M4S5.1 Pathologies hépatiques et biliaires - Stéatose et hépatites Flashcards
• Connaître les principales pathologies hépatiques et biliaires • Comprendre les mécanismes physiopathologiques pour l’ensemble de ces pathologies • Comprendre leurs répercussions sur le fonctionnement de l’organisme • Savoir analyser leurs implications diététiques • Maîtriser la définition de stéatose, hépatite et cirrhose • Maîtriser le métabolisme de l’éthanol et savoir expliquer les conséquences d’une intoxication alcoolique
Quelles sont les relations entre le foie et le tube digestif ?
Il la circulation veineuse issue de la quasi‑totalité du tube digestif par le biais de la veine porte.
Cette circulation contient les nutriments qui viennent d’être absorbés ce qui permet au foie de jouer un rôle dans la régulation des métabolismes des glucides, des lipides et de protides
Il est un organe exocrine, par sa production de bile qui est libérée dans le duodénum après stockage dans
la vésicule biliaire. La bile permet à la fois de délivrer des sels biliaires nécessaires à la solubilisation des lipides dans le tube digestif et d’excréter des substances destinées à être éliminées par les selles. Ces substances sont des produits de dégradation témoignant d’un rôle de détoxification du foie
Quelles sont les substances de issu de la détoxification du foie ?
- la bilirubine (produit de dégradation de l’hème : une fraction protéique de l’hémoglobine)
- de xénobiotiques (c’est‑à‑dire des substances étrangères à l’organisme, comme des médicaments ou des substances toxiques)
préalablement détoxifiés par les hépatocytes.
Notons que le foie joue également un rôle de détoxification vis‑à‑vis de substances qui ne seront pas éliminées par voie biliaire mais par voie urinaire :
- c’est le cas par exemple de l’urée, produit de détoxification de l’ammoniaque issue de la dégradation des protéines.
Qu’est ce que stéatose ?
Les stéatoses hépatiques sont des affections au cours desquelles des lipides s’accumulent dans le foie, sous la forme de gouttelettes graisseuses (nommées vacuoles lipidiques) se développant dans le cytoplasme des hépatocytes.
Quelles sont les deux principales causes de la stéatose hépatique ?
La France est un pays très concerné par la stéatose hépatique, dans la mesure où les deux principales causes de stéatose sont :
- l’alcoolisme (environ 10 % des adultes français ont une consommation d’alcool à risque)
- le syndrome métabolique (une association de facteurs de risques cardio‑vasculaires).
D’autres causes moins fréquentes
de stéatose hépatique sont :
- la dénutrition,
- les hépatites virales,
- certains médicaments
- la maladie de Wilson.
Comment est absorbé l’alcool ? Quels sont ses métabolites ?
L’alcool, ou éthanol, est une molécule absorbée par voie digestive et métabolisée dans le foie par plusieurs enzymes.
Ses métabolites successifs sont :
- l’acétaldéhyde,
- puis l’acétate
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Quelles sont les possibilité de devenir de l’acétate ?
Il rentre dans le cycle de Krebs (au niveau de l’Acétyl CoA).
En cas d’alcoolisation chronique, la quantité importante d’acétate produit donne lieu à une déviation de l’acétate vers la production de cholestérol et d’acides gras.
(En raison de la consommation importante des cofacteurs nécessaires au bon fonctionnement du cycle de Krebs)
Quelles sont les trois voies de métabolisation de l’éthanol en acétaldéhyde ? Où ont elles lieux ?
- alcool déshydrogénase ADH
- microsomal ethanol oxidising system (MOES)
- catalase (négligeable)
Il existe trois voies de métabolisation de l’éthanol en acétaldéhyde ; la principale a lieu dans le cytosol, les deux autres dans les péroxisomes et les microsomes qui sont des organites cellulaires.
Quelles sont les conséquences de la toxicité neurologique des métabolites de l’éthanol ?
- Aiguë : ébriété, coma éthylique : toxicité liée à l’action de l’éthanol sur le système nerveux central
- Chronique : dépendance, encéphalopathie, potentiellement liées à la liaison de l’acétaldéhyde à des protéines du système nerveux central, notamment des enzymes ;
Il existe également un rôle probable de métabolites oxydants issus de la métabolisation non enzymatique de l’éthanol ainsi que de l’acétate sur le système nerveux central.
