M4S5.2 Pathologies hépatiques et biliaires - cirrhose et cancer Flashcards

• Connaître les principales pathologies hépatiques et biliaires • Comprendre les mécanismes physiopathologiques pour l’ensemble de ces pathologies • Comprendre leurs répercussions sur le fonctionnement de l’organisme • Savoir analyser leurs implications diététiques • Maîtriser la définition de stéatose, hépatite et cirrhose • Maîtriser le métabolisme de l’éthanol et savoir expliquer les conséquences d’une intoxication alcoolique

1
Q

Qu’est ce que la cirrhose ?

A

La cirrhose est une maladie du foie survenant à la suite de la fibrose que provoquent de nombreuses maladies hépatiques chroniques.

En effet, la destruction des hépatocytes est responsable d’une accumulation de substances fibreuses dans le foie, dont le stade ultime survient lorsque l’architecture normale du foie est totalement atteinte.

Les quelques hépatocytes restants sont responsables de la tentative de fabrication de tissu hépatique, mais cette tentative aboutit à des structures anormales nommées nodules de régénération.

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2
Q

Quels sont les deux stades dévolution de la cirrhose ?

A
  • un stade de cirrhose compensée au cours duquel on observe des signes cliniques et paracliniques d’insuffisance hépatocellulaire et d’hypertension portale ;
  • éventuellement un stade plus évolué de cirrhose décompensée, marqué par l’aggravation de l’insuffisance hépatocellulaire et de l’hypertension portale, avec apparition de complications (oedèmes, ascite, encéphalopathie hépatique, varices oesophagiennes, hémorragies digestives…)
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3
Q

Quelle est la définition anatomopathologique de la cirrhose ?

A

La cirrhose est définie par l’association d’une fibrose diffuse et de nodules de régénération.

Cette définition est anatomopathologique, et sa vérification nécessite donc de réaliser des biopsies hépatiques.

Notons tout de suite que même si la définition de la cirrhose est normalement anatomopathologique (histologique), une biopsie n’est pas obligatoire au diagnostic : dans les cas typiques, l’association des symptômes, des résultats de biologie et des résultats d’imagerie suffiront à poser ce diagnostic.

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4
Q

Comment son réalisé les biopsie du foie ?

A

Les biopsies peuvent être réalisées par voie transpariétale (on passe par l’abdomen pour aller retirer un fragment hépatique, ou par voie transjugulaire (on introduit un cathéter dans la veine jugulaire au niveau du cou, pour aller rejoindre progressivement la veine cave et finalement la veine hépatique qui permet d’aborder le foie et de le biopsier).

Une autre possibilité est de réaliser la biopsie au cours d’une chirurgie (mais la chirurgie doit avoir une autre indication, la réalisation d’une biopsie ne suffit pas à justifier une chirurgie).

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5
Q

Que retrouve t-on lors d’une insuffisance hépatocellulaire dans le cadre d’une cirrhose ?

A

L’atteinte hépatique est responsable d’une insuffisance hépatocellulaire, car les hépatocytes fonctionnels sont moins nombreux.

On retrouve donc :

  • une diminution de la fonction de synthèse, portant notamment sur l’albumine (hypoalbuminémie) et les facteurs de la coagulation (déficit en facteurs de la coagulation).
  • une diminution de la fonction de détoxification du foie du fait du remplacement des cellules hépatiques saines par du tissu non adapté et non fonctionnel, avec accumulation de composés toxiques.
  • une diminution de la fonction biliaire du foie
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6
Q

Quelles sont les conséquences d’une diminution de la synthèse d’albumine et des facteurs de coagulation ?

A

L’albumine joue un rôle essentiel dans le maintien de la pression oncotique sanguine, en cas d’hypoalbuminémie il y a fuite d’eau dans le secteur interstitiel, se manifestant par l’apparition d’œdèmes et d’ascite.

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7
Q

Quels sont les conséquences de la diminution de la fonction de détoxification du foie ?

A

Le foie joue notamment un rôle dans l’élimination de l’ammoniaque qui provient du catabolisme protéique.

