M1S1.1 Obésité Flashcards
• Connaître l’épidémiologie et les facteurs favorisants de l’obésité • Comprendre l’importance de ses complications • Connaître les méthodes thérapeutiques ainsi que leurs effets secondaires • Maîtriser la définition de l’obésité
Comment l’OMS définit elle l’obésité ?
une « accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé ».
Cette définition exprime les enjeux de la connaissance de l’obésité, mais n’explique pas comment la caractériser précisément de manière quantitative.
Qu’est ce que l’inidce de Quetelet ?
l’indice de masse corporelle (IMC), encore appelé « body mass index » (BMI)
IMC = poids/(taille)²
poids en Kg
taille en m
Définition des grades de l’obésité :
IMC 18,5‑25 : Valeurs physiologiques
IMC 25‑30 Surpoids
IMC 30‑35 Obésité de grade 1 (anciennement obésité modérée)
IMC 35‑40 Obésité de grade 2 (anciennement obésité sévère)
> 40 Obésité de grade 3 (anciennement obésité morbide)
Quel autre paramètre peut intervenir dans la définition de l’obésité ?
Le tour de taille est également un paramètre pouvant intervenir dans la définition de l’obésité, et dans sa classification.
Chez les sujets caucasiens (ethnies de peau blanche), on parle d’excès d’adiposité abdominale lorsque le tour de taille est supérieur à 94 cm chez l’homme et à 80 cm chez la femme.
Les recommandations de l’OMS préconisent de mesurer le tour de taille sur la peau nue, chez un patient debout, en fin d’expiration, à mi‑distance entre le bord inférieur de la dernière côte palpable et la crête iliaque.
A quelles pathologies est associé l’obésité ?
Plusieurs études ont montré l’association entre une obésité abdominale et l’augmentation significative du risque de :
- survenue de pathologies coronariennes,
- de diabète de type 2,
- de cancer colorectal
- de lithiase vésiculaire
Il est donc aujourd’hui de pratique courante de mesurer le tour de taille afin d’évaluer de manière précise le risque cardio‑vasculaire, métabolique et cancéreux associé à une obésité.
Quels sont les deux types d’obésité ?
- l’obésité androïde (prédominante chez l’homme) : lorsque l’adiposité abdominale est plus marquée que l’adiposité des cuisses. Elle est définie par un rapport (tour de taille)/(tour de hanches) supérieur à 0,95 chez l’homme ou supérieur à 0,8 chez la femme ;
- l’obésité gynoïde (prédominante chez la femme) : lorsque c’est l’adiposité des cuisses qui prédomine. Elle est définie par un rapport (tour de taille)/(tour de hanches) inférieur à 0,8 chez la femme ou inférieur à 0,95 chez l’homme.
Pour quelles raisons le stockage des graisses se fait au niveau des fesses et des cuisses chez la femme ?
Les hormones féminines (principalement la progestérone) favorisent le stockage des graisses au niveau des fesses et des cuisses et au contraire l’empêchent au niveau abdominal (principalement les oestrogènes).
Ces mêmes graisses sont sensibles aux hormones sécrétées au cours de la grossesse et peuvent ainsi être recrutées comme source calorique pour le fœtus, en cas d’apports nutritionnels insuffisants.
Qui est concerné par l’obésité androïde et pourquoi ?
Chez les hommes et chez les femmes ménopausées (dont l’imprégnation en hormones féminines, notamment en oestrogènes, diminue), l’obésité abdominale est favorisée.
On parle donc de répartition hormonodépendante du tissu adipeux.
Que se passe t-il au niveau des adipocytes en cas d’excès calorique ?
L’excès d’apport calorique est en premier lieu responsable d’une augmentation de la taille des cellules du tissu adipeux (ou adipocytes), on parle d’hypertrophie adipocytaire.