Quelles sont les conséquences de la toxicité métabolique des métabolites de l’éthanol ?
La déshydrogénation de l’éthanol en acétaldéhyde par l’alcool déshydrogénase nécessite le NAD+ qui est transformé en NADH.
Cette réaction est responsable d’une augmentation du taux de NADH par rapport au taux de NAD+.
La grande concentration de NADH oriente la transformation du pyruvate en en lactate, plutôt que vers la voie de la néoglucogenèse (qui génère du glucose).
Il y a donc production abondante d’acide lactique, susceptible de provoquer des crampes voire une acidose, et diminution de la néoglucogenèse, pouvant provoquer une hypoglycémie.
Quelles sont les conséquences de la toxicité hépatique des métabolites de l’éthanol ?
- Accumulation de triglycérides à l’origine d’une stéatose.
- Lésions hépatiques en raison de la réaction de l’altération des protéines. L’acétaldéhyde augmente également la synthèse du collagène hépatique, ce qui modifie la structure fibreuse du foie et favorise l’apparition de fibrose.
- L’hépatite alcoolique aiguë
Pourquoi y a t-il une accumulation de triglycérides dans le foie lors de consommation d’alcool ?
En effet, la diminution des stocks de NAD+ est en défaveur de la bêta‑oxydation des acides gras (eux‑mêmes issus du métabolisme de l’acétate qui est orienté vers la synthèse d’acides gras et de cholestérol en raison du manque de NAD+ nécessaire au cycle de Krebs), qui s’accumulent et sont stockés sous la forme de triglycérides.
Dans le foie, ces triglycérides s’agglomèrent sous forme de vacuoles responsables de la stéatose hépatique.
Quelle conséquence sur terrain d’alcoolisme chronique se manifeste de manière aiguë ?
Elle survient en réalité sur un terrain d’alcoolisme chronique de quelques mois minimum : il s’agit de l’expression brutale d’un déficit de la fonction hépatique due à l’altération chronique du foie.
Quelles sont les conséquences de la toxicité oncologique des métabolites de l’éthanol ?
Provoque un stress oxydatif, c’est‑à‑dire une agressivité oxydante vis‑à‑vis des composants moléculaires des cellules du corps humain (acides nucléiques, lipides, protéines…).
Ce stress oxydatif est généré par des espèces réactives de l’oxygène qui sont générées au cours de la métabolisation de l’éthanol (par exemple lors de l’oxydation de la NADPH par la NADPH oxydase).
Le stress oxydatif est un mécanisme responsable de cancers (notamment par altération oxydative de l’ADN) : cancer du foie, de l’œsophage, du pancréas, de la prostate, des voies ariennes supérieures;
Quelles sont les conséquences de la toxicité pancréatique des métabolites de l’éthanol ?
Pancréatites aiguës et chroniques.
En effet, l’alcool agit sur le pancréas à la fois en altérant sa structure (notamment par accumulation de lipides) et en favorisant la précipitation du calcium et des protéines dans les canaux pancréatiques, provoquant des phénomènes inflammatoires, ce qui se manifeste par l’apparition d’une pancréatite chronique calcifiante.
Ces anomalies chroniques peuvent engendrer des épisodes d’activation inappropriée des enzymes pancréatiques au sein du pancréas, c’est‑à‑dire de pancréatites chroniques.
Quelles sont les conséquences de la toxicité hématologique des métabolites de l’éthanol ?
Diminution de la production des cellules sanguines (notamment par toxicité directe sur la moelle osseuse, ou par diminution de l’absorption de l’acide folique)
Quelles sont les conséquences de la toxicité hématologique des métabolites de l’éthanol ?
Hypertension, troubles du rythme, cardiomyopathie.
L’hypertension est notamment due à une action hypothalmique de l’alcool, qui induit la libération de corticolibérine, favorisant elle‑même la sécrétion de catécholamines et de cortisol par les glandes surrénales.
L’alcool est également générateur d’adiposité, et contribue à l’apparition d’une obésité qui constitue un facteur de risque cardio‑vasculaire.
Quelles sont les conséquences de la toxicité génitale et fœtale des métabolites de l’éthanol ?
Hypogonadisme (toxicité sur les cellules de Leydigh qui sécrètent la testostérone).
