par fuite et
accumulation intra‑pancréatique ou extra‑pancréatique de suc autour duquel l’architecture tissulaire se modifie sous l’effet de l’inflammation, pour former progressivement une paroi constituée de tissu fibro‑inflammatoire.

Cette paroi devient la délimitation du pseudo‑kyste.

Les pseudo‑kystes constituent par conséquent des entités partiellement isolées par leur paroi, à l’intérieur desquelles peuvent s’accumuler des bactéries à l’origine d’une infection.

Une autre complication liée aux pseudo‑kystes est l’hémorragie, qui peut être provoquée soit par l’irritation
et la rupture d’une artériole se trouvant à leur contact, soit par la rupture du pseudo‑kyste lui‑même, avec
libération de son contenu agressif dans les organes digestifs voisins ou dans le péritoine. Enfin, en cas de pseudo‑kystes
très volumineux, ceux‑ci peuvent exercer un effet compressif sur les organes avoisinants, notamment
le duodénum ou les voies biliaires ;

32
Q

Quels sont les risques liés aux pseudo kystes ?

A

Les pseudo‑kystes constituent par conséquent des entités partiellement isolées par leur paroi, à l’intérieur desquelles peuvent s’accumuler des bactéries à l’origine d’une infection.

Une autre complication liée aux pseudo‑kystes est l’hémorragie, qui peut être provoquée soit par l’irritation et la rupture d’une artériole se trouvant à leur contact.

Soit par la rupture du pseudo‑kyste lui‑même, avec libération de son contenu agressif dans les organes digestifs voisins ou dans le péritoine.

Enfin, en cas de pseudo‑kystes
très volumineux, ceux‑ci peuvent exercer un effet compressif sur les organes avoisinants, notamment
le duodénum ou les voies biliaires

33
Q

Qu’entraine la compression de la voie biliaire principale ?

A
  • Un ictère
  • une cholestase,
  • voire une angiocholite
34
Q

Comment une pancréatite chronique entraine t-elle une hypertension portale ?

A

Par compression de la veine splénique au contact du pancréas, qui est une racine du tronc porte

35
Q

Comment pose t-on le diagnostique d’une pancréatite chronique calcifiante ?

A

Le diagnostic de pancréatite chronique calcifiante repose principalement sur le scanner, qui révèle des signes évocateurs :

  • calcifications,
  • pseudo‑kystes
  • atteinte du canal pancréatique

D’autres examens d’imagerie sont possibles comme :
une écho‑endoscopie
une cholangiopancréatographie rétrograde
- une wirsungo‑IRM

Il n’est pas utile de doser la lipase sanguine en dehors des poussées de pancréatites aiguës.

36
Q

Qu’est ce qu’une écho‑endoscopie ? une wirsungo‑IRM ?

A

Une échographie réalisée au cours d’une endoscopie par un
échographe positionné dans le duodénum

Un IRM centrée sur le canal pancréatique.

37
Q

En quoi consiste la prise en charge de la pancréatite chronique ?

A

La prise en charge repose bien entendu en premier lieu sur le traitement de la douleur par des antalgiques et sur le traitement de la cause (la plupart du temps : sevrage alcoolique).

D’autres traitements sont possibles en fonction des atteintes, comme :

  • la pose d’une prothèse dans le canal pancréatique à l’occasion d’une cholangiopancréatographie
    rétrograde ou d’une chirurgie du pancréas.
  • Les pseudo‑kystes peuvent être drainés (on vide leur contenu dans
    le tube digestif par voie endoscopique).
  • Le diabète est principalement traité par l’insulinothérapie.
  • L’insuffisance pancréatique exocrine est traitée par l’administration d’extraits pancréatiques substitutifs (pancréatine : Créon®), et
    un régime pauvre en lipides est préconisé.
38
Q

En quoi consiste la surveillance d’une pancréatite chronique ?

A

Une surveillance régulière est indispensable afin de rechercher l’apparition d’une insuffisance pancréatique (exocrine
et/ou endocrine) et de pseudo‑kystes.

39
Q

Quel est le pronostique d’un cancer du pancréas ? Quel est le type de cancer le plus commun ?

A

Les cancers du pancréas font partie des cancers digestifs de faible pronostic, puisque moins de 5 % des patients atteints sont vivants cinq ans après le diagnostic.

Il s’agit principalement d’adénocarcinomes pancréatiques.

40
Q

Quels sont les facteurs de risque favorisant l’apparition des adénocarcinomes du pancréas ?

A
  • le tabagisme ;
  • les antécédents familiaux de cancer du pancréas ;
  • la pancréatite chronique alcoolique.
41
Q

Quel est le tableau clinique donnant lieu à la découverte du cancer du pancréas ?