Si les ions ammonium ne sont pas éliminés par le foie, ils sont susceptibles de s’accumuler dans le sang, et de générer une toxicité sur le système nerveux central.

De même, de nombreux xénobiotiques (substances étrangères à l’organisme : toxiques, médicaments…) sont métabolisés par le foie en temps normal, et sont susceptibles de s’accumuler en cas de cirrhose, ce qui augmente leurs effets toxiques (effets secondaires pour les médicaments).

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8
Q

Pourquoi retrouve t-on une diminution de la fonction biliaire lors d’une cirrhose du foie ?

A

A la fois en raison d’une cholestase (provoquée par le remaniement architectural hépatique) et d’une insuffisance de conjugaison de la bilirubine liée à la diminution de la fonction des cellules hépatiques (qui sont remplacés par du tissu anormal).

On pourra donc retrouver un ictère lié à une élévation de bilirubine conjuguée et de bilirubine non conjuguée.

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9
Q

Qu’est ce que le gradient porto cave ?

A

L’atteinte hépatique est également responsable d’une hypertension portale, c’est‑à‑dire d’une augmentation de pression dans la veine porte, ou encore plus précisément par une augmentation du gradient porto‑cave.

Le gradient porto‑cave est le gradient de pression hydrostatique (pression imposée par le liquide sanguin) qui existe entre la veine porte (qui reçoit le sang en provenance du tube digestif, donc en amont du foie) et la veine cave inférieure (dans laquelle se jettent les veines sus‑hépatiques, donc en aval du foie).

L’hypertension portale est la conséquence d’un obstacle hépatique à la circulation portale provoqué par l’architecture cirrhotique.

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10
Q

Qu’entraine l’augmentation de l’hypertension portale ?

A

L’augmentation de la pression hydrostatique dans la veine cave provoque des shunts porto‑systémiques, c’est‑à‑dire des voies de dérivation veineuses vers la veine cave permettant d’éviter le passage par la veine porte, que l’on nomme circulations collatérales.

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11
Q

Quelles sont les causes fréquentes de la cirrhose ?

A
  • l’alcoolisme chronique, par le biais de la stéatose alcoolique ;
  • les hépatites chroniques B et C ;
  • la stéatose hépatique non alcoolique ;
  • l’hémochromatose génétique

D’autres causes de cirrhose existent mais sont beaucoup moins fréquentes (hépatites auto‑immunes, maladie de Wilson, mucoviscidose…).

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12
Q

Qu’est ce que l’hémochromatose génétique ? Quel est le traitement ?

A

Il s’agit d’une anomalie du métabolisme du fer héréditaire, autosomique récessive, qui provoque une accumulation de fer dans l’organisme.

Les formes mineures se manifestent par une asthénie, des atteintes articulaires et une mélanodermie (teinte brune ou grisâtre de la peau).

Les formes graves peuvent se manifester notamment sur les plans hépatique (cirrhose), pancréatique (diabète), cardiaque (troubles du rythme et cardiomyopathie) et gonadique (hypogonadisme avec impuissance, baisse de la libido, atrophie testiculaire chez l’homme).

Le traitement repose sur des saignées (évacuation de sang pour diminuer le stock total de fer), et c’est pourquoi les femmes sont généralement peu atteintes car les règles représentent des saignées naturelles.

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13
Q

Que peut on sentir lors de l’examen clinique chez un patient souffrant d’une cirrhose ?

A
  • hépatomégalie
  • circulation veineuse portale
  • splénomégalie
  • angiomes stellaires
  • érythrose palmaire et plantaire
  • ictère,
  • une coloration blanche des ongles avec un bombement de l’extrémité des doigts
  • un astérixis
  • L’ascite
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14
Q

Qu’est ce qu’une hépatomégalie ?

A

Le foie est augmenté de volume de manière perceptible à la palpation.

Son bord inférieur peut également paraître plus tranchant.

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15
Q

A quoi ressemble une circulation veineuse portale ?

A

L’hypertension portale peut être responsable de l’apparition d’une circulation veineuse collatérale abdominale :

il s’agit d’une circulation veineuse visible sous la peau de l’abdomen.