Troubles psychomoteurs chez les enfants de femmes enceintes alcooliques, car l’alcool franchit la barrière placentaire et agit sur principalement sur le système nerveux du fœtus en raison de l’irrigation sanguine privilégiée de cet organe.
Quelle est la consommation d’alcool maximale recommandée ?
- deux verres standards par jour chez la femme (hors période de grossesse)
- trois verres standards par jour chez l’homme, avec au moins un jour sans alcool dans la semaine.
De combien d’alcool est composé un verre standard ?
Un verre standard est composé d’environ 10 g d’alcool pur (le volume d’alcool correspondant à cette quantité varie donc selon le degré de l’alcool : 300 mL de bière, 100 mL de vin, 50 mL de whisky…).
Qu’est ce que la stéatose hépatique alcoolique ?
La stéatose hépatique alcoolique est la conséquence de la métabolisation de l’alcool par les cellules du foie (hépatocytes).
Lors d’une intoxication alcoolique chronique, il s’agit de la première lésion hépatique qui survient, avant l’apparition d’hépatite, de fibrose et de cirrhose.
Elle s’observe sous la forme d’une accumulation de triglycérides qui est la conséquence d’une augmentation de la synthèse d’acides gras et d’une diminution de leur oxydation.
Les triglycérides composent des vacuoles graisseuses à l’intérieur des hépatocytes, sans pour autant provoquer de nécrose cellulaire ou d’inflammation.
En cas de sevrage alcoolique, la stéatose est susceptible de régresser en quelques semaines.
Quelles sont les manifestations d’une stéatose alcoolique ?
Cliniquement, la stéatose se manifeste rarement : elle est asymptomatique.
On peut parfois remarquer un foie augmenté de volume lors de la palpation abdominale, on parle d’hépatomégalie.
Quelles imagerie peuvent être faites pour constatée la stéatose hépatique ?
À l’échographie et au scanner, la stéatose modifie l’aspect du foie sur l’image, et peut donc être diagnostiquée.
Quels paramètres biologiques sont modifiés lors d’une stéatose du foie ?
Les examens biologiques peuvent révéler l’intoxication alcoolique chronique, par exemple par :
Une augmentation des gamma‑glutamyltransférases (GGT : enzymes hépatiques de détoxification)
- Une augmentation du volume des hématies (volume globulaire moyen), c’est‑à‑dire une macrocytose.
Quel est l’examen de référence pour diagnostiquée une stéatose ?
La vraie définition de la stéatose alcoolique est une définition anatomopathologique.
L’observation des hépatocytes montre des signes caractéristiques : Lésion des hépatocytes, inclusions de débris d’hépatocytes nécrosés dans
le cytoplasme d’autres hépatocytes (corps de Mallory) et inflammation.
En pratique, l’observation des hépatocytes nécessite de disposer d’un peu de tissu hépatique, et donc de réaliser une biopsie.
La biopsie est un acte invasif qui ne sera fait qu’en cas de gravité potentielle (suspicion de complications, celles‑ci survenant surtout lorsque le foie n’est pas uniquement au stade de stéatose mais au stade de cirrhose).
Quelle est l’évolution naturelle de la stéatose hépatique alcoolique en l’absence de sevrage ?
Vers la fibrose, puis vers la cirrhose.
La fibrose, qui consiste à remplacer le tissu hépatique par du tissu collagène est en fait un mécanisme pathologique de cicatrisation, qui survient en raison du caractère chronique (c’est‑à‑dire non résolutif) de l’agression hépatique.
En effet, lors d’une réaction inflammatoire aiguë, la cicatrisation aboutit au retour de l’organe lésé à une structure et à une histologie normales.
Dans le cas de la fibrose, c’est la non‑résolution de l’inflammation qui provoque une modification histologique sans retour à la normale.
Rappelons que l’accumulation de collagène dans le foie est également favorisée par un métabolite de l’éthanol : l’acétaldéhyde.
Quelle est la prise en charge de la stéatose alcoolique ?
Le traitement repose donc sur:
- le sevrage,
- accompagné de l’hydratation
- la prise de vitamines B1, B6 et PP pour éviter la survenue de troubles neurologiques,
- ainsi que d’une renutrition après évaluation de la dénutrition.