A

Il existe tout d’abord des symptômes communs classiques :

  • altération de l’état général avec anorexie et amaigrissement,
  • douleurs abdominales,
  • fièvre,
  • troubles du transit,
  • syndrome inflammatoire

Il existe ensuite des symptômes orientant vers une origine pancréatique :

  • poussée de pancréatite aiguë,
  • apparition d’un diabète ou déséquilibre d’un diabète préexistant.
42
Q

Quels sont les signes d’un cancer de la tête du pancréas ?

A

Les cancers de la tête du pancréas (les plus fréquents) sont souvent responsables :

  • d’une obstruction de la voie biliaire principale (qui est proche) et par conséquent d’une cholestase ictérique (coloration jaune des téguments, urines foncées, selles claires).

La cholestase s’accompagne d’une malabsorption des graisses (stéatorrhée, déficit en vitamines A, D, E et K, la carence en vitamine K peut provoquer des troubles de la coagulation : nécessité de supplémentation en vitamine K).

Les marqueurs biologiques de la cholestase sont augmentés (phosphatases alcalines, gamma‑glutamyltransférases, bilirubine) ;

43
Q

Quels sont les signes d’un cancer de la queue du pancréas ?

A

Les cancers de la queue du pancréas et du corps du pancréas (moins fréquents) ne compriment généralement pas la voie biliaire principale.

Ils sont responsables de douleurs pancréatiques épigastriques ou de l’hypochondre gauche (devant la queue du pancréas) transfixiantes, majorées par l’alimentation.

44
Q

Quelle est le premier examen à réalisé en cas de suspicion d’un cancer du pancréas ? Quels autres examens sont réalisés par la suite ?

A

Une échographie.

Celle‑ci peut montrer une masse qui sera alors explorée au scanner thoraco‑abdominal.

Après le scanner, la réalisation d’une écho‑endoscopie pourra permettre d’examiner la position anatomique de la tumeur, et au passage de réaliser une biopsie qui sera examinée en anatomopathologie pour confirmer la nature du cancer.

45
Q

Quelles sont les complications possibles d’une tumeur pancréatique ?

A
  • la compression du canal biliaire principal, nécessitant la mise en place d’une prothèse biliaire ;
  • l’occlusion duodénale (par compression du duodénum par la tumeur) provoquant des vomissements ;
  • les métastases : principalement hépatiques.
46
Q

Quelles PEC peut on envisager en cas de cancer pancréatique ?

A

La prise en charge de l’adénocarcinome du pancréas est chirurgicale lorsque cela est possible (c’est‑à‑dire
uniquement dans 20 % des cas, car les tumeurs envahissantes ne permettent pas la chirurgie).

Elle peut également
faire intervenir la chimiothérapie après la chirurgie, ou la chimiothérapie seule en cas de métastases.

Une autre possibilité est l’association de la chimiothérapie et de la radiothérapie.

Les traitements palliatifs font intervenir la radiothérapie (à visée antalgique) et la pose de prothèse biliaire pour la correction des ictères.

47
Q

Quelle est l’indication d’une charurgie pancréatique ?

A

La chirurgie pancréatique est principalement indiquée dans les adénocarcinomes du pancréas.

48
Q

Quelle chirurgie est indiqué en cas de tumeur de la tête du pancréas ?

A

En cas de tumeur de la tête du pancréas, le principe est de retirer la tête du pancréas, le duodénum, le pylore et l’antre de l’estomac (duodéno‑pancréatectomie céphalique, ou DPC).

L’estomac, les voies biliaires et le pancréas restant sont alors accolés au jéjunum (anastomose gastro‑jéjunale, anastomose cholédoco‑jéjunale, et anastomose
pancréatico‑jéjunale puisqu’il n’y a plus de duodénum).

Le pancréas peut éventuellement être connecté à l’estomac
(anastomose ancréatico‑gastrique).

49
Q

Quelles sont les conséquences d’une duodéno-pancréatectomie céphalique (DPC) sur le plan anatomique ?

A
  • Une modification du trajet du chyme, des sécrétions du cholédoque (bile) et de celles du canal de Wirsung
    (suc pancréatique).
  • Un dumping syndrome précoce
  • La perte d’une portion antrale de l’estomac diminue la participation de cet organe au brassage des aliments, et réduit par conséquent sa participation mécanique à la digestion, ce qui contribue au phénomène de maldigestion.
50
Q

Qu’entraine la modification du trajet du chyme après une DPC ?

A

Les anastomoses impliquent que le chyme et les sécrétions bilio‑pancréatiques
n’arrivent pas au même endroit du jéjunum, ce qui provoque une maldigestion (le contact entre chyme et sécrétions n’est pas immédiat).