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16
Q

Qu’est ce qu’une splénomégalie ?

A

Une augmentation du volume de la rate perceptible à la palpation dans le cas d’un cirrhose par accumulation de sang.

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17
Q

Qu’est ce qu’un angiome stellaire ? Comment les reconnait on ?

A

L’insuffisance hépatocellulaire est responsable de l’apparition d’angiomes stellaires qui sont des petites taches rouges autour desquelles se concentrent de petits vaisseaux (ces taches disparaissent lorsque l’on appuie dessus puis se remplissent à nouveau progressivement de sang depuis le centre vers la périphérie lorsque l’on relâche la pression).

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18
Q

Qu’est ce qu’une érythrose palmaire et plantaire ?

A

Les paumes des mains rouges et plante des pieds rouges

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19
Q

Qu’est ce qu’une astérixis ?

A

Le patient tremble lorsqu’on lui demande de tendre les bras et les mains, doigts écartés, devant lui.

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20
Q

Qu’est ce qu’une ascite ?

A

Une accumulation d’eau dans la cavité péritonéale, conséquence dans le cadre d’une cirrhose de l’hypertension portale et de l’hypoalbuminémie.

L’ascite peut se traduire par un gros ventre, mais également par une particularité à la percussion de l’abdomen avec les doigts : la sonorité traduit un contenu aqueux.

En effet, on additionne dans cette situation une augmentation de la pression hydrostatique de la veine porte (susceptible de pousser le liquide en dehors de la veine) et une diminution de sa pression oncotique
(qui agit normalement en retenant le liquide).

C’est une complication fréquente, provoquant une distension de l’abdomen par le remplissage de la cavité péritonéale.

Elle peut être gênante, voire douloureuse, et elle est de mauvais pronostic.

Son abondance peut être majeure (plusieurs litres).

Elle peut être soulagée par une ponction d’ascite (ponction destinée à évacuer le liquide), mais elle a souvent tendance à se reconstituer en raison de la persistance de l’hypertension portale et de l’hypoalbuminémie.

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21
Q

Qu’est ce que la théorie du “sous remplissage” ?

A

Selon la théorie dite du « sous‑remplissage », cette fuite de liquide dans la cavité péritonéale évolue vers une déshydratation plasmatique engendrant une hypovolémie qui provoque une augmentation de la réabsorption d’eau et de sodium par le rein afin d’être compensée, d’où une dysfonction rénale cirrhotique.

Cette théorie ayant pour but d’expliquer la dysfonction rénale cirrhotique est actuellement contestée, au bénéfice d’autres théories selon lesquelles la dysfonction rénale précéderait l’ascite.

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22
Q

Quels sont les principaux signes biologiques de la cirrhose ?

A
  • les signes de cytolyse : augmentation des transaminases dans le sang (ASAT/ALAT) ;
  • les signes de cholestase : augmentation des gamma‑glutamyltransférases (GGT) et des phosphatases alcalines (PAL) dans le sang, augmentation de la bilirubine dans le sang ;
  • la diminution des facteurs de la coagulation dans le sang (notamment le facteur V) ;
  • la diminution de l’albumine dans le sang.
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23
Q

Que retrouve t-on sur les imagerie d’un patient soufrant de cirrhose ?

A

Au niveau de l’échographie et/ou scanner : le foie est augmenté de volume, ses contours sont bosselés,
sa structure est hétérogène.

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24
Q

Quels sont les risques des varices œsophagiennes ?

A

Ces veines sont à risque de se rompre et de saigner, provoquant une hémorragie digestive haute (avec hématémèse : vomissement sanglant et/ou méléna : sang dans les selles).

La rupture survient lors d’une augmentation du degré d’hypertension portale, qui provoque une forte pression hydrostatique sur la paroi de ces varices, allant jusqu’à les rompre.

Le sang s’échappe alors dans l’œsophage et peut être extériorisé par voie basse ou par voie haute. Une surveillance régulière des varices est nécessaire, et une intervention endoscopique en cas de rupture permettra de stopper le saignement.

Les hémorragies de varices sont favorisées par les troubles de la coagulation liés à l’insuffisance hépatocellulaire et peuvent provoquer une anémie.