Puis, lorsque les adipocytes ne peuvent plus grandir, le stockage des graisses se fait par l’apparition de nouvelles cellules qui viennent s’ajouter au stock préexistant, on parle d’hyperplasie adipocytaire.
La survenue d’une hyperplasie en plus de l’hypertrophie des adipocytes constitue une obésité mixte.
Pourquoi l’obésité mixte est elle si problématique ?
Le principal problème posé par l’obésité mixte est celui de la réponse aux régimes hypocaloriques.
En effet, les adipocytes hypertrophiés présentent une bonne réponse aux régimes, par la diminution progressive de leur taille.
En revanche, l’hyperplasie adipocytaire est un phénomène irréversible, responsable d’une réponse incomplète de l’obésité mixte au régime hypocalorique.
Quelles hormones sont sécrétées par les adipocytes ? Quelle est la conséquence ?
Les adipocytes sécrètent des hormones nommées adipokines (hormones du tissu adipeux) qui interagissent avec les autres organes, avec des conséquences variées. Certaines sont anti‑inflammatoires, d’autres pro‑inflammatoires.
Les adipokines pro‑inflammatoires sécrétées par le tissu adipeux en excès chez les patients obèses sont responsables d’une inflammation de bas grade chronique.
On remarque que la correction de l’obésité par l’amaigrissement s’accompagne d’une normalisation des taux élevés de facteurs pro‑inflammatoires.
Quelle autre cellule contient le tissu adipeux ?
En plus des adipocytes, le tissu adipeux contient par ailleurs de nombreux macrophages.
Ce sont des cellules du système immunitaire intervenant lors de l’inflammation des organes causée par l’obésité.
Rôles des différentes adipokines ?
Leptine :
Hormone pro‑inflammatoire responsable de la satiété.
Adiponectine :
Hormone anti‑inflammatoire, augmentant la sensibilité à l’insuline.
Sa concentration est généralement diminuée en cas d’obésité.
Tumor necrosis factor α (TNF‑α) , interleukine 6 (II-6) et la resistine :
Facteurs pro‑inflammatoires, notamment responsables d’une diminution de réponse du tissu adipeux à l’insuline (insulino‑résistance) et favorisant donc l’apparition d’un diabète de type 2.
Quelle est l’éthiologie de l’obésité
D’un point de vue purement métabolique et simpliste, l’obésité n’a qu’une seule cause : un déséquilibre entre les apports d’énergie et les dépenses d’énergie, où les apports sont plus importants que les dépenses.
Cela peut signifier que les apports sont trop importants, que les dépenses sont insuffisantes ou que les deux coexistent, dans une période suffisamment longue.
En pratique, l’obésité est souvent une pathologie complexe et multifactorielle dont les causes peuvent être nombreuses.
Qu’est ce qu’un bilan énergétique ?
Le bilan énergétique correspond à la différence entre les apports caloriques et les dépenses caloriques.
Des apports excessifs par rapport aux dépenses constituent un bilan énergétique positif, responsable de l’accumulation calorique pouvant se manifester par une augmentation de la quantité de tissu adipeux, voire par le développement d’une obésité en cas de chronicité.
A contrario, un bilan énergétique négatif peut être responsable des situations de dénutrition.
Qu’est ce qui contribue aux apports caloriques ?
Alimentation
Suppléments nutritionnels
Qu’est ce qui contribue aux dépenses caloriques ?
Métabolisme de base (énergie nécessaire au fonctionnement du corps : fonctionnement de tous les organes, thermorégulation, respiration…).
Activité physique.
Situations de stress (infections, inflammation, pathologies aiguës ou chroniques…).
Pertes caloriques éventuelles (défaut d’absorption…).
Qu’est ce que la masse grasse ?
La masse grasse est constituée par les tissus adipeux du corps humain, par opposition à la masse maigre et à la masse osseuse.
La proportion de masse grasse d’un individu est en partie déterminée génétiquement.
Qu’est ce que le set point ?