Cette maldigestion provoque, comme cela a été vu dans les séquences précédentes, une malabsorption.

Comme pour toute malabsorption, il est possible d’observer une diarrhée et une fuite calorique à l’origine d’une dénutrition.

51
Q

Qu’est ce que le dumping syndrome précoce ?

A

Ce syndrome est lié à l’arrivée précoce d’un chyle hyperosmotique (c’est‑à‑dire très concentré) dans l’intestin grêle, dont la conséquence est un appel d’eau important.

Cet appel d’eau implique une augmentation de la circulation
sanguine intestinale, qui se fait aux dépens de la perfusion des autres organes.

Le défaut de perfusion peut
se manifester au niveau du cœur par des palpitations (sensation du cœur qui bat vite ou fort) ou au niveau de la tête par des céphalées.

L’inondation de l’intestin par appel d’eau peut provoquer une diarrhée osmotique et une distension intestinale responsable d’inconfort abdominal et de nausées.

Par ailleurs, il est suggéré
par certains auteurs que l’arrivée du chyle hyperosmotique dans l’intestin soit également responsable d’une
sécrétion hormonale intestinale massive contribuant à une hypermotricité intestinale et aux effets sur la répartition de la perfusion en faveur des intestins et en défaveur de la circulation générale.

Les symptômes
du dumping Syndrom précoce surviennent dans l’heure qui suit la prise alimentaire.

52
Q

Quelles sont les conséquences d’une duodéno-pancréatectomie céphalique (DPC) sur le plan histologique ?

A
  • Une insuffisance pancréatique exocrine
  • assez rarement, une insuffisance pancréatique endocrine
  • Une gastroparésie
  • La résection du duodénum, signifie la perte de surface intestinale participant à l’absorption (mais sans retentissement
    en raison de la grande surface d’absorption du reste de l’intestin grêle).
53
Q

Comment se manifeste une insuffisance pancréatique exocrine suite à un DPC ?

A

Par perte de la quantité de tissu pancréatique exocrine, se manifestant par une stéatorrhée et une malabsorption des graisses et des vitamines liposolubles (A, D, E et K, qui sont normalement absorbées conjointement aux acides gras, avec les conséquences cliniques respectives liées à ces vitamines, notamment des troubles de la vision, une altération de la qualité osseuse, des troubles
de la coagulation) en raison de la carence en lipase, qui nécessite une substitution par des extraits pancréatiques médicamenteux (pancréatine : Créon®) et la surveillance des carences vitaminiques (substitution en
vitamine K possible). Un régime pauvre en lipides peut être proposé.

54
Q

Comment se manifeste une insuffisance pancréatique endocrine suite à une DPC

A

Par perte de la quantité de
pancréas endocrine contenant les îlots de Langerhans sécrétant l’insuline.

Cette insuffisance peut se manifester par l’apparition d’un diabète

55
Q

Qu’est ce qu’une gastroparésie ?

A

Une diminution des contractions de l’estomac pouvant affecter le transit (constipation), dont la physiopathologie n’est pas totalement élucidée, mais qui pourrait en partie être liée à la diminution de la concentration sanguine en motiline, une hormone normalement sécrétée par le duodénum et favorisant la
motilité gastrique.

56
Q

Quelles sont les complications propres à la chirurgie d’une duodéno-pancréatectomie céphalique (DPC) ?

A

– Des fistules avec le pancréas : fuites soit au niveau de l’anastomose pancréatique soit au niveau du parenchyme
pancréatique restant. La fréquence de survenue de cette fuite est diminuée par la pose de drains destinés à évacuer le liquide digestif.
Les fistules pancréatiques sont susceptibles de provoquer des hémorragies, dans le cas où la fuite de suc pancréatique vient en contact de vaisseaux, qui peuvent alors se rompre.

– Des abcès.

57
Q

Quelle chirurgie est réalisé en cas de tumeur du corps de la queue du pancréas ?

A

Le principe est de retirer le corps, la queue, et la rate (splénopancréatectomie gauche).

Aucune anastomose n’est alors nécessaire.

58
Q

Quelles sont les complications d’une splénopancréatectomie gauche ?

A
  • un diabète, en raison du grand nombre d’îlots de Langherans présent sur la partie de pancréas retirée (conséquence
    bien plus fréquente que dans la duodéno‑pancréatectomie céphalique) ;
  • des hémorragies ;
  • des fistules avec le pancréas ;
  • des problèmes liés au retrait de la rate (splénectomie).

En effet, la rate joue un rôle dans le système immunitaire, et certaines infections sont donc favorisées par la splénectomie, ce qui motive la mise en place d’une
antibiothérapie préventive.