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25
Q

Qu’est ce que les varices œsophagiennes ? A quoi sont elles dû ?

A

En endoscopie œsophagienne, on peut retrouver des varices œsophagiennes qui sont des veines saillantes dans l’œsophage, à cause de l’hypertension portale.

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26
Q

Quelles sont les complications de la cirrhose ?

A
  • L’ictère par cholestase.
  • La rupture de varices oesophagiennes.
  • L’ascite
  • Les infections sont fréquentes chez les patients atteints de cirrhose. Elles peuvent se constituer spontanément sur le liquide d’ascite ou concerner l’appareil urinaire, les poumons, la peau, voire se disséminer par bactériémie (présence de bactéries dans le sang).
  • L’encéphalopathie hépatique
  • L’insuffisance rénale

*Une insuffisance respiratoire

  • Le cancer du foie : le carcinome hépatocellulaire est la complication la plus redoutée de la cirrhose
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27
Q

A quoi est du l’encéphalopathie hépatique ? Comment peur elle se manifester ?

A

Elle est la conséquence d’une toxicité accrue par des composés qui devraient être dégradés par le foie, mais qui ne le sont pas en raison d’une insuffisance hépatocellulaire.

Elle peut se manifester par un astérixis et des troubles de la conscience, voire par un coma.

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28
Q

Comment se manifeste l’insuffisance rénale dans le cadre d’une cirrhose ?

A

Une complication se manifestant par une diminution de la fonction de filtration du rein, sans que les reins soient altérés.

Elle est la conséquence d’un défaut de perfusion rénale provoquée par la cirrhose.

29
Q

Pour quelle raison une insuffisance respiratoire peut elle survenir dans un contexte de cirrhose ?

A

Pour diverses raisons :
- pleurésie, c’est‑à‑dire apparition d’eau dans la plèvre (cavité qui entoure les poumons) par passage du liquide d’ascite vers le thorax ;

  • atteinte des poumons par dilatation des vaisseaux pulmonaires.
30
Q

Comment évalue t-on la gravité d’une cirrhose ?

A

Par le score de Child‑Pugh, qui a pour critères :

  • la présence ou non d’une encéphalopathie hépatique ;
  • la présence ou non d’une ascite ;
  • l’évaluation de la fonction hépatique par les concentrations de bilirubine, d’albumine et du taux de prothrombine (qui est un reflet des facteurs de la coagulation).
31
Q

En quoi consiste la prise en charge de la cirrhose du foie ?

A

La prise en charge de la cirrhose passe tout d’abord par sa surveillance régulière afin de détecter les éventuelles complications.

L’apparition d’un cancer est recherchée tous les six mois par une échographie de contrôle.

Elle fait également intervenir le sevrage alcoolique, y compris si la cirrhose n’est pas d’origine alcoolique.

De même, elle doit faire éliminer toutes les substances hépatotoxiques (médicaments notamment).

Une prise en charge nutritionnelle est importante, notamment chez les patients alcooliques qui sont souvent dénutris.

La vaccination contre les virus de l’hépatite A et B est conseillée afin d’éviter l’ajout d’une nouvelle cause de toxicité hépatique.

32
Q

Comment sont pris en charge les complications d’une cirrhose ?

A

La prise en charge passe ensuite par le traitement des éventuelles complications :

  • traitement des ruptures de varices par acte endoscopique ;
  • traitement de l’ascite par ponction d’ascite, par des perfusions d’albumine, par administration de diurétiques (pour éliminer l’eau par les reins) et par un régime pauvre en sel ;
  • traitement des infections par antibiotiques ;
  • traitement de l’insuffisance respiratoire par oxygénothérapie.
  • le traitement des cirrhoses d’origine auto‑immune fait intervenir des corticoïdes, pour leur effet immunosuppresseur. La prise de corticoïdes peut induire un syndrome de Cushing iatrogène nécessitant un régime contrôlé en apports de sel, de lipides et de glucides.
33
Q

Quelle est le principal cancer hépatique ?

A

le carcinome hépatocellulaire.