Le set point ou point de consigne : il s’agit d’une notion décrivant un poids idéal, propre à chaque individu, qui tend à être maintenu à long terme.
Lorsqu’un individu atteint ce set‑point, il existerait une régulation physiologique visant à ne pas le dépasser, et donc à ne pas avoir un bilan énergétique positif.
Cette notion implique donc l’existence d’une homéostasie, c’est‑à‑dire d’un élément physiologiquement régulé.
Cette homéostasie concernerait donc le poids de l’individu, et plus particulièrement sa masse grasse, elle se nomme adipostat (maintien de réserves adipeuses stables).
On peut donc concevoir que l’obésité soit un dérèglement de l’adipostat (au même titre que la fièvre est un dérèglement de l’homéostasie thermique, le diabète un dérèglement de l’homéostasie glucidique, etc.).
Pourquoi est il déraisonnable d’entreprendre des régimes drastique ? Comment doit être effectué la perte de poids ?
Le set point de chaque individu étant différent, il en découle que le poids pouvant être espéré à l’issue d’un régime n’est pas le même pour chacun.
Ainsi, il semble déraisonnable d’entreprendre des régimes drastiques visant à atteindre un poids dit « idéal » pour des raisons purement esthétiques, dans la mesure où celui‑ci peut se situer sous le set‑point du sujet concerné.
En effet, dans ce cas, l’évolution naturelle à la fin du régime sera à la prise de poids pour atteindre à nouveau le set‑point.
La perte de poids doit donc s’effectuer par paliers, de manière progressive jusqu’à atteindre le set‑point et non pas de manière brutale en suivant des régimes « miracles ».
En quoi consiste l’expansion hyperplasique du tissu adipeux ?
L’expansion hyperplasique du tissu adipeux consiste en la formation de nouveaux adipocytes, à partir de précurseurs cellulaires que sont les pré‑adipocytes.
Quand et pourquoi les pré-adipocytes se différencient ils ?
Les pré‑adipocytes sont des cellules principalement présentes au cours de la petite enfance, ce qui exprime une tendance à développer un aspect hyperplasique en cas d’obésité infantile.
Cependant, les pré‑adipocytes peuvent se différencier en adipocytes tout au long de la vie et ainsi permettre à l’âge adulte le développement d’une hyperplasie tardive.
La transformation des pré‑adipocytes en adipocytes dans le cadre d’un déséquilibre alimentaire est principalement favorisée par l’ingestion de lipides en excès (régime hyperlipidique).
En effet, ce sont les acides gras qui permettront le développement des adipocytes, sous l’influence de certains facteurs dits « adipogéniques » (l’insuline, les glucocorticoïdes et l’IGF‑1 ou insuline‑like growth factor).
Quelles sont les facteurs de risques du surpoids ?
- Les apports énergétiques excessifs
- La sédentarité
- L’arrêt du tabac
- L’alcool
- Les médicaments
- La grossesse
- La ménopause
- Les facteurs génétiques
- ?Une flore intestinales moins variées ?
Dans quel contexte observe t-on principalement les apports énergétiques excessifs ? Quels sont les aliments les plus à risque ?
Cela s’observe fréquemment lors d’un changement soudain d’alimentation (souvent pour des raisons professionnelles : nouvel emploi s’accompagnant de déplacements avec repas professionnels au restaurant par exemple).
Parmi les aliments les plus à risque, on retrouve particulièrement les aliments riches en lipides et en glucides (notamment les repas de préparation industrielle et les boissons sucrées de type soda).
A quoi peuvent être liés les apports excessifs ?
Les apports excessifs peuvent être liés à des troubles du comportement alimentaire :
- grignotage,
- tachyphagie (alimentation trop rapide),
- craving (besoin impérieux de manger),
- alimentation compulsive (l’alimentation est liée à une envie ou à une nécessité qui sont indépendantes de la sensation de faim),
- hyperphagie boulimique,
- prise alimentaire nocturne…