Il s’agit d’un cancer développé 80 % du temps
à la suite d’une cirrhose hépatique.

La cirrhose est toujours une pathologie à risque de se cancériser.

La survenue d’un ictère, d’une ascite, d’une hémorragie digestive ou de toute autre complication chez un patient cirrhotique doit faire suspecter le développement d’un cancer du foie.

34
Q

Quel est le pronostique du carcinome hépatocellulaire ?

A

Ce cancer est de pronostic variable selon la phase à laquelle il est diagnostiqué.

S’il est diagnostiqué lors d’une phase asymptomatique, la survie cinq ans après le diagnostic peut concerner jusqu’à 50 % des patients.

En revanche, les cancers graves symptomatiques ont une survie de moins de 10 % à 5 ans du diagnostic.

35
Q

Quel est le mode de diagnostic pour le cancer hépatique ?

A

Le diagnostic a souvent lieu lors du suivi d’un patient cirrhotique, avec la découverte d’un nodule suspect à l’échographie (nodule différent des nodules de régénération de la cirrhose).

Le deuxième mode de diagnostic est à l’occasion d’une décompensation d’une cirrhose, c’est‑à‑dire lors de la survenue d’une complication.

Le diagnostic sera généralement affirmé sur un examen d’imagerie tel que le scanner ou l’IRM.

36
Q

Quel marqueur biologique peut faire évoquer un diagnostique de carcinome hépatocellulaire ?

A

Il s’agit de l’alpha‑foetoprotéine.

Cette protéine peut être augmentée dans le sang en cas de carcinome hépatocellulaire.

Elle manque cependant de sensibilité (elle n’est pas toujours augmentée en cas de cancer) et n’est donc pas recommandée comme outil de diagnostic.

37
Q

En quoi le protocole de diagnostique est il différents des autres cancers du système digestif ?

A

Ceci est un point important car différant des autres diagnostics de cancers.

Dans tous les cancers du système digestif que nous avons vu jusqu’à présent, le diagnostic était fait par une analyse anatomopathologique d’une biopsie, tandis que carcinome hépatocellulaire ne nécessite pas automatiquement de biopsie (la biopsie sera utile en cas de doute).

38
Q

Par quoi passe le traitement du carcinome hépatocellulaire ?

A
  • la chirurgie,
  • la transplantation hépatique,
  • la destruction percutanée (destruction de la tumeur par la chaleur, à travers la peau).

Il existe également des traitements palliatifs, par médicaments ou par chimio‑embolisation (injection d’agents qui vont boucher l’artère hépatique qui irrigue le cancer, afin de diminuer son évolution).

En revanche, la radiothérapie n’est pas utilisée dans le cancer du foie.

39
Q

Qu’est ce que la voie biliaire principale et la voie accessoire ?

A

La voie biliaire verticale partant du foie et comportant le canal hépatique et le canal cholédoque est la voie biliaire principale.

La voie biliaire comprenant la vésicule et le canal cystique est la voie biliaire accessoire (la vésicule sert uniquement au stockage de la bile)

40
Q

Qu’est ce qu’une lithiase biliaire ?

A

La lithiase biliaire est la présence de calcul(s) dans les voies biliaires ou dans la vésicule biliaire.

Ces calculs sont le plus souvent composés de cholestérol, mais peuvent aussi être composés de calcium (voire exceptionnellement de molécules médicamenteuses).

41
Q

Comment se forme les calculs dans les voies biliaires ?

A

Les calculs cholestéroliques se forment lorsque le cholestérol est en trop grande quantité dans la bile.

En effet, le cholestérol est un constituant physiologique de la bile, mais lorsque celle‑ci est saturée en cholestérol, il ne peut plus y être solubilisé et va donc constituer des vésicules lipidiques.

Ces vésicules s’accumulent pour former des liposomes et cristallisent.

Les cristaux formés s’agglomèrent à leur tour pour former des calculs.

42
Q

Quels sont les facteurs de risques susceptibles de favoriser l’apparition de calculs cholestérolémies ?

A
  • le sexe : les femmes font deux fois plus de calculs que les hommes ;
  • l’âge : les calculs surviennent souvent après 60 ans ;
  • la grossesse ;
  • l’obésité ;
  • la sédentarité ;
  • les dyslipidémies (surtout l’hypertryglycéridémie) ;
  • certains médicaments ;
  • les chirurgies intestinales bariatriques responsables de la résection de l’iléon
  • l’insuffisance pancréatique (l’absorption des acides biliaires est favorisée par le pancréas) ;
  • une alimentation excessive ou riche en glucides ;
  • l’hérédité.
43
Q

Pourquoi une résection de l’iléon est un facteur de risque d’apparition de calculs ?

A

L’iléon est responsable de
la réabsorption des acides biliaires ; en son absence, les lithiases sont favorisées ;

44
Q

Comment découvre t-on habituellement les calculs biliaires ?

A

La plupart du temps, les calculs biliaires sont totalement asymptomatiques et découverts par hasard à l’occasion d’une échographie abdominale.

Dans ce cas, aucune prise en charge particulière n’est conseillée, sauf en présence de certains risques particuliers.

45
Q

Que peuvent provoquer les calculs biliaires ?

A

Parfois, les calculs biliaires peuvent cependant être responsables de coliques hépatiques, lorsque le calcul passe dans le canal cystique (petit passage étroit à la sortie de la vésicule biliaire).

46
Q

Qu’est ce qu’une colique hépatique ? Quels sont les signes ?

A

Il s’agit de crises douloureuses abdominales (particulièrement dans le haut de l’abdomen, en zone épigastrique ou à droite devant le foie).

Ces crises sont brutales et intenses, peuvent durer quelques heures et disparaître tout aussi brutalement.

La douleur peut irradier vers l’épaule ou l’omoplate.

Elle a tendance à disparaître spontanément lorsque le calcul revient dans la vésicule biliaire ou qu’il passe dans la voie biliaire principale (plus large que le canal cystique).

47
Q

Comment diagnostique t-on une colique hépatique ? Quel est le traitement ?

A

À l’examen clinique, la douleur est reproduite lorsque l’on palpe la région de l’hypocondre droit (c’est‑à‑dire en face du foie), elle provoque un blocage de l’inspiration (c’est le signe de Murphy). Cette douleur est généralement le seul symptôme existant.

Le diagnostic est confirmé par l’échographie abdominale qui montre la présence du calcul.

Dans ce cas, une chirurgie aura lieu de manière non urgente (cholécystectomie : retraite de la vésicule biliaire) afin d’éviter les complications de la lithiase.

48
Q

Quelle peut être une complication de la lithiase biliaire ? Quelles sont les conséquences ?

A

La lithiase biliaire peut éventuellement se compliquer d’une cholécystite aiguë si le calcul reste bloqué dans le canal cystique.

Il s’agit d’une cause de persistance de la douleur, qui va progressivement déclencher une inflammation, puis une infection, puis éventuellement une nécrose de la paroi de la vésicule biliaire.

Un ictère peut également être observé dans le cas où le calcul obstrue en même temps la voie biliaire principale (cholestase).

49
Q

Comment pose t-on le diagnostique de cholécystite aiguë ? Quels sont les signes cliniques ?

A

Le diagnostic est fait en raison de la persistance de la douleur (au‑delà de six heures), de l’apparition d’une fièvre et de vomissements.

De plus, l’abdomen est très tendu à la palpation.

C’est à nouveau l’échographie qui confirmera le diagnostic.

50
Q

Quelle est la prise en charge et le traitement de la cholécystite aiguë ?

A

La prise en charge est alors une urgence chirurgicale consistant à retirer la vésicule biliaire :
la cholécystectomie.

Un traitement antibiotique est également initié (il sera adapté dès que possible aux bactéries retrouvées à l’examen de la bile qui est réalisé sur la vésicule retirée durant la chirurgie).

Si la cholécystite n’est pas prise en charge, elle peut se compliquer d’une majoration de l’infection, d’un abcès, voire d’une péritonite.

51
Q

Qu’est ce qu’une cholécystite chronique ?

A

Il s’agit d’une affection inflammatoire chronique, survenant à la suite d’épisodes de cholécystites passés inaperçus sur le plan clinique.

La cholécystite chronique provoque des coliques hépatiques répétitives pouvant durer plus longtemps que lors d’une simple lithiase.

Des fistules peuvent alors se former entre les voies biliaires et le tube digestif, ou entre deux portions de voies biliaires.

Le traitement de la cholécystite chronique repose également sur la cholécystectomie.

52
Q

Quelle est la complication d’une cholécystite chronique ? Quel est le traitement ?

A

Des fistules peuvent alors se former entre les voies biliaires et le tube digestif, ou entre deux portions de voies biliaires.

Le traitement de la cholécystite chronique repose également sur la cholécystectomie.

53
Q

Que peut provoquer le blocage de la voie biliaire principale ?

A

Le blocage de la voie biliaire principale peut être asymptomatique, mais peut également provoquer une angiocholite.

Une infection de la voie biliaire principale se manifestant par douleur, fièvre et ictère cholestatique, pouvant mener à l’abcès hépatique), voire une pancréatite.

54
Q

Comment pose t-on le diagnostic d’une angiocholite ?

A

Le diagnostic est généralement fait à l’échographie, et le traitement peut se faire soit par la chirurgie (ablation des calculs), soit par endoscopie.

Pour le traitement endoscopique, l’endoscope est amené jusqu’au duodénum et un petit cathéter est introduit dans la voie biliaire (qui se jette dans le duodénum) afin d’aller retirer les calculs.

55
Q

Qu’est ce qu’une cholécystectomie ?

A

C’est une intervention courante qui consiste à retirer la vésicule biliaire.

Comme nous l’avons vu précédemment, cette intervention n’est pas indiquée dans les cas de lithiases biliaires asymptomatiques (c’est‑à‑dire lorsque des calculs biliaires sont découverts fortuitement au cours d’une échographie ou d’un autre examen d’imagerie, sans qu’il y ait eu de crise de colique hépatique).

56
Q

Quand est ce qu’une cholécystectomie est elle indiquée ?

A

Elle a lieu en cas de :

  • colique hépatique (de manière non urgente),
  • de cholécystite (de manière urgente)
  • de migration lithiasique dans la voie biliaire principale (il existe dans ce cas une alternative : le retrait de la lithiase par voie endoscopique).
57
Q

Comment est réalisée la cholécystectomie ?

A

Cette intervention est réalisée le plus couramment par coelioscopie : de petites incisions (quelques millimètres) sont réalisées dans l’abdomen afin d’introduire des instruments chirurgicaux et une caméra.

L’intervention est réalisée en observant l’intérieur de la cavité abdominale par le biais de la caméra.

Dans les cas compliqués où la coelioscopie est impossible, l’intervention classique par laparotomie est réalisée : la paroi abdominale est ouverte et le chirurgien opère à vue (la cicatrice est alors plus grande et plus douloureuse).

58
Q

Quelles sont les principales complications d’une cholécystectomie ?

A
  • la douleur,
  • les hémorragies postopératoires,
  • les atteintes des organes proches de la vésicule (voie biliaire principale, duodénum, côlon droit).
  • un abcès,
  • une péritonite,
  • une sténose provoquant une cholestase,
  • une angiocholite, voire d’un abcès hépatique.
  • Une diarrhée peut survenir dans les suites de l’intervention, en raison de la disparition de la vésicule biliaire qui stockait la bile (toute la bile se retrouve dans la voie biliaire principale).
59
Q

En quoi consiste l’intervention par voie endoscopique comme traitement d’une lithiase biliaires ?

A

C’est une pratique à la frontière de la chirurgie qui consiste à insérer un endoscope jusqu’au duodénum, à partir duquel un petit cathéter est inséré vers la voie biliaire principale.

Cette intervention sert à retirer des calculs ayant migré vers la voie biliaire principale.

Elle est réalisée par des gastro‑entérologues et non par des chirurgiens.

60
Q

Quelles sont les complications d’une intervention par voie endoscopique ?

A
  • l’hémorragie,
  • la perforation du duodénum,
  • la pancréatite aiguë (en raison de l’irritation du pancréas très à proximité),
  • et l’angiocholite (infection de la voie biliaire principale).
61
Q

Dans quel cas effectue t-on une résection d’une partie du foie ? Existe t-il des alternatives ?

A

Elle est indiquée pour le retrait des carcinomes hépatocellulaires survenant sur un foie suffisamment viable pour survivre une fois l’intervention réalisée.

Il s’agit donc de la résection chirurgicale de la tumeur réalisée de manière classique (ouverture de l’abdomen au niveau du foie).

D’autres interventions (non chirurgicales) sur les carcinomes hépatocellulaires peuvent consister à aller détruire localement la tumeur par l’action de la chaleur (radiofréquence), du froid (cryothérapie à l’azote liquide) ou
de l’alcool (alcoolisation de la tumeur).

62
Q

Quelles sont les complications d’une résection chirurgicale d’une tumeur au foie ?

A

Cette chirurgie peut se compliquer d’insuffisance hépatique, d’hémorragies ou d’infections.

63
Q

Quand est ce qu’une transplantation hépatique est elle indiquée ?

A

C’est le traitement de choix dans :

  • les cirrhoses compliquées,
  • les carcinomes hépatocellulaires
  • les hépatites fulminantes.
  • l’hémochromatose,
  • la maladie de Wilson
  • les maladies cholestatiques chroniques
64
Q

Sur qui prélève t-on le foie pour une transplantation ?

A

Le foie peut être prélevé sur une personne en mort cérébrale ou décédée, avec l’accord de la famille (et en l’absence de notification de refus du donneur de son vivant auprès de l’agence de biomédecine qui gère les greffes).

Le foie peut également être prélevé sur un donneur vivant, à condition que celui‑ci ait un lien de parenté ou de vie commune avec le receveur. Cette intervention n’est pas dénuée de risque pour le donneur (0,25 % de mortalité).

Un foie comporte deux lobes, et il est possible de partager le foie d’un donneur afin de greffer deux patients (généralement un adulte avec le lobe droit et un enfant avec le lobe gauche, plus petit).

65
Q

Quelle est la particularité de la transplantation hépatique ?

A

Un foie comporte deux lobes, et il est possible de partager le foie d’un donneur afin de greffer deux patients (généralement un adulte avec le lobe droit et un enfant avec le lobe gauche, plus petit).

66
Q

A quels critères doivent répondre les donneurs pour une transplantation hépatique ?

A
  • compatibilité immunitaire avec le receveur (groupe sanguin)
  • pas d’affections graves : cancer ou autres
  • pas d’infection par certains virus (hépatite B, C, VIH…)
  • pas d’affection hépatique de type cirrhose, stéatose majeure…
67
Q

A quels critères doivent répondre les receveurs pour une transplantation hépatique ?

A
  • âge (moins de 65 ans) ;
  • absence de cancer (autres que le carcinome hépatocellulaire) ;
  • absence de troubles psychiatriques ;
  • sevrage alcoolique depuis au moins 6 mois ;
  • absence d’infections évolutives.
68
Q

Quelles sont les complications de la transplantation hépatique ?

A

Les complications de la transplantation peuvent être :

  • infectieuses,
  • hémorragiques,
  • sténosantes (sténose des voies biliaires),
  • fistulaires (fistules des voies biliaires),
  • thrombotiques (thrombose de la veine porte ou de la veine cave)
  • immunologiques (rejet de greffe).

Enfin, il faut bien noter que la récidive de la maladie qui avait rendu la transplantation nécessaire est possible, ce qui rend nécessaire une surveillance régulière

69
Q

Quel traitement doit être pris après une transplantation ? Pendant combien de temps ?

A

Un traitement immunosuppresseur à vie est nécessaire afin d’éviter le rejet du greffon.

Ce traitement diminue l’action du système immunitaire et peut conduire à de graves infections.

Il peut comporter un corticoïde, responsable d’un syndrome de Cushing iatrogène nécessitant une prise en charge nutritionnelle adaptée.

Les autres médicaments immunosuppresseurs ont aussi de lourds effets indésirables.